Chapitre 3
À présent, Serephina se trouvait dans le bureau de la directrice. Elle la dévisageait sans aucune gêne. Cette femme faisait parti des personnes qui avaient précipitées la chute de son père. Elle ne comprenait pas comment elle avait fait. La femme qui se trouvait devant elle était rachitique. McGonagall était maigre, avait les joues creusées et des cheveux gris attachés en un chignon sévère qui lui donnait l'air d'avoir 150 ans.
C'est ça qui a tué mon père ? C'est une plaisanterie ?
La personne du quatrième âge qui se tenait devant Serephina semblait si fragile qu'une pichenette suffirait à la réduire en poussière. La nouvelle directrice serait également l'une de ses victimes. Une fois que Potter, Granger et Weasley seraient tombés raides morts sous sa baguette magique.
De son côté, Minerva observait elle aussi la jeune sorcière qui était assise devant elle. Serephina Zabini. Elle n'avait jamais entendu parler d'elle. Elle n'avait même pas un physique similaire de près ou de loin à son soi-disant cousin, Blaise. Il était métisse et brun. Elle avait un teint de porcelaine et les cheveux roux. Il n'y avait aucune ressemblance entre eux.
— Vous dites être la cousine de monsieur Zabini ?
— C'est exact.
Serephina ressentit la suspicion dans la voix de McGonagall. Elle s'y attendait. Elle n'y avait pensé qu'après avoir renvoyé les papiers d'inscription à l'école, mais elle était beaucoup trop différente de Blaise pour que son histoire passe sans éveiller les soupçons. Son père ne serait pas passé à côté d'un détail pareil, lui. S'il la voyait, là, maintenant, il la rejetterait en lui disant encore une fois qu'elle n'était pas digne d'être sa fille.
— Je pensais que monsieur et madame Zabini étaient des enfants uniques, dit la directrice.
— Ma tante avait une sœur qui a afit ses études en France, à Beaux-batons. Elle est morte en me donnant naissance lorsqu'elle avait seize ans. C'est à cause de ça que personne ne connaît mon existence. Elle a été reniée en tant que deuxième enfant, et moi lors de ma venue au monde.
Serephina et la mère de Blaise avaient essayé de créer l'histoire la plus crédible possible. Pourtant, McGonagall fronça les sourcils. Elle n'avait pas l'air convaincue.
— Vous êtes une fille de mangemorts qui souhaite terminer ses études sans subir les retombées de la guerre, c'est cela ?
La fille de Voldemort resta bouche bée devant cette insinuation. Comment ce vieux débris avait-il réussi à en venir à cette conclusion ? Elle essaya de se reprendre le plus vite possible mais la directrice surprit tout de même son expression. Elle devait acquiescer, elle n'avait plus le choix.
— Vous êtes la fille Carrow, c'est cela ?
Serephina se retint de hausser les sourcils. Elle n'était même pas au courant que l'un des jumeaux Carrow avait un enfant. Néanmoins, ça arrangeait ses affaires. Elle avait eu peur que la professeur de métamorphose ne fasse le lien avec son père. Si ça avait été le cas, elle aurait été fichue.
— Comment avez-vous deviné ? demanda-t-elle donc.
— Votre histoire était certes très bien réfléchie, elle n'en reste pas moins une histoire. Si vous aviez vraiment vécu ce que vous prétendiez, il y aurait eu beaucoup plus d'émotions dans votre regard.
Serephina se mordit les lèvres. Maintenant que McGonagall avait découvert qu'elle avait menti, elle allait sûrement la renvoyer. Même si elle n'avait pas vraiment découvert la vérité, cela semblait logique. Sauf que, si elle faisait ça, son plan de vengeance tomberait à l'eau avant même d'avoir débuté. Elle ne le permettrait pas. Son père n'avait jamais cru en elle de son vivant, elle lui montrerait, même s'il est mort, qu'elle était digne d'être sa fille.
— Maintenant que vous savez qui je suis, vous allez me renvoyer, n'est-ce pas ? demanda-t-elle d'une petite voix.
Le ton avec lequel elle avait parlé n'était pas feint. À l'idée de ne pas rendre son père fier d'elle, elle ne se sentait pas bien. Elle ne pouvait pas échouer alors qu'elle n'avait même pas commencé.
— Non.
La rouquine ouvrit de grands yeux. La directrice était-elle sérieuse ?
— Comment ça ?
— Je vous autorise à suivre votre dernière année ici. Vous n'êtes pas la seule à vous avoir inventé un passé pour ne pas avoir de problème à cause de vos parents. Surtout quand on sait ce que les Carrow ont fait à cette école. Même si, en général, les élèves qui agissent de cette façon quittent Poudlard, ils n'y viennent pas.
Serephina faillit se mettre à sautiller de joie. Elle se reprit rapidement. Elle ne sautillait pas de joie. Jamais.
— Cependant, je dois m'assurer que vous n'avez pas les mêmes... comment dire... les mêmes penchants psychopathes que votre mère.
C'était donc Alecto Carrow qui avait un enfant. C'était bon à savoir.
— Vous m'avez menti, même si c'était pour vous protéger. Vous passerez le test du Choixpeau ce soir, avant le repas. Vous viendrez me voir demain matin avant les cours, je vous assignerai un tuteur. Il m'assurera que vous ne suivez pas les traces de vos parents.
Serephina hocha la tête en retenant un soupir d'agacement. Il ne manquait plus que ça. Comment est-ce qu'elle pourrait agir dans l'ombre pour tuer Harry Potter si elle avait un boulet sur le dos en permanence ?
— Connaissez-vous des élèves de Poudlard, hormis monsieur Zabini, qui pourrait tenir ce rôle ?
Elle venait vraiment de lui demander qui elle voulait comme tuteur ? Alors qu'il était censé lui rapporter le moindre de ses faits et gestes ? C'était idiot.
— Je ne connais que Malfoy, mais je m'entends très mal avec lui.
Elle s'en tiendrait à la version officielle concernant Draco. Ça ne pouvait lui apporter que des avantages. En plus, avec cette affirmation, elle espérait faire d'une pierre deux coups. Pouvoir passer du temps avec lui et comploter contre Harry sans que son tuteur n'aille tout raconter à la directrice.
— Très bien. Personne d'autres ?
La jeune sorcière hocha négativement la tête.
— J'ai donc bien fait de demander à monsieur Malfoy de vous accompagner de Pré-au-Lard à mon bureau.
Elle semblait avoir oublié le partie où elle prétendait le détester.
— Monsieur Malfoy vous attend en ce moment même devant la porte de mon bureau. Il vous conduira jusqu'à la Grande Salle et vous laissera devant la porte. Vous entrerez quand je vous appellerai. Vous n'aurez qu'à me rejoindre et le Choixpeau vous repartira dans une des quatre maisons. Vous les connaissez ?
Serephina murmura une réponse positive. Elle était certaine d'aller à Serpentard. Toute la famille Jedusor y était passée et, même si elle ne connaissait pas sa mère, elle devait y être allée aussi. Son père n'aurait jamais choisi une fille d'une autre maison pour se reproduire.
— Je vais donc vous laisser y aller. j'ai des détails à régler avant le repas et l'heure avance rapidement.
La rouquine se leva. Elle était contente que le directrice ait choisi Draco comme guide. Elle allait pouvoir lui annoncer le changement de plan.
Quand elle sortit de la pièce, elle vit le blond adossé au mur, en train de l'attendre. Sa posture décontractée la fit sourire. Elle arriva vers lui et lui passa sa main dans les cheveux pour le décoiffer.
— T'as encore mit des tonnes de gel, grimaça-t-elle. Je te décoiffe comment, moi ?
— Tu ne le fais pas.
Elle leva les yeux au ciel. Ils se mirent à marcher vers la Grande Salle et Draco passa son bras autour des épaules de sa meilleure amie d'enfance. Elle se blottit machinalement contre lui. Le couloir du bureau de la directrice étant vide, ils pouvaient se comporter comme ils le faisaient toujours quand ils étaient seuls.
— J'ai un problème, dit-elle après quelques secondes de silence.
— Lequel ?
Si elle lui disait qu'elle s'était cassé un ongle, il la laisserait se débrouiller toute seule pour trouver la Grande Salle.
— Cette vieille peau de directrice n'a pas cru à mon faux passé.
Il arrêta d'avancer. Il la regarda en haussant les sourcils.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Elle a comprit que je n'étais pas la cousine de Blaise en moins de cinq minutes.
Serephina grimaça en voyant l'étincelle d'inquiétude perler dans les prunelles du vert et argent. Elle n'aurait peut-être pas dû annoncer la chose de cette façon.
— Ne stress pas, le rassura-t-elle directement. Elle m'a trouvé une excuse toute seule, cette imbécile. Pour elle, je suis la fille d'Alecto Carrow.
Il pinça les lèvres. Elle était arrivée depuis même pas une heure et elle avait déjà failli se faire repérer.
— Je t'avais dit que c'était dangereux. Laisse tomber ta vengeance et rentre chez toi.
Elle le fusilla du regard.
— Jamais. Écoute la nouvelle version de l'histoire et répète là à Blaise dès que tu le pourras.
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