Chapitre 14

Le soir arriva bien plus vite que ce que Serephina espérait. Dès que la sonnerie annonçant l'heure du repas retentit, elle pressa le trio d'or de Gryffondor, à savoir Harry, Hermione et Ron, pour aller manger, prétextant qu'elle mourrait de faim. Ils la suivirent en rigolant, sans se douter une seconde qu'elle voulait juste arriver sur les lieux avant Blaise et Ginny.

Aucun des trois rouge et argent n'avaient entrevu la sœur de Ron depuis qu'elle avait quitté la Grande Salle pour parler à Serephina le matin même et Potter commençait à s'inquiéter. La fille de Voldemort leur avait dit que Ginny lui avait fait une crise de jalousie et lui avait interdit de continuer à parler à Harry, ce que ce dernier trouvait bizarre. Il prétendait que sa petite amie n'avait jamais été jalouse et qu'il ne comprenait pas pourquoi elle avait agi ainsi. Serephina se demandait comment un mec aussi naïf avait pu réussir à tuer son père. Elle ne comprenait vraiment pas comment Potter était parvenu à ses fins. Plus elle le cotoyait, plus elle le prenait pour un incapable.

Alors qu’elle était en train de se servir dans le plat qui se trouvait en face d’elle, un silence de plomb s'abattit dans la pièce.

Je sens qu’on va bien s’amuser, pensa Serephina.

D’un air innocent, elle fronça les sourcils et interrogea Hermione du regard. La brune haussa les épaules avant de se tourner vers l’endroit que tout le monde fixait avec incrédulité. Serephina fit de même, sachant déjà à quoi s’attendre. Juste à côté d’elle, elle entendit Harry déglutir de tristesse.

— Ginny, murmura-t-il.

À l’entrée de la Grande Salle se trouvaient Blaise et Ginny. Ils se tenaient la main et, bien que le métisse paraissait curieusement gêné d’attirer l’attention sur lui, il attira la rouquine contre lui et lui déposa un baiser sur le front devant toute l’assemblée. Il allait rejoindre la table des Serpentard quand Ginny le plaqua contre elle et l’embrassa à pleine bouche.

— Qu’est-ce que… commença Hermione.

— A quoi elle joue ? demanda Ron.

Pour bien remuer le couteau dans la plaie, Serephina coula un regard interrogateur vers Hermione et lui tapota le bras pour attirer son attention.

— Ça ne fait pas longtemps que je suis arrivée, je me trompe peut-être mais, elle ne sort pas avec Harry ?

Elle n’avait pas parlé extrêmement fort. Juste assez pour que le principal concerné l’entende même si ce n’était pas censé être possible.

— Si, on est censé être ensemble, répondit Harry.

Il ne comprenait visiblement pas pourquoi Ginny agissait de cette façon et Serephina avait énormément de mal à ne pas se mettre à rire. Elle lança un clin d'œil discret à Blaise pour le féliciter et reporta son attention sur la rouquine Weasley, qui s’approchait d’eux avec un grand sourire. Elle s’assit à côté de son frère comme si de rien n’était et se servit du poulet rôti et des pommes de terre sans cesser de sourire. Autour d’elle, toute la tablée des Gryffondor, et même des Serdaigle et des Poufsouffle, la fixait en se demandant d’où venait un tel changement dans les relations de la jeune fille. Hermione avait l’air en colère, Ron était interloqué, mais pas assez pour arrêter de manger, et Harry avait pris un air de chien battu.

Du côté des Serpentard, tous regardaient Blaise comme s’il était devenu fou. Il sortait avec la fille d’une famille considérée comme traître à son sang et personne ne comprenait pourquoi. Personne, sauf Draco, qui se tourna vers Blaise en fronçant les sourcils.

— Blaise, ne me dis pas que… Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Serephina, se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules.

— Sérieusement ? intervint Pansy. Je dois bien avouer que sur ce coup-là, elle m’impressionne. Comment elle a fait ?

— Philtre d’amour. Et Harry est le prochain.

Draco devient livide devant ses paroles. Elle n’allait quand même pas oser faire ça ?

— Je peux savoir ce que c’était que ça ? demanda Hermione à Ginny, l’air dur.

La rouquine prit tout son temps pour mâcher et avaler le bout de poulet qu’elle avait dans la bouche avant de répondre. Pendant ce temps-là, elle avait dévisagé Harry en souriant.

— Blaise est mon nouveau petit copain, asséna-t-elle sans prendre de pincettes. Où est le problème ?

— Le problème ? répéta Harry. Je te rappelle qu’on sort ensemble !

Il avait haussé la voix, sans le vouloir. Il perdait le contrôle de ses émotions et Serephina adorait cela.

— Plus maintenant. Je reviendrai vers toi si ça ne marche pas avec mon Blaisounet.

En entendant ce surnom, Serephina manqua de s’étouffer avec l’air qu’elle respirait. C’était d’un ridicule. 

— Pourquoi ?

— Parce que. 

Cela suffit à faire perdre les pédales à Harry. Son visage se décomposa. Il ouvrit la bouche pour parler mais à la place, il se leva précipitamment et sortit de la Grande Salle sans prévenir.

— Harry ! l’appella Ron.

Il s’apprêtait à aller rejoindre son meilleur ami quand Hermione l’en empêcha.

— C’est ta sœur, débrouille-toi pour lui faire cracher le morceau. Son comportement n’est pas normal ! Serephina, viens avec moi. 

— D’accord.

Elle partit à la suite de la brune mais juste avant de se lever, elle jeta un coup d'œil à Draco.

Tu vois, j’ai pas besoin de toi pour réussir.

Juste après avoir pensé à cela, la fatigue l’envahit et elle masqua un bâillement quand elle rejoignit Hermione.

— Moi je le cherche au premier étage, toi au deuxième.

Serephina hocha la tête et monta les escaliers deux à deux, comme si elle était pressée de le retrouver. Dès qu’elle fut seule, elle se mit à marcher en prenant tout son temps. Elle s’était renseignée avant d’intégrer l’école et avait apprit que quand Harry voulait être seul, il se rendait soit sur les rives du Lac Noir, soit à la Tour d’Astronomie. Les portes de l’école étant fermées à partir de dix-huit heures, il ne pouvait se trouver qu’à un seul endroit.

Elle gravit les marches menant à la Tour sans se presser et, lorsqu’elle arriva en haut, elle trouva Harry, debout juste devant la rambarde et des pleurs lui parvenaient de l’endroit où il se trouvait.

— Si tu as l'intention de sauter, attends que je sois plus proche de toi avant de le faire, dit-elle. Sinon, je ne pourrai pas te rattraper à l’aide d’un Levicorpus.

Ou alors je te pousserai moi-même.

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