Chapitre 20

Balgor

Deux jours plus tard, le dernier soir vint.

Les deux hommes arrêtèrent leurs montures et Balgor descendit le premier pour aller aider Givelorn à descendre. Ils se trouvaient dans une trouée au milieu des arbres. Il attacha les chevaux à une branche et prépara un feu. D'abord libérer la place, puis sélectionner des roches d'une taille suffisante pour délimiter un cercle où serait allumé le feu. Puis chercher des branches sèches et créer une étincelle.

Quand les flammes léchaient enfin le bois, Balgor débarrassa leur montures de leurs harnachements, qu'il posa à côté de Givelorn afin que celui-ci puisse fouiller les sacs en cas de besoin. Puis il prit les outres d'eau qu'il alla remplir au fleuve à côté.

Il s'activa ainsi un bon moment autour du camps.

- Givelorn, annonça-t-il quand il eut fini un rapide pansage des chevaux. Je vais faire une ronde, m'assurer qu'il n'y a personne autour du camps. Je ne suis pas loin.

Le guerrier blessé acquiesça.

- Je ne bouge pas... Dit-il.

Balgor opina, et sorti de la zone dégagée et éclairée où ils avaient installé le campement. Il parcourut quelques mètre dans les sous-bois, oreilles tendues, sens à l'affut. Aucun son suspect ne venait troubler la nuit tombant, et si les étoiles n'étaient pas visibles, c'était dû aux sombres nuages qui couvraient le ciel, et non pas à cause d'une quelconque lumière.

Une odeur de pluie embaumait l'air, attestant de l'humidité ambiante. À priori, la nuit était calme et sans danger. Mais Balgor avait appris à ne pas prendre les choses pour acquises aussi continua-t-il sa ronde.

Il croisa musaraignes, chouettes et renards. Tous s'enfuyaient devant lui, dérangés en pleine chasse ou courant par peur d'être sa proie. Ses pas étaient lourds et quelque peu maladroit, comme ceux de tout homme débutant l'apprentissage de la traque. Il faisaient craquer de nombreuses branches mortes, et les feuilles desséchées qui parsemaient son chemin.

Il marcha encore un peu, et ne remarquant rien de suspect, pensa à rebrousser chemin. Il allait le faire d'ailleurs, mais c'est à ce moment là qu'il remarqua une lueur, faible, presque invisible, mais bien présente. Elle oscillait doucement, probablement celle d'un feu. Il vérifia ses repères afin de s'assurer qu'il ne s'agissait pas de son propre campement. Mais ce n'était pas le cas.

Il dégaina doucement son épée et s'approcha prudemment. Aucun son ne trahissait la présence de quelque créature auprès du feu, ce qui désarçonna Balgor. Seule la lumière lui parvenait, le feu lui était caché par d'épais fourrés. Il continua de s'approcher avec d'autant plus de prudence qu'il ne savait pas ce qu'il trouverai.

Un léger vent soufflait, apportant avec lui une odeur inconnue, aux saveurs de pin et de tilleuls rafraîchis par la rosée matinale. Étrange odeur que celle-ci, mais très agréable car elle évoquait au guerrier les forêts de son enfance où il se perdait pour éviter son trop dur oncle.

Franchissant les derniers pas, il poussa les fourrés, et déboucha sur une petite clairière qui accueillait un camps. Des sacs trainaient dans un coin , le feu crépitait gaiement. Et au milieu de tout ça, vêtu d'étranges vêtements cuirassés, et en position de combat, les yeux fixés sur l'intrus et l'épée à la main, se tenait un grand elfe aux cheveux blonds platine...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top