Chapitre 4

— Donc, si je comprends bien, tu veux que je me débrouille pour que McGo me désigne comme ton tuteur ? récapitula Draco.

Serephina acquiesça.

— Tu détestais les Carrow, non ? Dis-lui que tu veux t'assurer que je ne suis pas leurs traces ou que, comme je suis censée être la cousine de Blaise, tu tiens à ce que ce soit toi pour que ça paraisse plus crédible. Trouve un mensonge, ce que tu veux. je veux que ce soit toi.

Il avait presque envie de refuser. Si ce n'était pas lui, elle ne pourrait pas comploter contre Harry. Mais il ne pourrait pas non plus passer trop de temps avec elle. Sauf qu'il était persuadé qu'elle ne voulait de lui que pour mener son plan à la réussite. Pas pour être avec lui.

— Pourquoi ? Tu pourrais demander à n'importe quel fils ou fille de mangemorts de le faire. Ils n'oseraient pas refuser.

— Peut-être, mais tu es le seul à qui je fais confiance. Les autres n'hésiteraient pas à me planter un couteau dans le dos à la première occasion. Surtout Parkinson.

Cette dernière était jalouse de Serephina depuis qu'elle avait appris que la rouquie vivait au manoir Malfoy en tout temps. La rouquine était même surprise que Pansy ne l'ai pas encore dénoncée au Ministère.

— Pas si je leur demande de ne rien faire. De toute façon, ils ont peur de toi. Ils ne feront rien, tu le sais très bien.

— Non. Ils ont peur de la fille que je donne l'impression d'être. Dès qu'ils sauront que je ne suis pas comme mon père, ils se retourneront contre moi. Et puis, je m'en fiche. Je veux que ce soit toi.

Draco soupira. mais hocha la tête.

— J'irai voir la directrice après le dîner.

Elle le remercia en le prenant dans ses bras. Des bruits de pas retentirent dans le couloir et ils s'éloignèrent l'un de l'autre. Bientôt, Blaise et Pansy arrivèrent dans leur champ de vision. Le métisse, qui était la seule autre personne au courant de la venue de Serephina, se recroquevilla légèrement en la voyant. Il était aussi le seul à savoir que Serephina et Draco avaient une relation plus que ambiguë. Il les salua de la main et Serephina le fusilla du regard. Blaise rentra la tête dans les épaules. A côté de lui, Pansy resta bouche bée en reconnaissant la fille de Voldemort. Elle ne s'attendait pas à la voir à l'intérieur de Poudlard. Serephina lui lança un sourire narquois qui la fit enrager.

— Qu'est-ce que tu fous là, Jedusor ?

Elle avait parlé fort. Elle l'avait fait exprès. Si quelqu'un était passé par là à ce moment-là, il l'aurait entendu et tous les professeurs de l'école seraient à sa recherche pour lui offrir un aller simple à Azkaban.

— C'est Zabini, maintenant. J'ai volé le nom de ton fiancé, tu m'excuseras.

Pansy serra les poings et regarda la rouquine s'avancer vers elle. Quand la fille de Voldemort s'arrêta en face d'elle, la Serpentard se retint de lui cracher dessus. Enfin, c'est surtout le regard d'avertissement que lui lança Draco qui la dissuada. Elle ne savait pas que Serephina et lui étaient amis. Elle pensait qu'il se détestaient, et Draco avait tout fait pour ça. Il avait raconté que Serephina était exactement comme son père pour que Pansy la laisse tranquille. En fait, il avait agi de cette façon avec tout le monde. Pour protéger Serephina. Si certains mangemorts avaient su que la fille de leur chef était un ange en privé, ils s'en seraient pris à elle sans hésiter et son père l'aurait reniée. Elle avait beau se donner des allures de dure à cuire, elle n'en était pas moins beaucoup trop gentille pour la famille qu'elle avait.

— Je te préviens, Parkinson, murmura-t-elle. Si tu essaies de me la mettre à l'envers, tu vas prendre cher. N'oublie pas que je sais où habite ta famille.

La seule qui faisait de Serephina une Jedusor, c'était sa capacité à menacer. Pansy déglutit et recula d'un pas.

— Ne touches pas à mes parents.

— Leur avenir t'appartiens, Parkinson.

Quand elle eut finit de faire peur à la Serpentard, Serephina se tourna vers Blaise.

— Salut, cousin. Le plan à changé, cet abruti de Malfoy t'expliqueras tout quand vous aurez le temps.

Blaise hocha la tête tout en se retenant de lever les yeux au ciel. Elle ne savait pas qu'il était au courant et le métisse trouvait le comportement de la sorcière complètement idiot. Pansy avait peur d'elle et lui n'attendait qu'une chose, que Draco et elle finissent ensemble.

— Partez devant, dit Draco à ses deux amis. Je la briefe encore une fois et je vous rejoins.

— Dégage avec eux, Malfoy. Je sais ce que j'ai à faire.

Il lui adressa un regard perplexe en haussant un sourcil. Qu'est-ce qu'il détestait quand elle agissait comme ça. Il lui jeta un dernier coup d'œil avant d'entrer dans la Grande Salle, sans chercher à rester plus longtemps. Il lui mima un "bonne chance" avant de passer les portes et de disparaître parmi le flot d'élèves.

Elle s'adossa au mur, regardant les étudiants passer devant elle pour aller dîner. Elle mourrait de faim, elle aussi, mais elle devait encore passer le test du Choixpeau.

Ça l'énervait. Pendant un temps, elle avait été certaine que le Choixpeau avait brûlé et qu'elle n'aurait pas à poser ce vieil objet sur sa tête. Il était certes carbonisé, mais toujours capable de choisir une maison aux nouveaux élèves. Le chapeau magique qui lisait dans les pensées et dans les aptitudes de la personne qui le portait. C'était cette première capacité qui inquiétait la fille de Voldemort. S'il arrivait à voir qui était vraiment son père, elle était fichue. Elle ne savait pas trop comment il fonctionnait, mais elle était sûre que s'il découvrait que son père était Tom Jedusor, il allait mettre McGonagall au courant et là, elle pourrait dire bonjour à Azkaban. ce qui n'était absolument pas dans ses projets.

Quand elle sortit de ses pensées, cela faisait plusieurs minutes que plus aucun élève n'avait pénétré dans la Grande Salle. Elle entendait la directrice parler de renouveau et de protection après la période mouvementée des dernières années. Serephina leva les yeux au ciel.

Tu parles, si elle voulait vraiment protéger les étudiants, elle ferait mieux de ne pas laisser tous les enfants de mangemorts revenir.

Certains Serpentard portaient même la marque des ténèbres. Et elle avait laissé Serephina entrer dans l'école alors qu'elle pensait qu'elle était la fille d'un Carrow. Elle n'appelait pas ça de la protection. Elle passa outre ses réflexions sur la soi-disant protection de l'école quand elle entendit McGonagall annoncer l'arrivée exceptionnelle d'une nouvelle élève en dernière année.

Là, elle parle de moi.

Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent d'elles-mêmes lorsque le nom de Serephina Zabini fût prononcé. Tous les regards se trouvèrent vers elle et elle releva la tête d'un air hautain alors même qu'elle n'avait qu'une envie, fixer le sol tout le long du chemin la menant à la directrice. Elle lança un coup d'œil à la table des Serpentard. Blaise leva un pouce en l'air, prenant son faux rôle de cousin très au sérieux, et Pansy la fusillait du regard comme si elle allait tuer ses parents devant ses yeux. Les autres Serpentard qui savaient qui elle était et qui n'étaient pas au courant de sa venue blanchirent à vue d'œil. Draco, lui, ne la fixait pas elle, mais la table qui se trouvait en face de lui. Du peu qu'elle avait vu en entrant, c'était là qu'étaient assis les Gryffondor. Elle regarda dans la même direction que le blond pour découvrir qu'Harry avait les yeux rivés sur elle. Au lieu de grimacer, ce qui était sa première réaction, elle lui sourit. Il le lui rendit timidement juste avant que la rouquine assise à côté de lui ne lui donne une tape à l'arrière du crâne qui lui fit détourner le regard. Ce devait être elle, la petite amie dont Blaise lui avait parlé. Elle n'observa pas le survivant plus longtemps. Cela paraîtrait suspect. À la place, elle fixa McGonagall, au se trouvait devant elle. Elle arriva au pied des escaliers menant à la table des professeurs et les gravit pour aller s'asseoir sur le tabouret qui avait été placé là pour les nouveaux venus.

Dès qu'elle fût assise, McGonagall plaça le Choixpeau sur sa tête. Il sentait le brûlé et Serephina retroussa le nez. Elle détestait cette odeur. Ça la rendait malade. Les yeux dans le vague, ils se posèrent automatiquement sur Draco.

Elle voulait aller à Serpentard. Elle pourrait passer plus de temps avec son meilleur ami si c'était le cas.

Une arrivée tardive, commença le Choixpeau. Et un nom de famille qui en ferait trembler plus d'un. Serephina Jedusor.

Serephina serra les dents. Et voilà, il l'avait percé à jour au bout d'à peine dix secondes.

Pourtant, je ne vois pas les qualités sordides de ton père en toi. Je vois plus celles que j'ai détecté en ta mère lors de son admission. Du courage, de la détermination, de la bravoure.

C'était là des qualités d'une Gryffondor, pas d'une Serpentard. Ce chapeau devait avoir pris un sacré coup sur la tête.

Tu n'es pas très douée pour cacher tes desseins. Je peux lire tout ce que tu veux faire dans tes pensées. Contrairement à ce que tu crois, je n'irai pas tout raconter à la directrice de l'école. Pour la simple et bonne raison que tu ne parviendras pas à te venger.

Parce qu'il peut lire dans les pensées, maintenant, chapeau de malheur ?

Absolument pas. Je peux lire en toi. Et il y a des choses plus importantes que la vengeance, tu l'apprendras bientôt. Mais seulement si je ne me trompe pas dans le choix de ta maison. La ruse de ton père ou la détermination de ta mère ? Je ne sais pas trop...

Si tu me mets à Gryffondor, je te réduis en cendre. Parole de Jedusor.

Dans ce cas, ce sera...

— Gryffondor !

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