Chapitre 16
La soirée était déjà bien avancée quand Harry et Ron décidèrent de retourner dans la salle commune des Gryffondor. Harry avait enfin osé demander à Serephina pourquoi elle dormait dans les mêmes appartements qu’Hermione alors qu’elle n’était pas préfète. Quand elle lui avait répondu dans un grognement, il avait ri et s’était levé pour partir, comprenant qu’elle était fatiguée. Même si elle savait qu’elle ne dormirait pas avant un moment, si elle arrivait à dormir, elle était contente qu’ils s’en aillent. Elle commençait à en avoir marre de jouer à la gentille fille.
Les deux garçons venaient d’ouvrir le tableau pour sortir de la pièce quand Draco leur rentra dedans.
— Regarde où tu marches, Potter, grogna-t-il.
— C’est toi qui m’a foncé dedans, Malfoy.
Assise à côté de Serephina, Hermione leva les yeux au ciel. Si personne ne les stoppaient, ils allaient se crêper le chignon pendant encore un petit moment. La rousse haussa les épaules pour lui montrer qu’elle avait compris et lança un regard meurtrier au blond.
— La ferme, Malfoy. Tu nous donnes mal au crâne.
Comme si elle lui avait administré un coup de poignard en plein cœur, il rentra la tête dans les épaules et s’éloigna rapidement du chemin d'Harry et Ron pour aller s'enfermer dans sa chambre. Le brun lança un regard admirateur à la jeune fille.
— Tu m’impressionnes, je n’ai jamais vu quelqu’un réussir à lui clouer le bec si facilement.
— C’est pas si difficile.
Il suffit de lui briser le cœur.
Elle garda cette dernière remarque pour elle. Ils n’avaient pas besoin de connaître ce détail et, en plus, elle n’était même pas sûre que c’était vraiment ce qu’elle avait fait. Il ne pouvait pas tenir à elle à ce point.
— Dans ce cas, je veux bien que tu m’apprennes comment faire. Allez, bonne nuit, les filles.
Les sorcières lui souhaitèrent en retour et il sortit, suivi par Ron.
— Dis, Serephina, ça ne me regarde peut-être pas mais, qu’est-ce qu’il s’est passé avec Malfoy ? Vous semblez être en froid depuis hier, alors que vous dormiez ensemble l’autre nuit.
— Tu as raison, ça ne te regarde pas, cracha Serephina. A demain.
Elle se leva sans demander son reste. Sans écouter les excuses de la brune, Serephina alla dans sa chambre et claqua la porte derrière elle. Le blond était déjà un sujet sensible en soi mais là, c’était pire qu’avant. Elle attrapa un vêtement au pif dans son armoire et entra dans la salle de bain pour prendre sa douche. Elle y resta un bon moment, perdue dans ses pensées. Sa vie partait complètement en vrille depuis qu’elle était arrivée à Poudlard. Elle se surprenait presque à apprécier Hermione et elle avait décidé de ne plus parler à Draco. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Elle faisait n’importe quoi.
Lorsqu’elle s'enveloppe dans une serviette de bain après être sortie de la cabine de douche, elle se rendit compte que ce n’était pas un tee-shirt qu’elle avait pris dans son armoire, mais un pantalon.
— Quelle conne, marmonna-t-elle. Je vais aller loin avec un jogging comme haut de pyjama.
Elle soupira et sortit de la salle de bain pour aller récupérer le tee-shirt avec lequel elle avait dormi la nuit dernière. Elle poussa un petit cri de surprise quand elle avisa Draco, assis sur son lit, les joues rouges écarlates de la voir si peu habillée.
— Qu’est-ce que tu fous là ? s’écria-t-elle en resserrant sa serviette autour d’elle.
— Je… j’avais besoin de te parler. Qu’est-ce que tu fais en serviette ? Tu es au courant que les vêtements, ça existe ?
Elle haussa un sourcil, stupéfaite.
— T’es sérieux ? Je sors de la douche et t’es dans ma chambre, je te signale !
Même si ils n’avaient échangé que trois phrases et qu’elles n’étaient pas particulièrement chaleureuses, ça faisait du bien à Serephina de lui parler. Il attrapa le tee-shirt qui se trouvait à côté de lui et lui lançant à la figure.
— Habille-toi. J’arriverai pas à te parler si tu restes dans cette non-tenue.
— Tu m’énerves, lança-t-elle en retournant dans la salle de bain.
Quand elle eut refermé la porte derrière elle, elle s’y adossa et inspira longuement. Elle ne savait pas ce qu’il lui voulait, mais ça risquait de ne pas lui plaire. Elle n’aurait même pas dû agir de la sorte, elle aurait dû le faire sortir de sa chambre sans le laisser en placer une. Après s’être traitée d’idiote, elle enfila son tee-shirt et retourna dans la même pièce que le Serpentard. Il fixa ses jambes toujours nues et elle se racla la gorge pour attirer son attention.
— Qu’est-ce que tu me veux ? T’as déjà oublié ce que je t’ai dis hier soir ?
— Non, absolument pas. Écoute, j’ai très bien compris que tu ne veux plus me parler, t’inquiète pas pour ça. Je veux juste savoir une chose après, je te laisserai tranquille.
Serephina fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’il voulait lui demander ?
— Je t’écoute. Qu’est-ce qu'il y a ?
— Tu comptes vraiment faire boire un philtre d’amour à Potter et sortir avec lui ?
Elle fut surprise par cette question. Pas par le fait qu’il était au courant, elle se doutait très bien que Blaise allait vendre la mèche ou que Draco allait comprendre tout seul quand il verrait son meilleur ami avec Ginny. Ce qui l’étonnait, c’était qu’il avait l’air jaloux. C’était cela qu'elle ne comprenait pas.
— Oui, c’est dans mes plans, pourquoi ?
Il se leva en serrant les poings. Sa réponse avait énerva le blond.
— Tu peux pas faire ça, Phina !
— Et pourquoi, hein ? Qu’est-ce que ça peut te faire, avec qui je sors ou pas ? En quoi ça te regarde ? Je t’ai dis que je ne voulais plus de notre amitié.
Il s’approcha d’elle à grands pas et respira lentement pour essayer de se calmer. Ou pour se préparer mentalement à ce qu’il allait lui avouer.
— Qu’est-ce que tu crois ? Moi non plus, je ne veux plus de notre amitié.
D’un coup, Serephina sentit son cœur se briser en plein de petits morceaux. C’était donc cela qu'il avait ressenti quand elle l’avait rejeté ? Elle s’en voulut directement.
— Que… quoi ?
Il fut presque satisfait en voyant la peur sur son visage. Elle tenait donc encore à lui. C'était une bonne chose à savoir pour la suite.
— Tu m'as très bien entendu. Je veux briser notre amitié.
Elle n'eut pas le temps de reprendre ses esprits et de lui dire qu'il n'y avait plus aucune amitié entre eux. Il passa sa main derrière sa nuque et écrasa ses lèvres contre les siennes.
— Je ne veux plus être ton ami. Je veux être ton copain.
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