Chapitre 23

Lorsque Serephina s’éveilla, il faisait presque nuit. Elle était couchée entre les bras de Draco, qui avait lui aussi fini par s’endormir, à force de la regarder faire. Discrètement, elle essaya de se défaire de son étreinte sans le réveiller. S’il la voyait partir, il devinerait sans doute ce qu’elle allait essayer de faire et voudrait l’en empêcher. C’était même certain.

Il lui dirait que, comme elle n’est en réalité pas la fille de Voldemort, elle n’a plus besoin de le venger. Il n’aurait pas tort. Mais une promesse restait une promesse, même si elle était basée sur une croyance fausse.

En baillant, elle frotta ses yeux mouillés de larmes qu’elle n’avait même pas senti couler.  Ce qu’elle avait à faire était très simple : trouver Harry, l'assommer, le ramener au manoir Malfoy et le tuer. Oui, sur le papier, c’était simple. Mais que sur le papier. Il y avait beaucoup de choses qui pouvaient mal tourner. Harry qui n’était pas à Poudlard. Harry qui refusait de la voir parce qu’il avait appris qu’elle avait été élevée par les Malfoy et Voldemort. S’il venait accompagné, le plan foirait. S’il ne venait pas, le plan foirait. S’il… Pour résumer, s'il ne faisait pas exactement ce qu’elle voulait, le plan foirait. C’était aussi simple que ça.

Une fois debout, elle se rendit compte qu’elle s’était endormie avec son uniforme et décida de troquer sa chemise contre un sweat vert volé dans l'armoire du blond.

Après un dernier regard au blond endormi, Serephina s'assura que sa baguette était toujours avec elle et sortie de la pièce. Elle faisait de son mieux pour ne pas faire de bruit, veillant à ce que Narcissa ne l’entende pas quitter le manoir. Même si, dans tous les cas, la maîtresse des lieux allait savoir qu’elle n’était plus là quand elle verrait les elfes de maison obéir aux ordres que Serephina allait leur donner, dès qu’elle en trouverait un.

Une créature croisa alors son chemin. Avec un sourire mauvais, Serephina s’en approcha et l’interpella.

— Toi, fais préparer une des cellules des cachots. Je veux qu’elle soit capable d'accueillir notre invité dès que je reviendrai. 

Par préparer, elle entendait faire la poussière - parce qu’ils n’étaient quand même pas des sauvages - installer un pot de chambre et, s’il y en avait une, enlever la couverture qui devait y moisir depuis la fin de la guerre.

— Bien, maîtresse.

L’elfe parti directement en direction du sous-sol du manoir tandis que Serephina passait les portes d’entrée sans se faire repérer. Dès qu’elle eut mis un pied dehors, elle transplanna.

Elle se retrouva devant Poudlard, les mains dans les poches. Elle ne pouvait pas entrer dans l’enceinte de l’école. Il était impossible pour elle de se transplaner dans l’enceinte de l’établissement scolaire et elle se voyait mal traverser toute l’école avec Harry inconscient sur son épaule. On pouvait faire plus discret. Ou alors, elle devait entrer dans l’école, le trouver et lui demander s’ils pouvaient sortir pour parler. Mais rien ne garantissait qu’il accepterait de sortir avec elle après.

Alors qu’elle réfléchissait à un plan, tout en frissonnant à cause du froid, elle vit un groupe d’élèves rentrer de Pré-au-lard et se diriger vers elle pour rentrer dans l’établissement. Elle en interpella un, qui s’arrêta près d’elle en soupirant.

— Qu’est-ce que tu me veux ? T’es pas capable d’entrer toute seule ?

C’était un Serpentard, ce qui expliquait son sale caractère. Elle allait lui clouer le bec. Elle lui adressa un sourire narquois, à lui ainsi qu’à ses amis.

— Va dire à Harry Potter que la fille de Voldemort l’attend devant l’école. Qu’il vienne seul.

Même si ça ne servait à rien de continuer à prétendre être la fille unique de l’ancien seigneur des ténèbres, elle savait que cela pousserait les élèves à délivrer plus vite son message et que le Gryffondor saurait directement qui voulait le voir.

Les Serpentard ne cherchèrent même pas à savoir si elle était vraiment celle qu’elle prétendait être. Il fallait être fou pour dire être la fille de Voldemort alors que ce n’était pas vrai. Ils réagirent au quart de tour et partirent en courant en direction des portes d’entrées.

— Si vous prévenez quelqu’un d’autre, cria-t-elle pour qu’ils l’entendent, je vous tue !

Au petit cri qui parvint à ses oreilles, elle sut qu’ils avaient compris le message. Impatiemment, elle alla s’asseoir sur un assez gros rocher qui se trouvait non loin de l’entrée. Elle jouait avec sa baguette, attendant qu’Harry daigne enfin la rejoindre. Lorsqu’elle perçut des bruits de pas derrière elle, elle ne se retourna pas.

— T’as jamais été la cousine de Blaise, c’est ça ?

— Bien joué, Sherlock, répondit Serephina en se levant et se tournant vers Harry. T’es intelligent, quand tu veux.

Il la jaugeait comme s’il la voyait pour la première fois. Il avait la main sur sa baguette, comme s’il n’était plus serein de rester seul avec elle maintenant qu’il savait par qui elle avait été élevée.

— Je vois que ton amitié à vite disparue, remarqua-t-elle en désignant sa baguette. Je suis plus assez bien pour être ton amie ?

— Si, mais quand des Serpentard viennent me voir en disant que la fille de Voldemort m’attends devant l’école, je me méfie.

— C’est pas idiot, approuva-t-elle. Range-ça, j’ai pas envie de me battre. Juste de te tuer.

Il la regarda, bouche bée, non certain d’avoir bien entendu ce qu’elle venait de lui dire. Quand elle sourit, il sut que ce n’était pas le cas.

— Pourquoi ?

— Parce que t’as tué mon père.

Elle était presque certaine que ça sonnait faux.

— Ton père, c’est Arthur Weasley.

Elle leva les yeux au ciel.

— Il paraît, oui.

Au lieu, elle voyait deux silhouettes s’approcher d’elle et en déduisit bien vite qu’il s’agissait d’Hermione et de Ron. Elle ne pouvait pas les laisser les rejoindre alors qu’elle avait réussi à occuper Harry assez longtemps pour qu’il ne se rende pas compte qu’elle avait fait léviter une énorme branche juste derrière lui.

— Mais j’ai fait une promesse à mon père, et je ne la romprai pas. Finite Incantatem.

La branche alla s’écraser sur la nuque du brun, qui s’effondra par terre en perdant connaissance. Elle rompit la distance qui les séparaient en quelques secondes avant d’attraper le col de sa veste.

— Désolée.

Elle les transplanna tous deux alors que les deux meilleurs amis du survivant arrivaient à peine sur les lieux, essoufflés et inquiets pour leur ami.

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