C comme Consolation

Armand n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie.
Peur d'échouer.
Peur de ne pas arriver à temps.
Peur de ne pas pouvoir la sauver.

Pourtant, il l'avait sauvé.
Il lui avait sauvé la vie.
Lui même ne parvenait pas à assimiler ce qu'il venait d'accomplir.

Il avait couru, plus vite qu'il n'avait jamais couru de toute sa vie. A cause de la peur sûrement. Et de l'adrénaline. Il était arrivé jusqu'à elle au moment où elle passait son pied au dessus du vide, là où la terre finissait, là où plus rien ne la retenait. Là où elle tomberait.

Là où elle serait morte s'il n'avait pas été là.

Il avait réagi par instinct, sans vraiment réfléchir.

Il l'avait attrapé par la capuche de son sweat et avait tiré vers l'arrière. Ils étaient tombés. Sa tête avait heurté le sol et il avait lâché un cri de douleur. La fille s'était étalée dans l'herbe, à côté de lui.

Elle avait tourné la tête et leurs yeux s'étaient rencontrés.

Ils s'étaient remis debout, face à face, mais n'avaient pas échangé une parole. Muet. Qu'auraient-ils bien pu dire? Il n'y a pas de mots pour décrire ce qu'il venait de se passer. Et il était encore trop tôt pour les questions.

Armand ne savait pas quoi faire. Il se contentait de la fixer et essayait de reprendre ses esprits. D'assimiler les événements. De calmer les battements déchaînés de son cœur.

Il lut dans le regard de la fille de l'incompréhension et de la peur. De la douleur. Du désespoir. Il vit qu'elle était perdue. Qu'elle avait besoin d'aide.

Elle pleurait. Il n'aimait pas quand les filles pleurait. Il ne savait jamais quoi dire ou quoi faire. Il ne lui demanda pas si ça allait. C'était une question stupide et la réponse était évidente. Son nez coulait. Il s'en aperçu. Il avait des mouchoirs de sa poche. Il sorti le paquet et le lui tendit.

- Tu en veux un?