Partie 3 - Chapitre 6B
Nadir était assis face à moi, Sol à ma droite. Il faisait sombre, nous étions à l'arrière d'un fourgon blindé, menottés.
— Nous ne pouvons plus compter que sur nous, dit le premier.
— Comment a-t-elle pu faire cela ? chuchota le second.
— Elle a ses convictions, nous ne pouvons pas le lui reprocher, dis-je.
— Elle les a rejoints ! s'emporta Sol en tapant du pied.
— Parce qu'elle pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire !
— Elle a tort !
— Sol, le reprit Nadir, chacun peut avoir ses convictions. Je la comprends, je défends aussi certaines de ses idées, mais je ne veux pas d'une solution aussi radicale.
— La fin de l'humanité ? Tu comprends qu'elle puisse adhérer à une idée qui prône la fin de l'hum...
Une vive douleur me réveilla. J'étais allongé, à coté d'Ambroise, plus pâle qu'un humain qui n'aurait pas vu le soleil de sa vie. Mon coeur battait si fort que je crus qu'il allait sortir de mon corps, qu'il allait réussir à casser mes os, à me broyer de l'intérieur. J'avais une folle envie de vomir.
Penchée au dessus de moi, le visage crispé de panique, Athéna. Elle épongeait mon front avec un linge frais. Nous étions toujours dans l'avion, le moteur faisait un bruit étourdissant.
— Adam ? sa voix faisait toujours écho dans mon crâne. Adam, dit-elle une seconde fois, l'écho s'atténuait. Comment te sens-tu ? Ces derniers mots furent beaucoup plus nets dans mon esprit. Sa voix cessa de trembler et les traits de son visage devinrent tous visibles.
— Je..., ma gorge me brûlait et je fis signe que je voulais vomir.
Adonis accourut, un seau dans les mains et me le tendit. Je régurgitais, je fermais les yeux pour me concentrer un minimum, essayant de contenir ce qui essayait de sortir mais c'était impossible.
Athéna caressait mon dos et mes cheveux pour m'apaiser. Une fois soulagé, je constatai avec horreur que le seau contenait du sang.
Sol me regarda comme désolé.
— Le Formidable n'est plus si formidable, dit-il faiblement. Je le foudroyai du regard. Il me sourit inquiet, je lui rendis, sachant qu'il ne voulait que me remonter le moral.
Je me remis à vomir, c'était incontrôlable et cela me brûlait l'oesophage. Je voulais arracher mes tripes, me déchirer la peau pour en extirper le mal.
Alors j'étais malade. Je m'étais rendu malade. J'étais tout bonnement et simplement stupide, c'est ce que j'étais. Un imbécile.
Je m'étais rendu malade tout seul. Et cette permanente envie de déglutir qui m'affaiblissait. J'avais toujours les veines des bras bouffies et la tête douloureuse. Je savais désormais ce qu'avait pu endurer Kaya et je m'en voulais terriblement de ne pas avoir fait plus pour l'aider.
Athéna m'aida à m'asseoir entre Sol et elle. Kaya dormait, la tête appuyée sur l'épaule d'Adonis qui somnolait. Herbert dormait aussi, les pieds sur le tableau de bord, la bouche ouverte, un filet de bave coulant sur sa veste en cuir passé.
Ambroise respirait difficilement, je le regardais avec peine, Athéna posa ce même regard sur moi.
— Tu vas t'en sortir, me dit-elle pleine d'espoir.
— Nous savons tous les deux que je n'en ai plus pour très longtemps désormais. Je pensais déjà être infecté, une blessure à la cheville me brûlait depuis un petit moment. Maintenant, nous voila fixés..., dis-je pour amoindrir la situation. Elle parut triste, cala sa tête sur mon épaule et ferma les yeux.
Il restait un peu moins d'une heure apparemment. Herbert dormait toujours, Kaya et Adonis aussi. A dire vrai, presque tout le monde avait trouvé le sommeil, n'étaient éveillés que Noah, Sol et moi. Le premier faisait le tour des marchandises, le second examinait les fioles de vaccin que j'avais toujours dans mon sac à dos.
— Je peux t'en injecter une dose, me chuchota Sol.
— Non, non, gardons-les pour Kaya, dis-je. Elle en est à un stade plus avancé que le mien.
— Elle ne s'en sortira pas...
— Il doit bien y avoir un moyen, dis-je désespéré.
— Tu étais le seul espoir de ce monde, soupira-t-il. Je n'y croyais pas moi même, mais les scientifiques en parlaient tout le temps à notre époque, McGwen semblait optimiste et Herbert le pensait aussi. Tu étais sensé nous sauver, être spécial. Être Le Formidable.
Je n'ai pas su quoi répondre. Evidemment, j'avais remarqué tout cet espoir placé en moi, je n'avais jamais compris pourquoi. Et cette mémoire qui me faisait toujours défaut n'arrangeait rien. Je ne me souvenais même plus être entré dans le laboratoire. Je me souvenais parfaitement de la petite annonce du journal mais après, c'était le néant. Mis à part, les moments passés avec Athéna, Sol et tous les autres, ainsi que quelques cours avec Charles et Eloir, et les adieux déchirants avec ma famille. Tout ce qui concernait les capsules s'était envolé. J'en venais à me poser des questions saugrenues et à imaginer les théories les plus folles.
Le corps du jeune Ambroise se souleva soudain. Il était d'une pâleur déconcertante. Il gémissait et se tordait dans tous les sens. Ses globes oculaires étaient exorbités et sa bouche entre-ouverte. Je voulus me lever, réveillant Athéna qui m'obligea à rester assis. Sol et elle observèrent la plaie. Tous les membres à bord de l'avion se réveillèrent, les cris d'Ambroise étant de plus en plus forts. Semblable à de longs râles, sa respiration était affreusement angoissante.
— Noah, appela Athéna tremblante. Il faut, il faut..., sa voix se brisa.
— Des compresses, continua Sol. Et du matériel chirurgical, si tu en trouves !
Noah revînt à une vitesse digne d'un super héros et jeta le paquet de compresses dans les mains de Sol qui nettoya je ne sais quoi. Il donna ensuite un petit coffre à Athéna qui nettoya ses mains et ses avant-bras.
La seule chose que je voyais de mon siège, c'était le visage crispé de douleur d'Ambroise, ses cheveux en bataille et une mare de sang qui se répandait sur le sol de l'avion.
Herbert le regardait d'un mauvais oeil. Il soupira, haussa les sourcils, se rassit dans le cockpit et enfila le casque de communication. J'étais malade à cause de lui, de cet individu détestable.
Kaya, assise en face de moi, voyait elle, toute la scène macabre qui se déroulait. Des larmes coulaient le long de ses joues. Elle ferma les yeux pour ne plus avoir à supporter la vision du corps ensanglanté de notre ami.
— Athéna, fais quelque chose ! beugla Sol.
— Mais cela va bien au-delà de mes compétences ! Je n'ai jamais fait médecine, je ne suis pas chirurgien ! hurla-t-elle, la voix tremblante de panique.
Ambroise poussa un cri déchirant. Athéna éclata en sanglots. Ses mains tremblantes s'approchaient de la plaie avec délicatesse, une aiguille entre les doigts.
Je la rejoignis et me mis à genoux près du corps presque inanimé de notre brave coéquipier. Je me saisis de sa main gelée. On aurait dit qu'il était déjà mort.
Plus rien à part le vrombissement des hélices et les halètements du blessé ne s'entendaient.
Athéna planta l'aiguille fébrilement. Ambroise hurla de plus belle, ce qui fit redoubler les tremblements des mains de notre amie.
— Il faut l'anesthésier, dit calmement Hélios.
— Nous n'en avons ni le temps et ni les moyens, lui dit Athéna en le foudroyant du regard.
Hélios, qui se tenait depuis le début, au dessus de la tête d'Ambroise, deux doigts vérifiant toujours le pouls du jeune homme, examina la blessure. Il se pencha vers Athéna. Impossible de savoir ce qu'il avait susurré mais Athéna regarda le visage du blessé, plus blanc encore qu'au début de l'opération.
— Je..., je vais essayer quand même, dit-elle avant de planter une nouvelle fois l'aiguille. Elle commença à recoudre la plaie.
La symphonie de cris était horrible. Si les enfers avait un son, ce serait sûrement celui-ci ; des cris d'agonie et de douleur.
Cela devenait insoutenable mais nous restions tous autour du blessé, pour ne pas paraître dépasser par la situation, pour ne pas l'inquiéter et surtout, c'était une espèce de marque de respect. Il souffrait, nous souffrions en quelque sorte avec lui.
Soudain, plus rien. Ses cris se transformèrent en murmures puis en légers halètements. Il récitait une prière en latin.
— Athéna, s'énerva Hélios, il perd trop de sang !
— Eh bien, viens à ma place ! s'égosilla-t-elle.
— Je ne veux pas avoir cela sur la conscience, dit-il en tâtant le pouls d'Ambroise. Athéna le blâma du regard et inspira profondément alors que Sol essayait tant bien que mal de contenir l'hémorragie.
Ambroise rendit son dernier souffle à la fin de sa prière. Sa main lâcha la mienne, ses yeux perdirent toute lueur d'espoir. Sa bouche s'entrouvrit légèrement, comme si son âme venait de quitter son enveloppe.
Athéna enleva avec rage ses gants et se leva brusquement. Elle s'éloigna sans parler.
Un silence religieux s'abattit dans la salle de transport de troupes. Les sanglots de Kaya et de Charly, les amis les plus proches d'Ambroise, vinrent briser cette atmosphère pesant.
Je décrochais avec le plus de délicatesse possible, le collier avec la plaque à son nom ainsi que sa gourmette et les glissais dans mon sac à dos. Si nous trouvions un jour Zoë, elle serait probablement contente, ce serait un soulagement, sans que cela n'apaise sa peine, que nous lui apportions un dernier souvenir de son frère. Je n'arrivais même pas à m'imaginer lui annoncer cette atroce nouvelle.
Noah déplia une couverture sur le corps inanimé de notre défunt ami.
Je fis un tour à l'arrière de l'appareil et y trouvai des bougies ainsi que des allumettes que je décidais de fourrer dans mon sac. J'avais en tête d'offrir un enterrement à notre cher Ambroise comme nous l'avions fait pour Serena.
Nous fîmes le plein de sachets de fruits secs et légumes, ainsi que de céréales et habits propres que contenait l'avion.
Athéna était assise, adossée à une caisse en bois, remplie de gourdes en fer vides. Je m'assis à ses côtés, toujours tremblant, les jambes flageolantes et le coeur tambourinant, douloureux. Elle avait les yeux gonflés et rouges, sûrement avait-elle pleuré.
— Un de plus, murmura Athéna. Je ne peux même pas les compter, continua-t-elle.
— Ce n'est pas ta faute, lui assurai-je bien que troublé par ses paroles.
Elle haussa les épaules et soupira.
— Nous y sommes ! beugla Herbert en manipulant le tableau de bord. Il faisait jour, depuis le cockpit, nous pouvions apercevoir les ruines d'une cité démesurée. Au centre, des centaines d'hôtels et casinos tous plus extravagants les uns que les autres, autour, des milliers de maisons de lotissements, toutes symétriques, parallèles les unes aux autres. Ici, aucune usine, mais beaucoup de fermes, de granges et de prés. Y étaient cultivées des céréales et y était élevé, beaucoup de bétail après la guerre de 50, l'un des secteurs leader, mondial.
La majorité était exportée à l'étranger et dans les cités, les riches pouvaient se permettre ce genre de plaisir. Mais cela coûtait cher à produire et nécessitait bien trop de ressources, notamment de l'eau. Cela posait problème aux politiques, les céréales utilisées pour nourrir les bêtes étaient gâchées selon les scientifiques, experts climatiques et experts au développement. D'après eux, cela privait des familles plus pauvres de nourriture. Il a donc était décidé en 2065, que le nombre de ranchs par cité serait de trente maximum et que le nombre de bêtes par troupeau était limité à vingt.
Cette loi avait fait jaser les politiques de Las Vegas qui estimaient que cela plomberait l'économie de la cité. S'en suivit une révolte, une grève, les militaires de la capitale intervinrent, arrêtèrent une centaine d'éleveurs et les tuèrent. Cela fit la une de tous les quotidiens. La viande devint encore plus chère qu'auparavant mais, effectivement, comme l'avaient prédit les spécialistes, la terre s'en porta mieux et les Hommes aussi.
On m'avait assuré à l'époque que Las Vegas était une cité glorieuse, colorée et entourée de vertes prairies, il n'en était plus rien. Les bâtiments étaient en ruines, ternes, de vulgaires édifices en béton. Les immenses bassins, autrefois fontaines étaient secs, pas une once d'eau à l'horizon. Les routes de bitume étaient couvertes de sable couleur rouille, de même que toute la périphérie. Il n'y avait presque plus de verdure, tout n'était que roche et poussière.
Les ailes de l'avion changèrent d'axe et nous entamâmes notre descente.
Nous atterrîmes dans une plaine sèche, partiellement couverte de sable brun et de roche.
Quand nous ouvrîmes la porte arrière, une chaleur suffocante s'engouffra dans tout l'avion. Le soleil se réfléchissant sur le sable nous éblouit.
Nous trouvâmes un champ à la terre pas trop rocailleuse ou dure et nous y creusâmes un trou jusqu'à la nuit tombée. Nous y glissâmes délicatement le corps d'Ambroise. Charly avait dans l'avion, fabriqué une croix de fortune. Kaya, pendant que nous creusions, y grava au couteau, le nom, prénom, dates de naissance et de fin de vie du défunt, du moins l'année car nous ne savions pas vraiment quel jour il était. Elle ramassa avec Sol, bien qu'elles ne soient pas nombreuses, des fleurs.
Nous allumâmes des bougies, les disposâmes de la manière la plus harmonieuse sur la terre et nous pûmes nous recueillir.
Herbert nous fit un signe de la tête respectueux et retourna dans l'avion. Il attendit que nous nous soyons éloignés pour démarrer l'engin et repartir pour la capitale du Clan, potentiellement notre ancienne cité. C'est pour cette raison que nous décidâmes de rester un temps à Las Vegas puis de choisir de la suite plus tard, une fois reposés.
Nous rejoignîmes la ville dans l'air plus doux de la nuit. Il faisait bien moins chaud que durant l'après midi.
Nous traversâmes les lotissements et arrivâmes après un long moment, dans les quartiers plus touristiques. Pas un bruit hormis celui du vent, un vent brutal qui soufflait et nous faisait tituber.
Je fus pris d'une toux incontrôlable. Crachant presque mes poumons. Sol me tendit un mouchoir en tissu que je mis devant ma bouche. Il ne fallut pas deux minutes pour qu'il soit immaculé de sang. Essoufflé, je me posais un moment, les poings sur les hanches. Kaya s'arrêta près de moi, et passa une main amicale dans mon dos.
— Je sais ce que c'est, me dit-elle en souriant. Ses dents parfaitement blanches tranchaient avec son visage de plus en plus abimé et bleuté.
— Je suis désolé, je réussis à articuler, reprenant toujours mon souffle.
— Pour quoi ? demanda-t-elle. Elle fronça les sourcils.
— Je sais que tu avais espoir, que tu pensais que je pouvais te sauver ou je ne sais quoi... J'aurais tellement voulu t'aider, lui dis-je en frottant machinalement ma poitrine douloureuse.
— Tu n'as pas à t'excuser, m'assura Kaya, les yeux humides. Ce n'est rien... Je..., à vrai dire, je n'aurais pas dû écouter cette pseudo légende. Elle hoqueta.
Elle tapota mon dos, voulant me réconforter et m'encourager à repartir mais mon estomac me brûlait de nouveau, de même que ma gorge.
Sol me rejoignit et m'aida à me remettre en marche. Il passa son épaule sous mon aisselle et me redressa.
Nous logeâmes dans un immense hôtel dont la devanture faisait penser à un temple romain. Seules les trois premières et deux dernières lettres en haut de l'édifice, indiquant le nom du lieu, avaient survécu au temps.
Apres avoir fait un rapide tour du bâtiment pour vérifier qu'il ne s'écroulerait pas une fois que nous serions à l'intérieur, nous entrâmes. Etonnement, l'intérieur comme l'extérieur était très bien conservé. Nous nous demandâmes si des robots ne vivaient pas ici mais Herbert nous avait affirmé que ce n'était pas une zone qu'ils affectaient, la chaleur étant trop grande et les ressources trop limitées. Effectivement, nous étions au beau milieu de nulle part, en plein milieu d'un désert. Entourés par d'impressionnants canyons aux mille couleurs.
Nous gagnâmes le dernier étage. S'y trouvaient les plus riches chambres et suites. Nous décidâmes de tous dormir au même étage et dans la même suite. Les matelas étaient couverts de plastiques, ils étaient impeccablement conservés il en était de même pour les draps et le mobilier en général. Nous fîmes un brin de ménage, les lieux ayant tout de même été soumis au caprice de la nature, de la faune et de la flore.
Il y avait des toiles d'araignées çà et là, une épaisse couche de poussière et de sable, sur le sol comme sur les meubles, des feuilles mortes et du gravier.
Evidemment, les toilettes et les douches étaient inutilisables. Nous n'avions pas d'eau. Pas une goutte d'eau, à part celle que contenait les gourdes que nous avions remplies avant de partir des hangars et celles récupérées dans l'avion.
Je dormais avec Athéna dans un lit deux places, bien que quatre personnes auraient pu s'y allonger et dormir à leur aise. Kaya et Adonis avaient aussi un lit deux places, la suite comptant deux chambres aux lits à baldaquin.
Nous installâmes des matelas à même le carrelage et la moquette pour tous ceux voulant dormir seul.
— Si je meurs..., chuchotais-je à Athéna, allongée près de moi, les yeux clos.
— Tu ne mourras pas, me coupa-t-elle. Elle me lança un regard réprobateur. Je te l'interdis, murmura la belle jeune fille en se tournant, de sorte que je ne puisse plus voir son visage.
Aucun rêve ne vint perturber ma nuit. Ce fut l'une des meilleures que j'eusse jamais eu. Tout le monde en avait besoin. Il nous manquait à tous, plusieurs heures de sommeil. Nous nous levâmes tard, nous supposions qu'il était plus que midi, le soleil étant déjà bien haut dans le ciel.
Il faisait déjà une chaleur caniculaire quand je sortis de l'hôtel. Nous nous sommes mis en tête de trouver de l'eau, sinon nous ne survivrions pas longtemps.
Il se trouvait que la zone était déserte et plus sèche que nous le pensions. Pas une goutte d'eau. Rien.
— Venez voir ! hurla Sol en sautillant sur place comme un enfant pressé alors que nous venions de nous laisser tomber sur un banc en granit qui nous brûlait la peau tant il était chaud.
Nous le suivîmes. Il nous conduit jusqu'à un garage, près d'une résidence écroulée. Il balança la porte du garage en l'air.
— Par chance, dit-il, c'était ouvert. C'est totalement par hasard que j'ai trouvé, il pointa son doigt vers l'intérieur du lieu, ceci ! déclara-t-il fièrement.
Un pickup noir avec un toit en panneau solaire et une benne assez grande pour accueillir plusieurs personnes à l'arrière.
— Pas mal hein ! ajouta Sol en croisant les bras. J'en fis le tour. Effectivement, cette voiture était superbement bien conservée, seul défaut, la vitre arrière était brisée.
— Cela sera plus simple de nous déplacer avec cette voiture qu'à pieds, ajouta Sol en ouvrant l'une des portières.
— Ne t'emballe pas trop vite, le freinai-je. Il me lorgna avec interrogation. Peut-être qu'elle ne fonctionne plus, ou qu'elle a besoin d'essence, même si cela m'étonnerait, ajoutai-je.
Effectivement, après la guerre de 50, les voitures non électriques avaient été bannies du marché et interdites de rouler.
Ares proposa de pousser le véhicule hors du garage, pour que celui-ci prenne un bain de soleil. Athéna, Ares, Adonis, Charly, Noah et Sol s'affairèrent à la tâche. Ils nous avaient interdit à Kaya et moi de les aider. Nous étions donc assis, sur le trottoir, devant la bâtisse écroulée adjacente au garage.
Nous patientâmes une petite heure. Sol, assis à la place conducteur, essayait de mettre en marche le moteur en bricolant les fils sous le volant, recouvert d'une moumoute anciennement blanche désormais grise.
— Tu penses pouvoir y arriver, lui demandai-je. Il releva la tête et haussa les épaules.
— La mécanique est l'un des seuls cours que j'ai écouté dans le laboratoire et ce sont les rares moments dont je me souviens.
Quand il finit sa phrase, le moteur vrombit et Sol cria de victoire. Je m'assis à ses côtés, sur le siège passager dont le tissu était abimé et l'appui de tête, craqué.
Une carte se matérialisa sur l'écran du tableau de bord. C'était une carte satellite prêt-enregistrée. Evidemment, elle ne nous indiquerait plus la route à suivre, cependant, nous pûmes constater qu'il y avait, autrefois, des lacs et rivières dans la région. Il nous fallait nous enfoncer un peu plus profondément dans les canyons si nous voulions trouver de l'eau.
Notre soit-disant, "pause" à Las Vegas avait été bien courte !
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J'espère que cela vous plait ! N'hésitez pas à voter et commenter, les vues sont en chute libre j'essaye d'améliorer au max dites moi tout ! Bonne lecture !
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