Chapitre Vingt-sept
Décembre
Taehyun se trouvait con.
Cela ne lui arrivait pas souvent, il avait une conscience de la réalité suffisamment aigue pour s'être très tôt rendu compte qu'il était loin d'être un imbécile. Pourtant, depuis que la porte de l'appartement s'était refermée derrière lui dans un grand bruit, il ne pouvait s'empêcher de se répéter ces mots :
T'es qu'un con Taehyun.
Un putain de con.
Un paradoxal mélange de chaos et de silence s'était emparé de ses pensées, le faisant déambuler dans les rues de Séoul à la recherche d'une réponse à une question inexistante. Le ciel s'était assombrit, le vent s'était levé et la neige s'était mise à descendre agressivement sur les rues de la capitale. Pourtant, il ne ressentit à aucun moment le besoin de serrer le col de son manteau contre lui, prenant soudainement conscience qu'il avait oublié son écharpe chez lui. Chez eux. Et à la simple pensée de ce petit mot, il crut sentir quelque chose se briser en lui.
« Il faut qu'on parle Taehyun. »
Il ferma vigoureusement les yeux lorsqu'une bourrasque se fit plus forte qu'une autre. Mais en réalité, c'était contre la tempête qui faisait rage dans son esprit qu'il tentait vainement de se protéger.
« Pourquoi est-ce qu'on a encore rien fait ? »
« Ne me dis pas que je suis trop jeune Tae', ça ne marche plus. »
« Je ne suis pas à ton goût peut-être ? Pas assez mince ? Pas assez petit ? Dis-moi clairement ce qui ne va pas Taehyun, parce que je commence à devenir fou à force de me torturer l'esprit comme ça. »
Et à cela, sa meilleure réponse avait été le silence. Un silence épais et moite qui lui avait donné l'impression de patauger dans une marre de sable mouvant. Un silence qui avait humidifié les yeux du garçon qu'il aimait, qui lui avait fait plus mal que n'importe quel mot maladroit et qui avait marqué le début de la fin.
Jamais de sa vie il n'avait vu Kai en colère, jamais non plus il ne l'avait vu triste au point qu'il n'en pleure et se fasse mal. Ce soir avait mis fin à ce "jamais". Il avait marqué la première fois de ce qu'il aurait préféré ne pas connaître. Il savait pourtant que les « jamais » ne valaient rien, mais il avait toujours été doué pour finir déçu par ce qu'il savait être certain. Il était doué pour conseiller les autres Kang Taehyun. Il l'était beaucoup moins pour prendre soin de lui et empêcher ses rares maladresses sentimentales de blesser celles et ceux qui lui étaient chers. Il était observateur lorsqu'il s'agissait de bien faire son travail, ou même de s'occuper de ses amis. Pourtant, il avait ignoré les signaux de son copain, plus ou moins délibérément. Bien sûr, il avait remarqué que Kai commençait à se poser des questions. Jamais il n'avait envisagé qu'il puisse le mettre au pied du mur comme il l'avait fait. Et plus que jamais, il s'était rendu compte de son erreur.
Il avait sous-estimé Kai.
Il n'avait eu cesse de se répéter que son jeune âge n'enlevait rien au fait qu'il était un garçon mature et intelligent. Lui-même avait toujours détesté qu'on le sous-estime à cause de cela. Et voilà que des années après, il avait infligé à celui qu'il aimait le sort qu'il n'aurait pas supporté.
Il se dégoûtait.
Il avait la répugnante impression d'être devenu l'un de ces adultes qui lui donnaient la nausée plus jeune. En essayant de ne pas leur ressembler, il avait fini par commettre les mêmes erreurs qu'eux en ne faisant pas attention au plus important, tout en étant persuadé de bien faire. Et voilà où il en était : Kai l'avait mis à la porte – il ne parvenait pas à lui en vouloir – et il se retrouvait à déambuler sans but précis, la neige commençant doucement à le frigorifier. Il était aux alentours de dix-neuf-heures, et ce fut à cet instant qu'il regretta presque d'avoir coupé les ponts avec sa famille. Il avait beau être quelqu'un de sociable, il avait toujours préféré avoir un cercle d'amis proches restreints. Il ne se voyait pas appeler d'anciens amis d'écoles pour leur parler de ses soucis de couple, d'autant plus que la moitié ne devait pas être au courant de son orientation sexuelle. Et bien entendu, il était hors de question qu'il réveille Yeonjun en pleine nuit ; son activité en France l'épuisait déjà suffisamment.
Cela lui faisait mal de s'en rendre compte, mais Taehyun devait se rendre à l'évidence : en cet instant il était plus seul que jamais.
Ne pouvant plus faire abstraction du froid, il entra dans la première échoppe qu'il rencontra. Il découvrit assez rapidement qu'il s'agissait d'un salon de thé à l'ambiance intérieure chaleureuse qui le dégela d'un coup. Sans plus réfléchir que cela, il s'assit à une table et une jeune serveuse vint lui apporter la carte qu'il ne regarda qu'un court instant avant de porter toute son attention vers la rue qu'il venait de quitter.
Qu'allait-il faire ?
Qu'allait-il se passer ?
Il soupira, essayant de réfléchir à la situation de façon objective. Kai et lui avaient déjà discuté d'une éventuelle séparation, auquel cas Taehyun continuerai de l'héberger jusqu'à ce qu'il trouve une alternative. La simple pensée qu'ils aient à en arriver jusqu'ici lui arracha une larme qu'il s'empressa d'essuyer. Il avait beau s'autoriser à pleurer, il y avait des endroits pour cela et ce charmant café ne devait pas en faire partie.
Il n'osait pas imaginer ce qu'il deviendrait sans Kai dans son quotidien, sans la vision de son visage endormi le matin, sans son sourire lorsqu'il lui racontait ses journées, sans son rire loquace ou ses affaires d'artiste traînant un peu partout dans l'appartement. Et pourtant, s'il devait aujourd'hui se préparer à cette éventualité, c'était à cause de lui. Lui et son putain de problème, lui et son putain de secret, lui et sa putain de peur. Celle de perdre le peu d'homme qu'il parvenait à aimer à cause de sa différence, comme si être homosexuel ne suffisait pas pour souffrir dans leur société. Non, ce n'était pas assez pour le petit surdoué, le précoce hypersensible dont personne ne voulait réellement et qui se devait de collectionner les soucis. Haut potentiel, gay, asexuel ; Kang Taehyun était tout cela, et il en voulait au monde entier.
Il détestait s'apitoyer sur son sort. Mais quelque fois, il craquait. Et dans ces moments-là, il les tenait tous pour responsables ; ses professeurs trop attentionnés, ses parents trop peu, ses camarades de classe intolérants, ses aventures foireuses. Il leur en voulait à tous, mais il s'en voulait surtout à lui. Parce qu'au fond, une petite voix ne cessait de lui susurrer que le problème c'était lui. Lui qui était trop émotif, pas assez attiré, trop différent et pas suffisamment discret. Lui qui était ce mélange de tout et de rien qui ne satisfaisait jamais personne.
Sauf lui.
— Taehyun ?
Il releva la tête, se rendant compte par la même occasion qu'il avait laissé couler d'autre larmes. Il ne prit cependant pas la peine de les essuyer, écarquillant seulement les yeux à la vue de celui qui lui avait adressé la parole.
— B-Beomgyu ?
Il n'en croyait pas ses yeux. Beomgyu était là, à quelques mètres de lui, dans ce petit café perdu de Séoul. Quelle avait été la probabilité qu'il tombe sur lui dans une telle situation ? Il n'eut pas à cœur de la calculer, mais savait pertinemment qu'elle était plus que faible.
— Tu pleures ?
Il se redressa et essuya violemment ses joues, comme pour effacer ses larmes de la mémoire du blond.
— Non, enfin o-oui mais euh...
Et ses bégaiements qui n'arrêtaient pas. Il détestait ce qu'il devenait dans ces moments-là : un moins que rien.
— C'est rien, juste un petit truc.
Il se mordit la lèvre ; voilà qu'il venait de résumer ce qui était probablement l'une des pires soirées de sa vie comme étant « juste un petit truc ». Encore une fois, il ne put s'empêcher de penser que c'était humilier Kai indirectement.
Beomgyu ne parut pas convaincu, il pouvait le voir sur son visage. Après tout, lire en lui avait toujours été une tâche facile : ses expressions faciales faisaient de ses émotions un livre ouvert.
— Bof, tu m'en voudras pas si j'te crois moyen sur ce coup-ci ? répondit-il simplement en venant s'assoir sur la banquette en face de lui.
Décontenancé, il ne se rendit compte de l'irrationalité de la scène qui se jouait que lorsque la serveuse vint leur demander leurs boissons.
— Euh...
Avec tout ça, il n'avait pas réellement regardé la carte que la jeune femme lui avait donné.
— Un caramel macchiato et un latte vanille avec crème chantilly s'il-vous-plaît, fit Beomgyu en souriant à la serveuse qui repartit avec les menus.
Sans prononcer un seul mot, il plongea son regard dans celui de plus jeune. Et il se rendit compte que cela lui avait manqué. Beomgyu lui avait manqué ; sa façon de parler, ses expressions de visage, sa légèreté soucieuse. Le son de sa voix, la couleur de sa peau, la lumière de ses yeux : tout avait changé en restant exactement semblable à ses souvenirs. Et tout en se disant cela du plus grand, il se rendit compte qu'il devait se dire la même chose de lui. Qu'il avait changé en restant le même.
— Je me suis pas trompé au moins ?
Sa prise de parole le fit revenir sur Terre.
— De quoi ?
— Pour la boisson, compléta-t-il. Tu raffolais de caramel macchiato à l'époque, et je sais qu'ils en font des bons, mais ça a peut-être changé. J'ai voulu me la jouer, tu m'excuseras !
Ils rirent en harmonie, et Taehyun se senti comme projeté dans un confortable nuage.
— J'aime toujours autant ça, rassure-toi, fit-il simplement en souriant.
Le silence retomba, et ils se mirent à se détailler mutuellement.
Cela devait bien faire une dizaine d'années qu'ils ne s'étaient pas vu. De près tout du moins. Il ne put s'empêcher de le détailler, sachant pertinemment qu'il devait en faire de même. Beomgyu avait à peine grandit, mais on pouvait en dire autant de lui qui était resté fidèle à son mètre soixante-dix-neuf. En revanche, sa chevelure blonde mi-longue changeait radicalement de la longue tignasse charbon qu'il arborait du temps de leurs années de prépa. Il devinait aussi une musculature mesurément développée sous le sweat qu'il portait en dessous du manteau qu'il venait d'enlever. Il sourit en se remémorant les images d'un Beomgyu aux bras fins qui défendait ses muscles invisibles. Oui, ils avaient bien changé tous les deux.
— Bon, ça fait un bail qu'on s'est pas vu. Comment va la vie ?
Beomgyu et sa légèreté à toute épreuve. Après tout ce temps à ne pas s'être vu – à s'être ignoré, mais le terme lui faisait trop mal – c'était ainsi qu'il relançait une discussion, et il l'appréciait pour cela.
Son sourire se fana légèrement, mais il s'efforça de penser à un autre épisode de sa vie que cette soirée.
— Oh et bien... Très bien je dois dire. Yeonjun a officiellement créé son entreprise il y a quatre ans et j'en suis depuis le DRH. Chaeyoung nous a quitté en chemin..., avoua-t-il en baissant les yeux. Mais c'était pour le mieux, Yeonjun a su plus ou moins s'en remettre. En tous cas il n'a personne depuis, mais bosseur comme il est, il s'est complètement investi dans son travail pour passer à autre chose. Il a tout de même adopté un lapin pour lui tenir compagnie. Il faut dire que j'ai insisté, le laisser seul dans son grand appartement me mettait mal à l'aise. Il s'y est fait maintenant, malgré sa maniaquerie, et même s'il ne veut pas l'avouer il en est complètement gaga !
Beomgyu ne fit qu'esquisser un sourire avant de rétorquer.
— Et toi dans tout ça ? fit-il en réceptionnant leurs boissons avec un sourire pour la serveuse.
Taehyun retint sa respiration. Ah oui, c'était de lui dont il était question.
Il prit une gorgée de son café, se rendit compte que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pris le temps d'apprécier sa boisson préférée, avant de plonger à nouveau son regard dans le sien.
— J'ai continué mes études, cela m'a beaucoup plu comme tu peux l'imaginer. Avoir Yeonjun et Chae' à côté de moi m'a beaucoup motivé, même après son départ. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un...
Il fit une pause, et lorsqu'il se rendit compte que Beomgyu l'écoutait attentivement, il continua.
— C'est un étudiant, mais je l'ai rencontré quand il était encore au lycée. Je te laisse imaginer ma crise de panique le jour où je l'ai rencontré, dit-il en rigolant, et il le suivit dans son rire. Mais il m'a fait comprendre qu'il était sérieusement intéressé en quelque sorte. C'est quelqu'un de très vif et mature malgré son jeune âge. J'avais beaucoup d'appréhension, pourtant, c'était très naturel lorsqu'on s'est vu. Un peu comme... comme un...
— Comme un coup du destin ?
Taehyun se pinça les lèvres. Le plus vieux le regardait le sourire aux lèvres, le regard doux, les mains refermées autour de sa boisson chaude. Et il vu tout de suite ce qui brillait dans ses yeux.
— Ce n'est pas ce que je voulais dire, enfin, ce n'était pas comme no-
— Déstresse Tae' ! rétorqua-t-il en rigolant et en posant l'une de ses mains sur la sienne. Je disais ça comme ça, pas de pression. T'as le droit d'avoir autant de coup de foudre que tu veux, à tes risques et périls !
Ils partagèrent un nouveau fou-rire, comme au bon vieux temps.
— Un coup de foudre, oui on peut dire ça comme ça, admit-il. Sans pour autant parler de destin, je peux dire qu'on a eu de la chance de se trouver, ajouta-t-il en fixant leurs mains encore liées.
Beomgyu suivit son regard des yeux et détacha sa main de la sienne, prenant une gorgée de son café. Un petit silence s'imposa avant que le rouge ne continue.
— Et toi alors ? Tu... as rencontré quelqu'un ?
Le sourire que Beomgyu afficha en observant le liquide fumant dans son verre en carton se révéla plus mesuré, plus lisse, plus triste que les autres. Et Taehyun sut.
— Non, finit-il par répondre après quelques temps en le regardant à nouveau. Moi je n'ai trouvé personne d'autre... Tu sais bien qu'il n'y a que la danse dans ma vie !
Il lui sourit. Le message était clairement passé ; il y avait un temps pour tout, et ce soir n'était pas fait pour ressasser le passé.
— Je suis content que tu aies réussi à faire ce qui te plaisait.
— Moi aussi tiens ! Aujourd'hui je suis danseur et chorégraphe pour une agence moyenne. Je gagne pas des masses, mais je vis de ma passion !
De l'entendre de sa bouche – de sa voix grave et pourtant légère – cela lui fit un bien fou et insoupçonné. Bien sûr, il s'était souvent demandé comment s'étaient passé les choses de son côté. Si Beomgyu était allé au bout de ses études, de son rêve de danser jours et nuits et de pouvoir en vivre. Cela le rassura de savoir qu'après tout ce temps passé sans avoir eu ne serait-ce qu'une seule fois le courage de le recontacter, il avait réussi à vivre sa vie comme il l'entendait.
— Mais sinon, tu vas me dire pourquoi tu pleurais quand je suis arrivé ?
Il laissa échapper un soupir mais se rendit à l'évidence : si Beomgyu était toujours aussi têtu, il ne lâcherait pas l'affaire.
— Il se trouve que cela fait à peu près un an qu'on habite ensemble, ses parents ont accepté que je l'héberge pendant ses études. Ils sont au courant, ce sont des étrangers, se sentit-il obligé de préciser en voyant la mine effarouchée du plus grand. Ça leur a demandé du temps mais ils nous soutiennent. Tout ça pour dire que tout se déroulait parfaitement jusqu'à ce que...
Il laissa sa phrase en suspens. Jusqu'à quand ? Quand est-ce que tout avait commencé à se dégrader ? Il avait été tellement occupé par l'entreprise et s'était tant préoccupé de Yeonjun qu'il ne saurait dire quand est-ce que Kai avait commencé à agir différemment. Il avait honte.
— Jusqu'à ce qu'il ne veuille aller plus loin, finit-il par dire. Je m'en veux pour ne pas l'avoir remarqué plus tôt, mais je m'en veux surtout pour ne pas lui avoir parlé plus tôt de... ça.
Voilà qu'il se sentait à nouveau au bord des larmes. Beomgyu sembla le remarquer tout de suite et essuya ses mains sur son pantalon, comme si ce geste allait l'aider à se débarrasser de la peine qu'il commençait manifestement à ressentir pour lui.
— C'est tout con putain, je suis complètement con.
— Ne dis pas ça, rétorqua le blond.
— Si si ! se permit d'insister Taehyun. Tu as beau être de bonne foi, il faut le reconnaitre Beomgyu : je suis un putain d'incapable. J'ai vingt-huit ans et je suis pas foutu d'avouer à mon petit ami parfait que je suis putain d'asexuel.
Il vit à la grimace qu'il esquissa que la formulation ne lui plaisait pas. Mais Taehyun s'en fichait bien, il n'était pas là pour parler correctement, juste pour se plaindre de sa misérable vie.
— Je pensais que ça allait venir, comme ils disent tous, enfin Yeonjun surtout. Mais c'est bien beau de dire ça quand on n'est pas concerné. C'est pour ça que je ne me mets pas en couple normalement, ça ne sert à rien de chercher à bien faire quand on n'est pas programmé pour satisfaire les autres.
Et il fondit en larmes.
Ces mots qui ne cessaient de lui pourrir l'esprit venaient enfin de quitter la barrière de ses lèvres, et il ne sut si cela le soulagea ou s'il se sentit au contraire plus indigent encore. Il s'en voulait d'infliger cela à Beomgyu qui ne faisait que passer par là. Après des années à s'être perdu de vue – ou presque –, la première chose qu'il lui offrait était le spectacle de sa décadence. L'envie de disparaître l'avala tout entier tandis qu'il utilisait une des serviettes du café pour se moucher et rapidement s'essuyer les yeux. Il vit du coin de l'œil quelques regards portés sur eux mais décida de s'en moquer ; l'heure n'était pas à la préoccupation de l'opinion des autres.
Lorsqu'il reposa ses mains sur la table, Beomgyu enroula les siennes autour de ses poignets et se mit à doucement caresser son épiderme. Ces mouvements circulaires sur le dos de ses mains eurent le don de l'apaiser, et il ne put empêcher des images du passé de refaire surface.
— Je voulais vraiment le faire..., chuchota-t-il après un petit silence. Mais, une partie de moi pensait que... que ce serait vraiment naturel. Comme..., il reprit sa respiration, comme avec toi.
Il posait enfin des mots sur ce qui lui pesait depuis tout ce temps. Toutes ces vérités auxquelles il n'avait pas su faire face. Et il le faisait devant lui, celui qui n'avait finalement jamais cessé de le connaître mieux que quiconque.
Au fil de secondes, il se rendit compte du poids des mots qu'il venait de prononcer. De tout ce que cette phrase voulait dire, de tout ce qu'elle insinuait, et il s'en voulut immédiatement.
Beomgyu le regardait avec des yeux écarquillés et une bouche entre-ouverte. Cette expression fut rapidement remplacée par une autre, plus douce, plus calme, plus apaisante.
— Tu es un bel imbécile Kang Taehyun, souffla le blond. Mais c'est aussi un peu aussi comme ça qu'on t'aime !
Le rouge sentit les battements de son cœur ralentir.
— T'as des idées et des pensées plein la tête, mais dès qu'elles te concernent, elles prennent le mauvais chemin. Ça, ça n'a pas changé, confia-t-il avec un sourire avant de boire un peu de son latte. Je ne connais pas ton copain, mais c'que je sais, c'est qu'il n'est pas moi. J'avais peut-être le même âge quand on s'est rencontré, mais je ne t'apprends rien en te disant qu'on a des histoires différentes, et qu'il n'a pas les mêmes idées et pensées que moi. Je comprends qu'une partie de toi ait souhaité que cela se passe ainsi, mais tu ne peux décemment pas attendre d'un gamin avec qui tu sors depuis moins d'un an de tout deviner, fit-il d'un ton à la fois doux et concerné.
Taehyun but ses paroles en même temps qu'il finit son macchiato. Ce qui était désagréable, c'était qu'il savait tout ce que lui disait Beomgyu. Pourtant, il avait tout de même commis son erreur.
— Je pensais que... que tu aurais avancé là-dessus, confia le plus jeune.
Il soupira.
— Et non ! C'est à croire que tu me surestimais vraiment. Il faut dire que, dans un premier temps, je ne pensais pas que j'aurais à refaire face à ce souci. Je ne pensais pas tomber amoureux aussi vite, au beau milieu du bon développement de l'entreprise. J'ai été perturbé. Et d'un autre côté, tout se passait tellement bien depuis qu'on a reçu la bénédiction de ses parents que je n'imaginais pas qu'un autre problème puisse venir chambouler tout ça.
— Ce n'est pas un véritable problème, tu le sais ça ? fit le danseur en haussant un sourcil. Ce qui est problématique, c'est que tu aies fais l'autruche. D'après ce que j'ai compris, c'est quelqu'un d'intelligent et d'ouvert. Si tu lui avais expliqué, il aurait compris, surtout s'il t'aime.
De cela, Taehyun s'en voulait pour continuer d'en douter. Il ne doutait pas que Kai l'aime, il doutait qu'il puisse continuer de l'aimer toujours autant malgré son défaut évident, celui qu'il ne pouvait pas s'empêcher de considérer comme tel. Continuerai-t-il réellement de l'aimer s'il ne pouvait pas répondre à ses besoins ?
— Prend-toi aussi un peu en considération Tae', ajouta-t-il doucement. C'est également faire preuve de respect envers toi-même que de prendre soin de correctement communiquer avec lui. Et tu n'es pas fait pour 'répondre aux besoins' des autres. Tu n'es pas une machine, juste un être humain avec ses propres qualités, défauts, valeurs et limites. Alors s'il comprend pas après que tu lui aies expliqué, c'est juste qu'il est con.
Le changement de ton ne manqua pas de le faire légèrement rire. Et il remercia n'importe quelle entité pour avoir posé une telle personne sur son chemin. Beomgyu était une véritable source de lumière, à la fois simplet et mature, drôle et soucieux. Discuter avec lui après toutes ces années passées sans aucune prise de contact lui fit l'effet d'un grand bol d'air. Il fallait dire que Beomgyu avait le don d'éclairer les situations les plus sombres, d'égayer les soirées les plus moroses, de donner de la valeur aux plus misérables. Et lorsqu'ils s'échangèrent un simple sourire à la fois silencieux et loquace, il sut que quelque part, cette rencontre n'appartenait pas au hasard.
Kang Taehyun était comme cela parfois : terriblement romantique.
— Merci 'Gyu.
Il avait prononcé son surnom sans s'en rendre compte, et ce qui semblait être des réminiscences d'une chaleur passée s'empara soudainement de lui.
Beomgyu lui sourit.
— De rien 'Hyunnie.
⌨SUISEI...
. . .
alors vous, comment ça va ? :D
AAAAAAAAAAAAAAAAAAH mes chocolats si vous saviez à quel point je suis HEUREUSE de vous de vous retrouver oiuyetdzpc c'est insane à quel point ça m'avait manqué de vous poster des chapitres de Menace.
et quel chapitre 😏
au moment où je rédige cette note d'auteur, je trépigne d'impatience à l'idée de lire vos réactions hehehe
une fois encore, j'aimerais que l'on remercie la seule et unique KUKIHIME pour son superbe travail de bêta-lectrice et juste de supportrice en or pour ce projet difficile qu'est ma première fiction longue ~
je posterai un message sur mon mur pour marquer la fin de ma pause histoire d'éviter à cette nda d'être encore plus longue :,)
sur ce, prenez soin de vous et pleinde bisous sur vos fesses !
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