Chapitre 10
Pour Serephina, le reste de la journée passa extrêmement lentement. Entre le cours d’étude des moldus dont elle se fichait royalement, le repas du midi où elle avait senti le regard de Draco sur elle tout le temps où elle était restée dans la Grande Salle - ça lui avait brisé le coeur de le voir avec les yeux rouges - et les deux cours de l’après-midi qui étaient communs avec les Serpentard, elle était pressée d’aller se coucher. Mais pour l’instant, elle ne pouvait pas.
Assise dans sa chambre, elle était penchée sur son devoir d’étude des moldus. Elle n’était certes pas à Poudlard pour étudier mais elle devait tout de même faire ce que les professeurs lui demandaient pour ne pas se faire renvoyer. Elle ne comprenait rien. Après un énième soupir, elle posa sa plume d’un geste brusque et jeta un coup d'œil à l’heure qu’il était. Elle pourrait peut-être aller demander un coup de main à Hermione, elle ne devait pas être déjà couchée, il était encore tôt. Et puis, elle ne pouvait pas encore aller dans l’une des salles de potions. Draco n’était pas encore sorti faire sa ronde, elle l’entendait s’activer dans sa chambre. Enfin, il avait plutôt l’air d’être en train de tout casser mais elle n’allait pas aller vérifier.
Elle enfila un sweat à capuche vert et sortit de la pièce où elle se trouvait pour toquer à la porte d’Hermione. Elle patienta quelques secondes, trépignant sur place pour qu’elle se dépêche de venir lui ouvrir avant qu’elle ne croise son Serpentard. Elle ne voulait pas le voir. Elle ne supporterait pas de le revoir aussi mal que pendant le déjeuner.
Lorsqu’Hermione apparut dans l'embrasure de la porte, elle sembla surprise de voir Serephina.
— Je peux t’aider ? demanda-t-elle.
— J’espère bien. Ça sert à quoi un briquet ?
Hermione ouvrit de grands yeux devant cette question.
— Pourquoi tu me demandes ça ?
— J’essaie de faire mes devoirs, répondit-elle en haussant les épaules.
Une exclamation de compréhension s’échappa des lèvres de la brune qui se mit ensuite à rire.
— Je comprends mieux maintenant. Les moldus utilisent un briquet pour allumer du feu. Si tu veux, tu peux entrer. Je peux t’aider à finir le devoir, j’ai déjà fait tous les miens.
Bouche bée, Serephina regarda Hermione en clignant rapidement des yeux, éberluée.
— Sérieusement ?
— Bien sûr, pourquoi ?
Serephina secoua la tête. La fille qu’elle avait en face d’elle était un monstre, elle ne voyait pas d’autres solutions. Cela faisait une heure qu’elle était bloquée sur le même devoir et elle, elle avait déjà écrit les parchemins de potions et de métamorphoses qu’ils devaient rendre à la fin de la semaine. Alors qu’elle allait répondre qu’elle était d’accord, la porte de la troisième chambre des appartements des préfets s’ouvrit. Draco en sortit, sa cape de sorcier sur les épaules et son insigne de préfets bien brillant sur son torse.
Elle détourna immédiatement le regard quand il posa ses yeux sur elle. Il s’arrêta de marcher quelques secondes, comme s’il voulait aller la voir, mais se ravisa bien vite pour sortir faire sa ronde.
Hermione remarqua la gêne entre les deux amis mais ne dit rien.
— C’est gentil de proposer mais je préférerais demain si ça ne te dérange pas. Là, je suis vraiment claquée, s’expliqua-t-elle en passant sa main dans ses cheveux.
— Pas de soucis, dors bien, la salua la jeune fille.
En souriant, Hermione regarda Serephina retourner vers sa chambre. Elle se rendit vite compte que la rouquine fixait la porte par laquelle le blond avait disparu.
— Serephina ! Je sais qu’on ne se connait pas encore mais, si tu veux parler, dit-elle en désignant la chambre du Serpentard, je suis là. Je ne le supporte peut-être pas, mais tu as l’air d’être quelqu’un de bien et si tu arrives à le supporter, c’est qu’il ne doit pas être si méchant que ça.
Si tu savais… D’ici quelques semaines, tu seras morte. Et pas de sa main à lui, de la mienne.
Elle se tourna vers la brune, les sourcils froncés.
— Pourquoi ? On ne se connait pas.
— Tu m’inspires confiance.
Alors qu’Hermione refermait la porte de sa chambre, Serephina déglutit. La Gryffondor n’avait aucune idée de ce qu’elle venait de dire et se trompait lourdement sur Serephina. Elle allait la tuer, elle ne pouvait pas avoir confiance en elle.
En soupirant devant tant de naïveté, Serephina rentra dans sa chambre. Elle avait une mission à accomplir et n’avait pas le temps de s’attarder sur les paroles de cette sotte. Hermione Granger avait la réputation d’être une fille intelligente mais elle ne devait pas l’être tant que ça.
La première chose que vit la fille de Voldemort en lançant un Lumos dans sa chambre, ce fut le tee-shirt de Quidditch du blond qu’elle avait repoussé plus tôt dans la journée. Elle le prit dans ses mains et la porta à son visage, où les dernières effluves de son parfum mentholé s’infiltrèrent dans ses narines.
Une unique larme coula sur sa joue. Elle l’essuya d’un geste rageur.
Une Jedusor ne pleure jamais.
De l’autre côté de sa chambre, elle vit aussi un pull qu’elle avait volé au jeune homme un ou deux ans auparavant pendant une soirée qu’ils avaient passé dehors et où elle avait eu froid. Elle le ramassa aussi.
Les deux vêtements dans les mains, elle se rendit dans la chambre de Draco, qui n’était pas fermée à clé. Elle venait de poser ses affaires sur le lit du jeune homme quand elle sentit une sensation de froid au niveau de son cœur. Elle passa sa main sous son sweat et en sortit un bijou. Une chaîne en argent avec un pendentif en forme de serpent que Draco lui avait offert pour ses quinze ans. Elle le détacha de son cou et le serra si fort dans sa main que la marque du pendentif s’imprima dans sa peau. Elle le lâcha au-dessus des vêtements qu’elle venait de rendre à Draco, son cœur se déchirant en le voyant atterrir sans un bruit.
La mission avant tout.
Elle sortit sans un bruit de la pièce et retourna rapidement dans sa chambre pour prendre son manuel de potion, qui était toujours miniaturisé. Ensuite, elle se rendit dans le couloir et partit en direction des labos de potions.
Elle ne croisa personne dans les couloirs, chose normale vu que le couvre-feu était passé de plus d’une heure. Le seul élève qu’elle pourrait probablement voir était Draco.
Frissonnant dans le froid des corridors de l’école, elle lança un Alohomora à la porte de la salle où elle avait eu cours dans la matinée et y entra
— Lumos Maxima.
Sa baguette éclaira la pièce et elle alluma les bougies pour pouvoir en retrouver l’usage. Elle rendit à son manuel sa taille d’origine et le feuilleta quelques secondes avant de trouver la recette qu’elle cherchait.
La liste d’ingrédients en tête, elle alla dans la réserve au fond de la pièce pour aller les récupérer. Quand elle pensa tout avoir, elle les déposa sur une table et vérifia.
Merde, j’ai pas de poudre de pieuvre.
Elle mit un coup de pied de dépit dans la table.
— Qu’est-ce que cette table à bien pu te faire pour que tu la frappes comme ça ? demanda une voix derrière elle
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top