Stanley ouvrit la porte de chez lui en silence, toujours en train de mâchouiller le bâton de son ancienne glace à la vanille. Il entra, balançant ses chaussures dans l'entrée, et il fit signe à Kyle de rentrer.

— Maman j'suis rentré ! baragouina-t-il en retirant sa veste.

Il fronça les sourcils en ayant aucune réponse. Coup d'œil dans le salon, dans la salle à manger, rien. Il soupira et partit alors dans la cuisine, suivi de près par son ami, pour trouver sa mère endormie contre le plan de travail.

Il fit la moue, ennuyé, mais finit quand même par la réveiller, la secouant doucement.

— Maman, ne dors pas ici, tu vas te faire mal au dos.

— Hmm ?

Elle bailla bruyamment et se frotta les yeux. Quand elle vit Kyle à moitié caché derrière son fils, elle cligna des yeux vivement, étonnée.

— Kyle ? J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne t'ai pas vu ! Comment tu vas ?

— Bonjour Sharon, déclara-t-il timidement, Ça peut aller, je suppose. Et toi ?

— Bof, on fait comme on peut.

Le rouquin sourit poliment, bien qu'il soit assez inquiet. Il avait rarement vu Madame Marsh dans cet état là.

— Il reste dormir maman. Tu devrais aller te reposer dans ta chambre.

— Ah ! Je dois faire à manger pour trois !

— Laisse, laisse. Je ferais à manger, va dormir.

Elle eut l'air d'hésiter, puis elle se leva, le remercia, lui embrassa le front et partit.

— Pour trois ? Est-ce qu'elle va bien ? Je l'ai rarement vu dans un état aussi ... Pitoyable.

— Mon père et elle ont divorcés il y a deux mois. Ma sœur est partie vivre dans un appartement toute seule à Denver. C'est que nous deux maintenant. Elle a deux boulots pour pouvoir payer toutes les factures. Mais l'argent n'est pas le problème, on est bien. C'est psychologiquement que c'est dur pour elle. De voir son mari et sa fille quitter la maison quasiment en même temps ... En plus son fils sombre dans l'alcool alors bon.

Kyle fronça légèrement les sourcils à cette dernière phrase.

— Comment ça 'tu sombres dans l'alcool' ?

— Rien de bien grave. Je prends juste des bières le weekend, mais pour elle c'est déjà un choc. C'est pas étonnant, elle me voit toujours comme son petit bébé, elle a peur que je la quitte aussi.

— Ça a l'air assez compliqué votre histoire ... fit remarquer le bouclé en commençant à se laver les mains.

— Pffft c'est rien, franchement. Oh j'ai oublié de te dire !

— Quoi ?

— Sparky est mort il y a deux semaines.

Le rouquin resta tétanisé à la nouvelle, laissant l'eau couler sans s'arrêter sur ses mains déjà propres.

— Ky' ?

— Il est mort ? s'indigna-t-il.

— Il avait dix ans. C'est l'âge de moyenne pour un chien. Enfin, ça n'a pas amélioré l'état de ma mère crois-moi.

— Tu me balances ça comme ça, souffla l'adolescent en fermant le robinet, un léger sourire sur le visage, Je l'adorais ce chien.

— Ah bah alors tu devrais aimer le nouveau.

Kyle le regarda, confus. Sans même qu'il ne le comprenne, il se faisait entraîner dans la chambre du brun – qui n'avait absolument pas changé en quelques mois – pour trouver un chiot noir endormi dans un panier.

Ses yeux s'illuminèrent alors qu'il se baissait devant l'animal pour le caresser.

— Il s'appelle Kuro !

— Kuroo comme dans Haikyuu ?! s'étonna l'adolescent, encore plus émerveillé.

— Hai quoi ? Non, c'est–

— Noir en japonais. Je sais. C'est banal, quand même.

— Je me suis pas compliqué. Il est tout noir, j'allais pas l'appeler noiraud non plus, c'est moche. Et puis banal, banal, je ne l'ai pas non plus appelé Kiki !

Kyle éclata de rire.

— Pas faux !

— Tiens, c'est quoi l'autre nom classique de chien de vieux déjà ? hésita le Marsh en plissant les yeux, essayant de se souvenir du nom qu'il avait sur le bout de la langue.

— Michel ?

— Non. Félix !

— Nan. Oh ! C'est Cerbère !

— C'est le chien des enfers ça, idiot ! rigola le brun avant de se reconcentrer.

Kyle se mit alors à taper vivement dans ses mains en souriant grandement.

— Quoi ? s'étonna Stanley, confus.

— Je sais ! Medor !!

— VOILÀ ! s'écria le garçon.

Ils éclatèrent de rire en même temps. Après quelques instants, ils reprirent un minimum leur sérieux et restèrent allongés sur le sol, regardant le plafond comme si c'était un ciel étoilé en pleine nuit.

— J'ai l'impression d'avoir neuf ans à nouveau, fit soudainement remarquer Kyle en souriant.

— Ouais, souffla le brun, acquiesçant rapidement, Tout était vachement plus simple avant le collège.

— Bah, on était des gamins, c'était plus simple. On jouait à chat, à cache-cache, ce genre de trucs.

— Moi j'ai joué à chat jusqu'à ce que j'entre en quatrième ! s'indigna Stanley en se redressant sur ses coudes.

— Toi, tu es attardé, c'est différent.

— Eh !

Ils se remirent à rire, et le Marsh en rajouta une couche :

— Même si avec Cartman, c'était plutôt jouer aux cons jusqu'à ce que l'un d'entre nous se blesse gravement.

— AHAHAHAHAH ! Heureusement qu'il s'est calmé maintenant ce con ! Tu te souviens de la fois où Butters s'est prit un shuriken dans l'œil ?

— C'était Kenny qui l'avait lancé ! Comment je peux oublier ça, il a toujours la cicatrice ! rajouta le brun, Oh, et la fois où on a tourné Cartman en roux ?

— C'était tellement drôle ! Tu te souviens de Monsieur Mackey ?

— Mais évidemment ! s'esclaffa l'adolescent en se remettant à rire, M'voyez !

Kyle se mit à rire à son tour en l'entendant se moquer de son tic comme ils le faisaient tous à l'époque.

— Et Monsieur Garrison, tu te souviens de lui ? continua Stan en tournant la tête vers son ami.

— Le pire prof de l'histoire de l'humanité.

Ils continuèrent de rire pendant de longues minutes, se rappellant à l'un et l'autre certaines de leurs aventures stupides et de toutes les choses qu'ils s'imaginaient. C'était la belle époque.

Ils finirent par se calmer d'un fou rire (causé par la fois où ils avaient été victimes du Black Friday) et se regardèrent dans les yeux, toujours allongés sur le parquet – qui n'était pas vraiment confortable, soit disant passant.

Sans même qu'ils ne l'aient remarqué, ils s'étaient étrangement rapprochés, et ils restèrent silencieux, les joues de chacun tournant au rouge alors qu'ils réalisaient qu'ils pouvaient sentir le souffle de l'autre. Et alors que Stanley s'apprêtait à clôre l'espace entre leurs lèvres, Kyle se releva précipitamment en riant nerveusement. Le Marsh s'écrasa par terre, et il regarda éberlué le rouquin battre des mains.

— Tu viens, on devrait aller faire à manger !

Il partit en courant dans les escaliers, laissant un Stanley complètement interloqué. Il finit par soupirer, un peu déçu. Il se doutait que Kyle allait avoir beaucoup de mal avant de finalement vouloir sortir avec lui – où même juste faire des choses qui sortaient du domaine amical – mais le voir réagir de la sorte lui faisait quand même mal. Il allait devoir attendre, mais le problème, c'est qu'il ne savait pas combien de temps il serait capable d'atteindre que le bouclé soit enfin prêt.

~Pendant un instant, j'ai vraiment eu envie de les écrire s'embrasser. À croire que moi aussi je commence à en avoir marre de tourner autour du pot ahahahah. Mais bientôt ! Bientôt, ça va enfin changer (je ne sais même pas combien de chapitres veut dire 'bientôt' vfsibfzibfa).
Enfin ça ne devrait pas être si long que ça. Il faudra voir comment je gère ça. Enfin, dans mes plans de base, je n'avais pas prévu qu'ils s'embrassent là, alors ben je ne vais pas ruiner toutes mes précieuses idées hehe.
Sharon commence à partir en cacahuètes, on espère qu'elle ira mieux bien assez vite.

Prochain chapitre, je vous prévois du creek les filles ! Je ne suis pas certaine que j'en ai assez pour un chapitre entier, mais vous en aurez au moins un peu, croyez-moi !

Au fait, je fais ma petite pub (après tout, c'est mon histoire je fais ce que je veux donc désolée d'avance eheheheheh) mais j'ai une histoire Haikyuu que j'ai commencé il n'y a pas longtemps, c'est du Iwaoi donc, si vous aimez, bah vous pouvez aller y jeter un coup d'œil hihi (y'a aussi du Bokuaka, pas mal de Kuroken et un peu de Daisuga, Kagehina, du Makki x Mattsun – j'arrive pas à retenir leur nom de ship – et Sakuatsu– comment ça, ça fait beaucoup ?)

Allez, à dans deux jours~