Chapitre 4

Mère Nature croit tout perdre.

La vie suit son cours, se diversifiant un peu plus à chaque instant. Mère Nature fait le Bien, elle donne la vie, elle entretient cette vie. Faire le Bien rend Mère Nature heureuse et tout va pour le mieux.

Mais un jour, une masse sombre approche dangereusement de la Terre. Mère Nature s'inquiète et aimerait avoir la force de faire reculer cet objet incroyablement massif.

Mais l'astéroïde est inexorablement attiré par la planète bleue.

Mère Nature observe, impuissante. Dans le passé, elle a déjà vu des phénomènes semblables se produire. Mais à cause du frottement lié à la présence d'air, les objets qui entraient dans l'atmosphère brûlaient avant d'atteindre le sol, formant simplement de belles traînées colorées dans leur sillage.

Cette fois, c'est différent. L'astéroïde est beaucoup trop grand pour être consumé entièrement lors de son entrée dans l'atmosphère... L'énorme morceau de roche doit bien faire dix kilomètres de diamètre...

Ça y est, il entre dans l'atmosphère. Sa surface s'échauffe et des petits morceaux se détachent du monstre, certains brûlant complètement, d'autres continuant leur voyage rapide vers la surface de la Terre.

Mère Nature sent son cœur se briser. Comment les êtres vivants pourraient-ils survivre à cela ? Mais tout ce que Mère Nature peut faire, c'est regarder et espérer que quelques uns survivront.

L'astéroïde entre en collision avec la surface de la Terre. Le choc est si puissant que le morceau de roche se désintègre sur le coup. Mère Nature peut voir des bouts de croûte terrestre brûlants être projetés dans toutes les directions, s'écrasant plus loin et occasionnant en même temps d'autres dégâts importants. Dame Nature ne peut le voir, mais de la vapeur d'eau, du dioxyde de carbone ainsi que des gaz toxiques tel que le dioxyde de soufre voyagent également au-dessus de la surface du globe.

Par ailleurs, une quantité incommensurable de débris se retrouve également projetée dans les airs, formant ainsi une gigantesque colonne de cendres et de cristaux de quartz, cristaux encore enfouis dix kilomètres sous la surface quelques instants avant la catastrophe.

Certains de ces débris se déplacent à la vitesse de 7 000 kilomètres par heure, tandis que les plus rapides vont jusqu'à 40 000 kilomètres heure. L'onde de choc ainsi formée fait donc le tour de la planète en quelques heures seulement.

Les plus gros et les plus rapides des débris prennent feu à cause de leur vitesse dans l'atmosphère. Ils retombent très loin de la zone d'impact de l'astéroïde, enflammant une grande partie de la planète, et faisant partir en cendres toutes les forêts. En prenant feu, les débris illuminent le ciel de toute part, telle une pluie d'étoiles filantes en pleine journée.

Cependant, le jour ne dure pas bien longtemps. Après l'augmentation de la température de plusieurs centaines de degrés par endroits, la couche la plus épaisse de débris et de cendres retombe sur le sol, tandis que les particules fines forment un épais nuage qui enveloppe la Terre, la plongeant dans l'obscurité pendant plusieurs années. Sans lumière, la photosynthèse s'arrête. Les végétaux meurent. Les herbivores ne peuvent plus se nourrirent, et disparaissent à leur tour. Les carnivores, ne trouvant plus assez de nourriture, perdent la moitié de leur population. D'une façon générale, tous les animaux de masse importante périssent, ne parvenant plus à se nourrir.

Comme la lumière du Soleil ne parvient plus à la surface de la Terre, la température chute drastiquement, d'environ 28°C sur la terre ferme, et d'à peu près 11°C sous l'eau. Étant notamment composé de gaz à effet de serre, le nuage de particules fines s'échauffe énormément à cause des rayons solaires qui parviennent jusqu'à lui, faisant monter la température de plusieurs centaines de degrés en altitude. Cet échauffement important va alors entraîner une dégradation de la couche d'ozone, qui protège donc moins efficacement la planète. Pendant plusieurs années, une dose importante d'ultraviolets va parvenir à la surface, décimant encore d'autres espèces animales. Lorsque les rayons du Soleil atteignent à nouveau la surface, la proportion de gaz à effet de serre dans l'atmosphère est telle que la température moyenne augmente de 10°C, transformant des milieux de zones tempérées en milieux désertiques, menant à de nouvelles extinctions.

Mère Nature, impuissante, perd espoir. Comment quoi que ce soit pourrait survivre à une telle catastrophe ? Tous ces êtres vivants à l'agonie sur la surface de la Terre, qu'ont-ils fait pour mériter cela ?

Mère Nature croit tout perdre.