18-Saint Valentin
Résumé des chapitres précédents :
La prof d'anglais organise un gouter en classe. Sandy se fait jeter par les autres élèves et devient amis avec Stan et Merlin. Elle dévoile quelques détails sur le mystérieux Malo.
Merlin qui craque toujours pour Lancelot sait désormais que Stan était un champion de voile. Stan et Lucas sont accusés d'avoir diffusé les photos qui ont détruit Malo.
Personnages principaux :
Merlin Dambreville,
Lancelot Joubert
Stan Bervange
Personnages secondaires :
Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires
Son grand père Anatole. Son oncle Charles
Stave le prof de kitesurf
Les profs du lycée : Raberton, le proviseur.
Les élèves du lycée : Romain, Annabelle, Alexandre le meilleur
Sophie Bervange la mère de Stan pharmacienne
David Joubert, Alexandra Joubert la grand-mère de Lancelot et Patricia la nouvelle petite amie de son père
Deux garçons qui ne sont plus là :
Malo, blond a disparu en mer la veille de noël l'an dernier il se serait suicidé et Lucas un brun a disparu.
***
TW : comportements à risque, drogue
Merlin
─ Tiens voilà pour toi ! Il l'adorait.
Stan m'a donné le cuir de Malo, il est magnifique. Ce n'est pas mon genre et même à l'opposé, noir, mais il m'attire inexplicablement.
─ Alors pourquoi il te l'a donné ?
Ma question est sortie toute seule, je lui en veux presque de ne pas avoir réagi quand son copain lui a fait ce cadeau.
─ Il avait déjà pris sa décision, depuis longtemps !
Stan n'en a pas dit plus. Les mots sont inutiles, j'ai compris qu'il me parle du suicide.
***
J'adore le cuir de Malo et je le porte tous les jours désormais, faisant pâle copie de Stan, à ses côtés. J'ai fouillé les poches, espérant y trouver une réponse sur ce garçon, me doutant que Stan a forcément dû regarder avant moi !
Je suis obsédé par cet inconnu.
Les poches vides ne sont pas très propres. J'ai récupéré des restes de tabac, des morceaux de cachets mélangés à de la poudre blanche, qui ne doit pas être de la farine.
Dans la doublure, parce que j'ai fait une fouille minutieuse, aidé par mes chiens et par Caroline, c'est elle qui a pointé l'endroit, j'ai trouvé un petit papier, un mot avec un cœur :
Stan, je t'aime, je suis désolé.
Je fais quoi moi ? Putain ! Il l'a vu ou pas... ce mot ?
Dire que nous sommes à deux jours de la fête des amoureux. C'est forcément un signe, il faut que je lui en parle.
La Saint Valentin, c'est une fête qui ne m'a jamais interpellé, un truc pour mes vieux qui vont au restaurant sans moi et s'offre un petit cadeau. Tout change dans ce foutu lycée. Les élèves peuvent acheter des fleurs ou des chocolats, auprès de différents cupidons, des pions ou des profs, et l'argent récolté est destiné à des associations caritatives et pour un voyage de fin d'année.
Les cupidons collecteurs ont juré de respecter le secret, même sous la torture. Ça je demande à voir !
Je suis devant la salle de classe à attendre le cours. Je veux bien le reconnaitre, j'aimerais offrir des fleurs à Lancelot et je voudrais qu'il m'aime ! Comme mes pères quoi ! Cette pensée me calme aussitôt.
Stan est en retard ce matin et Sandy est absente elle est malade et je dois lui prendre le cours. Nous ne nous quittons plus tous les trois et Sandy anime la conversation de groupe, hyper select, puisque nous ne sommes que trois. Horriblement bavarde cette nana.
Cela me prend comme une envie de pisser et si j'offrais quelque chose à Lancelot ? Ce n'est pas logique, il m'a déçu, trahit, mais j'en crève d'envie, alors pourquoi pas ? Je vérifie que je suis bien seul dans le couloir et je vais voir Rosa, une pionne sympa à la crinière rousse qui porte une salopette de jeans.
─ Un euro la rose et dix euros la boite de chocolat. Faites des heureux lâchez-vous ! hurle t'elle comme une bonne poissonnière.
Elle continue son discours ventant les voyages que les élèves pourront faire avec l'argent récolté.
─ Tiens le nouveau ? Merlin c'est ça ! Ne t'inquiète pas, commande ce que tu veux. Je garantie la confidentialité !
Je lui donne deux billets de cinquante euros, mon argent du mois. J'irais pleurer auprès de Nine ce soir, en lui expliquant que c'est pour la bonne cause.
Elle regarde mon argent, ébahie.
─ Alors, je te donne cinquante euros pour 30 roses et le reste en chocolat pour Lancelot.
─...
J'admire le magnifique rond de sa bouche, une vraie carpe, elle cligne des yeux. Pourvu qu'elle tienne sa langue.
─ Tu es gay ?
─ Je veux faire un cadeau à ce garçon. Je ne suis pas gay ou plutôt cela ne te regarde pas cupidon. Ensuite cinq roses et deux boites de chocolat pour Stan et le reste en rose pour Sandy.
Il me fallait aussi penser à mes amis, je me doute que personne ne daignera nous faire de cadeaux.
─ Tu es drôlement sympa pour tes amis.
─ Je veux subventionner les associations et le voyage scolaire.
─ C'est très généreux, tu es un amour, et pour moi ?
─ Tu préfères des roses ou des chocolats ?
─ Des roses.
Je fouille dans mon nouveau perfecto que j'adore, il me semble que j'avais un billet qui trainait.
Le voilà.
─ Alors tiens voilà dix euros, pour dix roses pour toi.
─ Merci beaucoup, tu n'étais pas obligé hein, Je déconnais.
Je hoche la tête, elle comprend que je ne reviendrais pas dessus.
Je vois des élèves qui arrivent, ils ne sont pas dans ma classe mais je tiens à préserver mon petit secret. Je lui fais signe que je vais y aller, mais Cupidon ne l'entend pas de cette oreille.
─ Je suis trop contente. L'inconvénient d'être cupidon c'est qu'on m'oublie. Tu es officiellement mon chouchou, pour info je fais partie d'un groupe et on joue dans un bar si tu veux venir m'écouter.
Elle me donne un flyer que je mets dans ma poche, machinalement. Je pourrais proposer à Stan et Sandy d'y aller, cela pourrait être sympa.
Lancelot
Aujourd'hui c'est la saint-valentin et j'ai craqué. J'ai hâte de voir comment il va réagir. Le Cupidon-livreur, plutôt chargé, rentre dans notre classe interrompant un cours de philo. Il commence par les filles et Annabelle reçoit une dizaine de rose et deux boites de chocolat. Sandy en reçoit beaucoup aussi, les autres filles un peu moins, mais toute elles ont des roses ou des chocolats. La rumeur dit que la plupart des filles s'envoient elle-même des chocolats ou des fleurs dans le doute. Si c'est vrai, c'est horriblement vicieux et rusé de la part du lycée.
En seconde, Malo avait acheté six cents roses pour toutes les filles, il avait fait des heureuses ce jour-là et claqué une fortune. Ses parents l'avaient engueulé alors que lui rigolait comme un bossu.
Je me rappelle aussi la colère de Stan. C'est ce jour-là que j'ai compris qu'il était amoureux de Malo. Ils se sont engueulés avant de se réconcilier, comme toujours ! Cette fois-là, la dispute avait été costaud, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ils étaient différents ensuite, plus intense, si c'était possible.
Lucas en rigolait et il a supposé qu'ils avaient couché ensemble. Sur le coup je n'y avait pas cru.
Malo pour faire ce genre de photo, couchait avec quelqu'un.
Mon copain était si excentrique. Il publiait des vidéos, des photos de lui sur les réseaux, sans s'occuper des conséquences.
Cet été-là, avant la rentrée en première, nous sommes partis en colonie ensemble à Malte, officiellement faire du surf et de l'anglais sur le prospectus. En réalité, ça a été du grand n'importe quoi !
Nous profitions du soleil et des vagues la journée, remplacés par les filles, les bagarres, l'alcool et les joints la nuit. J'ai plané tout le temps du séjour. Je sais que Stan et Malo ont essayé des drogues dures. J'étais contre, mais impossible de leur faire entendre raison.
Malo a disjoncté complétement, en nous faisant vraiment peur. Stan et lui étaient sous crack, un dérivé d'héroïne dangereux, qui en plus leur a couté une blinde.
Malo délirait et prétendait qu'il allait se noyer, que la pluie le fouettait, que le bateau allait couler, il hurlait que c'était un meurtre. J'avoue que de voir mon copain parler de meurtre, alors qu'il faisait chaud sur cette ile paradisiaque, que nous étions sur la terre ferme était effrayant.
Stan ne s'est rendu compte de rien, il était dans son trip. Le lendemain je les ai engueulés. J'ai accusé Stan d'avoir entrainé Malo, il l'incitait toujours à faire des conneries.
Je jette un coup d'œil vers Stan, celui que j'accuse de tous les maux depuis une année. Il fixe cupidon le visage défait.
Est-ce que lui aussi, se rappelle l'idée tordue de notre copain ?
Quand nous sommes rentrés de Malte, quelque chose déconnait chez Malo. Il avait changé. Il est devenu bizarre, semblait ne plus rien avoir à perdre. Il disait parfois des bêtises, qu'il était entouré de tueurs. Il a continué les drogues avec Stan. J'ai tenté de les sermonné, mais Malo était têtu dans son genre.
Quand il a voulu me parler, j'ai paniqué et refusé de le voir. Je n'ai pas su l'aider !
─ Bien on va passer aux garçons maintenant, clame le cupidon.
Je relève la tête surpris, j'étais partie loin dans mes pensées. Je tourne machinalement la tête vers celui qui me plait. Je lui ai réservé une surprise, soufflé directement par Malo il me semble. J'ai hâte de voir sa tête. Il va croire à une vacherie, alors que j'y ai mis toutes mes économies.
Romain reçoit quelques roses, il grimace, vexé et les redonne aussitôt à Annabelle. Le cupidon commence toujours par celui qui a reçu le moins de rose et c'est déjà cinq roses.
Les garçons de ma classe commencent à être cité, dans un classement de Rab d'un autre genre. Les filles ont été généreuses ou peut-être d'autres gars qui comme moi ont décidé d'avouer leur sentiment. J'ai la tremblote en attendant que son nom soit cité. Stan en reçoit quelques une, Alex en récolte pas mal, plus que la plupart des filles. Je n'ai pas été appelé, je n'aurais pas un seul chocolat cette année. Annabelle me fait la gueule depuis que je lui ai précisé que j'avais quelqu'un d'autre dans ma vie. Elle a exigé de savoir qui c'était et je l'ai envoyé promener. Elle semble satisfaite de mon absence de fleurs.
Cupidon fièrement annonce qu'il a trente roses pour Merlin. Je souris de ma connerie, c'est moi qui les lui ai offerts. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
Il est vraiment surpris et affiche un beau sourire. Par un concours de circonstances, nos yeux se croisent, ce qui n'arrivent normalement jamais. J'ai eu envie de voir sa réaction. C'est bête, il risque de se douter que c'est moi.
Il porte un perfecto, et là de profil j'ai cru voir Malo quelques instants. Il est si beau !
─ Lancelot est le grand gagnant des cœurs cette année, continue Cupidon.
Mes copains me bousculent, me frappent l'épaule alors que je n'ai pas réalisé qu'on vient de m'appeler.
Nos regards ne se sont pas décrochés, mais il me faut me tourner vers celui qui m'appelle. Je découvre Cupidon qui me tend un énorme bouquet de roses et plusieurs boites de chocolat.
Je regarde incrédule l'énorme bouquet, renonçant à compter combien il y en a mais c'est beaucoup ! Malgré moi, grillant de curiosité, je me retourne vers Merlin dont les lèvres frémissent moqueuses dans un doux sourire.
C'est lui ! J'ai l'intuition que c'est lui qui me les a envoyés.
Il a fait cela sans doute pour répondre à mon geste, mais comment a-t-il su que je lui enverrais des roses ? Est-ce qu'un des cupidons m'a balancé ?
C'est la première fois qu'on m'offre des fleurs, c'est bizarre et sympa.
Je voudrais que ce soit Merlin, pourvu que ce soit lui !
Cupidon ne dira rien, c'est le principe. Je vérifie parmi les autres élèves qui me fixent amusés ou admiratifs, personne n'agit étrangement, comme s'il était à l'origine de l'envoi. Le seul qui agit ainsi reste Merlin.
─ tu en as presque plus que moi ! rouspète Annabelle qui m'interrompt dans ma rêverie.
─ Que veux-tu, quelqu'un m'aime !
Elle hausse les épaules et clame que seules les filles devraient recevoir des cadeaux.
─ Donne les moi ! ordonne t'elle.
─ Non, elles sont pour moi et je les garde.
─ Ridicule !
A l'intercours suivant, je fais sensation. Au passage, je constate que Clément le petit ami d'Annabelle n'a rien reçu, sympa la valentine.
Merlin me tourne le dos, le moment de charme est rompu, mais je ne vois pas qui cela peut être d'autre, c'est forcément lui !
L'idée me donne de l'espoir. Il s'agit sans doute d'une réponse à mon idée débile, mais c'est un premier petit pas. Il a accepté de jouer avec moi.
Stan a donné ses roses et ses chocolats à Sandy avant de quitter le lycée, prétendant être malade. Merlin a l'air embêté, mais, lui, a gardé ses roses. Elles l'accompagnent de classe en classe, me remplissant de bonheur et je fais de même. Heureusement, Alexandre a aussi gardé ses fleurs, nous masquant un peu.
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