Chapitre 24

— Je peux savoir ce qui t'as pris de le ramener ici ? s'écria Draco. Tu m'avais promis de ne pas mêler ma mère à ta vengeance stupide ! Presque tous les aurors du pays sont à sa recherche !

— Et alors ? Ils ne viendront jamais le chercher ici. Ton père est à Azkaban et tout le monde sait que Narcissa est incapable de faire un truc pareil. 

Les bras croisés sur la poitrine et adossée à la porte menant au salon, Serephina bailla à s’en décrocher la mâchoire. Elle se demandait quand est-ce que les reproches de Draco prendraient fin. Comme elle s’en était douté, il n’appréciait absolument pas son plan et essayait de la convaincre de laisser tomber. Lorsque le blond s’était rendu compte que ça ne fonctionnait pas, il était passé à la phase colère, qui consistait à lui crier dessus en espérant qu’elle comprenne avoir fait une bêtise. Comme un maître grondant son chien.

— T’es irresponsable.

— Et toi, tu me soules. J’y vais. Il doit être réveillé, maintenant.

Elle n’attendit pas que Draco réagisse et sortit de la pièce dans laquelle elle n’était même pas vraiment entrée puisqu’elle était restée sur son seuil. Les mains dans les poches, la rouquine traversa le manoir, sans faire attention aux elfes de maison qui s’affairaient à la tâche, ni à Narcissa qui essaya de lui parler.

Serephina n’avait pas adressé un seul mot à la femme depuis qu’elle avait apprit la vérité. Elle n’arrivait pas à concevoir qu’elle lui ait menti aussi longtemps, même après la mort de Voldemort. Si elle lui avait tout dit, Serephina ne serait pas dans cette situation. Sa relation avec Draco ne se serait pas autant dégradée et elle n’aurait pas commencé à apprécier l’homme qu’elle voulait tuer depuis toujours.

En silence, la rouquine se faufila par la porte des cachots entrouvertes et descendit les escaliers menant à la cellule où elle avait enfermé Harry. Celui-ci l’entendit se diriger vers lui et se redressa sur sa couche en bois. Quand il la vit arriver, il se leva et s’approcha d’elle, jusqu’à être arrêté par les barreaux.

— Alors, tu apprécies ta nouvelle chambre ? demanda-t-elle en s’arrêtant devant lui.

Le sourire narquois qui étira ses lèvres fit frissonner le jeune homme. Ou alors, c’était la température anormalement basse des lieux qui en était la cause. Serephina se permit de croire que c’était à cause d’elle.

— Ben alors, Potter, t’as perdu ta langue ? Je t’ai cogné trop fort et t’as oublié comment on faisait pour parler ?

— Serephina, pourquoi tu fais ça ?

Elle prit quelques secondes pour réfléchir, faisant comme s'il y avait tellement de raisons qu'elle n'arrivait pas à en sélectionner qu'une seule. En fait, elle n'arrivait même pas à en trouver une. 

En se réveillant d'une nuit de sommeil après être rentrée de son expédition à Poudlard, la vengeance envers son père ne lui paraissait plus si importante, vu que ce n'était pas son père. 

— Parce que ça m'amuse, finit-elle par répondre.

— Tu mens.

— Ça, c'est toi qui le dis.

Serephina serra les poings, espérant que ça passerait inaperçu. Il ne l'avait connu qu'une semaine et était déjà capable de savoir quand elle menti. Elle n'aimait pas ça du tout.

— Pourquoi je suis ici ? J'étais venu te voir seul, tu aurais pu me tuer sur le champ.

— Oui, mais, tu vois, j'ai prévu de te faire souffrir avant de t'achever. Ça aurait été trop doux pour toi de mourir sans rien sentir.

Une étincelle de peur s'alluma dans les prunelles du Gryffondor, ce qui fit rire Serephina.

— Ne fait pas cette tête là. Je ne vais pas te toucher. Par contre, je ne garantis pas que tes amis s'en sortent indemnes.

La peur réelle qu'elle lut dans les yeux du brun aurait dû la faire sourire. À la place, cela lui rappela juste que personne n'avait peur de la perdre à ce point. Hormis Draco, qui devait à présent la détester pour tout ce qu'elle avait fait.

— Je t'interdis de les toucher, Serephina !

— Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? T'es pas en position de faire quoi que ce soit, Potter. Ça fait une semaine que je m'amuse à essayer de détruire ta vie et tu n'as rien remarqué.

— Ginny, comprit-il.

Serephina hocha la tête, bien moins fière d'elle maintenant qu'elle ne l'était quelques jours auparavant.

— Exactement. Un petit philtre d'amour et l'affaire était jouée. J'ai toujours été douée en potions, dommage que ça n'ait pas fonctionné sur toi. Ça aurait été vraiment drôle de faire semblant de sortir avec toi et de te trahir du jour au lendemain.

Harry garda le silence, ne sachant pas quoi dire. Il pensait aux peu nombreux moments qu'il avait passé avec la rousse. C'était vrai qu'elle lui avait semblé distante et bizarre au début, mais il avait appris à l'apprécier et voilà comment elle le remerciait.

Du bruit à l'étage retint leur attention à tous les deux et Draco apparut en haut des escaliers. Il jeta un regard désolé à Harry avant de se tourner vers Serephina.

— T'as reçu une lettre des Weasley.

La rousse souffla avant de demander à Draco de rester en bas pendant qu'elle allait voir de quoi il s'agissait. Dès qu'elle fût hors de son champ de vision, le blond attrapa les clés des cachots et ouvrit la cellule d'Harry avant de lui tendre sa baguette magique.

— Sort de là avant que je ne change d'avis, Potter.

— Pourquoi tu fais ça, Malfoy ?

— Pas pour toi, ça, tu peux me croire. Je veux l'empêcher de faire une connerie. Suis-moi.

Au lieu de remonter par les escaliers, il s'aventura un peu plus loin dans les souterrains jusqu'à une sortie qui serait passée inaperçue aux yeux d'Harry si Draco ne lui avait pas montré.

— Ça te mènera en dehors du domaine Malfoy. Tu pourras transplaner dès que tu seras dehors.

— Merci.

Draco détourna le regard, pensant déjà à la colère monstre qu'allait lui faire Serephina.

— Je le fais pour elle. Je veux pas qu'elle finisse à Azkaban à cause des mensonges de mes parents.

— Tu l'aimes ? lui demanda Harry.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Pour la première fois depuis leur première année à Poudlard, Harry sourit à Draco.

— Elle a de la chance de t'avoir.

Puis il disparu dans le passage le menant à la surface et à la liberté.

Draco, lui, remonta au rez-de chaussé, se préparant à affronter la haine que son amie d'enfance allait déverser sur lui.

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