A ce même moment, la chèvre au pelage immaculé aidait toujours à l'accouchement de Dust sous le regard empli de peur et d'appréhension de son compagnon au crâne troué qui n'était pas loin de la crise de nerf.

ReaperTale ! Toriel : Ne lâche pas Dust ! Continue de pousser, on n'y est presque ! Tu te débrouilles très bien !

Dust : GNNNAAAAA !!!

La douleur était indescriptible tant elle le déchirait. De plus, il avait perdu toute dignité avec la jacket bleu pastel avec de petits papillons roses qu'il portait ainsi que la position peu glorieuse dans laquelle le poussiéreux était placé. Mais à cette instant précis, il voulait juste mettre un terme à cette douleur qui avait déjà duré une heure. Il était même sûr qu'il allait briser la main de son amant à force de la serrer, des larmes coulant à flots sur ses joues, la sueur perlant sur tout son corps.

Puis, après une éternité de douce douleur, les pleurs aigus d'un nouveau-né se firent entendre alors que Dust reprenait sa respiration qu'il avait eu du mal à garder normale. Il regarda enfin la petite chose dans les bras de la chèvre, cette petite chose qui était la sienne et à personne d'autre, prendre sa première respiration en pleurant tandis que la guérisseuse enroula ce petit squelette aux cheveux de couleur mauve dans un drap de la même couleur.

ReaperTale ! Toriel : Elle est magnifique...

Elle était venue délicatement poser le nouveau-né dans les bras de sa mère exténuée par l'accouchement. Heureusement, la petite avait arrêté de pleurer une fois dans les bras de sa maman, ne faisait que bouger les membres de son corps qu'elle ne contrôlait pas encore, poussant quelques plaintes.

Dust : Salut toi...

Dust avait les larmes aux orbites, caressant le visage de sa fille, de son enfant, la collant conte son torse, l'observant bouger avec les orbites fermées alors que la mère déposa un baiser sur le front de son bébé avant de regarder Horror au comble du bonheur. La chèvre avait préféré laisser les tourtereaux faire connaissance avec la petite, Dust pleurant de joie, le corps fébrile après avoir tant forcé pour donner naissance à l'enfant.

Dust : C-c'est notre fille. On-on a réussi Horror ! On-on a réussi...

Horror avait le visage ravagé de larmes de joie. Il n'arrivait pas à réaliser ; enfin c'était bon, tous allaient bien. Ils-ils étaient pères. Aucun mot ne parvenait à décrire ses sentiments pendant qu'il babillait devant sa petite fille. Dust ne pouvait qu'être heureux en voyant son amant aussi réactif, venant lui voler un tendre baiser tout en lui caressant la joue.

Dust : Je t'aime, sourit-il alors que Horror caressa le crâne de son amant ainsi que celui de sa fille pleurant toujours d'une joie incommensurable.

Horror : Elle-elle est magnifique. Est-ce que tu aurais réfléchi à un nom Dusty ?

Dust : Pourquoi pas Axelle ? proposa-t-il en regardant longuement sa petite fille lui caressant une mèche de cheveux accompagné du sourire béat aux dents pendant que Horror venait déposer ses dents sur celles de son amant.

Horror : C'est un nom merveilleux ! Repose-toi mon cœur tu l'as bien mérité.

Il tendit les bras pour y recueillir le bébé. Avant que Horror puisse le prendre, Dust colla son enfant contre son torse.

Dust : Je ne suis pas fatigué, laisse-moi profiter de ma fille.

Il avait légèrement haussé le ton sans pour autant réveiller sa fille alors que ses tremblements augmentèrent. Ses orbites sur le point de se fermer prouvaient le contraire de ses dires, berçant légèrement sa fille en essayant de ne pas dormir. Horror remonta la couverture sur sa famille et borda la mère. Une fois fait, il tira une chaise près du lit et s'y installa.

Horror : Ne t'en fais pas tu as toute la vie pour profiter mon amour. Je vais veiller sur vous deux.

Dust hocha le crâne après s'être calmé, donnant son bébé au père avant de tomber dans un sommeil réparateur, aillant puisé toutes ses forces. Horror gazouilla avec l'enfant, il gagatait totalement devant la bouille de sa petite. Puis, d'un coup la petite se mit à pleurer sans que le cannibale ne sache pourquoi. Horror berça la petite en essayant de la calmer.

Horror : Là Axelle tout va bien, lui chuchota-t-il d'une voix pleine d'amour paternel en lui caressant le crâne. Tu es magnifique mon cœur, tu es aussi belle que ta mère. Je te promets qu'il ne t'arrivera jamais rien tant que je veillerai sur vos deux âmes.

A la maison qui accueillait les réfugiés en son sein, Reaper soupira encore une fois avant de se lancer à la poursuite du gamin. Il le prit en chasse mais Bill avait plusieurs cartes à jouer et il trompa la Mort autant de fois qu'il put ; ce n'est qu'arrivé à court de magie qu'il dû s'arrêter. Il regarda autour de lui et ne put que constater avec une certaine appréhension l'endroit où il est rendu : ReaperTale. La voix moqueuse de son poursuivant faisait écho à sa peur.

Reaper : Eh bien petite souris, tu as bien mal choisi ton lieu de mort.

Le petit démon sentait sa dernière heure arriver mais il ne se découragea pas pour autant. Saignant encore de la commissure des dents, il courut jusqu'au portail du lieu de résidence de la Vie. Toriel était son dernier espoir et pour l'appeler il hurla son nom entrecoupé de sanglots qu'il ne pouvait plus retenir. Reaper était sur ses talons et s'amusa de la détresse du gamin.

Reaper : Tu as beau être l'être le plus vieux du Multivers, tu n'en restes pas moins un enfant. Tu n'as pas ta place ici, tu l'as prise au corps que tu occupes. C'est inacceptable.

ReaperTale ! Toriel était en train d'arroser ses plantes lorsqu'elle entendit son nom, se retournant pour voir au loin un petit enfant se faire suivre par la faucheuse. Alors elle alla à leur rencontre et prit le jeune dans ses bras, qui s'accrocha à elle alors qu'elle sentait ses tremblements, caressant son dos pour le réconforter.

ReaperTale ! Toriel : Que se passe-t-il ici ?

Reaper s'agaça quand il comprit l'idée du gosse.

Reaper : Ce n'est rien Toriel, ce gosse va juste m'accompagner bien gentiment et-

Bill : NON ! Si ce corps est malade il faut juste le soigner ! Je ne veux pas mourir ! pleura-t-il en relevant un regard suppliant vers la chèvre. Il pense que je dois mourir uniquement car je suis de nature démoniaque mais je n'ai pas demandé à l'être. Est-ce que moi je le juge car c'est un dieu ?! Aidez-moi s'il vous plaît. J'ai une famille qui m'attend et je ne veux pas les quitter !

La chèvre soupira et regarda d'une manière sévère le faucheur en soupirant d'agacement.

ReaperTale ! Toriel : Reaper, cela fait ta dixième victime cette semaine. A ce rythme-là, tu vas déséquilibrer le monde des mortels. Cesse un peu de tuer tout ce qui bouge et va courtiser celui qui devrait être mort depuis longtemps mais que tu obstines à ne tuer pas pour t'amuser à le draguer.

Puis sûr ses mots, la chèvre se dirigea vers sa maison, y entrant avant de déposer le jeune au sol en lui caressant le crâne.

ReaperTale ! Toriel : Tu veux aller voir la petite fille de Horror et Dust où tu veux que je commence à te guérir immédiatement ?

Épuisé par la course et les émotions nouvelles ainsi que la perte monumentale de sang dont il avait fait preuve, Bill perdit connaissance avant de n'avoir pu répondre à la chèvre. Toriel ne perdit pas de temps et l'amena dans salle où elle brancha le petit à un sac de sang tout en se mettant tout de suite à la tâche, faisant de son mieux pour guérir le petit.

Depuis que la chasse entre Bill et Reaper avait commencé, l'âme de Lux n'avait pas arrêté de se serré, lui causant un mal atroce, s'accrochant à sa mère en se plaignant de la douleur tandis que le nom du démon était la seul chose qu'il sortait de sa bouche.

Non loin, la petite âme sombre du maître des cauchemars sembla se calmer dans les mains de son amant. La sensation de la magie du cœur inversé du créateur mélangée aux émotions négatives lui avait créé un petit cocon de chaleur. La corruption entendait l'appel de son âme sœur, elle savait qu'il lui manquait. La concentration de négativité gardait profondément en elle ces sensations de plénitude que lui apportait la magie de l'artiste.

La pomme ne craquait pas, elle profitait de ce calme. La pomme noire pulsa un peu plus fort, la négativité qui emplissait l'espace était plaisante mais un peu plus loin se faisait ressentir une douleur mais surtout une fatigue sans égale. Le fruit corrompu voulait en connaître la source, l'aider. Dans ce but, l'âme oscilla et vint se frotter au genou gauche du peintre en une demande muette.

Error : Je crois qu'elle veut quelque chose, tenta-t-il alors que le sans sentiment avait jeté un regard à son contraire avant de retourner son attention vers la petite âme pour la coller à son torse.

Ink : Que veux-tu petite âme ?

Une faible voix vint chuchoter au creux de l'âme arc-en-ciel. Cette voix d'outre-tombe que le créateur désespérait d'entendre.

Nightmare : D-Dr-Dream... Dr-Dream...

Error, ne pouvant entendre la voix intérieure de son contraire, attendait une réaction quelconque de l'âme. Ink se retourna vers l'erreur et sans dire un mot, il se leva pour quitter la chambre et se diriger vers celle du positif. Il toqua à la porte en attendant une réponse. Puis, après quelques minutes, un Dream ayant des cernes jusqu'aux dents sortit de sa chambre en fermant la porte.

Dream : Qu'est-ce qu'il y a Ink ?

Ink : La petite âme disait ton nom.

Le peintre posa délicatement la pomme dans les mains du veuf, qui soupira tristement.

Dream : Nightmare... Pourquoi faut-il tout le temps que tu essayes l'impossible ? râla-t-il lasse de toutes ces catastrophes qui l'empêchaient de dormir.

L'âme émît une sorte de feulement avant de se frotter à la joue osseuse du doré. La voix qu'avait étendu Ink se répéta cette fois-ci assez intelligiblement pour que les deux squelettes l'entendent.

Nightmare : Je voulais te sauver... J'ai absorbé l'essence de ta négativité à défaut de pouvoir te ramener Cross et ta fille... Pardon petit frère... J'aurais aimé faire mieux... Je-

La pomme frissonna comme si elle luttait contre une force invisible. Lorsqu'enfin la voix reprit, elle était beaucoup plus basse, fragile et sentait fiévreuse.

Nightmare : F-fr-froid... Il fait si froid...

Dream s'était crispé à l'entente du nom de son défunt mari, décédé il y a peine quelques heures et il dû faire un effort surhumain pour ravaler la peine qui le submergeait. Pour l'instant, il devait penser à son frère, rien d'autre qu'à son frère alors qu'il activa son aura pour le « réchauffer » en quelques sorte, mettant la pomme noire contre son âme. Mais avant qu'il ne puisse exécuter ce geste, le peintre lui avait pris les deux poignets pour l'empêcher.

Ink : Tu vas arrêter de ressentir si tu fais ça...

Dream : Je donnerai n'importe quoi pour arrêter de ressentir en ce moment, avait-il chuchoté au conduit auditif de son ami après s'être penché vers lui de sorte à ce que seul lui puisse entendre.

Nightmare : So-sommeil... D-Dr-Dream... Faut d-dormir..., murmura la voix de l'âme dont la force avait encore baissé un peu.

La pomme fusa vers le peintre et se cacha derrière lui. Il voulait faire passer son message mais son jumeau était si têtu qu'il ne comprenait pas et le laisser perdre ses sentiments à ce moment-là signerait la fin de tout. Il fallait juste que son frère comprenne avant que le froid ne le gagne éternellement.

Nightmare : P-p-pas t-tou-toucher... j-jus-juste d-dormir...

Dream ne comprenais pas ce que l'âme voulait dire par « dormir ». Il voulait qu'il dorme ? Il voulait qu'il l'aide à dormir ? Il ne comprenait pas.

Dream : Qu'est-ce que tu veux dire par « dormir » ? Je suis pas d'humeur pour tes énigmes mon frère, soupira-t-il assez sec dans ses paroles.

Ce fut la voix angoissée de Night qui lui répondit.

Night : Il-il perd de la force Dr-Dream... Il essaye de... rester mais... il est en train de se perdre... il est en train de... dans le monde des songes... Il t'appelle mais il s'épuise...

Comme pour affirmer ses dires, l'âme trembla et la corruption vibra. Dream comprit ; alors il hocha le crâne, prenant la petite pomme dans ses mains alors qu'il regardait son ami.

Dream : Vas te reposer, je vais m'occuper de mon frère.

Le peintre hocha le crâne avant de se diriger vers sa chambre alors que le positif rentra dans la sienne. Il s'installa à côté de sa fille qui avait arrêté de trembler pour ensuite rejoindre le monde des songe en s'endormant. Le domaine onirique était en plein déséquilibre, le côté négatif semblant si froid et si sombre. Au milieu de toutes les bulles de songe noires était étendu au sol le maître négatif et le prince des cauchemars à son chevet. Nightmare était secoué de tremblements et pleurait sans discontinuer, ses paroles étaient complètement folles.

Nightmare : Désolé... désolé... Dream ne meurs pas... Ne me laisse pas... Pense à ta fille... Je suis désolé... Ne me hais pas... Ink reviens... Ne m'abandonnez pas... fr-froid... Si-si froid...

Le négatif en transe n'était pas capable de se reconnecter à la vérité et ce fut le squelette aux pupilles violettes qui se tourna vers son jumeau, une faible lueur de désespoir dans le regard.

Night : S'il continue il... il va... je n'arrive pas à l'aider ! La corruption le torture sans s'arrêter. Il... ta pomme allait se corrompre... et il a tout absorbé pour que tu ne souffres plus...

Dream regarda son jumeau, surpris par cet acte de bravoure avant de secouer le crâne. Le positif s'était dépêché à se rendre aux côtés de son frère et il le prit dans ses bras avant de les enfermer dans une sphère de positivité que Dream peinait à tenir dû à la masse négative. Sachant que le temps jouait contre lui, il se dépêcha.

Dream : Nighty, c'est moi, ton frère ! Écoute, ce que tu vois et ressens en ce moment n'est pas réel. Je vais bien, Ink aussi ainsi que ma fille alors je t'en prie, ne laisse pas la négativité te consumer.

La corruption sembla laisser à sa proie un bref éclair de lucidité lui permettant de reconnaître la personne qui l'étreignait.

Nightmare : Dream ? Si... Je suis si désolé ! Si j'avais été là, j'aurais peut-être pu...

Night : Il veut dire qu'il aurait plongé sous la faux de Reaper à la place de Cross.

Nightmare : Désolé désolé désolé désolé désolé !! Je n'étais pas là quand tu en as eu le plus besoin. Pardon.

Night : Et je suis sûr que Dream ne veux pas te voir mourir pour ça n'est-ce pas ?

Nightmare : De toute façon mon esprit est déjà mort... Je-je ne peux plus retourner dans le monde extérieur.

Night : Un esprit est mort mais ce n'est pas obligatoirement le tien ; toi tout le monde t'attend ! Tu vas avoir un enfant, tu as ton âme sœur, tout te tend les bras. Moi, au contraire... Je peux très bien payer pour la négativité !

Un sourire mélancolique et déterminé à la fois pris place sur le visage du prince des cauchemars. Pour une fois, il allait décider par lui-même. Il pourra ainsi sauver son homologue de la mort et son jumeau récupérera son frère.

Dream : Personne ne va mourir ! J'en ai assez d'entendre ce mot. Mourir, à chaque jours, à chaque heures, chaque minutes, à chaque secondes... cria-t-il alors que des larmes s'étaient misent à couler sur ses joues sans qu'il ne cherche à les arrêter. Survivez au lieu de vous laisser tomber ! Arrêtez ! Arrêtez !!

La plaie avait recommencé à saigner, le refaisant partir en sanglots, se regroupant sur lui-même. La bulle qu'il avait créé plus tôt pour les protéger des ondes négatives partit en éclats tout comme ses pleurs, revivant les pertes une énièmes fois, criant au désespoir, hurlant contre l'injustice tandis qu'il évacuait. Il évacuait tous ce qu'il avait accumulé durant ces longues années par des pleurs de détresse et de deuil.

Et si son frère avait voulu faire quelque chose pour son état, un mur de positivité lui bloqua le chemin pour l'empêcher d'aller plus loin. Nightmare devait comprendre que son frère devait laisser tout sortir et non tout garder à l'intérieur ou bien se faire retirer sa peine, car elle reviendrait toujours si ce n'était pas Dream lui-même qui s'en occupait.

Alors Dream pleurait tous les larmes de son pauvre corps tremblant, étant déchiré par la douleur de la perte d'un être cher. Puis, après une éternité, les pleurs se transformèrent en reniflements puis en respiration saccadée, laissant un pauvre squelette épuisé et allongé au sol qui murmura le nom de son défunt amant avant de tomber dans les vapes du sommeil, oubliant complètement sa mission, qui, dû à la situation, était impossible à accomplir pour le petit prince de la positivité.

Dès l'instant où Dream perdit le contrôle, Night s'était précipité contre la barrière pour tenter de la briser sans succès. Il venait seulement de comprendre. S'il voulait aider son frère il ne pourrait qu'être présent. Une aide artificielle ne serait qu'un pansement mal mis et qui ne serait que plus douloureux une fois enlevé. Il ne pouvait s'enfuir, il faudra du temps mais il ne le quittera plus. Ensembles, ils pourront lui redonner la force d'affronter chaque journée.

Il resta à contempler les pleurs intarissables de son jumeau jusqu'à l'épuisement de ce dernier et il courut le récupérer quand il s'écroula. Le prince de la négativité veilla à ce que le sommeil de l'inconscient soit sans cauchemar à défaut de pouvoir faire mieux. Le squelette aux pupilles mauves avait posé un regard doux sur le squelette qu'il berçait avant de se tourner vers l'être de folie qu'était la corruption parée de rubis. C'est un regard complice qu'ils échangèrent avant que le tentacule ne finisse d'achever la masse grenat.

Un silence s'installa, seule la pluie de cristal se faisait entendre. Contrairement aux dernières fois, l'être de cauchemars n'eut pas froid, il embrassa sa douce fortune avec un chaleureux accueil. Il avait tant valsé déjà que le changement de partenaire se fut aisément ; tantôt vivant tantôt trépassé, peu lui importait désormais. Il avait enfin compris les paroles si lointaines de la Faucheuse. Ce n'étaient ni des adieux ni un au revoir ; tout n'était qu'une question d'attente, et il allait être patient. Son aimé lui en voudra certainement le temps d'un instant mais il le comprendra ; les âmes sœurs étaient destinées à se chercher, ils se retrouveront il en était certain.

Night caressa le crâne de son frère, il n'y avait pas eu d'autre option. L'un d'eux devait disparaître et le choix s'était imposé de lui-même. Il sera douloureux pour Ink ils en avaient été conscients mais ils comptaient sur la compréhension du créateur. C'était avec entendement que le jugement était tombé, le glas avait sonné il y a déjà trop longtemps pour l'être de corruption.

Ça aurait presque pu être une rédemption si ses proches, et surtout son compagnon, ne leur tiendraient pas rigueur. Mais une fois la valse achevée, les dés seront jetés encore une fois. Night dansera avec son partenaire autant de temps que son ombre dansera avec le sien. Pour une fois ils n'étaient plus siamois mais partenaires et comptaient user de tous leurs charmes pour ravir les cavaliers.

Après avoir une dernière fois regardé avec détermination les poussières du Maître des cauchemars, Night reporta toute son attention envers le petit rêve brisé qui « dormait » au creux de ses bras. Il déposa un chaste baiser sur son front avant de les ramener tous les deux à la maison aux allures de château. Son transfert lui coûta beaucoup de magie puisqu'il dû se régénérer un nouveau corps mais il tint bon sans émettre la moindre plainte ni lâcher son précieux trésor.

Son âme regagna sa cage thoracique nouvellement formée et elle ne mit pas longtemps à calmer son rythme âmédiaque irrégulier pour se calquer sur celui du fœtus. Heureusement, ce dernier avait été assez nourri pour permettre à sa mère de garder l'essentiel de ses émotions et sentiments. Au travers du lien d'âme sœur il pouvait sentir la peur du peintre qu'il tenta d'apaiser à distance même s'il savait qu'il ne tarderait pas à vouloir le voir. Seulement il n'était pas prêt, pas encore. Il aimait Ink mais ce dernier ne retournait pas ses sentiments alors il devra se contenter de patienter. Voyant son frère dormir pour de bon cette fois-ci, Night le rejoignit en l'entourant toujours de ses sombres ailes.

Lorsque ses sentiments étaient revenu, le pauvre peintre s'était écroulé au sol, prenant de grande respiration comme si il avait resté des heures sous l'eau. Puis à cela se mélangea les sanglots de joie mêlés à la peine. Il ne comprenait rien du pourquoi du comment. Il pleurait juste, pour une raison qui lui échappait. C'était comme s'il ne se souvenait plus de rien, mais que son corps, lui, s'en souvenait parfaitement. Alors il sanglotait et sanglotait, assis au milieu de sa chambre alors qu'il appelait désespérément son amour par magie.

But nobody came.

Cela ne fit que redoubler son chagrin qu'il ne comprenait pas. Pourquoi son âme lui serrait ? Pourquoi avait-il mal ? Pourquoi il était triste ? Pourquoi, pourquoi ? Les questions se bousculaient dans son crâne, venant le faire vomir tant cela l'étourdissait. Il avait tenté une deuxième fois d'appeler son amant en poussant une plainte qui brûla sa cavité buccale au passage sanglotant alors qu'il était sur le point de faire une crise de panique.

But nobody came.

Et il fit une crise d'angoisse. Son rythme s'accélérait, l'étourdissait tandis qu'il avait l'impression que tout tournait autour de lui pendant que des voix imaginaires se moquaient de son état misérable, le faisant se recroqueviller sur lui-même. Heureusement pour lui, un ange aux habits bleus apparut au cadre de la porte pour lui porter secours, s'agenouillant auprès du peintre en détresse le collant à lui dans une étreinte rassurante.

Suite à ce mouvement, Ink s'était immédiatement accroché au haut du bleuet en essayant de calmer sa respiration. Mais ses pleurs compliquaient la tâche, le faisant hyperventiler. Blueberry essayait tant bien que mal de rassurer le pauvre petit être qu'il savait dans l'incompréhension au vu de ses pupilles en forme de points d'interrogation.

Blueberry : Chut... Ink... Inky, je suis là, chut... Calme tes pleurs, tout va bien aller, tu n'es pas seul. Suis ma respiration... C'est ça, calme toi tout va bien. Tu n'es pas en danger, ça va aller... Voilà... Tu n'as pas besoin d'avoir peur, je suis là.

Ink avait fini par se calmer, mais pas complètement. Son corps étant parcouru de tremblements incontrôlables, il regarda son ami terrifié.

Ink : N-Night... m-mare o-où est-il ?

Pas de réponse, juste Blueberry qui détourna le regard.

Ink : Où est-il ? répéta-t-il en secouant sa précieuse aide. Où ?! Où ?! Nightmare où est-il ?!

Blueberry : I-Ink... I-il va bien... .

Ink : OÙ EST-IL ?! NIGHTMARE OU ES-TU ?!

Night fut réveillé en sursaut par les cris de Ink et se précipita dans la chambre. Blueberry fut surpris de voir Nightmare en forme passive alors qu'il essayait de réconforter Ink.

Night : Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Blueberry : Regard Ink, Night-

Ink : JE VEUX NINI !!!!! hurla-t-il.

Ink était à deux phalanges d'éclater en sanglots. Puis finalement, il le fit, sous le regard abasourdi du bleuet qui avait vu Ink regarder son amant avec haine bien qu'il n'avait pas semblé le reconnaître.

Blueberry : Mais c'est Nightmare...

Ink : N-NON !!!! C-CE N'EST PAS MON NINI !!!

Ink avait commencé à se débattre dans les bras du bleuet jusqu'à finir par lui donner un coup de poing à la figure alors qu'il se recula jusqu'à heurter le murs, pleurant de plus belle en se regroupant sur lui-même.

Ink : NIGHTMARE !!!! N-NIGHTY !!!

Night eut un pincement à l'âme avant de s'approcher de son âme sœur.

Night : Ça va aller Ink. Je sais que c'est dur pour toi mais tu n'as pas à t'inquiéter. Nightmare est parti serein. Tu le retrouveras. Il t'aime de toute notre âme et je... Il ne t'a pas abandonné. Je ne suis pas ton compagnon mais je peux t'aider si tu veux. Ensemble on pourra attendre que le jeu se termine. Qu'en dis-tu ?

Heureusement, Ink avait enfin fini par arrêter de pleurer, d'un coup, en une seul seconde, ce qui était assez bizarre. Ce que Blueberry remarqua lorsqu'il sentit le corps du peintre trembler comme un volcan en pleine éruption. Blueberry regarda le maître de la négativité, l'air grave en se souvenant de la crise qu'avait fait le peintre lorsqu'il avait appris que son amant était « mort ».

Blueberry : Tu n'aurais jamais dû dire ça... murmura-t-il.