Partie 2 - Chapitre 11
Personne ne devait nous voir. S'il y avait des caméras, elles étaient bien cachées car nous n'en vîmes aucune. Athéna se saisit d'une carte de la ville présente dans le hall de notre immeuble.
Constituée de 12 districts, divisés en 12 blocs, eux-mêmes divisés en 12 quartiers de douze maisons ou immeubles. Tout était droit, les rues toutes parfaitement parallèles et perpendiculaires entre elles. Une espèce de damier à douze cases, divisés en douze, puis re-divisés en douze...
Notre immeuble était dans le district 6. Le plus simple était de traverser l'avenue entre les districts 7 et 11, ensuite de tourner à droite sur l'avenue entre les districts 11 et 12, il nous faudrait ensuite nous engager dans les petites artères des blocs, puis dans les petites ruelles de quartiers jusqu'au onzième et maison 3.
Hors de l'immeuble à la façade en verre qui accueillait nos appartements, la nuit était calme. La bulle transparente nous permettait de voir les étoiles, comme dans la serre du laboratoire où nous passions nos soirées à parler avec Athéna. Il n'y avait aucun bruit, pas un aboiement, ni un miaulement, ni même le bruit d'un moteur. Les lumières aux fenêtres des appartements étaient éteintes et les vitrines des boutiques fermées par des rideaux en fer.
— Le couvre-feu, nous indiqua Athéna qui venait de lire la petite brochure des règles de la Bulle.
La ville avait l'avantage d'être d'une simplicité infinie pour se déplacer. Les rues étaient propres, bien éclairées et la bulle régulait la température, c'était idéal pour flâner ou se promener mais pas pour nous.
L'avenue que nous voulions traverser était très longue et large et entièrement à découvert. Nous étions entre : un district d'immeubles en pierres et briques plutôt résidentiel et un district de bureaux en vitre réfléchissant la rue. Le tout était illuminé par de nombreux lampadaires et des halls d'entreprises vitrés.
Dans les bras d'Ares, Kaya poussait de longs râles, lents et plaintifs. Adonis n'avait toujours pas repris ses esprits et Sol et moi peinions à supporter son poids.
Notre petit groupe s'arrêta dans un parc du district 11, couvert par des arbres et des parterres de fleurs que je n'avais pas vues depuis longtemps. Il nous fallu repenser notre plan. Nous avons décidé de passer par les petites rues de quartiers, nous traverserions ainsi le district 11, entièrement résidentiel et fait d'immeubles sombres et pas très hauts. Nous rejoindrions la périphérie et ses champs que nous longerions jusqu'au 12, là où se trouvait la maison de Noah.
Les rues étaient toutes aussi éclairées que les artères et avenues, nous sommes donc passés par de petites ruelles sombres et crasseuses entre les immeubles. Nous longions des locaux à poubelles et des sorties de secours. Les lumières étaient soudainement plus blanches et donnaient un air lugubre. Un mélange de vert et de bleu englobait ces petites ruelles aux pavés noirs de boue et de mauvaises herbes.
Autour de la ville, des forêts au nord et à l'ouest et des champs au sud et à l'est. Nous avons longé un champs de maïs, puis un d'orge, un de blé, encore du maïs et des serres. un nombres incalculable de serres. De l'autre côté des champs, on pouvait apercevoir le rempart de béton sur lequel reposait la bulle. On ne distinguait à l'extérieur, que des immeubles en ruines.
Une fois le district 12 rejoint, nous nous sommes enfoncés dans le coeur des blocs et de ses quartiers aux petites maisons en briques rouges et nous avons trouvé celle de Noah sans trop de difficulté, tout étant indiqué, à savoir, le numéro du district, celui du quartier, du bloc et de chaque maison sur toutes les portes.
C'était une maisonnette en briques peintes de blanc, recouvertes en partie de lierre. Jointe par un couloir en bois à la maison d'à côté qui se trouvait être le cabinet du père. Une plaque en or indiquait les horaires de consultations.
Peu sereins, nous décidâmes tout de même de sonner. La porte en bois vernis s'ouvrit seulement après quelques minutes. De longues minutes qui nous parurent une éternité. Nous regardions chaque fenêtre de chaque maison, chaque coin de rue, le moindre rideau qui bougeait nous faisait froid dans le dos. Si quelqu'un nous voyait, nous identifiait et nous dénonçait, nous serions mis dehors en moins de temps qu'il ne nous en avait fallu pour entrer, j'en étais certain.
Un homme aux cheveux grisonnants et aux mêmes yeux gris que son fils nous fit face. En peignoir de chambre, un verre de rhum à la main, il nous constata de haut en bas un à un. Il s'attarda sur Kaya.
— Dépêchez-vous de rentrer, nous dit-il avec fermeté mais bienveillance. Il vérifia à son tour que personne ne nous avait vus et il ferma la porte doucement.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-il alors que nous prenions place dans la cuisine. Il dégagea la grande table de la salle à manger et indiqua à Ares d'y allonger Kaya.
— Nous sommes des amis de Noah, lui dit Athéna.
Des amis ? Nous le connaissions, mais employer le mot ami ! Il nous désigna une chaise à bascule pour Adonis. Il éteignit toutes les lumières, même les plus petites et il alluma plusieurs bougies ; ce qui nous éclaira suffisamment pour discuter, mais ce qui n'était pas assez fort pour être vu de l'extérieur. Il tira les rideaux et se pencha au-dessus de Kaya qui respirait légèrement mieux.
— Marge ! appela-t-il en bas des escaliers. Une petite femme en robe de chambre violine se pressa.
A notre vue, elle eut un mouvement de recul.
— Que se passe-t-il ? questionna-t-elle son mari qui cherchait quelque chose dans un sac en cuir brun.
— Des amis de Noah, le virus ! dit-il simplement. Il lui tendit un masque comme celui que les soldats portaient lors de notre sauvetage, elle l'enfila et il en mit un aussi. La femme remonta à toute vitesse.
— Quels sont les symptômes pour le moment, dans l'ordre d'apparition ?
— Migraines, frissons, convulsions, difficultés respiratoires, l'informa Athéna.
— Et lui ? demanda l'homme en désignant Adonis d'un mouvement de la tête.
— Elle l'a frappé, du moins, on le suppose, nous ne l'avons pas vu faire, déclarai-je. Le médecin hocha la tête, Noah et sa mère firent leur entrée dans la cuisine. Noah portait le masque, il était torse nu et louchait sur Kaya. Athéna lui expliqua la situation et il se saisit d'un tee-shirt en haut d'une pile de linge propre et fraîchement plié.
— Marge, Noah, occupez-vous du garçon, et toi, il me désigna du bout du doigt, aide-moi. Il lança gracieusement une sacoche en toile à son fils et se saisit de l'entièreté de sa valise de médecin. Il l'ouvrit et en sortit des compresses et du désinfectant. Il enfila une paire de gants et m'invita à faire de même. Je m'exécutai.
— Je n'ai pas de masque pour vous, me dit-il désolé. Il y a un risque de contamination seulement si vous êtes blessé. L'êtes vous ? me demanda-t-il.
Je lui assurai que non. Il s'arrêta un instant sur le collier de Kaya, celui venant du laboratoire. Il l'examina puis me regarda avec un mélange de peur et d'intérêt dans le regard.
— Vous êtes ? Le laboratoire ? Mais, le virus... Comment se fait-il ? balbutia l'homme en nous regardant tour à tour. Chacun de nous haussa les épaules et alors, il se pencha sur le visage de Kaya. Il marmonnait et se parlait à lui-même à toute vitesse.
— Elle s'est blessée à la jambe, l'informa Ares.
Marge et Noah désinfectaient la plaie de notre compagnon aux cheveux bouclés. Ils finirent rapidement. Je ne vis aucun des deux recoudre la plaie ni y mettre un pansement. Je demandai à Marge comment ils avaient fait et elle m'expliqua qu'elle avait utilisé une pâte chirurgicale qui partirait quand la plaie serait complément refermée.
Le père de Noah examinait la plaie sur le mollet de Kaya. Elle était entièrement refermée. Les robots dans l'hôpital avaient fait des miracles.
Il écouta le coeur, la respiration, vérifia les veines et les yeux et au vue de sa mine soucieuse, je sus de suite qu'il y avait un risque.
Je m'approchai à mon tour de Kaya. Les veines au niveau de ses poignets avaient pris une couleur étrange et avaient doublé de volume, faisant des protubérance sur ses avants-bras.
— Cela va se propager. Il est courant que ce soit ces veines-ci touchées en premier, me dit-il en les repassant du bout du doigt.
Je le regardai avec insistance.
— Combien de temps ? lui demandai-je en observant la poitrine de Kaya se soulever avec difficulté. Il parut impuissant et frotta ses tempes.
— Pas plus d'un mois... Avec des doses de vaccins, il est possible qu'elle tienne plus longtemps, car il ralentirait le virus mais je n'ai pas de vaccin et vous ne pourrez pas vous en procurer dans cette ville. Même le maire n'en a plus. Pénurie générale, m'informa-t-il tristement.
Je le regardais les yeux ronds de stupeur. Il n'y avait plus de vaccin ? Comment était-ce possible ?
— Vous n'en avez pas recréé ? demandai-je outré.
— Nous avons essayé mais le Maire a jugé que la bulle suffisait à nous protéger et que les vaccins étaient trop coûteux et inefficaces. De toute manière, nous ne pouvons pas produire les substances nécessaires dans la bulle. Nous avons essayé mais cela n'a jamais fonctionné.
— Le Clan et McGwen en ont encore, avoua Noah à voix basse mais suffisamment pour que tout le monde l'entende.
— Je t'ai déjà demandé de te taire à propos de ce sujet, ronchonna son père. Tu ne sais pas de quoi tu parles...
— Tu ne sors pas de la bulle, tu ne fais pas partie de l'armée contrairement à moi, comment peux-tu savoir ! Je te dis que nous avons vu les stocks dans la vallée, lors de la mission de sauvetage, il y a trois semaines. Et quand je rangeais les stocks de munitions au sous-sol, l'autre soir, j'ai vu les fioles ! Il s'empressa de rejoindre l'étage et descendit à peine une minute plus tard, une mallette dans les mains. Il s'attarda sur le visage de Kaya et me tendit la mallette. Je m'en injecte une dose tous les jours, juste au cas où ! cracha-t-il au visage de son père.
— Cela ne sert à rien, je te l'ai déjà dit ! lui rétorqua son père en regardant avec dédain la malle.
— Mon père écoute la propagande minable du Maire. Cet incapable McGwen garde les vaccins pour lui et ses proches. Je vous fais cadeau de ces fioles, elles sont les seules que j'ai volées dans les sous-sols de l'office militaire. Je comptais en garder et vendre les autres pour une bonne somme au marché noir de la ville mais, elle, il désigna Kaya, en a plus besoin que moi. Elle tiendra un peu plus longtemps avec. Le virus sera ralenti. Je ne promets rien mais...
— Merci, lui dit Adonis d'une voix faible. Nous nous retournâmes tous vers lui et il nous sourit faiblement.
Marge nous prépara un thé et des petits biscuits dans la cuisine alors que Noah et son père se disputaient dans la salle à manger et que Kaya et Adonis se reposaient dans le salon.
Soucieux de ne pas avoir à rentrer de jour avec Kaya dans les bras, nous fîmes la route du retour vers quatre heures du matin. Toujours aussi désertes, les rues étaient devenues encore plus angoissantes qu'à l'allée. La nuit, hors de la bulle avait drastiquement changé, le ciel étoilé s'était assombri d'épais nuages chargés d'électricité. Le tonnerre était audible et les éclairs visibles. Les gouttes de pluie rebondissaient et glissaient le long des parois du dôme.
L'important orage qui tombait dehors nous faisait sacrément peur, nous avions l'impression que la bulle allait céder et s'écrouler. Ou disparaitre ? Je n'avais aucune idée de la nature de la paroi.
Dans le district 6, bientôt arrivés à destination, des bruits de pas se firent entendre. Une ronde de nuit ? Des habitants aussi téméraires que nous ? Des soldats ? Un insomniaque ? Nous nous sommes figés et avons rejoint la terrasse d'un café de la place. L'immeuble que nous occupions était juste en face. Entre nous et le hall, la place de pavés d'environ deux cent mètres de long avec sa fontaine en plein milieu, des arbres entourés de parterres de fleurs, des lampadaires et quelques bancs. Impossible de le rejoindre sans être vus. Pas moyen de se cacher.
Nous pouvions voir sans être vus. Protégés par des chaises, des tables et des massifs floraux qui entouraient la terrasse. Nous avons patienté, certains que les pas finiraient par s'éloigner.
Seulement, ils ne sont rapprochés. Nous avons vu arriver ce que nous redoutions. Elle s'est postée près de la fontaine, une patrouille militaire en uniforme et armée.
— On ne passera jamais la place sans qu'ils ne nous voient, a constaté Ares.
— Merci pour cette précision, ironisa Sol.
— Ils vont partir, dis-je en le souhaitant de tout coeur.
Mais ils n'en firent rien. Debout, l'oeil attentif, ils scrutaient la place de long en large sans bouger de position. Inébranlables.
Le jour se levait, cela faisait plus d'une heure que nous attendions, recroquevillés sur nous-même, collés les uns aux autres. Nous veillions sur Kaya en espérant au plus profond de nous qu'elle n'ait pas de crise ici. Malheureusement, ce ne fut qu'une question de minutes après ma constatation qu'elle allait bien pour le moment, qu'elle bascula.
— Je vais les distraire et vous partirez, dis-je en constatant que Kaya avait le souffle soudainement irrégulier. Elle ne pouvait pas rester ici plus longtemps.
— Oh, Le Formidable, siffla Sol, tu n'es pas un super héros. Nous allons sagement attendre qu'ils bougent de là. Ils ne vont pas y rester éternellement !
— Le jour arrive. C'est une question de minutes avant que les habitants ne sortent de chez eux. Ils vont aller travailler et il nous sera impossible de passer avec Kaya sans créer la panique, rétorquai-je.
Je marchai à quatre pattes jusqu'à être hors de la terrasse du café, après quoi je me levai.
— Adam ! protesta Sol en serrant les dents.
— Tais-toi, sifflai-je en jetant un coup d'oeil rapide vers le groupe. Impossible de les voir. Les bacs de fleurs étaient bien trop massifs.
Trop tard. Je n'avais rien prévu, j'étais à découvert. Il allait me voir dans une fraction de seconde. Quelle était ma meilleure option ? Courir pour qu'ils me suivent et faire en sorte de les éloigner. Faire diversion pendant que le groupe passait. Me faire attraper et emmener ? Je n'eus pas le temps de réfléchir.
L'un des soldats se tourna vers moi et pointa son arme dans ma direction. Il était à une vingtaine de mètres mais j'étais certain que s'il tirait, sa balle me toucherait avant même que j'ai pu réagir.
Je levai les mains au-dessus de ma tête. Il s'approcha en décrochant un talkie walkie de son blouson noir.
— Je vous avais dit qu'il y avait quelqu'un et qu'il finirait par se montrer, ronchonna-t-il. Je l'ai en visuel, ajouta l'homme d'une voix victorieuse. Le talkie grésilla et il le replaça dans sa veste.
— Bien... Parf... Super Nigel..., grésillait le talkie. Sans baisser son arme, il m'interrogea.
— Où sont les autres ?
— Il n'y a que moi, lui assurai-je en fixant la visière de son casque. Le reste de la patrouille, une dizaine d'hommes se pressèrent de le rejoindre.
— On m'a signalé « des » individus, pas un individu, ricana-t-il en me donnant un petit coup sur le torse avec son arme.
— Je vous dis que je suis seul, il n'y a que moi, dis-je une seconde fois.
— Bien, marmonna-t-il. Il gonfla le torse et fit lentement un tour sur lui-même. Montrez-vous ou je lui tire dessus ! beugla-t-il. Il s'arrêta aussitôt de tourner et le canon de son imposant pistolet se retrouva au contacte de mon torse.
— Je suis seul, répétai-je calmement.
— Cinq, hurla-t-il.
— Je suis seul !
— Quatre !
— Mais vous ne comprenez rien ! Je baissai les mains. L'une attrapa l'arme et l'autre se cacha dans mon dos et leva un index réprobateur vers le groupe. Ils ne devaient pas venir. Ce type ne tirerait pas, il bluffait.
— Trois !
— Vous savez qui je suis ? Je montrai mon collier et le tapotai de l'index. Je suis un privilégié de McGwen. Je vis dans ces appartements, dis-je en lui montrant d'un hochement de tête l'immeuble en verre.
— Deux ! Ses collègues venaient de nous rejoindre et formaient un demi-cercle autour de nous.
— Un ! Une détonation se fit entendre. J'écarquillai les yeux et respirai profondément. Avait-il tiré ? Je ne sentais rien. Je touchai là où la balle aurait dû se loger mais il n'y avait rien.
Il n'y avait plus un bruit. Tous les soldats se regardaient confus. La détonation avait résonné et s'était réverbérée sur les parois de tous les immeubles, toutes les façades, toutes les vitres. Impossible de savoir d'où provenait le coup.
Il fallait que nous partions maintenant. Le soleil se levait bien trop vite à mon goût. Il faisait bientôt jour et les autres n'étaient toujours pas dans l'immeuble. Je commençais à entendre du bruit du côté de la terrasse. Il fallait que j'agisse. J'assénai un coup de poing dans la visière du soldat qui avait entre-temps baissé son arme. Tous les autres se retournèrent vers nous. Il me donna un coup dans l'estomac ce qui me fit tousser. Je lui redonnai un coup plus puissant sur le torse. Il recula et toussa à son tour. Il s'écoula quelque secondes, le soldat reposa son regard sur moi et empoigna mon bras.
— Bouge-toi, me hurla-t-il dans l'oreille. On l'emmène, mugit-il à l'attention du reste de la patrouille.
« Gagné ! »
Et je fus mené au bureau de police le plus proche, dans le district 5. La voie était libre pour les autres.
Un immeuble en pierres taillées, haut de plusieurs dizaines de mètres et grouillant de policiers en uniformes bleu foncé. Ils étaient plus semblables à des soldats. Comme dans notre ancienne cité, les militaires étaient considérés comme la police.
Le bureau dans lequel on me mena était un fouillis total. Le pan entier d'un mur était consacré à une étagère débordant de dossiers en accordéon. Le bureau croulait sous des feuilles noircies de stylo et un vieil ordinateur comme celui que nous avions vu dans la ville aux robots réussissait à peine à se ventiler.
Je m'attendais à être réprimandé mais ce ne fut absolument pas le cas. Un officier se pointa, s'écroula sur une chaise face à moi et me présenta des excuses au nom de toute la brigade.
— Tu es libre de partir Adam, me dit-il.
— C'est tout ? demandai-je interloqué. Vous me laissez partir et en plus vous me faites des excuses ? Vous savez ce qu'on m'aurait fait de mon temps pour ce genre de transgression au règlement ? On m'aurait envoyé en prison et on m'aurait sûrement battu en prime ! J'en connais qui ont de la chance ! m'exclamai-je en me levant nonchalamment.
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