Isolé
Je me sens si isolé, esseulé,personne n'ira me pleurer. Désormais, je m'isole davantage, je veux que mes derniers mots s'envolent loin pour les atteindre ces personnes connues pourtant si inconnues. À chaque fois que j'écris quelque chose sur ce journal, je me déclare : « Et si une de mes phrases se voit marquée sur mon épitaphe », puis je me demande s'ils m'en offriront une ou si j'aurais un enterrement décent.
La mort a enflé question tarifs ces derniers temps, nous ne pouvons mourir dignement de cette façon aussi.
Envie de voir du monde pour me divertir, impossibilité à me divertir ou d'être de bonne compagnie.
Je m'en veux, ma libido revient, je n'arriverais pas avec mon physique actuel à draguer ni même engager une professionnelle. Mon esprit me monopolise avec cette pensée de survie, il s'agit sûrement d'un point positif, une sorte de pulsion de vie.
Mais si j'y cède, ironiquement je serais perdant, donc j'ignore que faire.
Las de passer ses journées à déprimer, observer la télévision d'un œil morne, jouer aux jeux vidéos, me rendre aux séances, effectuer mes courses, aller aux guichets, répondre au peu de stimulations offertes jours après jours. Seul à observer l'horloge, auparavant chaque minute s'écoulait de manière lente, je rêvais d'avancer le temps, de retourner en arrière grâce à une télécommande.
Je me sens épuisé à si peu agir, je n'effectue que des activités de ménagère, je cuisine des plats plus ou moins bons, je range, ensuite nettoie de manière maniaque. Déjà maniaco-dépressif, fallait-il, en plus que je m'intoxique aux désinfectants et aux écrans ?
Puis, dans les moments où je ne songe pas à ma mort, au plaisir de mourir, à ces fichus médicaments me poussant à des longues siestes ou me retenant de manger ou à ma pathétique existence ; je songe à cet enfant qu'elle aurait voulu avoir de moi.
Aurais-je été différent si j'avais eu la chance et malchance d'être parent ? Pourrais-je un jour aspirer à l'être ? En compagnon, ami, camarade, je me montre peu à la hauteur, si j'avais été père.. Non, la paternité n'améliore pas les hommes, elle les rend bien pis encore.
Je suis dans l'indécision constante,je doute de tout, avant j'allais partout, maintenant je réfléchis pour tout me retenant à l'action.
Isolé, esseulé, personne -désormais je le sais- n'ira sur un dépressif de plus, un parasite inactif pleurer.
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