Chapitre 22

Amdir, Balgor, Legolas et Givelorn reprirent la route au matin. Il bruinait légèrement, mais la petite troupe nouvellement rassemblée était ragaillardie par l'idée d'un terme imminent au voyage, car Fondcombe se trouvait à présent à quelques heures de marche. Peu après leur départ, ils croisèrent d'ailleurs Elladan, un des fils d'Elrond, qui les salua et leur indiqua un chemin sûr après évidement, quelques explications fournies par Givelorn.

Les deux hommes ralentissaient un peu les elfes, surtout avec la blessure de Givelorn, mais l'effet inverse était aussi vrai. En effet Legolas et Amdir avaient proposé de porter les bagages de Givelorn ce qu'il n'avait malgré lui pas refusé. Il s'affaiblissait, et le voyage n'arrangeait pas sa situation. Amdir, qui se débouillait plutôt bien avec les plantes, avait jeté un coup d'œil à sa blessure, mais n'avait pas pu faire grand chose.

- Si seulement Adenil était là, avait-il songé. Il aurait pu le soigner lui... Enfin quand il avait encore ses deux bras.

Amdir se demandait ce qu'Adenil était devenu. Avait-il réussi à rejoindre la Forteresse ? Avait-il pu être soigné ? Quelle avait été la réaction de Thranduil ?

Autant de question sans réponse qui devenaient une source d'anxiété grandissante que les deux elfes. Pourtant ils ne reverraient sans doute jamais Adenil.

Givelorn blessé et les deux elfes attristés, Balgor était le plus jovial du groupe. Il ranima l'ambiance en fin de matinée, lorsqu'il annonça apercevoir le bout du ravin qu'il traversaient, et les chutes d'Imladris.

Le rythme de marche du groupe s'accéléra, et une heure, plus tard, ils se tenaient enfin devant les portes de la cité.

Enfin les portes... plutôt une grande arche donnant sur d'élégant bâtiments, et des pergolas ouvertes à l'architecture magnifique. La cité était magnifique, et étrangement apaisante, comme un remède à des blessures dont l'existence était inconnue jusque là. Le cours d'eau glougloutait dans une mélodie irréelle, et les oiseaux voletaient en tout sens, profitant de la Dernière Maison Hospitalière pour faire leur nid en sécurité. Les habitations, discrète et élégante, étaient disposées dans un agencement naturel autour d'une route principale, pavée de gris. La vallée était entouré d'une rangée de pics montagneux, qui offrait à Imladris un cocon protecteur.

Un elfe du nom de Lindir accueilli le groupe à l'entrée, et salua Givelorn, avant de demander les noms des autres.

- Im Legolas Greenleaf, im caun Tawar Naergon. Répondit Legolas.

- Im Amdir Greenleaf, mi ion Thranduil. Ajouta Amdir.

Balgor fut troublé par les voix chantantes des elfes, qui portaient en eux une profondeur ancestrale. Mais encouragé d'un coup du coude valide de Givelorn, il se présenta à son tour:

- Je suis Balgor fils de Belron du Gondor. Dit Balgor, dont la voix respira sa peine lorsqu'il prononça le nom de son père défunt.

- Mae govannen Legolas, Amdir, dit Lindir avec respect en saluant les deux frères. Je suis ravi de vous accueillir à Fondcombe.

Cette dernière phrase avait été prononcée pour l'homme.

- Je vais vous conduire là où vous pourrez vous reposer. Continua-t-il. Givelorn pourra se faire soigner, et je quérirai une audience auprès d'Elrond car je me doute que votre venue n'est pas anodine mes princes. Dans l'attente qu'il vous reçoive, vous pourrez profiter de toute l'hospitalité des elfes de ces contrées. Legolas, Amdir, je laisse le soin à Glînndaw de vous montrer vos quartiers pour les prochains jours.

Sur ce il s'inclina devant les deux elfes et partit sur le sentier pavé, suivit par Balgor et Givelorn. Un elfe de grande taille et au visage pâle mais d'une sagesse grave et infinie s'avança vers les princes, et les salua avant de les guider à travers la cité. Ils traversèrent plusieurs quartiers et changèrent maintes fois de sentier -qui se ressemblaient tous- et finirent par déboucher sur une élégante demeure typiquement elfique. Sous le large porche se trouvait une petite table permettant le repos en extérieur. L'habitation, à l'intérieur, bien qu'assez spacieuse, n'était pas particulièrement riche en accessoires superflus. Plusieurs tables, de confortables chaises, une bibliothèque avec quelques livres, et deux divans pour le repos ainsi qu'une armoire garnie de tuniques et de pantalons souples. Rien d'autre n'était nécessaire, et la simplicité du lieu apportait aux deux frères un bien-être étrange et agréable qu'ils n'avaient jamais ressenti auparavant. Ils se sentaient bien ici. Aucune excentricité dérangeante, aucun privilège gênant. Legolas n'avait jamais prit garde au fait que tous ses privilèges de prince l'avaient fatigué plus que nécessaire à la Forteresse. Mais en cet instant il était soulagé d'en être libéré.

- De quel lieu as-tu dis que tu étais le prince ? Demanda soudain Amdir à son frère. J'ai cru comprendre Tawar Naergon...

- Oui... Répondit Legolas. C'est le nom que m'inspire notre ancien lieu de vie. La Forêt des Lamentations... Ça m'a semblé approprié.

Les yeux d'Amdir se perdirent dans la contemplation d'un vase décoré de fins motifs.

- Tawar Naergon... Souffla-t-il. Effectivement ces mots reflètent bien l'essence de la forêt et les souvenirs qu'elle recèle depuis quelques temps.




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