Mère Nature fait un choix
Chapitre 8
Mère Nature fait un choix.
Mère Nature doit maintenant agir, et rapidement. À chaque instant, une des centrales nucléaires inventées par les humains peut exploser et détruire toute vie dans une zone importante, infligeant à la planète une profonde blessure qui mettra de très longues années à cicatriser.
Cependant, un problème important se profile à l'horizon. Seuls les humains doivent mourir. Mais la résistance de la vie n'égale pas sa beauté, et seule sa fragilité surpasse sa subtilité. L'humain ayant déjà fragilisé ou détruit une bonne partie de la faune et de la flore, la moindre erreur serait fatale à la biodiversité. Dame Nature doit donc trouver un moyen de destruction qui ne nuirait qu'aux humains, et à eux seuls. Au moins, cette espèce étant maintenant tout en-haut de la chaîne alimentaire, leur extinction n'aura pas d'influence négative sur l'alimentation des autres êtres vivants. Alors, Mère Nature réfléchit. Encore. Qu'est-ce qui est propre à l'humain ? Sûrement sa capacité d'autodestruction. Il suffit maintenant de trouver quelque chose capable d'affecter la partie du cerveau qui crée cette capacité, et l'Homme disparaîtra de la surface de la Terre sans contaminer d'autre espèce.
Maintenant, il faut isoler un virus qui serait capable de s'attaquer à cette partie très localisée du cerveau humain. Mais la vie est si développée et si abondante sur Terre que Dame Nature ne tarde pas à trouver. Les humains ne peuvent pas lutter contre les virus comme il le font contre les bactéries. Une contagion rapide les empêchera d'isoler les malades. Et, ne pouvant pas survivre sans hôte, le virus disparaîtra de lui-même avec le dernier humain. À partir de là, la reconstruction pourra commencer.
Les premières contagions ont lieu dans des pays humides et très peuplés. Le virus entre dans l'organisme grâce à l'air, l'eau, la nourriture, et le toucher. Il s'installe quelques jours plus tard dans le cerveau, et ce sans que le système immunitaire ne le repère. Il ne cause de dégâts qu'une fois qu'il a pris des forces, et le malade a donc eu le temps de contaminer des dizaines d'autres personnes avant de commencer à sentir une légère fatigue. Les humains voyageant beaucoup, il ne faut que quelques semaines au virus pour coloniser tous les continents, s'adaptant peu à peu aux différents climats de la planète.
Les Hommes se rendent finalement compte de sa présence, lorsque les premiers contaminés meurent d'une hémorragie cérébrale. Ils tentent alors de le contenir dans des zones de quarantaines, mais c'est trop tard : maintenant, il est partout. Ils peuvent toujours respirer dans des bouteilles d'oxygène désinfectées et se couvrir en permanence de combinaisons stériles, mais ils doivent bien manger. Étant partout dans la nourriture, le virus ne se laisse pas éliminer. De toute façon, les Hommes ne le comprennent pas encore. Ils ne le comprendront sûrement jamais, car cette fois-ci Mère Nature a créé quelque chose d'unique, quelque chose de spécial pour eux. Ils ne peuvent pas lutter contre Dame Nature.
Les morts sont laissés à l'abandon, leurs cadavres nourrissant le sol de la Terre à qui ils ont tant pris.
Les contaminés ne sont pas repérés, car la peur de mourir stresse et fatigue tout le monde, empêchant de différencier les malades des bien-portants.
Les humains paniquent dans le monde entier, et beaucoup craquent. Ils se volent et se battent mutuellement, entraînant parfois la mort et facilitant le travail de Mère Nature.
Puis, lorsqu'il y a eu plus de deux milliards de morts, beaucoup abandonnent la lutte et se laissent mourir. Ceux qui ont compris qu'il n'y avait plus d'espoir se suicident après avoir pleuré auprès de leurs proches pendant des jours entier, ne voulant pas sombrer dans le néant éternel qu'est la mort. Ceux qui ne comprennent pas continuent de porter des masques et de tenter de purifier l'eau qu'ils boivent, tandis que d'autres prient en pensant que ça leur sera plus utile que de porter un masque.
Les familles se ressoudent, les amis éloignés s'éloignent un peu plus, et tout le monde s'oublie, ne gardant plus en tête que la peur et la certitude de mourir, ainsi que la tristesse de ne plus jamais voir ou parler à ceux qu'ils aiment.
Moins de six mois plus tard, le dernier être humain s'éteint dans la savane alors qu'il tentait de rejoindre une cabane, persuadé qu'il n'était pas seul. Après s'être affalé dans les herbes hautes, la peau de son crâne changeant de couleur à cause de la pression sanguine à cet endroit en même temps que ses pupilles se dilatent, il sera dévoré par des charognards, à qui les humains ne laissaient plus de nourriture, chassant et emmenant avec eux une grande partie de leurs proies potentielles.
L'humanité n'aura rien laissé derrière elle, si ce n'est des déchets nucléaires qui leur auront survécu. Leurs pensées, leurs actes, leurs convictions, leurs croyances, tout ce qu'ils ont accompli, plus rien de tout cela ne sera transmis, et il ne restera d'eux qu'une couche géologique témoin de toutes leurs erreurs.
Si seulement ils avaient compris et agi, ils verraient peut-être le jour se lever de nouveau.
Mère Nature fait un choix.
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