11-Entrainement

Résumé des chapitres précédents :

Merlin a quitté le lycée sans autorisation et le proviseur a menacé ses pères de le faire passer en conseil de discipline.

Son père Gaspard s'énerve et fait appel à son cousin qui est préfet pour les aider. Les deux cousins se sont réconciliés à cette occasion. Les différents protagonistes évoquent des événements graves qui ont eu lieu au lycée l'an dernier, sans préciser de quoi ils parlent, et Merlin grille de curiosité.

Toute la famille est triste car le chien Carlin est mort.

Personnages principaux :

Merlin Dambreville,

Lancelot Joubert

Stan Bervange

Personnages secondaires :

Gaspard et Nine Dambreville ses pères vétérinaires

Son grand père Anatole, l'oncle Charles, Mariam

Mathieu Dambreville, le cousin préfet

Stave, le prof de kitesurf

Les profs du lycée : Raberton, Radier, le proviseur Leroi.

Les élèves du lycée : Romain, Annabelle

Sophie Bervange, la mère de Stan pharmacienne

Deux garçons qui ne sont plus là :

Malo et Lucas

***

Lancelot

L'oiseau des iles a encore fait des siennes en se faisant jeter par la vieille sorcière et après il a quitté le lycée.

─ Il a été élevé par des pères gays ? demande Maxime.

─ Oui apparemment, tu n'es pas sourd !

─ Dingue !

─ Pourquoi, dingue ?

Les préjugés ressortent déjà. Dire que nous sommes les nouvelles générations ! Je secoue la tête, agacé, rêvant de leur balancer que je pense l'être aussi. Sauf que si ça vient aux oreilles de mon père, je suis foutu. Je ne dois pas perdre de vue les championnats.

Ils continuent de déblatérer sur le sujet.

─ Pas étonnant qu'il soit si bizarre !

Et voyons !

J'ai ressenti quelque chose à la plage, que je pensais être le seul à ressentir ...je me mets à espérer, que nous deux nous pourrions nous rapprocher. Je réfléchis à ce que j'ai appris sur ce gars étrange. Est-ce qu'il est gay lui aussi comme ses pères ?

Je réalise que c'est une idée absurde ! surtout de ma part. Mon géniteur est un politicard ambitieux traditionnaliste, je suis bien placé pour savoir qu'un fils ne reproduit pas toujours le schéma de ses parents.

Plus tard, alors que je suis dans l'eau, savourant le vent violent qui m'oblige à me concentrer, je repense à la menace de mon paternel de m'envoyer dans un lycée privé en Angleterre, ce qui reviendrais à me retrouver à la place du petit nouveau. Je compte bien que cela n'arrive pas et j'attends ma majorité qui est dans moins de trois mois. Je joue la montre ! Cependant, il faut le reconnaitre, on ne lui a laissé aucune chance. Annabelle l'a attaqué tout de suite et toute la classe a suivi. C'est injuste d'avoir fait payer à Merlin les conneries d'Enzo l'an dernier.

Je regrette de ne pas avoir été lui parler. Dès qu'il revient j'irai m'excuser. Avec de la chance, je pourrais embrayer sur un truc plus sympa comme l'embrasser ou le serrer dans mes bras. Mon sexe est douloureusement dur dans ma combinaison.

Distrait, je loupe ma prise au vent et ma voile manque de s'écrouler dans l'eau avant que je la rattrape de justesse. Il me déconcentre complétement et je vais louper les championnats avec mes conneries.

Stave par chance n'a rien vu et plus tard quand je sors de l'eau, il me félicite pour mes progrès.

─ Tu as eu l'autorisation de ton père pour l'inscription ? s'inquiète t'il.

Les inscriptions se terminent dans deux semaines et je joue la montre, j'ai vraiment besoin d'avoir une bonne note à ce foutu contrôle pour le baratiner.

***

Les rumeurs les plus folles ont circulé sur Merlin. Il parait que le proviseur a été appelé par le ministre pour se faire remonter les bretelles et les profs se sont tous fait engueuler ensuite. Au moins je suppose que c'est bon signe, et qu'il compte revenir. Le proviseur a convoqué Romain et sa mère, il sait donc que c'est lui qui a frappé Merlin et il a été extrêmement méchant, au moindre problème il sera viré. Sa mère qui est femme de ménage en est malade et Romain est fou de rage après Merlin qu'il accuse de l'avoir dénoncé.

Je sens qu'on est reparti pour jouer du Hamlet dans ce lycée.

***

Quand je rentre le samedi soir après mon entrainement, il y a une nouveauté à la maison. Mon père a invité une amie qu'il me présenté comme une de ses plus fidèle supportrice de campagne et une généreuse donatrice. Elle s'appelle Patricia, a des cheveux roux long, des énormes bagues avec des gros cailloux et j'ai senti qu'il l'aime bien. Il se retient de la tenir par l'épaule, mais la façon dont il a dit qu'elle est géniale, c'est inquiétant.

Ce qui fait flipper aussi, c'est la façon dont elle m'a regardé comme un steak. J'en tremble presque ! Enfin ce n'est pas comme si j'étais proche de mon père, alors, elle ne me le volera pas ! Il n'était déjà pas à moi.

Mon anniversaire pour ma liberté est le trente avril, quelques jours après les championnats. Je n'aurai plus besoin de lui car j'ai reçu un héritage directement de mes grands-parents maternel.

Surtout si je réussis les sélections pour les championnats, je trouverais un sponsor qui m'accompagneras pour tous les championnats, mon plan est bouclé dans ma tête, il me faut tenir encore un peu sans faire de vagues.

Il me faut être prudent, car il est rusé.

Ma grand-mère, porte un tablier brodé de dentelle qui protège son chemisier rose. Elle a un collier de perle autour du cou qui ne la quitte jamais, des cheveux blancs coupés parfaitement. Elle est encore très belle et est l'image de l'élégance. Elle a élevé mon père seule, obsédée par ce qui est bien et si je l'adore, honnêtement elle est fatigante. Elle range la cuisine en écoutant de la musique classique. Elle déteste la nouvelle copine de mon père et ne le cache pas.

Je la laisse se plaindre, pour une fois étrangement d'accord avec elle. Je trouve refuge dans ma chambre, sur mon calendrier mural, la date limite d'inscription aux championnats est marquée d'une petite étoile discrète.

La pièce est peu meublée, Mon père aime le purisme et la sobriété moderne et nous l'a imposé à tous. Nous habitons dans une maison en forme de cube blanc, qu'il a fait construire sans tenir compte des gouts de ma mère.

J'ai un lit japonais. Le bureau était à ma mère, elle a gravé des trucs dessus, j'aime bien suivre les inscriptions du doigt essayant de me l'imaginer quand elle avait mon âge.

Mes murs, couleur bleu lagon, disparaissent sous les posters dévoilant des champions de surf souvent dans des poses sexy. Mon père a fait la remarque qu'ils étaient trop dévêtus, mais il n'a pas remarqué qu'il n'y avait que des hommes.

J'ai une peinture au mur, qui représente le Malotru mouillant dans l'eau. Le tableau avait beaucoup de valeur à ses yeux et qui en a encore plus au mien. Quand ses parents m'ont demandé si je voulais un souvenir, j'ai embarqué l'œuvre redoutant qu'ils la jettent à la poubelle.

Je cède rarement à la nostalgie, mais ce soir, j'en ai besoin alors je regarde sur mon portable des anciennes photos de Malo. Je l'aimais tellement, mais ce n'était pas de l'amour, plutôt de la fascination. Je voyais bien qu'il sombrait, qu'il y avait quelque chose. Je n'ai pas réussi à l'aider !

Il voulait me parler, peu de temps avant le drame et je l'ai envoyé promené. J'arrive à d'autres photos, si étranges... elles ne l'ont même pas ridiculisé, il assumait parfaitement et il souriait de susciter l'envie et la perversion dans tout le lycée il me semble. Est-ce vraiment à cause de ces photos ? Qui a pu les envoyer ? Qui a osé faire une telle abomination ? Qui lui a fait du mal ?

Je n'ai que deux coupables en tête, Stan et moi !

Par quel malheureux hasard, le mec que j'ai repéré, et je dois l'admettre que j'aime bien, est en train de devenir copain avec mon ennemi. Ă croire que le schéma maudit se répète.

La soirée s'écoule, je bosse, bien obligé, pour me faufiler sous les radars de mon père, puis enfin je m'accorde de trainer quelques instants sur les réseaux.

J'ai encore accès aux comptes de Malo et de Lucas qui n'ont jamais été fermé, Les autres les ont effacés de leur contact, trouvant cela morbide, mais j'en suis incapable. Je passe sur celui de Stan qui demeure vide. Je cherche Merlin Dambreville sans le trouver.

Il est une heure du matin quand mon père frappe à la porte de ma chambre avant de l'ouvrir.

─ Tu vas aller te coucher, tu vas être crevé demain !

─ Pas de souci, je gère.

─ Tu me diras pour ton contrôle de math.

Il ne pense qu'à ça !

Je compte bien le lui dire, puisque j'espère que la note conviendra pour me permettre d'obtenir une signature en échange. Sinon je vais être bon pour jouer les faussaires.

La lumière éteinte, un garçon aux lunettes roses envahis mes rêves. Sesyeux couleurs menthe à l'eau me regarde gémissant de désir, il me susurre de leprendre, Même l'étrange marque sur son visage ne l'enlaidit pas. 

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