J'ai des problèmes d'anorexie m'avait-elle  dit.
Moi aussi avais-je simplement répondu.

Elle m'avait confier qu'elle avait réussi à arrêter son automutilation mais qu'elle continuait à pleurer le soir à se lamenter sur sa vie passée. Elle ne m'avait sans doute pas tout dit, seulement l'essentiel.

Sa famille toujours en conflit, ses amis qui l'on toujours abandonnés, son coeur brisé à plusieurs reprises par les hommes...
Elle m'avait également avoué que c'est en partie à cause d'eux qu'elle est devenue asociable. 

Je suis restée là, à l'écouter décrire toute sa vie sans verser une seule larme. 

Elle était forte. Ou tout simplement a-t-elle juste trop de fierté pour pleurer devant tout le monde?

Quelques fois,je la voyais marquer des poses dans son monologue, pour reprendre sa respiration et sûrement s'efforcer à ne pas se morfondre.

Je ne réalisais pas tout de suite mais elle aussi souffrait terriblement, seulement d'une autre manière.
Je dois dire qu'avant l'incident,ma vie était plutôt calme sans problèmes particuliers. Ce n'est qu'après, en rencontrant de mauvaises personnes et n'ayant aucunes aides que l'alcool et la drogue furent mes meilleurs amis.

Je n'étais plus moi même jusqu'à ma rencontre avec Zack. Il m'a sauvé la vie.
Je ne sais pas ce que je ferais sans lui.
Il me redonne le sourire en seulement quelques secondes.

Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui.
Je l'aime, il m'aime nous serons heureux pendant longtemps. Du moins je l'espère.

Nous sommes en français, Naella est clairement concentrée sur le cour. Pas moi. Non pas que je n'en ai envie, mais je ne peux pas.

Dans la classe, trop de personnes m'entourent. Ma tête tourne. J'ai une boule au ventre.
Je tremble.

Naella dit que ça s'appelle une crise d'angoisse.
Elle a réussi à les contrôler au bout de deux ans. Y arriverais-je aussi?

Elle me fixe.

Je pense qu'elle a comprit.
En deux secondes, elle appelle notre professeur, Madame De Rênal. Ce nom me fait penser à quelqu'un d'important, genre un roi ou un duc...

Nous sortons dans la classe, tout le monde nous regarde, quelques "encore" ou "elles le font exprès" se font entendre. Je n'ai pas vraiment le temps de m'en préoccuper, j'ai de plus en plus mal.

Une larme  de douleur roule sur mes joues.

Je m'assois sur le sol des sanitaires, les jambes entre mes bras.

Naella essaie tant bien que de mal de me mouiller le visage et de me faire fermer les yeux.

"Inspire",Expire", "Ne te concentre que sur le son de ma voix"  voilà les seules choses que j'entendis avant de me réveiller.

- T'es encore parmi nous! Tu m'as fait peur! Ne recommence plus jamais ça ok? Je ne pouvais pas appeler Zack, j'ai oublier  mon téléphone dans mon sac. 
C'est bientôt l'heure de la sonnerie. Ça va mieux? Ne me dis pas que t'as juste fait un petit somme parce que je t'en voudrais à mort!

Nous éclatons de rire avant de nous lever. Elle se préoccupait particulièrement de moi alors que nous ne nous connaissions qu'à peine.

Elle était doté d'une gentillesse naturelle. Je me demande pourquoi elle n'a toujours pas trouvé quelqu'un, elle le mérite.

- J'ai dû faire un malaise...

- On s'en contre fou, l'important c'est que t'ailles mieux. Conclût-elle avant de m'aider à me relever.

Nous rentrons dans la classe en même temps que la sonnerie retenti. 

Les élèves demandèrent des explications à Naella qui leur répondu d'un doigt d'honneur. Elle savait qu'après ça, personne n'allait lui reparler,mais elle s'en fichait, de toute manière c'était déjà le cas.

À cet instant, il ne restait que nous contre le reste du monde.