Résumé des chapitres précédents :

Stan se dévoile très peu, par bribe et découvre la famille de Merlin et les animaux. Il accepte d'accompagner Merlin à la Spa comme bénévole.

Merlin et Lancelot s'ignorent, mais Merlin pleure en secret sur son Crush.

Lancelot se sent coupable vis-à-vis de Malo et regrette de ne pas l'avoir écouté.

La prof d'anglais a organisé la chandeleur en classe.

Personnages principaux :

Merlin Dambreville,

Lancelot Joubert

Stan Bervange

Personnages secondaires :

Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires

Son grand père Anatole, son oncle Charles, Mariam.

Stave le prof de kitesurf

Les profs du lycée : Raberton, le proviseur.

Les élèves du lycée : Romain, Annabelle, Alexandre le meilleur

Sophie Bervange la mère de Stan pharmacienne

David Joubert, Alexandra Joubert la grand-mère de Lancelot et Patricia la nouvelle petite amie de son père

Deux garçons qui ne sont plus là :

Malo a disparu en mer la veille de noël l'an dernier il se serait suicidé et Lucas un brun a disparu juste à la reprise des cours.

***

Merlin

En physique, le prof me demande ce qu'il m'arrive. J'ai un moment de flottement avant de comprendre qu'il parle du fait que je suis vêtu de jeans.

Les élèves se sont tous tournés vers moi et je sens le regard de Lancelot chaud comme une promesse, enfin je m'amuse à y voir une promesse.

Stan m'a surpris, me disant que ma tenue m'allait bien.

Je marmonne gêné.

─ Je pourrais te passer un vieux cuir ? Le même que moi, me propose t'il contre toute attente.

─ Si tu veux, pourquoi pas ?

Je n'en ai jamais eu et ce n'est pas trop le style de mes pères, mais il me semble que j'aimerais bien.

─ En fait il était à mon copain, je ne savais pas quoi en faire, mais je réalise qu'en fait, il n'attendait que toi.

Je me racle la gorge alors que le prof de physique continue son cours, perdu pour moi.

─ Malo ? j'interroge.

─ Oui Malo, il me l'a donné quelques jours avant l'accident. Il a insisté pour que je le prenne. J'étouffe de l'avoir chez moi et je suis sur qu'il sera à ta taille.

Je hoche la tête, n'osant rien dire de plus.

Je cogite à fond quand même. Il est évident que ce garçon a préparé son départ, en donnant ainsi ses affaires.

Pourquoi n'ont-ils pas vu qu'il allait mal ? En même temps, j'en sais si peu sur lui !

Stanislas est une tombe sur son passé, mais il est horriblement curieux de ma vie de famille. Il trouve mes pères cools.

─ ce sont des parents normaux je te jure. Bien chiant, quoi !

─ Et toi, tu es gay ?

─ Je ne sais pas !

Le temps des secrets est entre nous. Lui m'interroge beaucoup, mais se dévoile peu, quant à moi, je ne compte pas lui avouer mon Crush pour Lancelot, même s'il a l'air d'avoir deviné. Pour le détendre je lui raconte un truc rigolo sur mes pères :

─ Ils me faisaient la promotion de la concurrence, essayant d'être convaincants, genre je serais heureux d'embrasser une fille. Ils se croyaient persuasifs, mais ne l'étaient pas tellement, enfin je trouve.

Il rigole.

C'est la première fois que nous parlons de nos histoires de cœur. Peut-être que pour une fois il ne va pas se fermer, alors je l'interroge à mon tour :

─ Et toi, tu as quelqu'un en vue ?

Il baisse la tête.

─ Non j'aimais quelqu'un, qui ne m'aimait pas ! Ou plutôt qui ne pouvait aimer personne.

Je voudrais l'aider, sans bien voir quoi lui dire.

Il se renferme à nouveau, sombre.

Nous sortons du lycée comme tous les midis. Il m'a fait découvrir pleins de petit restaus sympas. Souvent, nous allons chez lui, s'il est sûr que sa mère n'y est pas. Ils ne se parlent jamais. L'appartement a deux entrées séparées et il ne l'a pas vu depuis plusieurs semaines, il a un frigidaire dans sa chambre et ne va quasiment jamais dans le salon et la cuisine.

Il me dit tout cela, semblant me mettre au défi de le juger ou de m'en mêler. Je serre les points, regrettant que Malo ne soit plus là, pour mettre une correction à son copain qui déconne.

Stanislas ne veut rien faire plus tard.

La seule information qu'il m'a lâchée, c'est qu'avant il espérait rejoindre la marine ou naviguer avec son copain.

Je n'ai pas osé demander de qui il parlait, de toute façon je sais déjà ! Comme je sais qu'il va se refermer comme une huitre, si je lui demande.

Je m'inquiète pour son avenir pour le mien aussi, pourvu que je réussisse le concours. Parfois le stress me tenaille.

L'heure d'anglais arrive, au moment du gouter. Je ne comprends pas les profs qui persistent à vouloir faire des trucs collectifs.

Les élèves regroupent leurs tables faisant une immense grande tablée, dont ils ont réussi adroitement à nous exclure avec Stanislas.

Il me sourit malicieux et nous nous mettons l'un en face de l'autre.

La prof rouspète, mais ni eux, ni nous, avons l'intention de l'écouter.

─ ça va tes cours de kite ? demande Stanislas qui se prépare des crêpes géantes avec une crêpe de la confiture et une autre crêpe par-dessus

─ On aurait dû apporter de la chantilly, je marmonne.

Il sourit, lève un sourcil interrogateur, pour me rappeler qu'il m'a posé une question.

─ J'aime bien, ça y est je fais des traversées. Je termine les cours gelés, les lèvres violettes. Et je suis pote avec tous les sixièmes du coin.

Il éclate de rire.

Dans mon angle de vision Lancelot parle avec ses copains. Je vois ses yeux furieux quand il entend Stan rire. C'est si compliqué tous ces non-dits.

Soudain dans la classe on entend des cris. Nous tournons la tête tous les deux surpris. Sandy, la fille gothique a une crêpe sur la tête et pleure.

Mais c'est quoi ce délire !

Stanislas se lève et l'aide à se nettoyer.

─ Tu es une idiote, dégage ! hurle Annabelle.

Quelle peste celle-là et personne n'intervient pour la contredire. Ils sont ridicules, des vrais moutons.

─ Tu peux venir avec nous, il y a des crêpes à manger, propose Stanislas.

─ N'est pas peur on aime trop les crêpes pour les jeter dans les cheveux, j'ajoute.

Elle se lève et prend une chaise pour nous rejoindre, silencieuse, choquée par la dispute.

Je ne connais pas plus Sandy que les autres, mais je sais déjà que son frère vend de la drogue et qu'elle appartient à une famille de cas sociaux. J'ai vu Sandy trainer avec un type louche et d'ailleurs Stan aussi traine parfois avec ce gars. Il vient en moto devant le lycée et attend, on ne sait quoi, enfin j'en ai bien une petite idée.

La prof d'anglais a mis en marche son super pouvoir de surdité et n'a rien entendu. Trop forte !

Stan a pris les choses en main et prépare une crêpe pour Sandy en lui demandant ce qu'elle veut dedans.

─ Nature merci. Ils critiquaient ma famille encore et je leur ai dit d'arrêter, murmure t'elle. Je me suis retrouvée avec de la bouffe dans les cheveux.

Il lui tend sa crêpe.

─ On s'en fout d'eux, marmonne Stan.

─ Ils ne t'ont jamais laissé une chance et ils font pareil avec moi. J'ai dit qu'on ne sait pas ce qu'il est arrivé à Malo et ce n'est pas forcément toi qui as balancé les photos. ...Je ne t'en avais pas parlé... mais, tu sais, j'avais été le voir pour le réconforter quand tout le monde rigolait. Je me sentais horriblement mal pour lui ... enfin bref, il était toujours aussi tranquille. Je l'adorais ce mec et il m'a répondu qu'il les aimait bien lui ses photos. Quel zozo ! Je regrette tout ce bazar. Jamais on n'aurait imaginé qu'il...

Sandy a cessé de parler, gênée, tandis que je n'en ai pas perdu une miette. J'essaie de feindre l'indifférence. Stanislas est retourné à son mutisme indiquant que la conversation le dérange.

Elle s'empresse de changer de sujet.

─ Je suis tellement soulagée d'en avoir finis avec eux. J'en avais marre de ne jamais être assez bien !

Stan lui presse la main.