C'est l'heure
C'est l'heure de me laisser fondre la rétine à observer mon feuilleton débile ou mon psycho-drame d'après une histoire vraie.
C'est l'heure de se sentir heureux,déclarer des heureusement le malheur ne m'a pas touché.
C'est l'heure de désirer tant et tant,autant de temps : obtenir cette attention, cette consolation au travers la consommation. Plus on en possède, plus on est insatiable,insatisfait, instable, sans plus jamais se posséder.
Pour eux, c'est toujours l'heure de quelque chose, les heurts existent pour s'améliorer apprendre à mieux chuter, jamais ils ne heurtent entièrement le fond entre la pendule et le puits où je puise tout mon désespoir.
Tel l'a écrit un suédois ayant cédé au silence éternel :
« Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n'ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d'où je puisse attirer l'attention d'un dieu : on ne m'a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l'athée. Je n'ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m'inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n'était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m'atteindrait moi-même car je suis bien certain d'une chose : le besoin de consolation que connaît l'être humain est impossible à rassasier. »
Qu'écrire après avoir recopié consciencieusement l'essence géniale condensant l'humain en si peu de lignes ?
Je me sens si démuni devant le talent incandescent de ces mots pourtant traduits. Le même sentiment m'anime après la lecture des récits du fatidique masque telle que sa confession littéraire, lui baignant dans sa mer de fertilité à la fin de son suicide rituel devant rétablir une doctrine extrémiste, un empire sanglant vouant un culte au soleil et à l'acier.
Où est mon heure ? Chaque seconde m'a assez blessé, enduré la souffrance doucereuse des minutes me promettant monts et merveilles, les pompeuses heures me rendant le bilan d'une vie s'écoulant toujours. Quant à la dernière devant m'achever, elle n'a pas pris la peine de se montrer à mon égard avenante.. Est-ce qu'elle a au moins daigné se déplacer ?
Comme tous, je souhaite l'amour, être nécessaire à autrui, au moment où mon besoin de transformer l'enfer des autres en mon salut, rien ni personne ne m'extirpa de la noyade. Je me sentis inexorablement couler.
Lorsqu'ils me retinrent de m'ôter la vie, ce fut pour faciliter la leur, en évoquant le qu'en dira t-on,leur inquiétude dans la responsabilité de cette affaire. De moi,ils n'en ont rien à faire. Mon invisibilité dans ce monde, je me dois de parfaire.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top