Chapitre 17

Amdir

Adenil avait pris la décision de rentrer.

Bien sûr, Legolas avait protesté, mais il avait du choisir entre Amdir et Adenil et il refusait de laisser son frère.

- Rassures-toi nous ne sommes pas loin, avait dit l'elfe estropié. Dès que j'aurai rejoint Vertbois, les éclaireurs me trouverons et je serai en sécurité.

- Et que vas-tu dire au roi ? Avait demandé Legolas en fixant le garrot qu'il avait fait à son ami.

- Que je vous ai cherchés, mais sans vous trouver, et que j'ai fait une mauvaise rencontre. Ne t'en fait pas pour moi...

Le lendemain il était parti, rebroussant chemin et laissant Amdir et Legolas continuer vers Fondcombe. Alors que Legolas s'était indigné du départ d'Adenil, Amdir, lui, avait simplement baissé la tête en s'excusant une dernière fois, et en souhaitant bonne chance à son meilleur ami. Celui-ci l'avait arrêté, et lui avait interdit de s'excuser, assurant que ce n'était pas la faute d'Amdir et qu'il ne devait pas s'inquiéter pour lui. Les adieux avaient été difficiles.

- Comment as-tu pu le laisser partir si facilement ? Demanda Legolas alors que les deux frères marchaient dans l'après-midi. Il n'est pas ton meilleurs ami ?

- Si bien sûr ! Avait répondu Amdir. Et c'est pour ça que je l'ai laissé filer... Adenil a un besoin constant de pouvoir se débrouiller seul. Son pire cauchemar est de savoir qu'il ralenti les gens. C'est pour ça qu'il me soutient, il savait ce que je ressentais à la Forteresse. Avoir perdu une main lui fera sans doute plus de mal qu'à quiconque d'autre...

Le regard de Legolas se perdit au loin, dans les montagnes.

- J'aurai aimé le connaître un peu mieux... Murmura-t-il. C'est quelqu'un de formidable.

- Oui, approuva Amdir, pour être formidable il l'est ! Je regrette ce qu'il lui est arrivé. Adenil s'est longtemps battu pour monter enfin dans l'estimes des elfes, surtout dans ses jeunes années. À cette époque là il ne vivait pas encore à Vertbois. Il vagabondait avec son père dans les forêts d'est. Il n'était alors pas aussi doué qu'aujourd'hui. Son père l'insultait pour ça. Il était toujours rabaissé, enfoncé parce qu'il ne savait pas se débrouiller seul, parce qu'il ralentissait les autres. Alors un jour il est parti, seul. Il a vécu de longs siècles d'errance d'un bout à l'autre de la Terre du Milieu. Là il a appris, il s'est surpassé. De l'équitation au arts martiaux les plus difficiles, il a voulu tout apprendre. Auprès des nains, il a appris l'art de forger le métal. Chez les hommes d'Arnor, les difficultés de la traque. Au Rohan, l'épuisement engendré par les voyages à cheval. Au Gondor, la rudesse de la guerre...

Amdir fit une pause, et soupira. Il admirait Adenil. Son air jovial cachait de nombreuses épreuves endurées grâce à une détermination sans faille.

- Après cinq cent ans, reprit Amdir, il a cherché à retrouver les traces de son père. Celui-ci était aux portes de la mort, Adenil l'a sauvé d'une attaque d'orc, mais sans altérer son funeste sort. Las, son père s'est enfin excusé. Certes un peu tard, mais Adenil lui a pardonné. Après sa mort, il l'a vengé. Puis il a à nouveau erré, soixante dix ans durant, avant de rencontrer Thranduil et les Sindars. Depuis il vit avec eux, et mets ses talents au service du roi... La suite, tu la connais.

Legolas ne dit rien, respectant la peine de son frère.

*****

Les jours qui suivirent furent volontairement rallongés, afin d'atteindre les montagnes plus rapidement. Les deux frères s'entraînaient ensemble de temps en temps, mais ils préféraient réserver leurs forces à la marche.

Le rythme ralentit quand il fallut gravir les Monts de Brume.

Les nuages cachaient Anor de leur masse cotonneuse, rendant plus sombres encore les ombres qui bordaient les falaises escarpées. La roche dure et coupante ne leur facilitait pas la tâche, mais ils prenaient exemple sur Adenil et persévéraient.

Ils parlaient peu. Une seule pensée les préoccupait sans qu'ils ne puissent s'en séparer...

Comment allait Adenil ?

____
Qui c'est qui a la flemme de replanifier ses chapîtres et qui du coup garde son ancien rythme ?
Ça doit pas trop vous gêner n'empêche...

À Vendredi !







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