Partie 1 - Chapitre 12
11:48. Trop tard, on me verrait sûrement sur les caméras mais je ne pouvais pas rester allongé sur ce charriot indéfiniment. J'ai discrètement quitté le brancard et j'ai fait le chemin en sens inverse aussi silencieusement que possible. Je me suis précipité jusqu'à la grande porte vitrée et j'ai pressé le bouton pour y entrer. Le sas s'est ouvert et s'est refermé derrière moi aussitôt. Une épaisse fumée a envahi le sas dont les portes opposées à celles par lesquelles j'étais entré se sont ouvertes.
Devant moi, une large pièce circulaire avec une table d'opération au centre entourée de matériels médicaux. Je me suis avancé et les lumières des dalles de verre coloré au sol ont leurs contours qui se sont illuminés de blanc. Autour de moi, les murs étaient des vitrines et derrière, des hommes et des femmes de tous âges.
Derrières ces vitres, de toutes petites cellules, une par personne, chacun alité, des capteurs calculant leur rythme cardiaque et analysant d'autres paramètres.
Je me suis précipité vers une étagère remplie de dossiers et en ai fouillés plusieurs sans aucune information intéressante.
Des milliers de feuilles étaient classées ici depuis des décennies ! Certains dossiers contenaient des fiches sanitaires d'un nombre incalculable de personnes avec comme indication en rouge sur leur photos d'identité en haut de la page, MORT, avec la date et l'heure. Plus, en bas de ces fiches, une description précise de la mort de chacun.
C'était une horreur. Des morts plus atroces les unes que les autres... Parmi les raisons, les plus répétitives étaient : crachas de sang, convulsions, vomissements, troubles psychiatriques importants suivis d'un suicide en cellule, convulsions répétitives, saignements abondants, hématomes sur tout le corps, hémorragie interne, hémorragie externe... J'ai vite refermé ces classeurs, puis dans un épais dossier rouge avec le sceau du laboratoire, des fiches complètes, tels une liste qui ne finissait jamais, des feuilles entières couvertes des inscriptions ;
EXP LAB, Test 1, Virus A1, Vaccin A1. SUJETS MORTS. 1H
EXP LAB, Test 2, Virus A1, Vaccin A2. SUJETS MORTS. 1H
...
EXP LAB, Test 124, Virus A1, vaccin A125. SUJETS MORTS. 9J
EXP LAB, Test 125, Virus A1, vaccin A126. SUJETS MORTS. 1M
EXP LAB, Test 126, Virus A1, vaccin A127. SUJET MORTS. 3M2J
...
Et ce jusque EXP LAB, Test 165, Virus A1, vaccin A166. SUJETS, et pas d'indications en plus. J'ai plié la feuille et l'ai glissée dans mon caleçon. J'ai fermé le dossier et l'ai remis à sa place.
J'ai louché sur les quinze sujets de 2 à 90 ans. Le visage fatigué et terne. Les mains tremblantes, les joues creuses.
J'ai saisi la fiche sanitaire de l'un d'entre eux, glissée dans une petite boîte collée à la vitre de leurs cellules respectives.
Une petite de douze ans, Ella Jennings, originaire du bidonville de Washington. J'ai délicatement reposé la fiche et ai observé les vaines de son cou devenues bleutées et forts épaisses.
— Adam ! Je me suis lentement tourné vers Charles, le bras tendu, une arme braquée sur moi.
— Qu'est ce que c'est que toute ces... choses ! ai-je dit en désignant la pièce.
— Une autre expérience, comme celle que vous allez vivre, il a regardé sa montre au cadrant en or. Nous expérimentons ici des traitement contre les maladies rares et héréditaires, a dit Charles en balayant la pièce des yeux.
— Vous mentez ! Regardez dans quel état ils sont !
— Je n'ai pas dit que nous avions réussi à trouver des traitements, nous expérimentons. Ces gens sont conscients du risque qu'ils prennent, comme toi avec la capsule, a-t-il dit en s'approchant de moi.
— Pourquoi viennent-ils d'aussi loin ? Vous cachez quelque chose, pourquoi les avoir placés au sous-sol ? Je ne savais plus quoi avancer comme arguments tant sa réponse paraissait vraie et spontanée.
— Ils viennent de loin car nous avons besoin de malades spécifiques et ils sont au sous-sol pour éviter qu'ils ne contaminent les autres, a-t-il répondu.
— Vous mentez, les maladies héréditaires ne sont pas contagieuses ! Je vais... Il a souri. Je me suis arrêté de parler et j'ai reculé de quelques pas.
— Tu vas...? Ne rien faire du tout. Dois-je une fois de plus te rappeler que l'argent n'appartient toujours pas à ta mère.
— Et moi je vous rappelle que j'ai vu ce que vous fabriquez ici, alors vos fichues menaces, je n'en ai plus rien à faire.
Il a empoigné mon haut et m'a claqué contre le mur, son poing levé prêt à s'abattre sur mon visage. Il a expiré longuement pour se calmer et m'a expliqué posément :
— A ton avis, qui finance ces opérations ? il n'a pas attendu ma réponse pourtant juste, l'état ! Il est notre actionnaire le plus important. Maintenant, qui possède les journaux ? Une fois encore, il ne m'a pas laissé répondre. C'est aussi l'état. Alors jamais, au grand jamais ton témoignage ne sera publié.
— Je trouverai un indépendant. Il a fermé les yeux et les a rouverts en me souriant faussement.
— Écoute-moi bien Adam, tu ne communiqueras pas avec l'extérieur et je t'enfermerai, te mettrai à l'isolement jusqu'au jour J, s'il le faut. Une fois dans cette jolie capsule, tu dormiras bien gentiment et alors je ferai en sorte que toi, tu ne meurs pas. Si jamais tu racontais ce que tu as vu, je peux t'assurer que je m'occuperai personnellement de ta capsule, tu ne survivrais pas deux heures et étant un homme généreux, j'emploierai tous les soirs ta mère.
Le coup de genou que je lui ai donné dans l'entre-jambes lui a arraché un cri de douleur aiguë. Je me suis jeté sur lui et lui ai administré un nombre incalculable de coups de poings au visage. Une fois mes phalanges douloureuses et son visage couvert de sang, j'ai piqué le badge de Charles, je suis sorti de cette salle macabre en tremblant et j'ai pris l'ascenseur.
J'ai couru dans la chambre, j'ai fermé la porte à clé et me suis passé les mains sous l'eau, le visage aussi. Je venais de signer mon arrêt de mort. J'étais certain que l'on viendrait m'arrêter, que l'on me jetterait en cellule et que le lendemain je serai fusillé, gazé, étranglé, que sais-je...
Mais non. Personne n'est venue. Personne n'a franchi la porte de toute la journée. J'ai passé l'après-midi à réfléchir à l'intérêt d'une telle expérience, recroquevillé sous ma couverture.
Quelqu'un, en fin d'après midi a essayé d'ouvrir la porte. J'ai posé un doigt sur la clé et j'ai entendu Sol pester. Je lui ai ouvert, il n'était pas seul, avec lui, Adonis et Nadir.
— Où étais-tu ? Et, pourquoi as-tu fermé à clé ? A demandé Nadir alors que je claquais la porte derrière lui. Je devais avoir une terrible mine, tous les trois m'ont regardé comme si j'étais fou.
— Alors, raconte-nous. Ce sous-sol ? a demandé Sol tout excité.
Est ce que je devais leur dire ? Je ne savais même ce qui allait découler de cette affaire. Et s'ils faisaient réellement des tests médicaux pour soigner les maladies rares ? Et si, au contraire, il y avait vraiment une espèce de complot étrange et que en leur révélant, je les mettais en danger... Je ne savais pas quoi faire, je n'ai rien dit. C'était lâche. Ils m'avaient tous les trois aidé. Mais je ne pouvais pas divulguer de fausses informations ou les mettre en danger.
— Rien. Des balais, du matériel ménager, des robots... Rien.
— Toute cette organisation pour rien ? C'est une blague ! s'est exclamé Sol.
— Au moins, nous savons qu'ils sont honnêtes, a ajouté Nadir soulagé.
— Oui, moi, je n'y crois pas, s'est énervé Sol. Mon coeur a fait un bond. Il savait que j'avais menti ? Tu n'as pas dû bien regarder le Formidable. Enfin... Nous partons demain. Ce n'est plus notre problème. La seule chose qui m'importe, c'est qu'ils nous gardent en vie, a plaisanté Sol.
Si nous avions su...
J'ai dîné à notre table habituelle, aucune trace d'aucun des scientifiques. Je n'ai presque rien avalé pas même la crème au chocolat noir en dessert.
— Tu vas bien ? m'a demandé discrètement Athéna alors que nous sortions du réfectoire. Je pensais pouvoir lui parler, elle m'avait déjà confié des choses importantes, je pouvais avoir confiance en elle.
— Il faut que je te parle, ce soir. Elle a paru inquiète.
Nous avons convenu d'une heure de rendez-vous. Elle viendrai dans la chambre et je lui expliquerai tout ainsi qu'aux garçons. Ils devaient savoir, ils m'aideraient à comprendre. J'étais rempli de remords, ce secret était trop lourd, leur avoir menti me pesait sur la conscience.
Je n'arrivais pas à dormir, impossible de fermer les yeux sans me voir mourir dans cette capsule expérimentale ou sans penser à cette gamine à la gorge bleutée et au souffle saccadé dans cette cellule. Et je voyais ma mère et ma soeur, encore et encore qui hurlaient pour que je revienne à la maison. Si je ne les avais pas vues cela aurait peut-être était plus simple.
Sol était entièrement couvert par ses draps, pas une parcelle de sa peau ne dépassait, Adonis était dos à moi et bougeait peu, comment pouvaient-ils être si paisibles. Nadir, au-dessus, faisait un vacarme pas possible. Le sommier grinçait bruyamment et régulièrement.
La porte s'est entre-ouverte doucement. Un faible rayon lumineux a coupé la chambre en deux. Je me suis redressé et un pan de robe de chambre rose est apparu. Elle a passé sa tête rapidement, m'a regardé et m'a souri.
— Suis moi, a dit Athéna en chuchotant. Elle m'a fait signe. J'ai roulé au pied de mon lit, la moquette a absorbé le moindre de mes pas. J'ai de justesse évité le bras de Nadir qui pendait mollement dans le vide.
Je me suis éclipsé par la porte entre-ouverte.
— Allez Adam, dépêche-toi, ils vont nous voir sinon, elle m'a dit en s'éloignant dans le couloir. J'ai doucement refermé la porte de la chambre.
— Où m'emmènes-tu ? ai-je demandé. Elle n'a pas répondu et a continué d'avancer en faisant le moins de bruit possible. Je l'ai suivie. Au bout du couloir, elle s'est arrêtée et s'est assurée qu'il n'y avait personne dans le hall. Elle s'y est aventurée.
Nous avons emprunté le couloir menant au réfectoire et une fois au milieu des tables, assurés que les portes étaient fermées, j'ai réitéré ma question.
— Alors, Athéna ?
— Un peu de patience, elle est passée par-dessus le self, j'ai fait de même et nous avons parcouru les immenses cuisines en métal inoxydable.
— Nous n'avons pas le droit Athéna, nous ne devrions pas être ici... Imagine que quelqu'un débarque.
— Tu n'en as pas assez de toujours respecter ce règlement.
Si elle savait que j'avait transgressé tout un tas de règles pour accéder au sous-sol !
— Nous n'avons rien à craindre, nous sommes trop importants, a-t-elle dit en levant les yeux au plafond. Je n'ai pas relevé sa remarque. Elle s'est arrêtée au bout des cuisines et a regardé par le hublot d'une porte battante si la voie était libre.
Ses jambes nues étaient cachées par le long peignoir en mousseline rose pâle qu'elle portait et dont le dos était brodé de fleurs multicolores. Elle avait enfilé une paire de baskets basses blanches et ses cheveux en bataille pendaient le long de son dos et volaient lorsqu'elle était en mouvement. Moi, j'étais pieds-nus et plus nous avancions dans le couloir carrelé, plus mes pieds s'engourdissaient tant il y faisait froid.
— Athéna, il fait beaucoup trop froid, dis-moi où tu m'emmènes. Elle m'a fait signe d'accélérer. Le couloir débouchait sur un escalier qui montait sur deux ou trois mètres et menait à une porte vitrée.
— Arrête un peu de râler ! Nous y sommes ! Elle a poussé la lourde porte et un froid polaire s'est engouffré dans l'étroit couloir blanc illuminé par de longs néons.
Je suis sorti sur ses talons, elle a couru jusqu'au bout de l'impressionnante terrasse en pierre qui couvrait la quasi totalité du toit et elle a tourné sur elle même.
— C'est pas magnifique ? a-t-elle crié pour que je l'entende malgré la distance, le vent et le bruit des voitures. Je me suis avancé lentement subjugué par la beauté du spectacle. Nous surplombions la ville, le vent était puissant, si puissant que j'ai cru m'envoler. Au loin, l'océan, sombre et menaçant, plus près, l'immense ville illuminée par des millions de petits lampadaires, panneaux publicitaires et appartements.
Elle a passé une jambe puis l'autre sur le rebord. Je me suis précipité.
— Attention, je t'en prie. En approchant du bord j'ai fait un pas en arrière. Un vide impressionnant. Je me suis assis quand même en inspirant et en expirant bien fort pour calmer mon petit cœur peureux face au précipice.
— J'ai découvert ce lieu le premier soir. J'ai fait une sorte de crise d'angoisse alors j'ai cherché de l'air frais, je suis tombée ici par pur hasard.
— Pourquoi m'y as-tu emmené ?
— Tu as quelques chose à me raconter et parce que je sais que nous sommes liés... Je ne sais pas par quoi, ni comment, mais j'en suis certaine, nous sommes liés. Ce test qu'ils nous ont fait subir le confirme. As-tu jamais été malade ? Je lui ai fait non de la tête. Moi non plus Adam, et les médecins ne l'expliquent pas. Petite on m'aurait apparemment injecté un vaccin et je suppose qu'à toi aussi.
— C'est ce qu'ils m'ont dit. Mais je ne m'en rappelle pas et puis, ma mère n'a jamais eu assez d'argent pour me faire vacciner contre quoi que ce soit, je ne suis jamais allé chez le médecin.
Elle a contemplé la ville un moment et le seul bruit que l'on entendait était celui de l'annonce publicitaire sur le panneau géant un peu en-dessous de nous sur l'immeuble d'en face.
— Mon père, avec sa seule fortune aurait pu construire des immeubles en bordure de la ville, les alimenter en eau courante et électricité et fournir des aides pendant des années. Alors imagine toutes les plus grosses fortunes du pays réunies. Plus de misère, plus de famine, plus de précarité. Je suis désolée.
Je n'ai rien répondu, est ce que j'aurais dû ? Je ne l'ai pas fait. Oui, son père aurait pu sauver une partie du bidonville.
— Je ne suis plus certaine de vouloir participer, a-t-elle dit.
— Mais c'est demain ! Tu sais bien que c'est impossible, le contrat...
— Je sais ce que dit le contrat, m'a-t-elle coupé. Elle paraissait contrariée. Je n'avais pourtant rien dit qui puisse la faire changer d'humeur en si peu de temps.
Un long silence a suivi, une publicité pour un robot traducteur est passée, mes pieds étaient si froids que j'ai pensé que mes orteils resteraient congelés et qu'il faudrait m'amputer. Je n'avais plus envie de lui parler. Cette façon qu'elle avait eu de me répondre m'avait mis en colère.
— Je vais aller me coucher, je commence à avoir froid, ai-je dit à Athéna. Elle continuait de regarder devant elle et m'a accordé un vague hochement de tête.
-- A demain ! Je me suis éloigné, elle n'a rien répondu. Elle ne m'a pas retenu et j'en ai été contrarié, une colère folle s'est emparée de moi. Elle n'avait même pas essayé de savoir ce que j'avais à lui révéler...
J'étais vraiment hors de moi, moi qui avais toujours été à son écoute et pour une fois que je voulais lui parler sérieusement, elle n'y avait pas prêté attention. Je suis parti, irrité d'être sorti dans le froid pour rien et qu'elle m'ait parlé aussi sèchement m'avait agacé. Je ne la comprenais décidément pas.
En me glissant sous mes draps, j'ai pris peur, j'ai pensé qu'elle allait sauter, qu'elle mettrait fin à ses jours. La façon qu'elle avait de regarder au loin puis le vide et cette impossibilité de quitter le laboratoire. Dans le bidonville, c'était fréquent les suicides. Presque quotidien. Des gens accablé par les dettes, ceux conscients qu'ils sont gravement malades et qu'ils ne pourront pas se soigner, ceux qui préfèrent une mort rapide à une mort lente à cause de la faim ou du froid. Le matin, au réveil, j'avais toujours peur de tomber sur un pendu dans la rue, un type adossé à un arbre avec une balle de révolver dans la tête, les yeux grands ouverts.
Une fois, très tôt, en rentrant du travail, j'ai vu cette femme assise sur une chaise à bascule, un sachet plastique recouvrant son visage...
Je me suis levé d'un bond et précipité dans le couloir, puis dans le réfectoire, les cuisines et la terrasse. Plus là ! J'ai couru jusqu'au bord.
Je ne voyais pas assez le sol avec les panneaux publicitaires et leurs lumières agressives. J'ai couru dans le hall et nous nous sommes percutés. Je suis tombé sur le dos, Athéna de même.
— Mais qu'est-ce-que tu fais ici ? a-t-elle demandé en frottant son front douloureux. Mon menton qui avait cogné son front était endolori.
— Je te cherchais, j'ai cru que... Je ne sais pas, tu allais te jeter du balcon pour échapper à l'expérience. Elle m'a regardé avec de grands yeux, j'ai cru qu'elle allait s'énerver mais elle a éclaté de rire. Elle a mis sa main devant sa bouche pour étouffer sa voix.
— Mais tu n'es pas bien ! Je participe à cette expérience parce que ma plus grande peur, c'est mourir, et tu penses que je vais faire exprès de mettre fin à mes jours... Voyant que je faisais la moue, vexé comme jamais, elle s'est approchée et m'a prise dans ses bras.
— Merci, a-t-elle dit en embrassant ma joue. A demain, Adam. Elle s'est levée, m'a aidé a faire de même et elle est retournée dans sa chambre.
Je me sentais tout drôle. C'est sûrement ce bisous qui m'a mis dans tous ces états... Il n'empêche que j'étais toujours vexé qu'elle n'ait pas cherché à savoir ce que j'avais à lui dire.
Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit. J'ai réfléchi à toutes ces choses que je ne pourrais plus jamais faire après demain, toutes ces choses que j'aurai voulu faire.
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