Chapitre Trente
Trentième chapitre de 'Menace', youhou !
Je pense qu'on peut fêter ça xD merci à toutes et à tous d'apprécier cette fiction et de me suivre dans l'aventure, sachez que c'est une première pour moi, je n'ai jamais mené un projet aussi long... j'ai hâte de le poursuivre avec vous !
Bonne lecture ~
Décembre
Soobin n'était pas sûr de son coup.
Il se fit la réflexion que ce genre d'initiatives incongrues – pour ne pas dire irréfléchies – le prenaient plus souvent qu'il n'y paraissait. Pourtant, c'était la même sensation à chaque fois ; il avait l'impression de faire n'importe quoi et d'être resté adolescent. Mais quelque part, cela avait quelque chose de rassurant. Alors lorsqu'il se retrouva devant la porte de l'appartement de Beomgyu, il n'hésita pas plus de quelques secondes avant de toquer. Que son ami dorme, soit en train de répéter une chorégraphie dans un studio ou en sortie avec des collègues ne lui traversa l'esprit que trop tard. Mais ces possibilités furent rapidement chassées par un Beomgyu groggy, aux cheveux en bataille et seulement habillé d'un simple jogging.
— Ding dong ! fit-il avec un sourire maladroit, en levant ses bras en l'air comme pour convaincre son ami que son arrivée surprise était l'événement de l'année.
Le blond le dévisagea de sa mine endormie, une main toujours accrochée à sa porte d'entrée.
— Qu'est-ce que tu fous là ?
Si Soobin devait citer une caractéristique légèrement fantasque mais qu'il appréciait beaucoup chez son ami sans aucune raison particulière, c'était bien sa langue de vipère qui prenait le dessus dès que minuit sonnait. En quatorze ans d'amitié il n'avait jamais cessé de trouver cela amusant. Beomgyu était un rayon de soleil qui voyait le positif partout et n'avait de brusque que son accent qui le poussait parfois à avoir des allures de campagnard. Celui qu'il devenait une fois fatigué était presque une tout autre personne. Plus brutale, franche et facilement agacée. Mais il aimait beaucoup ce côté de son meilleur ami ; il ne l'avait jamais vu comme un défaut.
— Je suis revenu de Paris... !
Beomgyu continua de le fixer de son regard à moitié endormi et il se mit à sérieusement douter du fait que son ami le laisse entrer. Il avait beau aimer sa version un peu sonnée, il n'avait aucune envie d'être rejeté au beau milieu de la nuit.
— Ok, finit tout de même par dire Beomgyu. Ça me dit pas c'que tu fous sur mon putain de pallier à deux heures du mat'.
Son sourire se crispa.
— Ben... il s'pourrait que j'ai pas envie de rentrer chez moi.
Beomgyu haussa les sourcils avant d'enfin poser les yeux sur sa valise. Il plongea à nouveau son regard dans le sien et Soobin jura que si les yeux pouvaient tuer, il serait probablement mort.
— T'as intérêt à t'expliquer vite et bien.
Soulagé, il put enfin mettre un pied dans le petit appartement du danseur. Il se déchaussa, laissa sa valise dans l'entrée avant de s'asseoir sur le canapé-lit qui, une fois déplié, prenait la quasi-totalité du salon. Le studio de Beomgyu était au moins deux fois plus petit que son appartement, mais il fallait dire que leur salaire n'était pas le même et que s'il avait pu au départ bénéficier d'un peu d'aide de la part de ses parents, il savait pertinemment que ce n'était pas le cas de son ami. Ce dernier se débrouillait complètement seul et ce depuis des années. Pour cela au moins il n'avait jamais cessé de lui vouer une certaine admiration.
L'air enfin réveillé – ou presque –, Beomgyu se tint debout devant lui, les bras croisés.
— Parle.
La bouche de Soobin se tordit et il commença à se triturer les doigts.
— Hm... il s'est passé quelque chose.
— Mais encore, fit Beomgyu en levant les yeux au ciel.
— Il s'est passé quelque chose avec Yeonjun.
Sans ajouter quoi que ce soit, Beomgyu attrapa un des coussins qui se trouvait derrière lui et l'apporta à son visage pour hurler dedans.
Soobin s'y était attendu – enfin, pas à cela en particulier –, il avait toujours un peu peur des réactions de son ami face à ses soucis mais finissait toujours par les lui raconter. C'était plus fort que lui ; il avait besoin de tout lui dire. Et puis même avec le temps, Beomgyu n'avait jamais opposé une grande résistance. Au fond, il se sentait utile en écoutant les problèmes de son ami – il le lui avait lui-même confié –, alors leur relation s'équilibrait plutôt bien. Suffisamment pour durer quatorze ans tout du moins.
— Qu'est-ce qui s'est encore passé ? demanda le danseur avec un ton désespéré.
— On... On s'est embrassé.
Cette fois-ci, Beomgyu laissa son oreiller lui échapper des mains et tomber à même le sol. Seuls ses sourcils se froncèrent pendant un instant, jusqu'à ce qu'enfin, il réagisse. Sans ajouter un mot, il prit un verre qui traînait sur sa table basse et alla le remplir d'eau avant de le boire d'une traite. Une fois cela fait, il fixa Soobin avec une drôle d'expression. Quoique, drôle ne serait pas le terme que Soobin aurait choisi. Terriblement sérieuse voire alarmée aurait été plus correct.
De son côté, Soobin appréhendait. Il avait déballé ça comme ça, tout simplement parce qu'il ne s'était pas vu le dire autrement. Mais en cet instant, il se rendit compte que Beomgyu devait être sérieusement perdu. Il avait oublié pendant un moment qu'il n'avait pas assisté à son voyage à Paris et à tout ce qu'il s'était passé entre lui et son patron. Pour sûr, il avait tenu à lui résumer chacun de ses week-ends parisiens où il avait eu l'occasion d'observer... d'étranges comportements chez son supérieur. Et chez lui, mais ça il avait préféré l'éclipser aux oreilles de Beomgyu. Il n'avait pour autant pas été là lorsque Soobin avait littéralement commencé à paniquer à la simple idée de passer une soirée importante en compagnie de Yeonjun, ni quand il s'était mis à faire une crise au beau milieu d'une clairière, et encore moins lorsqu'il l'avait rejoint pour... l'apaiser.
— Il t'a forcé ?
La mâchoire lui en tomba.
— Quoi ? Non !
— T'es sûr qu'il n'a pas profité de toi ? C'était quand ? Vous aviez bu ? Il y avait du monde autour ?
Sa bouche se referma, ses lèvres se retroussèrent.
Pouvait-il en vouloir à Beomgyu pour n'envisager que ce genre de scénarios ? Non. Pas le moins du monde. Après tout, il l'avait bassiné avec ce même refrain dix années durant. Alors non, il ne pouvait décemment pas être déçu ni même légèrement irrité que l'idée d'un échange purement consenti et romantique n'ait pas traversé l'esprit de son ami. Il se rendit compte de la réalité dans laquelle il les avait baignés tous les deux pendant cette longue décennie. Et, étrangement, il s'en voulut presque.
— Non Beom'. Je... je le voulais aussi. Nous le voulions tous les deux.
Enfin je crois, une part de lui continuait de se demander si Yeonjun n'avait tout simplement pas eu pitié de lui. Mais ça, il préférait ne pas trop y penser : c'était d'ailleurs aussi pour ça qu'il n'était pas rentré chez lui ce soir. Il y avait des choses qui lui échappaient, qu'il craignait de mal interpréter ou de simplement affronter. Dans ces moments-là, il n'y avait qu'une seule solution : Beomgyu.
Ce dernier défronça légèrement ses sourcils, reposant son verre avec un soupire.
— Bon, c'est... inattendu, mais j'imagine que c'est bien.
Il revint s'asseoir à ses côtés, ramassant l'oreiller qu'il avait laissé tomber. Il y eut un court silence durant lequel Soobin se demanda si c'était vrai. Si c'était véritablement bien. Il était encore pris entre la peur de la nouveauté et l'envie d'avancer. C'était idiot, il n'était plus un adolescent. Mais après tout, ce n'était pas comme s'il avait pu vivre une adolescence comme une autre. Alors il se rendit compte qu'il vivait aujourd'hui ce qu'il aurait dû vivre des années auparavant. Cette vague de remise en question mélangée à de l'excitation et un soupçon d'appréhension. Il était temps.
La main de Beomgyu vint se poser sur la sienne, l'extirpant de ses pensées, et il plongea son regard dans le sien toujours aussi soucieux.
— Est-ce que tu l'aimes ?
Soobin retint sa respiration. En voilà une drôle de question ! S'il aimait Choi Yeonjun ? À la vérité, il n'en n'avait aucune idée. C'était triste à dire, mais il n'était jamais tombé amoureux. Tout ce qui touchait de près ou de loin à ce genre de relation l'avait toujours soit dégoûté soit parut inenvisageable. Cette répulsion l'avait entièrement consumé au point que jamais l'idée d'un jour trouver quelqu'un pour partager sa vie ne lui avait traversé l'esprit. Il avait Beomgyu, pour lui c'était amplement suffisant. Jusqu'à ce que Yeonjun n'arrive tout du moins. Aujourd'hui, il était tenté d'affirmer le contraire : peut-être bien que oui, il ressentait quelque chose pour le plus vieux, quelque chose qui n'était pas de l'amitié et qui prenait l'allure d'une affection toute particulière. Et peut-être bien que oui, il envisageait de s'investir dans cette relation, aussi effrayante et dangereuse pouvait-elle paraître pour son cœur inexpérimenté.
Parce qu'au fond, il en avait désormais la ferme intuition : Choi Yeonjun en valait la peine.
Voilà des mots qu'il ne se serait pas cru penser des mois auparavant. Pourtant aujourd'hui, il refusait enfin de d'ignorer cette évidence. Yeonjun était aimable, bienveillant et attentionné lorsqu'il était question des gens ou des choses qu'il appréciait. C'était peut-être fou de se l'admettre, mais il faisait désormais partie de ces personnes-là, les paroles et regards du plus vieux le lui avaient assuré.
Maintenant, il fallait qu'il lui montre que de son côté aussi, il souhaitait quelque chose.
— Je ne sais pas si je peux utiliser ces termes, finit-il par répondre.
Beomgyu le considérait sérieusement, à la fois inquiet et comme prêt à voir son ami enfin évoluer.
— Mais je suis sûr que ce que je ressens pour lui n'a rien à voir avec ce que j'ai pu ressentir auparavant et que... Je suis prêt. J'en ai envie 'Gyu
Enfin, il vit un sourire se dessiner sur le visage de son meilleur ami, et un poids sembla s'envoler de ses épaules.
:::
Lorsque Soobin arriva devant les locaux de Regard, un jour après, il était déterminé.
Déterminé à faire face à Yeonjun et, par la même occasion, à ses sentiments pour lui et cette relation nouvelle qui commençait. Il ne savait pas réellement à quoi s'attendre, mais il ne voulait plus avoir peur et devenir un boulet pour le plus vieux. S'il avait bien lu dans ses yeux la dernière fois qu'ils s'étaient vu à l'aéroport, Yeonjun l'appréciait. Il était encore difficile et trop étrange pour lui d'affirmer plus que cela, mais c'était déjà un bon départ. Yeonjun l'appréciait et il appréciait Yeonjun.
Ce fut avec cette solide pensée qu'il sortit de l'ascenseur. Sans même penser à passer par son propre bureau pour y déposer ses affaires, il se dirigea directement vers le bureau de son supérieur en quelques grandes enjambées. Sans y réfléchir à deux fois, il toqua trois coups fermes à la porte à travers laquelle une réponse se fit entendre l'instant d'après.
Il entra, referma la porte derrière lui avant de plonger son regard dans celui de Yeonjun.
Et les mots lui manquèrent.
Qu'était-il venu lui dire, au juste ? Il avait déjà oublié, à supposer qu'il avait déjà pensé à ce qu'il voulait lui dire. Pour sûr il était déterminé : il voulait cette relation avec Yeonjun, il voulait que leur duo signifie quelque chose d'important, il voulait l'aimer et se savoir aimé de lui. Mais était-ce seulement le moment et le lieu de lui dire ces mots ?
— Soobin ?
Il se reprit.
— Oui. Euh... Je venais te parler de...
Il se rendit soudainement compte qu'il l'avait interrompu dans son travail. Yeonjun avait relevé les yeux d'un dossier qui semblait important – bien qu'il lui aurait sûrement rétorqué que tous les dossiers étaient importants, il commençait à le connaître – et le considérait désormais avec ses yeux à la fois étonnés, sérieux et attentifs.
— De ?
Voilà qu'il s'était encore une fois perdu dans ses pensées.
— Euh rien. De rien je, je t'en parlerai une autre fois, pardon de t'avoir interrompu.
Il y eut quelques secondes de silence durant lesquelles Yeonjun plissa légèrement les yeux, visiblement dérouté par son étrange démarche. Sans savoir pourquoi, Soobin était resté planté là comme si, malgré ses paroles, il attendait une certaine réponse du plus âgé.
— D'accord.
L'instant d'après, il avait à nouveau les yeux plongés dans son dossier.
Soobin s'autorisa à expirer sans s'être rendu compte qu'il avait retenu sa respiration. Ce fut avec un étrange arrière-goût d'amertume qu'il fit demi-tour, prêt à retrouver son lieu de travail après trois semaines passées à l'étranger.
Il s'apprêtait à baisser la poignée de la porte lorsqu'il entendit Yeonjun prendre la parole derrière lui.
— Au fait, cela te dirait de déjeuner avec moi ?
⌨SUISEI...
comment allez-vous mes chocolats :3 ?
je suis contente de vous poster ce chapitre, il est un peu court et plutôt transitoire, mais il marque le début d'une nouvelle ère ! cette fiction va enfin pouvoir mériter son titre de 'yeonbin' xD(après trente chapitres, il était temps...)
au fait ! les épreuves du grand oral ont commencé aujourd'hui, je souhaite bon courage à tous mes chocolats qui passent cette dernière épreuve du bac ~
sur ce, je vous dis à plus tard pour la suite de la fiction !
bisous sur vos joues <33
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