Chapitre 8
Ce fut le cours de potions qui donna à Serephina la conviction qu’elle devait couper tout lien avec Draco.
Une fois le petit-déjeuner terminé, elle se dirigea vers la salle de cours en compagnie d’Harry, d’Hermione et de Ron. Ce premier lui avait fait de grands signes quand elle était entrée dans la Grande Salle après son entrevue éclair avec McGonagall. Elle avait laissé Draco en plan dès que la directrice avait refermé la porte de son bureau. Ce dernier l’avait d’ailleurs regardé avec un regard interrogateur durant tout le repas, se demandant pourquoi elle avait réagi de cette façon. Elle l’avait ignorée du mieux qu’elle l’avait pu en rejoignant le trio qui l'attendait et qui semblait l’avoir adoptée comme amie.
Les Gryffondor avaient parlé de bon cœur pendant tout le repas, essayant d'inclure Serephina dans leur conversation dès que cela était possible, échouant à chaque fois. Elle devait se lier d’amitié avec eux si elle voulait exécuter son plan jusqu’à la fin mais, pour le moment, elle n’avait pas la force de le faire. Ses pensées étaient perturbées par son cauchemar de la nuit et par la décision qu’elle allait devoir prendre vis-à-vis de Draco.
Elle ne sortit de ses pensées que lorsqu’ils se levèrent de table pour se rendre en cours. Elle devait mémoriser le chemin pour pouvoir mettre en marche la première étape de son plan, qui consistait à entrer en douce dans l’un des laboratoires de potions pendant la nuit. Mais pour cela, elle allait auparavant devoir attendre que Narcissa lui envoie le livre qu’elle lui avait demandé la veille. Elle doutait qu’elle l’ait avant quelques jours, ce qui lui donnerait le temps de bien peaufiner son plan avant de le démarrer.
Elle grava dans sa mémoire les différents couloirs à prendre pour aller dans la pièce qui l'intéressait et y entra, ne sachant pas où se mettre.
— Serena, tu viens ? On peut se mettre ensemble pour ce cours si tu veux.
Elle mit quelques secondes à comprendre que c’était à elle qu’Harry était en train de parler. Elle le rejoignit et s’assit à côté de lui, sous le regard jaloux de Draco.
— Je m’appelle Serephina, pas Serena, le corrigea-t-elle.
Il se passa la main dans les cheveux, gêné, et Hermione, qui était assise à la table juste devant avec Ron, se retourna.
— Attends-toi à ce qu’il se trompe de prénom pendant un petit moment. Pour ça, il n’a aucune mémoire.
Le brun marmonna dans sa barbe que ce n’était pas drôle de dévoiler ses points faibles de cette façon et la brune pouffa de rire. Serephina le fit aussi, reconnaissant sa relation avec Draco dans celle d’Harry et d’Hermione. À l’exception qu’eux n’avaient sûrement pas la tentation de la rencontre de leurs lèvres dès qu’ils posaient leurs yeux dessus. Elle rougit à cette idée et l’ignora quand il s’assit derrière elle avec Blaise.
— Comment va ma cousine préférée ? demanda le métisse.
— Assez bien pour pas que t’ais besoin de me surveiller en t’installant derrière moi en cours avec cet imbécile, répondit-elle en désignant Draco du doigt à la fin de sa phrase.
Elle se retourna vers le tableau quand le professeur entra dans la salle et ne prit même pas la peine d’écouter ce qu’il dit. Elle avait déjà toutes les compétences nécessaires dans cette matière et concocter de l'Amortentia ne l'intéressait pas le moins du monde. Jusqu’à ce qu’elle voit Harry en grande détresse avec l’un des ingrédients de la recette.
— Pose ça, soupira-t-elle en se levant et en lui enlevant le couteau des mains. Tu vas finir par te couper un doigt.
Il n’avait même pas encore commencé à protester qu’elle avait déjà émincé l’ingrédient et qu’il était déjà introduit dans le chaudron.
— T’es super douée ! s’extasia-t-il.
— J’étais la meilleure élève de ma classe dans mon ancienne école, mentit-elle.
Derrière elle, elle entendit Draco s’étouffer dans un éclat de rire qu’il essayait de contenir. Comme il le lui avait dit plus tôt, il ne l’avait jamais trouvée très bonne dans cette matière à cause de son père.
— Tu parles.
Quand elle l’entendit, elle se retourna vers lui et lui lança un regard meurtrier qui le rabattit sur sa chaise en déglutissant. Blaise ricana et se remit au travail alors que Serephina passait la tête par-dessus le chaudron qui se trouvait sur le feu.
— Remue plus doucement, dit-elle à Harry. C’est une potion, pas une soupe.
L’air désespéré sur lequel Serephina donna ses conseils à Harry fit pouffer de rire tous les élèves alentour. Hermione adressa un clin d'œil à Harry.
— Tu vois bien, je te le dis tout le temps.
Quelques minutes plus tard, le feu était éteint et le professeur penché au-dessus de leur préparation.
— C’était assez mal parti au départ mais je dois avouer que cette préparation est parfaite. Vingt points pour Gryffondor. Miss Zabini, la prochaine fois, je vous prierais d’aider votre camarade à travailler dès le début du cours, et non uniquement à sa fin.
Serephina leva les yeux au ciel. Si Harry lui avait demandé de l’aide, elle aurait commencé à travailler plus tôt. S’il n’avait pas risqué de détruire toute la potion avec ses gaffes, elle n’aurait pas bougé le petit doigt.
— Monsieur Potter, que sentez-vous ?
— Celle de Ginny Weasley, souria-t-il.
— Ce qui veut dire que la potion est réussie. Et vous, Miss Zabini ?
Elle ne s’approcha pas plus du chaudron, parce qu’elle sentait déjà l’odeur de l’heureux élu de là où elle était. Derrière elle, Draco arrêta sa discussion avec Blaise pour écouter ce qu’elle allait répondre.
— Cela ne vous regarde en rien, se contenta-t-elle de répondre.
Parce qu’elle savait à qui appartenait le parfum mentholé qui titillait ses narines.
Et merde.
Ce fut le cours de potions qui donna à Serephina la conviction qu’elle devait couper tout lien avec Draco.
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