Chapitre 19
Après une bonne nuit de sommeil, Serephina se réveilla dans les bras de Draco, toujours endormi. Les sourcils froncés, elle essaya de se dégager de son étreinte mais il la resserra en grognant.
— Reste ici. On est samedi et il fait encore nuit.
Sa voix ensommeillée fit sourire la jeune fille, qui essaya tant bien que mal de s'étirer.
— Pourquoi tu bouges ? demanda-t-il.
— Parce que j'ai mal partout à cause de toi. Tu m'as emprisonnée toute la nuit.
— Pour pas que tu t'échappes.
Dans le noir de la chambre, la rouquine leva les yeux au ciel. Quand elle redressa sa tête dans l'espoir de pouvoir sortir du lit, Draco appuya sur sa tête avec l'une de ses mains pour qu'elle la repose sur l'oreiller.
— J'ai dit non. Je veux profiter de toi avant que tu ne redeviennes la Serephina méchante que tu es depuis que t'es arrivée à Poudlard.
Cette remarque serra le cœur de la Gryffondor. Il ne semblait pas se rendre compte qu'elle souffrait elle aussi de la distance qu'elle s'imposait envers lui depuis qu'elle était là.
— Dray…
— Non, c'est bon. Je veux pas qu'on se dispute.
Tout en disant cela, il arrêta enfin l'étreinte qu'il lui donnait depuis qu'ils s'étaient couchés et se tourna dans le lit de manière à lui tourner le dos.
— Va-t-en. Reste. Je m'en fou.
Il poursuivit dans un sourire, même si Serephina ne le vit pas.
— Parce que, même si tu continues à nier le fait que tu m'aimes, tu m'as embrassé hier soir.
Les joues de Serephina virèrent au rouge écarlate tandis qu'elle pouvait presque entendre l'air fier de lui qu'affichait le blond. En baillant, elle enfouit sa tête dans son oreiller le temps que son visage reprenne une couleur normale, même si Draco ne pouvait pas la voir rougir.
— Idiot, marmona-t-elle.
Il laissa échapper un éclat de rire qui s'interrompit net quand il la sentit se coller contre son torse nu. Elle passa les bras autour de sa taille et cacha sa tête dans son cou.
— Tu m’énerves. Je te déteste.
— Menteuse.
Ils restèrent dans cette position jusqu’à ce que Draco se rendorme. Dès que Serephina fut sûre qu’il était de retour dans le royaume de Morphée, elle s’éloigna de lui et se redressa dans le lit.
Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de rester avec lui cette nuit ? Et de l’embrasser ? Je suis irrécupérable.
Dans un soupir, elle se leva. Quand elle passa à côté du bureau du jeune homme, elle vit son collier, celui qu’elle lui avait rendu en même temps que tous ses vêtements quelques jours auparavant. Elle prit le pendentif dans sa main et le caressa avec son pouce tout en lançant une œillade au blond endormi. Elle le reposa avant de faire une bêtise et de le prendre avec elle et sortit de la chambre.
Une fois dans la sienne, elle fila sous la douche pour faire disparaître l’odeur mentholée du sorcier qui restait sur sa peau. Ensuite, elle fit ses devoirs. Certains professeurs l'avaient déjà dans leur viseur à cause de son manque évident de travail et cela pourrait mettre son plan en péril. Bien qu’à l’heure actuelle, elle n’avait plus aucun plan. Le jour était déjà levé et la rouquine venait de finir un parchemin de potion quand on frappa à sa porte.
Sur le coup, elle crut que c’était Draco qui venait lui demander pourquoi elle était partie pendant qu’il dormait. En soupirant, elle se leva pour aller ouvrir. Elle ne sut pas si elle était contente ou non de voir qu'il s'agissait d'Hermione.
— Je peux t'aider ? demande-t-elle.
— On va sortir à Pré-au-Lard avec les garçons. Tu veux venir avec nous ?
Serephina se retint de hausser les sourcils face à l'invitation. Elle les connaissait depuis moins d'une semaine pourtant ils l’invitait à leurs sorties. Ils ne pouvaient pas être si naïfs, si ? Une petite voix dans sa tête lui apprit que c'était ce que l’on appelait la gentillesse et l’amitié. Deux choses qu’elle ne connaissait pas. La seule relation amicale qu’elle n’avait jamais eu s’était transformée en amour.
— Désolée, il faut que je travaille. Les profs en ont déjà marre de moi.
Elle n’avait pas le temps d’y aller avec eux. En plus de devoir faire ses devoirs, elle devait réfléchir à une autre manière de s’occuper du cas de Potter.
— On le fera ensemble en rentrant. S’il te plaît !
Pourtant, être à l'extérieur de l’enceinte de l’école pouvait être beaucoup plus pratique pour elle que de rester à l’intérieur. Un accident était plus vite arrivé et elle voulait encore régler le cas de Ron et d’Hermione avant d’en finir avec le jeune homme. Elle pouvait pousser accidentellement et discrètement l’un des deux amis du brun du trottoir pour qu’il aille se fendre le crâne contre la route ou un mur.
Elle fit semblant de réfléchir quelques instants avant d’acquiescer, ce qui attira un grand sourire sur les lèvres d’Hermione.
— Merci ! Je te laisse te préparer. Je t’attends ici.
Dans un tourbillon d’énergie qui faillit faire soupirer Serephina, la brune retourna s’asseoir dans la salle commune. La rouquine ferma la porte derrière elle et alla se poster devant son armoire. Les seuls vêtements qu’elle avait étaient son uniforme ou des vêtements appartenant à Draco et qu’elle lui avait rendu. Et elle était hors de question qu’elle sorte en jupe, elle détestait cela et c’était déjà bien trop contraignant pour elle d’en porter dans l’école. Comme elle pensait avoir à peu près la même morphologie qu’Hermione, elle sortit de sa chambre.
— Tu ne t’es pas changé, lui fit remarquer Hermione en se levant.
— Je pourrais t’emprunter un jean et un pull ? Je n’ai amené que mes uniformes...
— Mais pourquoi ? s’exclama la brune. Suis-moi.
Parce qu’au départ, je ne devais pas rester plus d’une semaine ici, répondit mentalement Serephina.
Elle pénétra dans la chambre de la Gryffondor, qui lui tendit un jean bleu clair et un pull rouge.
— Je pense que ça devrait t’aller. Je ne rentre plus dedans et tu as l’air plus fine que moi. Maintenant, dépêche-toi d’aller te changer ! Les garçons vont nous attendre !
En grognant contre l’excitation d’Hermione qui lui tapait sur les nerfs, elle retourna dans sa propre chambre et enfila les vêtements qu’elle venait de lui prêter.
Satisfaite que les habits lui aillent presque à la perfection, elle s’approcha de sa boîte à bijoux pour embellir un peu le résultat. Elle prit des boucles d’oreilles en forme de serpents qui allaient de paires avec le collier qu’elle avait rendu à Draco mais qu’elle avait acheté elle-même. Ensuite, elle piocha parmi les bijoux pour prendre un collier. Elle l’avait en sa possession depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvenait mais ne savait pas d’où il venait. Son père ne lui avait jamais dit. Elle l’enfila et contempla le pendentif en forme de lion qu’il comportait. Soudain, un détail qu’elle refoulait depuis plusieurs années lui revint en mémoire.
Sa mère venait de Gryffondor.
Ce pendentif appartenait à sa mère.
Si elle retrouvait la personne qui l’avait perdue, elle retrouverait sa génitrice...
Elle aurait peut-être un nouvel objectif après avoir tué Harry, finalement.
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