Chapitre 20

Enthousiasmée à cette idée, Serephina sortit de sa chambre d’aussi bonne humeur qu’Hermione. Quand la brune vit son amie arriver, elle se leva en souriant et lui attrapa le bras pour lui faire accélérer le pas.

— Allez, les garçons nous attendent !

Levant les yeux au ciel, la rouquine la suivit sans rien dire et lorsqu’elles sortirent des appartements des préfets, elles tombèrent nez à nez avec eux. Dans l’élan donné par Hermione, Serephina percuta le torse d’Harry et le fit chuter. Elle atterrit sur lui, retenant à grand peine une envie de l’achever sur le champ et de tout faire passer pour un accident.

— Tu pourrais te lever, Serephina ? Tu m’écrases.

Elle s’excusa et se redressa, lui tendant la main pour l’aider. Il lui prit en souriant, ce qui rappela à la jeune fille que son philtre n’avait pas fonctionné sur lui. Elle se renfrogna. Pourtant, quand elle vit ses lunettes cassées et de travers à la suite de leur chute, elle ne put réprimer un pouffement de rire.

— Arrête de te moquer de moi.

— Hum, laisse-moi y réfléchir. Non.

Cela déclencha un éclat de rire général dans le groupe alors qu’Harry faisait mine de bouder. Hermione, Ron et Serephina commencèrent à partir alors que le brun restait sur place, une moue d’enfant sur le visage. Quand elle remarqua cela, et Draco à l'autre bout du couloir, Serephina retourna près du brun et lui ébouriffa les cheveux. Un geste qu’elle n’avait jamais fait à quelqu'un d’autre que Draco avant ce jour.

— Fais pas cette tête, t’es encore plus moche que d’habitude.

Elle repartit ensuite vers Hermione laissant derrière elle un Draco jaloux qui allait s’enfermer dans sa chambre et un Harry qui ne savait pas s’il devait le prendre ou non comme un compliment.

— Allez, viens, gros bêta, lança Hermione. On va jamais partir si on continue comme ça.

Alors seulement Harry commença à marcher et resta au niveau de Serephina tout le long du chemin menant à Pré-au-lard. En baillant, la rouquine chemina, contente d’enfin pouvoir sortir de l’enceinte de l’école. Elle en avait assez d'être toujours enfermée. Appréciant la sensation du vent sur son visage, elle en oublia presque son objectif. Tuer Harry. En sa compagnie, elle faisait le tour des boutiques du petit village sans songer à un seul plan pour mettre fin à sa vie. Pourtant, elle aurait eu plusieurs occasions de le tuer lui, ou de tuer Hermione ou Ron. Dans la boutique de l’un des frères de ce dernier, quand ils se trouvaient au dernier étage, elle aurait pu les pousser dans le vide. Quand Ron s’était penché par-dessus la rambarde d’un pont pour regarder quelque chose dans l’eau, elle aurait pu le pousser aussi. Lorsqu’Hermione avait sautillé partout, toute excitée d’apprendre la sortie d’un livre qu’elle attendait depuis quelque temps, elle aurait pu lui faire un croche-pied pour qu’elle tombe la tête la première contre la pierre.

Elle n’avait rien fait de tout cela. Elle se contentait de profiter de sa journée, de décompresser. Elle avait le crâne qui était sur le point d’exploser avec tout ce qu’il se passait dans sa vie en ce moment. 

Si elle voulait être honnête avec elle-même, elle aurait largement préféré passer cette journée au lit avec Draco. Mais ce n’était pas possible. Parce qu’elle était une Jedusor, et qu’une Jedusor n’avait pas le droit de tomber amoureuse. 

Alors qu’ils se promenaient tous les quatres sans but précis, juste pour ne pas avoir à rentrer tout de suite, le hibou de Ron fit son apparition. Même si elle n'était là que depuis quelques jours, elle savait déjà que cet animal était une catastrophe ambulante. Quand il fonça en piqué vers eux, elle s’éloigna de quelques pas du rouquin, qui était la cible de l’oiseau. Elle fit bien puisque le hibou atterrit dans l'arbre, et non sur l'avant-bras de son maître. Les ailes écartées, il alla s'écraser par terre.

— Quel boulet, cet oiseau, ronchonna Ron.

Il alla le ramasser par terre et examina l'une de ses pattes. Une petite missive y était accrochée. Il fronça les sourcils avant de se tourner vers ses amis.

— Mes parents sont ici. Ils nous attendent à l'entrée des Trois Balais. Vous venez ?

Hermione et Harry acquiescèrent, visiblement ravis à l'idée de voir Arthur et Molly Weasley. Serephina, elle, n'en avait aucune envie. Elle arrivait à supporter leur fils en attendant de le tuer mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Elle allait tous les tuer sur place.

Quand le trio vit que la cousine ne le suivait pas, il s'arrêta. Harry fronça les sourcils en la regardant.

— Tu ne viens pas ?

Elle prit une voix qu'elle espérait timide.

— Non, je ne veux pas déranger. Je ne les connais pas et, en plus, j'ai du travail à faire. Je ne suis venue que pour faire plaisir à Hermione.

À l'entente de cette phrase, la concernée s'approcha en sautillant et attrapa la main de Serephina.

— Non non non, tu restes avec nous. Ce n'est absolument pas négociable, mademoiselle la râleuse.

Serephina fut emportée par l'élan de la brune et trébucha en avant. Son collier sortit de sous son pull, ce qui attira dessus l'attention des trois Gryffondor, qui écarquillèrent les yeux.

— D'où est-ce que tu sors ce collier ? demanda Ron.

Le rouquin était devenu livide, comme s'il avait vu un fantôme.

— Je l'ai depuis aussi longtemps que je me souvienne. Il est à ma mère, c'est tout ce que je sais. Pourquoi ?

Ils échangèrent tous les trois un regard que Serephina ne comprit pas.

— Oh, je vous parle ! Pourquoi tu veux savoir ça, co… Ron ?

Elle s'était rattrapé juste avant de l'insulter, ce dont elle était fière.

— Parce que, nous, on sait d'où il vient.

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