14- SPA
Résumé des chapitres précédents :
Merlin et Stan deviennent ami. Merlin et Lancelot sont désormais ennemi, mais Merlin pleure en secret sur son Crush. Dans la classe, il y a deux clans, d'un côté Merlin et Stan contre tous les autres.
Stan lui parle de deux élèves Malo et Lucas. Malo a disparu en mer et Lucas, lui s'est volatilisé en sortant du lycée. Il n'a pas voulu en dire plus prétendant que c'est trop douloureux.
Personnages principaux :
Merlin Dambreville,
Lancelot Joubert
Stan Bervange
Personnages secondaires :
Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires
Son grand père Anatole. Son oncle Charles
Cousin préfet Mathieu Dambreville
Stave le prof de kitesurf
Les profs du lycée : Raberton, le proviseur.
Les élèves du lycée : Romain, Annabelle
Sophie Bervange la mère de Stan pharmacienne
David Joubert, Alexandra Joubert la grand-mère de Lancelot et Patricia la nouvelle petite amie de son père
Deux garçons qui sont morts ou disparu :
Malo, blond pitre a disparu en mer et Lucas un brun a disparu.
Evocation du suicide d'un élève après la publication de photo dénudée
***
Merlin
Le temps est passé, morne, j'en suis à moins de quatre-vingt-dix jours, interminable. Par un effet pervers, ce temps qui diminue à une contrepartie stressante : les concours approchent.
Le cours de kitesurf se termine, j'ai les bras et les jambes en coton. Nous avons tous franchi le water start, le fait d'avancer dans l'eau, mais je n'ai pas encore réussi à rester plus de quelques minutes debout sur ma planche. Les gamins se débrouillent mieux que moi, ils n'ont aucun respect pour leurs ainés. D'ailleurs ils se foutent de moi et m'appellent le vieux.
Cet entrainement du mercredi est idéal, je bois la tasse, je suis frigorifié, mais je m'amuse.
Quand je rentre à la maison, je retrouve Mariam qui apporte une touche féminine agréable à la maison. Elle nous cuisine des bons plats du Sénégal son pays d'origine et les animaux l'adore. Surtout elle s'occupe de papy qui pose de plus en plus souvent des questions sur l'oncle Charles.
Mon oncle ne s'est toujours pas réveillé et les médecins sont pessimistes.
***
Stanislas, après m'avoir parlé des deux élèves disparus, s'est muré dans un silence opaque. Comme s'il avait peur que je l'interroge encore. Il est à nouveau venu drogué en classe. Je reconnais maintenant les yeux rouges, les mains qui tremblent et on ne peut absolument plus lui parler. Je me fais la promesse d'arrêter de lui poser des questions car je me doute que c'est mes questions qui l'ont poussé à se mettre dans cet état. Je m'en veux et je lui en veux de se mettre si mal, si seulement je savais comment l'aider. J'aimerais comprendre, pourquoi Stan s'en veut, pourquoi tous les autres l'accusent à mots voilés.
Ce drame ne me regarde pas, bien qu'il me pourrisse la vie.
Je trouve que derrière l'ambiance malsaine, il y en a une autre plus oppressante, liée à ses disparitions non résolues. Curieusement, je n'en ai pas parlé à mes pères, qui bossent sur les toits de la maison.
Papa est de mauvaise humeur, cela doit l'inquiéter de ne pas être appelé pour des remplacements.
Ce soir, parce que ça me tue de voir Stan défoncé je me suis décidé à aller découvrir la SPA du coin. Mon père était un des vétérinaires rattachés à la gestion de l'établissement de Sens et nous y allions assez souvent. Ici personne n'a besoin de lui. Ce n'est pas une raison pour que je me prive d'aller y faire un tour et de proposer d'y venir comme bénévole.
Elle est loin dans la zone des marais et quand j'arrive, une fille est occupée à la barrière d'accès.
─ Désolée, nous fermons, tu pourras repasser demain avec tes parents ?
─ Je voulais m'inscrire comme bénévole, pour aider à soigner les animaux.
Je me suis dépêché de sortir mon laïus, mais elle n'a pas le temps de répondre, car un gars arrive en courant.
─ Clarisse vient vite, merde ! On a deux clebs qui se battent.
Elle soupire et me fait un geste d'excuse avant de me tourner le dos. Elle n'a pas pris le temps de fermer complétement la grille et je l'ai suivi pour découvrir le carnage.
─ Je peux vous aider ?
─ Mais non, tu ...
Deux chiens se battent après en avoir bouffé un petit, qui a une énorme plaie ouverte sur l'abdomen. Le con, qui a mis ces chiens ensemble, mérite un mauvais karma.
─ c'est dégueulasse, geint l'imbécile.
─ Merde Pierre, tu as fait quoi encore ? appelle le veto au moins ! râle la fille. Elle prend un fouet électrique pour séparer les animaux déchainés.
Je la devance et sépare les chiens par leurs colliers. Je leur ordonne d'arrêter et ils obéissent.
─ Mais t'es qui toi ? fait l'incompétent qui n'a pas bougé, alors qu'elle lui a demandé d'appeler.
─ Pas la question ! Je les mets où ?
─ J'ai plus de place, soupire Clarisse. Elle semble réfléchir une minute puis redresse la tête. Bon, lui dans la case vide, fait-elle et l'autre j'ai une case dehors. Je mettrais des planches pour le protéger du froid. Le veto ne veut pas m'écouter quand je dis que ce chien est vraiment mauvais.
Elle a tort, c'est plus compliqué que ça.
Clarisse est une petite grosse enrobée, des lunettes rouges encerclent ses yeux intelligents. Il est visible qu'elle se consacre vraiment au bien-être des animaux. L'autre, Pierre, n'a pas l'air de les aimer.
─ Le veto ne répond pas, explique le gars. J'en ai marre de ce boulot de merde, on devrait tous les piquer et ce serait réglé. Je te préviens Clarisse, je vais filer ma démission, j'en ai ras le cul !
Ce gars n'est pas à sa place ici.
Elle ne répond pas, penché sur le petit chien mourant, qui ne bouge plus.
J'espère que je ne vais pas déclencher une guerre de veto en appelant mon père, il décroche aussitôt.
─ Tu es où ? demande t'il agacé, avant que j'aie pu prononcer un mot.
─ À la SPA et il faut venir, il y a un chien gravement blessé qui souffre et le véto de l'établissement ne répond pas.
─ Donne-moi le nom de mon confrère.
─ Je vais demander.
Clarisse me donne le nom que je répète et pendant ce temps le gars est parti, en râlant qu'il n'était pas assez payé pour faire des heures sup. Clarisse essaye de remédier au bordel et appelle son responsable pour le prévenir. Il faudrait donner au chien de l'anesthésiant, pour qu'il ne souffre plus.
Je le lui souffle et elle m'entraine dans la salle de soins. Je fouille et trouve de la médétomidine, c'est souvent ce qu'on met dans les munitions des fusils anesthésiants.
─ La contenance de la seringue est de 100 ml et pour la taille du chien un quart suffira à l'endormir. Je sais faire les piqures, si tu veux ?
Clarisse approuve, alors je m'execute, heureux que mon père m'ait entrainé. Il m'a vraiment formaté à suivre sa trace et je frissonne à l'idée du concours qui arrive et qui sera l'heure de vérité.
Vingt longues minutes passent, quand enfin mes deux pères arrivent avec papy.
─ J'ai prévenu le docteur Pouliquen. Il est ok pour me laisser dépanner, explique mon père plutôt autoritaire.
Clarisse m'a demandé qui j'appelais et elle a été scié quand j'ai dit que mon père veto allait arriver.
Je lui montre la pauvre bête.
─ Je lui ai donné vingt-cinq de médétomidine, je me dépêche d'expliquer.
─ Tu as bien fait.
Il s'approche doucement et soupire en prenant une piqure. Il n'y a plus rien à faire de toute façon.
─ Vous êtes vétérinaire ? insiste la fille.
─ Oui en vacation pour l'instant. Je m'occupe de mon père et de mon frère.
─ C'est votre frère, elle désigne Nine.
─ Non lui c'est mon mari et le petit merdeux là c'est mon fils. Qu'est ce que tu fais là d'ailleurs ?
─ Je voulais m'inscrire comme volontaire ici.
─ On prend les bonnes volontés. Je m'appelle Clarisse et je suis la sous-directrice de ce centre. Tu t'appelles comment ?
─ Merlin.
─ Venez on a tous besoin de boire un verre.
Elle nous faire rentrer dans le local des employés, une grande pièce qui évoque une cuisine mixée d'un bureau. Il y a une table et des chaises, une machine à café, une bouilloire et un mini frigidaire. Un énorme planning accroché au mur, des photos de famille avec des animaux. Papi regarde intéresser et demande si nous sommes bien en 1982.
Papa lui réponds oui.
Elle doit nous prendre pour des cinglés complets et malgré l'horreur de tout ce qu'on vient de vivre, j'éclate de rire.
Nous rigolons tous, bien que Clarisse n'arrête pas de dire que ce n'est pas drôle.
Nous repartons une heure plus tard, j'assurerais quelques heures d'aide qui sont bienvenus et papa s'est arrangé avec son collègue, il va prendre les soins de la SPA. Il sourit de toute ses dents.
─ Je suis en scooter j'y vais, je dis à mes pères.
Quand j'arrive à la maison, ils m'attendent dehors. Je grommèle ça va être l'heure du sermon. Papa m'entraine à la cuisine, c'est vrai qu'avec tout ce cirque je n'ai pas mangé et j'avais faim. Il me serre contre lui un moment et m'explique que grâce à moi, il a trouvé son premier boulot. Papi s'assoir à côté de moi et prétend ne pas avoir mangé non plus. Il me confond avec un gars qui s'appelle Marc et avec qui il s'est amusé au lycée. Il est reparti loin en arrière et malgré que je lui affirme que le lycée c'est nul, il n'a pas l'air de me croire.
Je réalise que mon père est heureux, cela lui a fait du bien de s'occuper des animaux, même si c'était triste ce petit chien gravement blessé. Son confrère était débordé avec la SPA en plus de son cabinet, mais il n'avait pas pensé à chercher de l'aide.
Caroline arrive à sa vitesse de tortue pour me câliner et je vais à sa rencontre pour l'enlacer. Elle me fait des bisous et atterris sur la table avec moi pour piocher dans mon assiette.
─ Tu vas rendre fou ta chérie avec ce genre de mauvaise habitude, rouspète mon père.
Ils prêchent encore pour la paroisse voisine. Je pourrais rectifier, leur annoncer qu'il y a un petit doute. Finalement, je fais un clin d'œil à ma tortue et décide de garder mon secret pour moi.
Quant à mon amour plus tard, oui, il aura intérêt à supporter ma tortue sur la table, parce que ce sera toujours elle et moi.
─ Ta femme va la cuisiner ! décrète Mariam.
─ Cela ne sera pas possible Mariam, parce que Caroline c'est l'amour de ma vie.
Tiens c'est vrai ça est ce que Lancelot aime les animaux et les tortues ?
Je ne fais pas long feu, je suis crevé de ma journée. Je traine un peu sur les réseaux, cherchant sans vraiment chercher des informations sur deux garçons disparus. Je n'ai que les prénoms ce n'est pas lourd.
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