Chapitre 11
Même si elle avait reconnu la voix qui venait de parler, elle ne put s'empêcher de se retourner en sursaut quand elle l'entendit. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Elle n'allait quand même pas devoir le repousser de nouveau ? Elle n'était pas sûre d'y arriver.
Adossé à l'encadrement de la porte, Draco la regardait. Mais la lueur habituelle qui brillait d'habitude dans ses yeux quand ils étaient posés sur elle avait disparue. À la place, il n'y avait que tristesse dans son regard. Le cœur de Serephina en loupa un battement mais elle fit comme si de rien n'était et reprit la lecture de la recette. Elle était certaine de ne pas avoir vu de poudre de pieuvre sur les étagères de la réserve.
— Qu'est-ce que tu fous là, Malfoy ?
L'appeler par son nom de famille lui brûla la gorge.
— Je viens t'aider. Et je veux des explications.
— Tu n'en auras pas et tu ne m'aideras pas.
Une dernière fois, elle récita la recette à voix basse pour la mémoriser plus facilement et referma le bouquin. Grâce à ça, le blond ne pourra pas savoir ce qu'elle fabriquait. Cette fois, elle ne loupa pas la petite astérisque indiquant que l'ingrédient qu'il manquait à la jeune fille n'était pas indispensable.
— C'est déjà ça de gagné, murmura-t-elle.
Elle faisait de son mieux pour ignorer Draco, espérant qu'il parte. Il n'en fit rien et entra dans la pièce en refermant la porte derrière lui.
— Un petit conseil, la prochaine fois que tu utilises une salle de cours pour faire quelque chose d'illégal, fais moins de bruit et évite de lancer un Lumos Maxima. On voit la lumière dans tout le couloir. C'est pas très discret.
Serephina leva les yeux au ciel et, du coin de l'œil, l'observa aller s'asseoir sur la table en face de celle où elle travaillait. Elle prit un couteau et commença à couper l'un des ingrédients sans lui répondre.
— Tu t'imagines que c'est ma tête que t'es en train de couper ?
Elle soupira.
— Non.
— Phina…
Elle versa les ingrédients émincés dans le chaudron avant d'enfin oser croiser de nouveau son regard.
— Va-t-en.
— Pourquoi ?
— T'as rien à faire ici. Je veux pas que tu sois mêlé à ça.
Elle serra les poings contre la table quand elle se rendit compte qu'elle venait d'avouer qu'elle cherchait à le protéger. Il se leva et s'approcha d'elle.
— Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-il en examinant les ingrédients qui se trouvaient devant elle.
— Occupe-toi de tes affaires, râla-t-elle.
Elle le repoussa en posant sa main sur son torse mais il ne bougea pas d'un millimètre. À la place, c'est elle qui se retrouva projetée et elle finit dans les bras du blond.
— Lâche-moi !
Elle n'avait pratiquement rien mangé de la journée, ce qui la rendait faible. Elle n'arrivait pas à se dégager de son étreinte. Il la serra contre lui et posa son menton sur le haut de la tête de la rouquine.
— Pourquoi tu agis comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
Elle ne répondit rien et s'abandonna contre lui en soupirant. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle avait voulu couper les ponts avec lui parce qu'elle avait peur de ses sentiments.
— T'as rien fait. Je me fous de toi depuis le début.
— Menteuse. Quand est-ce que tu arrêteras d'essayer de me protéger à tout prix ?
Le prenant par surprise, elle repoussa et s'éloigna de lui. Elle reprit la préparation de sa recette sans répondre.
— S'il te plaît, j'ai besoin de savoir pourquoi tu me rejette comme ça du jour au lendemain.
— J'ai toujours essayé de te protéger. J'aurais même tué Dumbledore à ta place si Rogue ne m'avait pas prise de vitesse.
Elle avait été présente ce jour-là. Déguisée pour que personne ne puisse voir son visage, mais elle avait été là. Elle avait toujours su que Draco n'aurait pas été capable d'ôter une vie.
— Je sais. Ça ne m'explique pas pourquoi tu fais ta garce avec moi depuis ce matin.
Après avoir versé le dernier ingrédient dans son chaudron, elle se tourna vers lui, le regard dur. C'était maintenant ou jamais. Elle n'aurait pas la force de le rejeter une troisième fois.
— Tu commences à me faire chier, Malfoy. Je suis une Jedusor, je n'ai pas à me justifier pour quoi que ce soit. Je t'ai dis que je ne voulais plus qu'on se parle pour autre chose que la réalisation de mon plan et c'est ce qu'on va faire. Maintenant, dégage. Je suis occupée.
Elle regarda les prunelles de Draco se mettre à briller de colère. Il fit un pas en avant mais elle recula.
— Putain, qu'est-ce que tu m'énerves quand tu agis comme ça ! Je sais pas à quoi tu joues mais j'ai même plus envie d'essayer de comprendre. Débrouille-toi toute seule, Phina. J'en ai marre que tu deviennes froide du jour au lendemain sans aucune raison. Le jour où tu comprendras que, pour moi, tu n'es pas juste une amie, tu sauras où me trouver. En attendant, pas la peine de revenir dans ma chambre. Amuse-toi bien avec tes cauchemars.
Il tourna les talons et sortit avant de voir l'impact que ses paroles avaient eu sur la jeune fille.
— Espèce d'enfoiré !
Elle fracassa une table à coups de poings.
— Je suis désolée, sanglota-t-elle.
Les mains tremblantes, elle versa le contenu du chaudron dans une fiole. Comme elle en avait fait trop, elle en remplit une deuxième et vida le reste dans un évier. Rapidement, elle nettoya et rangea tout pour que personne ne se doute qu'elle était venue. La seule trace de sa visite illégale était la table fracturée.
— Tant pis.
Elle rapetissa son manuel de potion et cacha les fioles dans sa robe de sorcière avant de sortir. Elle monta directement dans sa chambre. Elle jeta un long regard à la porte menant à celle de Draco. Quand il en sortit, elle reprit sa marche comme si de rien n'était et alla s'enfermer dans la sienne.
Elle prit un parchemin et une plume avant d'ouvrir la fenêtre et de siffler sa chouette.
Salut cousin,
Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu que tous les deux, on se retrouve demain avant le petit déj ? Attends-moi devant les appartements des préfets en chef à sept heures.
À demain !
SZ
Elle accrochait le papier à la patte de sa chouette et celle-ci s'envola en direction des dortoirs des Serpentards.
Maintenant, elle ne pouvait plus reculer. Son plan était en marche.
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