Partie 1 - Chapitre 2


 Je suis parti à l'aube, j'ai mis mes plus belles affaires, une chemise bleu ciel et un pantalon en toile beige avec cette paire de tennis blanche que j'avais réussie à voler à l'usine. J'avais initialement le projet de les revendre au marché noir mais il me semblait que pour un million, il fallait faire des concessions. J'ai laissé la petite annonce sur mon lit pour que ma mère ne s'inquiète pas si je ne rentrais pas.

J'ai pointé ma fiche à l'usine et je suis sorti par la porte de secours avec l'aide d'un complice, la vieille femme qui dirigeait l'équipe d'entretien des machines.

J'ai traversé la ville en prenant l'air le plus décontracté possible. J'ai serré ma veste contre moi comme si ma vie en dépendait et c'était un peu le cas, j'aurais pu mourir de froid. Pourtant, le soleil était omniprésent, il était fort, puissant et il illuminait la ville comme en été. Ses rayons se reflétaient et brillaient sur les façades vitrées des immeubles comme ils se reflétaient sur l'océan au coucher du soleil.

Il était mercredi, bientôt onze heures, le centre ville grouillait de monde en costumes et beaux habits. Les centres scolaires emmenaient les enfants au parc et les scientifiques couraient d'un laboratoire à l'autre en transportant bien au dessus de leur tête, de grandes valises.

De grandes fontaines ornées les pieds des façades des bureaux que des robots nettoyaient. Les robots pouvaient avoir différentes formes, d'une simple boite métallique qui aspirait les déchets à un véritable robot comme on les imaginait dans les films de science fiction. Ils avaient plusieurs tâches, ils faisaient le ménage à l'intérieur, à l'extérieur, ils assemblaient des pièces complexes en usine. Les tracteurs étaient une forme de robot, ils s'occupaient des champs tout seul. Les autorités définissaient un robot comme une machine capable d'exécuter des actions par elle même.

Notre vie était donc quasiment devenue entièrement robotisée, il fallait toujours l'humain comme superviseur mais c'était presque inutile.

Le laboratoire était ouvert ; j'ai passé une imposante porte vitrée qui a coulissé à mon passage, j'ai passé un portique de sécurité, il n'a pas sonné et j'en ai été soulagé. « Bienvenue », m'a saluée une voix robotique de femme en passant le portique de sécurité.

Le hall, une gigantesque tour en verre d'une centaine de mètres de haut était en forme de prisme, plus haut que large.

Au milieu du sol carrelé impeccablement blanc et propre, une fontaine qui envoyait des jets d'eau claire à plusieurs mètres de haut à intervalles réguliers. Des massifs de plantes exotiques décoraient l'immense surface minimaliste et du lierre s'enroulait autour du tube de l'ascenseur, seul porte d'entrée du pôle scientifique. Une dizaine de grands lustres en plexiglass blanc taillés comme des branches nues, rassemblées en fagots, pendaient du haut de la tour et habillaient la hauteur.

Je marchais lentement vers une longue table en demi cercle où étaient assises derrière, six femmes blondes toutes habillées et coiffées de la même manière. Elles portaient un chemisier rose pâle fluide et une chignon strict.

Elles étaient parfaitement alignées et pianotaient sur l'écran holographique face à chacune d'elles. C'est à la plus avenante, celle au bout à droite que je m'adressais :

— Bonjour Mademoiselle, pour l'expérience Mercure, où dois-je me présenter ?

Elle m'a tendu un petit ticket avec le chiffre 1 dessus, je l'ai saisi.

— Ascenseur, quatrième étage. Patientez dans la salle d'attente, on vous appellera. Ne tentez pas de rejoindre un autre étage, il vous faudrait une carte et vous vous feriez sortir. Veillez à ne toucher à rien d'autre que le bouton d'ascenseur et évitez de parler à qui que ce soit sans son accord. Bonne journée.

Elle n'avait même pas levé la tête, absorbé par le tableau qu'elle remplissait à toute vitesse. Mais pour qui se prenait-elle ? Ce n'était même pas un robot, je le savais parce que ses yeux étaient imparfaits et sans circuits.

J'ai pris la direction de l'ascenseur sans rien répondre à la blonde.

J'ai appelé l'ascenseur en appuyant sur le seul bouton à ma disposition sur le tube. Je l'ai vu arriver à toute vitesse. Il a descendu une douzaine d'étages en quelques secondes. Les portes vitrées ont coulissé et je suis rentré dans la capsule.

A ma disposition, cinquante étages. Quatrième étage.... en avant ! J'ai pressé la touche. Les portes ont entamé leur fermeture et au dernier moment, elle s'est glissée dans le tube. Une jolie jeune fille, à peu près mon âge, taille moyenne, cheveux bruns ondulés, yeux foncés et teint pâle.

Elle m'a timidement souri en passant une main dans ses cheveux.

— Je ne voulais pas attendre le prochain, a t-elle dit comme pour se justifier.

— Pas de soucis... tu... tu vas au quatrième ?

Elle a vivement hoché la tête. L'ascenseur a entrepris son ascension et nous sommes restés silencieux. Elle, je savais rien qu'en voyant ses mains qu'elle appartenait à la classe supérieure. Elle avait les ongles si bien vernis de rouge qu'elle ne pouvait appartenir qu'aux plus riches. D'abord, le vernis était trop cher pour nous et deuxièmement, elle ne devait pas travailler pour avoir de si jolies ongles et des mains si délicates. Les mains de celles qui travaillent ne sont pas aussi fragiles, elles sont couvertes de boursouflures, de peaux mortes et de petites cicatrices dues à des brûlures ou des coupures.

La nacelle a fait une demi rotation de façon à placer les portes du coté pôle scientifique et elle s'est ouverte. Nous sommes sortis et l'ascenseur est reparti. Voilà, nous y étions, dans le laboratoire.

La salle d'attente était vide, nous étions les premiers. Des canapés clairs étaient dispersés dans cette salle dont l'un des pans des quatre murs donnaient sur un immeuble où l'on pouvait voir les gens travailler, regroupés autour d'une table de réunion. Le mur le plus long, celui face aux vitres était aussi blanc que le sol et le plafond. Six portes y étaient découpées et au dessus de chacune, un numéro gris et une lampe verte. Sûrement devenait-elle rouge lorsque la pièce était occupée !

Sur les deux autres murs parallèles, blancs, des tableaux qui devaient dater de la renaissance ; c'étaient de précieux tableaux en provenance de musées. Je me souvenais les avoir étudiés à l'école.

Entre les portes trois et quatre, une horloge. 10h59.

« Numéro-1-avancez-jusque-la-porte-une-s'il-vous-plaît. » A dit une voix coupée.

Je me suis avancé jusqu'à la porte, elle s'est ouverte toute seule et je suis entré sans jeter un dernier regard à la jolie jeune fille derrière moi.

La porte s'est fermée avec un bruit de cliquetis métallique. La pièce n'était pas bien grande, pas plus que ma salle de bain. Devant moi, un bureau blanc comme celui des hôtesses d'accueil du hall et derrière, une femme d'une quarantaine d'années, rousse, le regard rivé sur l'écran holographique projeté sur le plateau de la table.

Derrière cette femme, une porte, la même que celle que je venais d'emprunter.

— Assis, je vous prie, a t-elle dit.

Je me suis exécuté.

— Nom, prénom, date de naissance ?

— Winston, Adam, 5 Mars 2054, je lui ai répondu. Elle n'a pas quitté l'écran des yeux, et a cherché mon dossier national dans la banque de données. Une fiche sanitaire avec une photo de moi récente lui est apparue. Elle m'a enfin considéré de haut en bas et m'a fait signe de lui tendre ma main. Je lui ai présenté, elle l'a saisie et a fouillé dans un tiroir du bureau. Elle en a sorti un de ces fameux petit tube que les militaires utilisent pour contrôler notre identité puis elle l'a présenté au dessus de mon poignet. Elle l'a collé à ma peau, la petite aiguille l'a traversé en une fraction de seconde et elle a regardé le résultat. Non, je ne lui avait pas menti. J'étais bien moi, Adam Winston, 16 ans. Elle a comparé le résultat à celui de ma fiche et m'a dévisagé.

— Bien, nous pouvons commencer. Adam, je dois d'abord te poser quelques questions pour juger de ta santé mentale. J'ai hoché la tête. Alors, selon toi, peut-on tuer ?

Ah, je ne m'y attendais pas, je dois dire. Une vraie question piège.

— Tout dépend de la situation. Si je suis en danger, que la personne face à moi essaie d'attenter à ma vie, et que je ne peux pas faire autrement, je ne vois pas pourquoi moi je ne devrais pas me défendre. Je m'en sortais bien je pense.

Elle a appuyé sur le bouton peut-être face à la question posée sur son écran. Trois réponses possibles à ses questions. « Oui », « Peut-être », « Non ».

— Aimes-tu ton pays ? Ah... Quelle question... Que répondre à part oui à cette fichue question ? Je ne voulais pas mentir, je ne pouvais pas lui dire oui.

— Non, je lui ai répondu sèchement. Elle a appuyé sur la case non du questionnaire.

— Es-tu prêt à sacrifier la vie de quelqu'un pour en sauver 100 autres ?

Oh... Voilà, encore une fois, c'était une question de contexte, de situation. Un piège sadique, ce genre de questions...

— Peut-être.

— Es-tu prêt à sacrifier ta vie pour 100 autres ? enchaîna-t-elle.

— Peut-être.

— Es-tu prêt à sacrifier ta vie pour 1000 autres ?

— Peut-être.

Elle m'a posé une dizaine d'autres questions toutes aussi tordues et a, à chaque fois, enregistré la réponse.

— Je pense que c'est bon, maintenant, je dois savoir si tu es prêt à participer à cette expérience en sachant que tu pourrais mourir.

— Si je répond oui, je serais assuré de toucher les 1 millions ?

— Peut-être.

— Oui.

— Donne moi ta main tu veux. Elle l'a saisie et a piqué mon bras avec une seringue. Elle a prélevé une petite dose de mon sang et l'a mis dans un tube à essais qu'elle a enfoncé dans son bureau par un petit trou près de sa main. Elle a attendu quelques minutes alors que j'avais le nez en l'air puis elle a observé les résultats de l'analyse un sourcil levé.

— Incroyable, a t'elle murmuré, elle a collé une gommette violette sur mon poignet, tu peux rejoindre la salle au bout du couloir. Félicitations.

Je l'ai regardé bouche-bée. C'était tout ?

— Attendez, je n'ai rien d'autre à faire ? Je suis pris ?

— Oui ... enfin une fois que tu auras signé le contrat !

Je me suis levé et je suis sorti par la porte face à laquelle j'étais entré. Derrière, un long couloir bas de plafond avec pour vue, une ribambelle de bureaux vides, ils me faisaient penser à des aquariums... Tout au bout, pas de longues vitres comme celles qui l'entouraient de part et d'autre mais un mur blanc avec une porte en verre comme celles du hall.

Elle s'est ouverte quand je suis arrivé à sa hauteur et je suis entré dans une nouvelle salle d'attente, le même genre, avec plein de fauteuils, de petites tables basses et des magazines. Il y avait bien une télévision qui diffusait une publicité pour du dentifrice mais rien de très exaltant. Je me suis assis dans un canapé en cuir blanc, près du pan du mur entièrement vitré. J'ai observé la rue qui grouillait de monde quand un homme en blouse blanche avec un dossier dans les mains a pressé mon épaule. J'ai sursauté.

— Adam ? a-t-il dit en fermant son dossier.

— Oui ? J'ai observé sa mains sèches toujours posées sur mon épaule.

— Suis moi, m'a t'il dit gentiment. Il m'a devancé en jetant fréquemment des coups d'oeil au calepin dans ses bras. Je me suis levé et je l'ai suivi dans un dédale de couloirs et accompagné dans un bureau aussi grand que notre maison toute entière. Une grande pièce en deux parties, la première ressemblait à un bureau tout ce qu'il y a de plus classique mais avec des instruments de médecine et un tas de diplômes encadrés et exposés sur les étagères. L'autre partie, plus au fond, était un salon, un sacrément beau salon avec une superbe vue sur la ville et l'océan tout au fond, derrière les immeubles et les lotissements. De ce côté-là de la ville, du coté de l'océan, vers l'ouest, pas de bidonvilles, ni d'usines.

Il m'a désigné un siège en face de lui, du côté salon. Je ne pouvais pas quitter la vue les yeux. J'avais peur de ne plus jamais rien voir de si beau.

— Adam ! j'ai vivement tourné la tête vers lui. Je m'appelle Charles Hawkins, je suis médecin, scientifique pour EXP.

Ah, je dois avouer que je m'attendais à ce qu'il me dise qu'il était médecin. Il en avait la tête. Une bonne tête de classe supérieure, les cheveux très bien gominés, un visage très carré et blanc, des yeux clairs et une légère barbe. Un type pas bien vieux qui portait une chemise sous sa veste de laboratoire pour faire habillé mais un jean pour ne pas faire trop strict non plus. C'était un de ces hommes des publicités nulles pour un rasoir ou un shampoing antipelliculaire.

— Je viens de recevoir ton dossier, je dois dire que je suis très surpris et impressionné. Il se trouve que ton analyse de sang est... exceptionnelle... As-tu déjà participé à l'une des expériences de ce laboratoire ? J'ai fait non de la tête.

— As-tu encore des contacts avec ton père ? Mon père ? Pourquoi ?

— Non, ai-je dit en me renfrognant sur moi même. J'ai retourné la tête vers l'océan.

— Tu ne sais pas où il se trouve ?

— Pas du tout, je m'en fiche pas mal de lui.

— Je m'en doute. Je m'attendais à cette éventualité, a-t-il dit en expirant bruyamment.

Il s'est levé et a fait les cents pas autour de mon siège. Il a saisi le calepin qu'il avait déposé sur une table basse et l'a lu, encore et encore.

Il a sorti un stylo rouge de la poche poitrine de sa blouse blanche et a commencé par le mordiller. Il a annoté ma fiche, m'a regardé et a soupiré.

— Tu ne sais vraiment pas où il se trouve ? Tu peux me le dire tu sais, je ne le ferai pas arrêter, je le ferai même gracier, j'en ai le pouvoir.

— Je ne sais pas de quoi vous me parlez.

Je ne savais vraiment pas et je ne comprenais pas pourquoi il me parlait de lui !

— Dans ce cas ce n'est rien. Suis moi, a-t-il dit en fermant le dossier et en le rangeant dans le tiroir de son bureau pouvant être fermé avec une clé. Je me suis exécuté, nous avons emprunté plusieurs couloirs, j'ai cru tourner en rond, je me suis demandé comment il faisait pour s'y retrouver dans ce labyrinthe. J'ai croisé la fille de l'ascenseur, entourée d'un soldat et d'une médecin. Elle ne m'a pas adressé un regard, trop occupé a étudier son dossier avec la scientifique qui parlait doucement et très vite, ses lèvres roses bougeaient à une vitesse hallucinante.

Nous avons rejoint une salle d'examens médicaux. Vaste pièce blanche désinfectée avec de multiples instruments dont je ne connaissait pas le nom mais qui me fichaient une frousse indescriptible.

Deux jeunes femmes, une rousse et une blonde sont entrées, un robot à plusieurs bras sur leurs talons. Charles leur a fait signe de le suivre dehors, ils ont fermé la porte derrière eux, me laissant seul, assis sur la table d'examens, les pieds dans le vide, avec le robot qui s'affairait à préparer des mélanges dans des tubes à essais. Elles ont parlé avec Charles loin de mes oreilles mais elles n'ont pas arrêter de me lancer des regards intrigués avec leurs grands yeux écarquillés.

Mais qu'est-ce que je faisais là ? C'était une question qui tournait dans ma tête tout comme cette conversation avec Charles. Mais quel était le rapport, le liens avec mon père !

Ils sont entrés dans le cabinet, Charles a saisi une feuille blanche et y a griffonné quelque chose, il l'a donné au robot et celui-ci est sorti. Charles a dit aux deux jeunes femmes de regarder de plus près les dossiers et il est sorti. Je l'ai suivi du regard jusqu'à ce qu'il tourne au bout du couloir. Dans les autres salles, de l'autre coté du couloir, personne. La longue vitre de ma salle me permettait de voir sur le couloir et les autres cabinets mais pas de vue sur l'extérieur. Je me suis senti oppressé.

— C'est incroyable Adam, il faut que nous analysions cela, le patron va halluciner, a dit la rousse en caressant mes cheveux. Elle exerçait une pression assez inquiétante sur mon crâne. Elle a rejoint l'autre près d'un chariot de préparation. Mais où donc était Charles ?

— Nous allons procéder à quelques prises de sang, m'a annoncé la blonde. Ses talons hauts ont claqué sur le sol et sa blouse a volé derrière elle comme une cape.

— Attendez, pourquoi je suis ici ? Je n'ai pas signé de contrats ! Où est mon argent ?

— Pas de questions pour le moment, s'est exclamée l'une des deux femmes -la rousse, en se tournant vers moi, une seringue à la main.

Je me suis levé d'un bond. Elle avait un air machiavélique, j'ai eu peur.

— Oh, non ! Je m'en vais, vous êtes dingues ! ai-je dit en observant l'immense aiguille de la seringue. Je me suis rapproché à reculons de la porte et j'ai appuyé sur la poignet grise.

J'ai ouvert et je me suis précipité dans le couloir, les deux femmes derrière moi. J'ai couru quelques mètres et arrivé à un carrefour de quatre couloirs exactement identiques mais menant à différents endroits, j'ai foncé et je suis tombé. Charles aussi. Nous nous sommes percutés, il m'a regardé avec inquiétude.

— Adam ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Elles sont folles ! C'est quoi cette histoire de prise de sang et d'examens. Les deux femmes nous ont rejoints. Je me suis relevé.

— Adam, très bien, pas de prise de sang pour le moment, je comprends, nous allons trop vite, a dit Charles en s'interposant entre la rousse et moi. Repos, a-t-il dit à la jeune femme. Ses yeux se sont fermés et j'ai compris que ces deux femmes-là étaient des robots. J'ai fait le tour des deux corps et j'ai donné trois petits coups dans le dos de la rousse. Creux.

— Mais, elles paraissent si vraies ! je me suis exclamé en m'approchant de la blonde.

— Ce sont des prototypes... Elles ne sont pas encore au point niveau circuits mais il est indéniable que leur enveloppe est incroyable, a dit Charles en caressant le visage et les cheveux de la blonde. Mon intention n'était pas de t'effrayer, nous verrons cela plus tard. Suis-moi, je... je ne voulais pas... Il avait l'air vraiment confus.

— Ce n'est rien, ai-je dit devant son air désolé, je vous assure, j'ai juste pris peur en la voyant approcher avec ce drôle d'air diabolique. Un frisson a traversé mon dos en observant les deux robots aux yeux clos.

— Il faut que je dise aux mécaniciens faciaux de travailler leurs expressions.

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