Chapitre 12

Trempée de sueur et le cœur battant à un rythme effréné, Serephina se réveilla pour la troisième fois de la nuit suite à un cauchemar.  Elle se redressa dans son lit et passa sa main dans ses cheveux.  Sa gorge était irritée de crier à chaque fois qu’elle émergeait du sommeil. Elle espérait n’avoir réveillé ni Draco, ni Hermione. Elle attrapa la bouteille d’eau qui était posée sur sa table de chevet et était en train de boire à grandes gorgées quand quelqu’un frappa à la porte de sa chambre. Elle jeta un coup d'œil à son réveil. A peine trois heures du matin. Elle avait bien réveillé l’un de ses deux camarades avec ses cris.

Il serait venu quand même ?

— Qui est là ? demanda-t-elle.

Ce fut une voix féminine qui lui répondit.

— C’est Hermione, tout va bien ? Je t’ai entendu crier.

En soupirant, Serephina se leva sur ses jambes tremblantes et marcha jusqu’à la porte, qu’elle ouvrit. Devant elle se tenait Hermione, les cheveux en bataille et affublée d’un pyjama à carreaux affreux. 

— Sans vouloir te vexer, dit la rouquine en se frottant les yeux, ton pyjama est horriblement moche.

La brune baissa les yeux sur sa tenue et acquiesça.

— Je sais mais au moins, il tient chaud, répondit-elle en fixant celui de Serephina. Tu n’as pas froid, toi ?

La jeune fille n’était vêtue que d’un tee-shirt long qui lui arrivait mi-cuisse. Avec ses cauchemars, si elle s’habillait plus, elle transformerait son lit en sauna toutes les nuits.

— Non.  Qu’est-ce que tu fais là ? bailla-t-elle.

— Je te l’ai dit, je t’ai entendu crier.

Serephina grimaça. Première nuit qu’elle passait toute seule et elle réveillait déjà quelqu’un.  Hermione n’allait pas tarder à en avoir marre si ça se passait comme ça tous les jours et Draco se ferait une joie de lui faire remarquer dès qu’il en aurait l’occasion.

— J’ai fait un cauchemar, c’est rien.

— McGonagall m’avait prévenu que tu en faisais assez souvent. Tu veux en parler ? Tu veux que je reste un peu avec toi ?

La rouquine secoua la tête. Elle ne voyait pas en quoi ça la regardait. Elles n’étaient pas amies.

— Ça ira, tu peux aller te recoucher.

Alors qu’Hermione allait retourner dans sa chambre, la porte de celle de Draco s’ouvrit sur le blond mal réveillé et mal coiffé. Son regard se posa sur Hermione et il ignora superbement Serephina.

— Fais moins de bruit, miss Je-Sais-Tout. Y'en à qui veulent dormir, gronda-t-il.

— Arrête de jouer au con, Malfoy. On ne parlait pas assez fort pour te déranger.

En réalité, il voulait juste s’assurer que sa rouquine allait bien et il n’avait pas trouvé d’autres moyens de le faire sans passer pour un désespéré. Il ne lança qu’un coup d'œil à sa meilleure amie avant de retourner dans sa chambre.

— Je m’en fiche, soyez plus discrètes.

Une fois qu’il eut disparu, Hermione leva les yeux au ciel.

— Eh bien, il est mal luné aujourd’hui. J’espère qu’il sera plus sympa pendant nos cours en commun. Bonne nuit, Serephina.

***

Quand son réveil sonna, Serephina était déjà réveillée. Elle n’avait pas réussi à se rendormir et s’occupait de masquer ses cernes sous une tonne de maquillage. Une fois son fond de teint, son anti-cernes et son liner appliqué, elle enfila son uniforme et se coiffa. Elle s’observa dans le miroir, satisfaite. Ça ne se voyait même plus qu’elle n’avait dormi que trois heures. Comme il était bientôt sept heures, elle ramassa son sac de cours et sortit de sa chambre. Elle ne croisa personne et attendit tranquillement Blaise devant sa porte. 

Il arriva bientôt, mais pas seul. Draco l’accompagnait, le visage dur. Serephina leva les yeux au ciel.

— Sérieusement, cousin, qu’est-ce que t’as pas compris dans mon message ? Je ne voulais voir que toi. 

— Il était avec moi quand j'ai reçu ta chouette, j’y peux rien, répondit-il en haussant les épaules. Tu le connais.

Malheureusement. Si elle pouvait l’oublier, ça l’arrangerait. Son plan en deviendrait beaucoup plus facile. Elle ne se battrait pas pour le protéger et pour essayer de le laisser en dehors de toute cette histoire. 

— Dégage, Malfoy. Ça ne te regarde pas.

— Blaise est mon meilleur ami. Bien sûr que si ça me regarde.

Elle serra les poings. Il allait devoir comprendre qu’elle était une Jedusor et que personne, absolument personne, ne contredisait une Jedusor. D’une démarche féline, elle s’avança vers lui, forçant sur l’articulation de sa prochaine phrase pour qu’il comprenne bien le message.

— Je. T’ai. Dit. De. Dégager.

Avant qu’il n’ait le temps de réagir, il se retrouva plaqué contre le mur avec la baguette de Serephina sur la gorge.

Il dévisagea son amie avec des prunelles emplies de peur. 

— Lâche-le ! cria Blaise.

Ce dernier la fixait avec de grands yeux stupéfaits. Draco lui avait dit que Serephina avait brutalement changé de comportement envers lui mais il ne s’attendait pas à ça.

— Quand il aura compris le message. Alors, Malfoy ? Tu as saisi ?

Il ne pouvait pas parler, alors il hocha la tête. Elle recula d’un pas et il s'affaissa contre le mur.

— Putain, qu’est-ce qu’il t’arrive depuis hier ? la questionna-t-il.

Elle se contenta de le fusiller du regard. Comme il savait qu’il n’obtiendrait pas de réponse, il partit du couloir en marmonnant. Elle fit ensuite signe à Blaise de la suivre et elle entra de nouveau dans les appartements des préfets en chef et le fit entrer dans sa chambre.

— Bon, je vais être directe avec toi. J’ai entendu dire que tu en pinçais pour la fille Weasley avant qu’elle ne sorte avec Potter. Sortir avec elle, ça te tente ?

Il fronça les sourcils, sans comprendre.

— Comment je suis censé devenir son petit copain alors qu’elle sort avec Potter, comme tu viens si bien de le dire.

— T’es con. Tu me fatigues, déclara-t-elle avant de se diriger vers son bureau.

Elle fouilla à l’intérieur et en sortit les deux fioles remplies de potions.

— Là-dedans, il y a un philtre d’amour. Un pour Potter, un pour Weaslette. Je veux le briser avant de l’avoir sous mon emprise, il faut que sa chère petite amoureuse le largue. Alors, t’es partant ? 

— Pourquoi moi ?

— T’es le seul avec qui c’est le plus crédible.

Il se retint de lui dire que Draco aurait tout aussi bien pu faire l’affaire.

— Est-ce que j’ai vraiment le choix ?

Elle sourit.

— Non.

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