20 | 'HOSPITAL'
L'odeur des médicaments, de produits ménagers, de vieux. Aussi comme une faible odeur de mort. Ce fut la première chose qui frappa Stan quand il entra dans l'hôpital. Il se dit qu'il avait de la chance que la direction du lycée le laisse aller voir Kyle. Il avait à peine mis un pied à l'intérieur du bâtiment qu'une question l'assaillit alors qu'il restait figé.
Où devait-il aller ?
Le brun regarda d'un air absent les infirmières passer rapidement, des gens dans des états plus horribles les uns que les autres attendre sur des chaises qu'on leur dise qu'ils allaient être pris en charge, les médecins beuglant des ordres, une famille pleurer. C'était le chaos rien que dans le hall d'accueil.
Puis il se souvint de l'épidémie de grippe qui avait violemment frappé South Park la semaine précédente. C'était si grave que ça ? Le Marsh n'avait jamais été très friand des informations et en termes de connaître les faits locaux, il était totalement à la ramasse.
Il fit un pas en avant, se dirigeant vers l'accueil. Prenant une grande inspiration, il essaya d'ignorer les pleurs d'un enfant d'environ huit ans à côté de lui. Il avait déjà assez de problèmes à régler pour essayer d'aider les gens. Il n'avait même pas été capable d'aider le garçon qu'il considérait comme la moitié de lui, alors des inconnus ? Il ne fallait pas non plus rêver.
Stanley finit par arriver au comptoir et il attendit sagement, figé comme un piquet, que l'infirmière tournée à lui se retourne pour lui dire quelque chose.
— Bonjour, finit-il par lâcher d'une toute petite voix en remarquant bien que la dame n'avait pas l'air de vouloir lever le nez de sa paperasse.
Elle avait l'air pâle, des cernes énormes sous ses yeux, dans la trentaine d'années. Quand elle vit l'adolescent en face d'elle, elle fit la moue et se gratta la nuque.
— Tu n'es pas sensé avoir cours à cette heure là toi ?!
Une voix puissante et une autorité bien présente. Le Marsh se figea, un peu apeuré devant son regard strict, qui pourtant laissait paraître une lueur d'ennui et de fatigue.
— Si mais mon– euh– meill...– le lycée ils ont– euh ... commença-t-il à bredouiller, ayant totalement perdu ses moyens devant la tête qu'elle lui tirait.
Son visage parut se détendre un peu et la femme en face de lui finit par sourire faiblement.
— Allons allons calme toi je ne vais pas te manger ! lâcha-t-elle, l'air soudainement beaucoup plus accueillante, Je n'aime juste pas quand des gamins viennent sécher les cours, donc explique toi ou je vais en toucher un mot au lycée.
— Non ! Euh merci– enfin ... balbutia le brun, et il finit par se gifler pour se remettre en place, faisant sursauter l'infirmière qui ne s'y attendait vraiment pas, Le conseiller m'a laissé quitter le lycée pour que je puisse venir voir mon meilleur ami, d'après lui, il aurait reçu un appel de l'hôpital comme quoi il s'était réveillé ...
— Je vois. Nom ?
— De qui ?
Elle eut l'air épuisée par sa question stupide, et se reprit :
— De ton meilleur ami. Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas de qui tu parles.
— Ah, oui ! Il s'appelle Kyle Broflovski.
L'infirmière partit en se poussant sur sa chaise à roulettes pour aller chercher dans des dossiers, laissant le Marsh jouer avec ses doigts, angoissé. Elle revint quelques minutes plus tard en feuilletant un dossier.
— Je vois. Bon suis moi, je t'emmène le voir.
Elle se leva, faisant signe à l'adolescent de le suivre dans les couloirs de l'hôpital. L'infirmière commença à lui parler normalement, ignorant tout le chaos qui se déroulait juste à côté d'eux.
— Je m'appelle Agnès. Ce qui est arrivé à ton meilleur ami est plutôt commun, bien que ça reste évidemment tragique. C'est dingue tous les adolescents qu'on reçoit ici, tu serais surpris. C'est triste, parceque ça montre vraiment que beaucoup d'entre vous ne sont vraiment pas bien dans leur peau au point de vouloir en finir. Il a aussi beaucoup d'hématomes et des traces de coups partout sur le corps, tu pourras me dire d'où ça vient ? C'est important pour son dossier, et sa mère était trop choquée pour pouvoir nous dire quoi que ce soit.
La première impression que cette fameuse Agnès pouvait donner était bien celle de quelqu'un de froid et de fatigué par la vie, mais dès qu'elle en venait à communiquer rien qu'un minimum avec une personne, elle laissait tomber son air maussade pour montrer quelqu'un d'actuellement vraiment chaleureux qui tenait vraiment aux gens.
— C'est sa mère qui le frappait continuellement. Il s'est fait adopter par Marie mais personne n'a été capable de remarquer qu'il n'allait pas bien après coup ... Même pas moi ...
Alors qu'elle appuyait sur le bouton de l'ascenseur, Agnès tourna le regard vers Stanley, assez surprise. Il se blâmait vraiment pour ce qui était arrivé alors.
— Allons allons ! Ce qui compte c'est que maintenant tu es là pour lui pas vrai ?! remarqua-t-elle en lui tapotant le dos mollement, Il va en avoir de l'aide, ça va aller mieux ! Ça finit toujours par aller mieux il faut positiver !
Le brun sourit maladroitement en la voyant essayer de paraître rayonnante. Il n'avait qu'une brève impression de l'infirmière, mais il pouvait déjà dire que c'était un vrai spécimen. Il avait rarement vu des gens aussi épuisés qui essayaient pourtant vainement de montrer qu'ils étaient de bonne humeur.
— Allez on y est ! s'écria-t-elle d'une voix toujours qui se voulait enthousiaste en le poussant à l'intérieur d'une chambre.
Le Marsh manqua de tomber à la renverse, et il se redressa un peu pour tomber face à Kyle, qui avait relevé la tête de son téléphone, l'air assez surpris de le voir ici. En le voyant, le cœur du brun se serra. Il avait d'énormes cernes sous ses yeux, ses lèvres avaient une teinte violacée, il avait des tubes dans le nez et une perfusion au niveau du bras gauche ainsi que des multitudes de bandages. Encore une fois, il faisait peine à voir. Il avait l'air si faible, son meilleur ami avait comme ce besoin de devoir le protéger coûte que coûte.
— Stan ! s'exclama le rouquin en souriant faiblement.
Même s'il avait l'air heureux de le voir, il était effectivement exténué.
— Salut vieux, renchérit simplement l'adolescent en s'asseyant sur une chaise.
— Pourquoi tu es ici ?
— Le lycée m'a laissé venir.
Ils restèrent silencieux quelques instants, aucun n'ayant vraiment envie d'aborder le sujet de leur raison dans la chambre d'hôpital.
— Sinon ça– commença le bouclé en se rallongent dans son lit d'hôpital.
— Pourquoi tu as fait ça Kyle ? le coupa le Marsh, tête baissée.
L'intéressé ne répondit pas, se mordant simplement la lèvre d'un air assez coupable. Il regrettait vraiment ses actions.
— Je ne voulais pas essayer de me tuer. Je pensais juste que je méritais de souffrir et j'ai dû aller trop loin ...
— Tu trouves pas que tu as déjà assez souffert ? s'esclaffa Stan en essuyant ses larmes du revers de la main.
— J'arrive pas à m'échapper de ma mère. Elle a beau ne plus être là, j'ai toujours l'impression qu'elle me regarde et qu'elle me juge.
— T'aurais vraiment dû voir un psy avant que ça ne dégénère ...
— J'en vois déjà une dès demain.
— C'est pour le mieux crois moi. Tout le monde est vraiment inquiet pour toi. Même Craig.
— Encore heureux qu'il est inquiet ce con ! s'exclama le rouquin en riant un peu.
Stanley haussa les sourcils, un peu confus à ce surnom, mais décida de l'ignorer et continua, fouillant dans son sac :
— Au fait une fille de seconde m'a donné ça pour toi.
Il tendit la boîte en carton à son meilleur ami, qui la regarda simplement en clignant des yeux d'un air ahuri.
— Pourquoi ?
— Elle dit que t'es pas tout seul à vivre ce genre de choses et elle voulait que tu saches que tu seras plus jamais tout seul.
Kyle déglutit et essuya les gouttes qui commençaient à se former dans ses yeux. Il attrapa la boîte et l'ouvrit pour découvrir un pendentif orné d'une petite pierre verte.
— C'est quoi ? osa demander le Marsh en se penchant pour voir le contenu de la boîte.
— Je me demande ce que c'est comme pierre ... se contenta de murmurer le bouclé en prenant le bijou dans le creux de sa main.
— Si c'est une émeraude c'est clairement de la folie, ça vaut une fortune.
En entendant ces mots, le rouquin se mit à rire.
— Tu penses vraiment qu'à l'argent toi !
— Pardon ?! Je ne te permets pas ! s'offusqua le Marsh en se mettant à rire à son tour.
Derrière la vitre, Agnès regarda les deux garçons rire et parler comme deux enfants tout innocents. Ça la fit sourire, et elle regarda sa montre. Elle allait leur laisser encore une demi-heure de paix avant de demander à Stanley de partir. Pour être vraiment honnête, elle les trouvait adorables.
~effectivement, ils sont adorables. C'est Style quoi, on ne peut que les aimer :3
Franchement, pour être totalement honnête (waw deux formulations pour dire exactement la même chose) je ne trouve pas ce chapitre très réussi, je n'en suis pas vraiment fière. Mais ce n'est pas comme si je ne l'aimais pas non plus, donc je vais dire que ça passe.
Je vous préviens tout de suite, le prochain chapitre n'a aucun rapport et sera centré sur Wendy
(celui là je l'aime bien hihi). Donc c'était juste pour vous prévenir, sinon je vous dis à ce soir mes louloutes, portez vous bien~
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