Chapitre 3

Mère Nature voit apparaître la diversité.

La vie, une fois qu'elle a pris possession d'un lieu, se développe à une vitesse phénoménale. Les arbres et les herbes poussent en abondance, nourrissant des animaux, nourrissant eux-mêmes d'autres êtres vivants. Chaque existence permet le développement de plusieurs autres, chaque climat différent pousse la vie à prendre une forme nouvelle et inattendue.

Mère Nature s'émerveille chaque jour que l'Univers fait en voyant ce dont ses créations sont capables. Elles s'organisent entre elles, par espèces, forment des clans, des familles, se soutiennent, se protègent des prédateurs, cherchent de nouveaux endroits où vivre... Pour se nourrir, certains font couler la sève, d'autres le sang. Les organismes évoluent en permanence, prouvant à chaque instant que la vie ne connaît pas de repos, qu'elle œuvre sans cesse afin de se diversifier toujours plus.

Les reptiles prédominent sur le globe terrestre. Rien de très étrange, ils étaient les plus aptes à survivre lors des débuts de la Terre. En effet, la température à la surface était très élevée, difficilement supportable, tandis que dans les profondeurs fuligineuses des océans, le froid régnait en maître. Logique donc, que des animaux à sang froid possédant des écailles peuplent aujourd'hui la plus grande partie du globe terrestre. Ils peuvent se rendre à la surface lorsqu'ils manquent de chaleur, et retourner dans l'eau pour se refroidir. Malheureusement, parmi les animaux ayant eux besoin de températures relativement stables, très peu ont pu se reproduire suffisamment pour assurer la survie de leurs espèces respectives. Étant partis avec un train d'avance, les reptiles ont entamé leur évolution plus tôt, et ils ont pris l'avantage.

La Terre s'est bien refroidie, mais le climat reste chaud et humide sur la plus grande partie de la planète. La plupart des plantes apprécient ce climat, et la verdure occupe une place conséquente. En prenant de la hauteur, on peut voir de belles nuances bleues et vertes habiller la surface de la Terre. La nuit, lorsqu'une partie du globe s'enfonce dans la noirceur capiteuse de l'infini, Mère Nature continue à regarder, et elle profite de la vue des aurores polaires qui courent au niveau des pôles magnétiques, ces draps ondulants et colorés qui ressortent dans la noirceur nocturne. Dame Nature observe avec attention toutes ces nuances, toutes ces couleurs, du vert au zinzolin, du rose au rouge. Plus le temps passe, plus la Terre surpasse en beauté bien des planètes du Système Solaire. Peut-être même le Soleil lui-même. En effet, la naine jaune au centre du Système solaire a beau briller autant qu'elle le peut et orchestrer d'une main de maître le ballet des planètes autour d'elle pour attirer l'attention, les courbes lumineuses ondulant gracieusement depuis sa surface n'égalent pas la beauté de la danse des nuages sur le paysage coloré, varié et majestueux de la Terre.

Mère Nature remarque que l'évolution de la vie s'accélère sans cesse. Si elle veut pouvoir éviter un emballement du développement de la vie, qui pourrait à terme menacer la pérennité de la planète, Dame Nature doit trouver un moyen de contenir la multiplication des êtres vivants. Il existe déjà une régulation entre le nombre de prédateurs et de proies, mais ce mécanisme est insuffisant. Mère Nature a alors une idée. Dans l'eau, dans l'air, dans la nourriture, se trouvent à présent des micro-organismes capables de détruire les plus faibles, de ralentir la reproduction des espèces les plus nombreuses. Ainsi, les espèces qui comptent le plus de membres auront du mal à se mettre à l'abri des maladies, car plus souvent les êtres vivants croiseront leurs congénères, plus la probabilité qu'ils soient contaminés et infectés sera élevée. Grâce à cela, les bactéries et les virus nocifs réguleront le nombre de représentants des espèces. Sans la diversité du vivant, ce serait impossible : moins il y a d'espèces, moins la maladie a besoin d'évoluer pour s'habituer aux différents organismes, et plus les membres d'un groupe ont de risques de tomber malade.

Mère Nature le sait, c'est cruel. Mais en faisant apparaître ces maladies, elle pousse la vie à évoluer de façon différente à chaque nouvelle génération, à tenter de nouvelles choses pour se démarquer des organismes des autres espèces. Et c'est ce qu'il faut pour préserver et développer la diversité, la vie.

Mère Nature voit apparaître la diversité.