Chapitre Treize
Novembre
L'annonce de Bin avait laissé un grand froid dans la salle de réunion. Tous les employés avaient un air dubitatif, comme incertains quant aux derniers mots du jeune homme. Et cela n'avait rien d'étonnant : Yeonjun n'avait pas prévenu tous ses salariés quant à son but de signer un contrat avec la France. Il leur avait bien parlé de l'international, suffisamment de fois pour que toutes et tous sachent qu'ils devaient se détacher des styles coréens traditionnels, mais jamais de la France tout particulièrement. Car, si Yeonjun ne mélangeait jamais intérêts personnels et intérêts commerciaux, il devait avouer que viser la France pendant leur nouvelle campagne n'avait rien d'anodin.
— Veuillez m'excuser, furent les seuls mots qu'il adressa aux artistes avant de quitter la pièce en compagnie de Bin.
Les employés n'en revenaient pas et il les comprenait bien, mais pour l'heure, il avait plus urgent à traiter. Il s'était contenté de chuchoter à Soobin de continuer la réunion sans lui avant de le quitter ; en tant qu'assistant, c'était bien le minimum qu'il puisse faire, lui laisser cette tâche n'était pas un grand risque. À présent suivis par l'agent de communication, il se dirigeait à grandes enjambées vers son propre bureau, conscient que Bin lui avait sûrement déjà transféré l'appel. Une fois à l'entrée, ce dernier le laissa sur le palier : Choi Yeonjun voulait être seul lorsqu'il passait ses appels.
Le brun se figea une fois devant son bureau, une lumière lui indiquant que la personne à l'autre bout du fil attendait. Il prit une grande inspiration avant de se saisir du téléphone et de décrocher.
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— C'est tout pour aujourd'hui, vous pouvez d'ores et déjà vous mettre au travail. Et si vous avez des questions mon bureau vous sera ouvert.
Soobin observa toute l'équipe artistique quitter la salle de réunion avant qu'il ne fasse de même en s'élançant vers une certaine destination, le pas légèrement effréné. Il était plus que curieux de savoir ce qui avait bien pousser Choi Yeonjun à le laisser en plan en pleine réunion. Ce n'était pas du tout son genre, mais à voir la lueur qui était passée dans ses yeux, l'annonce de Bin n'avait rien d'anodin.
Marie, il se souvenait avoir entendu ce prénom quelque part, mais il n'était pas très doué pour se souvenir des prénoms sans visages, surtout s'ils n'avaient été évoqués que très peu de fois. À mesure qu'il avançait dans les couloirs de l'entreprise, les pièces manquantes du puzzle lui revenaient. La France, une compagnie est intéressée... Marie... Il s'apprêtait à toquer à la porte du bureau lorsque tout lui revint en tête. Mais bien sûr !
— Soobin, je ne pense pas que-, il avait vaguement entendu Bin essayer de le retenir d'interrompre son patron mais il ne parvint pas à s'empêcher d'ouvrir la porte.
Il vit Choi Yeonjun, adossé contre son bureau, l'air strict et concentré, le pied gauche tapant vivement du pied contre le sol – alors que lui-même avouait sans mal qu'il détestait ce genre de comportement nerveux – et le téléphone collé contre l'oreille. À sa vision, le brun le gratifia d'un regard sombre. Soobin était conscient de le déranger dans une affaire de la plus haute importance, mais il ne s'était pas incrusté en plein appel pour rien.
— Monsieur..., avait-il fait d'un ton bas.
— Attendez un petit instant Marie, je reviens à vous tout de suite, avait-il dit d'un ton calme avant de bloquer le micro du téléphone de sa main. Bon sang Soobin quelle mouche vous a piqué ? Vous ne voyez pas que je suis en plein appel ? s'était-il ensuite écrié suffisamment fort pour que le châtain se sache dans la faute.
— Oui Monsieur, mais vous devez récupérer le tableau pour Madame Seo aux enchères de quinze heures trente !
Soobin observa Yeonjun regarder sa montre puis se pincer l'arête du nez, une terrible expression se peignant sur son visage. Colère, frustration, stress, il n'avait jamais vu son supérieur dans de tels états auparavant et cela lui conviait un étrange sentiment de constater que Choi Yeonjun pouvait parfois faire des erreurs lui aussi.
Il observa le plus vieux cogiter, commencer à faire les cent pas dans son bureau tandis qu'à l'autre bout du fil, la fameuse Marie attendait. Soobin aussi se mit à réfléchir : il était évident que Yeonjun ne pouvait pas se permettre de manquer cet appel, il savait pertinemment qu'il l'avait attendu pendant des mois – des années peut-être –, mais Madame Seo était une cliente importante. Elle avait une place non négligeable dans le secteur du luxe asiatique et cette première transaction au sein de Regard était on ne peut plus décisive pour faire entendre parler de l'entreprise. Tous deux faisaient face à un sérieux dilemme : Choi Yeonjun ne confiait jamais les achats de particuliers à ses employés, il ne faisait confiance qu'à lui-même pour ces missions de la plus haute importance. Mais il était évident que Soobin ne pouvait pas s'occuper des affaires avec la France, le projet de Regard pour l'Europe lui était encore un peu trop vague ; c'était un dossier que son supérieur avait toujours gardé près de lui car, de toute évidence, il était plus épineux que les autres – et un peu plus personnel aussi, sans doute. Il était en pleine réflexion lorsqu'il vit son patron se figer puis se tourner vers lui, le regard pétillant.
— Mais bien sûr !
Soobin ne comprenait pas, il ne comprenait pas comment le brun pouvait être aussi expressif tout d'un coup, comment il pouvait ressembler à un enfant alors qu'il avait toujours été le boss strict et légèrement rabat-joie. Et surtout, il ne comprenait pas comment il avait pu trouver une solution à leur dilemme.
— Vous n'avez qu'à y aller !
Le châtain ne comprit pas, son cerveau s'était comme mis en veille. Lui ? Y aller ?
— Comment ça ?
Yeonjun regarda sa montre et sembla se souvenir que quelqu'un l'attendait toujours au téléphone.
— Aux enchères bien sûr ! Écoutez, je dois vraiment reprendre mon appel, je vous envoie toutes les informations pour la vente et vous vous y rendez. Je vous fais confiance.
Et il le mit à la porte, comme ça. Soobin resta une bonne poignée de minutes complètement statique devant la porte de son bureau, ayant du mal à enregistrer les informations sur ce qu'il venait de se passer. Une notification le réveilla : Yeonjun était un rapide, il venait tout juste de lui envoyer le mail pour la course de madame Seo. Après lecture du message, il parvint à se rendre compte que tout cela était bien réel, et il se mit en chemin.
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Le cœur de Yeonjun s'affolait doucement dans sa cage thoracique. En l'espace de quelques minutes, beaucoup trop d'événements s'étaient bousculés et il n'avait plus été tout à fait maître de lui-même. Il venait de confier une importante mission à Choi Soobin, une mission qu'il ne devait originellement confier à personne d'autre que lui. Ce n'était pas prévu, rien n'avait été prévu à vrai dire : ni l'appel de Marie, ni cet oubli de ventes aux enchères et encore moins cet échange désordonné qu'il avait eu avec son assistant.
Je vous fais confiance.
C'était sorti tout seul... c'était le genre de chose que l'on disait à quelqu'un lorsqu'on voulait le persuader de faire quelque chose qui n'était pas de son ressort. Soit effectuer un achat d'une somme conséquente pour une cliente toute aussi cruciale. C'était idiot pourtant, au fond de lui, sa raison le rassurait : Soobin était loin d'être incompétent et même si c'était la première fois qu'il effectuait une telle transaction, il ne doutait pas qu'avec ce qu'il lui avait envoyé, les chances que cela tourne au vinaigre étaient bien minces. Mais tout de même, lui soufflait son esprit pointilleux, ce n'était pas censé se passer comme ça. Et cette simple pensée suffisait à le paniquer un peu plus.
— Ils ont un projet de construction d'un grand établissement de spectacle. Un truc assez conséquent, avec plusieurs salles de concerts, de tailles différentes et avec je cite « des couleurs et des formes qui sortent de l'ordinaire ».
Il devait se reconcentrer, cela faisait un certain temps déjà que la jeune femme lui détaillait la demande de cette fameuse compagnie française. Il en avait noté le nom quelque part, mais à l'instant, cela ne lui revenait plus tant il était perturbé et uniquement concentré sur les dires de la métisse. Marie était une employée qui lui était précieuse ; née d'une mère française et d'un père Coréen, elle avait grandi en maîtrisant deux langues. Plus tard, elle avait appris l'anglais pendant ses études de commerce, puis avait postulé chez Regard. Brillante, elle avait tout de suite été acceptée. L'entreprise n'avait alors qu'un an ou moins et Yeonjun avait tout de suite su que Marie leur serait utile. Lui, serait utile. Afin de réaliser son rêve.
— Ils ont apprécié Agastopia ?
— Oui. À vrai dire, Voyage Cristallisé leur avait beaucoup plut aussi, ils avaient trouvé le concept audacieux et bien exécuté. Le problème à l'époque était que cela ne correspondait pas à leur projet en cours. Je leur ai fait la présentation de la nouvelle gamme avec les quelques échantillons de sortis, et ils ont tout de suite accroché. Pour l'architecture du bâtiment, ils comptent faire faire ça par un français, évidemment, mais de ce que je sais de lui, il a du talent. Je ne doute pas que l'équipe parviendra à faire quelque chose de sensas' avec.
À mesure que les informations lui étaient données, le brun faisait des liens, entamait des réflexions, constituait déjà l'équipe qu'il chargerait de ce projet. Il avait déjà une petite idée de qui il voulait absolument ; ce projet était le plus important qu'il ait pu mener, il ne pouvait pas se permettre de sélectionner n'importe qui.
L'appel dura encore une trentaine de minutes, le temps qu'il fallait à Marie pour détailler à Yeonjun les demandes de cette compagnie française, l'ampleur du projet, quelles étaient leurs dispositions, leur budget... Il notait tout dans un nouveau ficher – plutôt celui qu'il avait créé il y avait de cela des années dans l'espoir d'un jour pouvoir le remplir –, une certaine euphorie faisant quelques fois trembler ses doigts.
Ce projet, ce rêve, il l'avait toujours eu. De mémoire, tout avait commencé lorsqu'un jour, son père avait allumé la télévision sur une émission de voyage et il lui avait demandé ce qu'était cette gigantesque construction dans le paysage.
— La Tour Eiffel, avait-il dit avec un accent à faire pâlir quelques natifs. À Paris, en France. La France est un beau pays tu sais Yeonjun ? Et Paris..., il le revoyait en parler, des étoiles dans les yeux. C'est la capitale de l'amour, on dit que là-bas, tu y rencontres quelqu'un de spécial. Tu sais, l'amour de ta vie.
Son père n'avait jamais mis un pied en France. Sa mère non plus.
Yeonjun l'avait découvert assez tôt : il n'était pas nécessaire d'aller jusqu'en France pour trouver l'amour de sa vie – ses parents en étaient l'exemple vivant – mais quelque part, au fond de lui, était resté encré ce rêve de voir Paris.
Lorsqu'il raccrocha et qu'il eut terminé de noter tout ce qu'il avait pu, sa première pensée se dirigea vers un certain dadais légèrement hautain. En regardant sa montre à nouveau, il présuma que Soobin devait être en pleine enchère, à moins que cette dernière ne se soit extrêmement bien passée et qu'elle ne soit déjà terminée. Et il en doutait fortement. Les enchères étaient toujours un véritable événement, avec toute une batterie de formalités futiles propres à l'industrie du luxe. Doucement, l'angoisse refaisait son chemin jusqu'à lui. Il n'y avait pourtant pas de quoi s'en faire : Soobin était compétent, il s'adaptait et comprenait vite. Au fond de lui, il était certain que tout allait parfaitement bien se passer. Mais la panique liée à l'imprévu le mettait dans tous ses états. Et si Soobin se retrouvait trop déstabilisé par un environnement nouveau ? Et s'il n'était pas capable de faire l'achat, d'imposer les prix qu'il fallait avec une bonne stratégie ? Et si le tableau leur filait sous le nez, acheté par un de ces insupportables milliardaires qui avaient à cœur d'imposer leur prix faramineux pour empêcher quiconque d'acheter une œuvre ? Et si... C'était ce nombre incalculable de et si, de probabilités improbables qui le faisaient douter de tout, même du plus qualifié de ses employés.
Et il s'entendait encore prononcer ces mots : Je vous fais confiance. Cette fois-ci, il s'autorisa une véritable gifle – il était seul dans son bureau après tout. Il n'avait jamais été dans son intention de lui sortir une telle aberration ; Soobin était un bon salarié, mais la confiance ? Au fond, il savait pertinemment pourquoi son esprit l'avait guidé vers ces quatre petits mots. Il avait réellement souhaité que le châtain lui fasse confiance, qu'il lui laisse la main libre pour appliquer des mesures pour faciliter sa vie professionnelle, quelques jours auparavant. Et quelque part, sa logique humaine et surtout imprévisible lui avait intimé que, pour que Soobin lui fasse réellement confiance, il se devait de lui donner la sienne. Il savait pertinemment que ce n'était pas idiot, même qu'en y repensant avec un peu de recul, il avait certainement bien fait de lui dire cela. Mais c'était cette impulsivité avec laquelle cette phrase lui avait échappé, cette déclaration qu'il ne prévoyait en aucun cas de faire dans de telles conditions, qui l'avaient perturbé. Il avait paniqué, beaucoup d'informations s'étaient bousculées, et l'espace d'un instant, il avait perdu le contrôle.
— Tu ne te fais pas un ami parce que tu en as besoin, mais parce que tu en as envie.
Cette phrase lui revint soudainement. Avait-il réellement envie... de se rapprocher de Soobin ? L'idée lui semblait absurde, mais à en juger son comportement parfois inexplicable, il était obligé d'admettre que ses émotions avaient de nombreuses fois prit le dessus en compagnie de son assistant. Alors, cela expliquerait ce je vous fais confiance, cette main de tendue. Et quelque part, il espérait que Soobin veuille bien s'en saisir.
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Une heure et demie de soupirs et d'incessants regards pour sa montre plus tard, Yeonjun entendit toquer à son bureau. Trois petits coups, le premier plus hésitant que le dernier, et cela lui avait suffit pour comprendre qu'il allait avoir à faire avec celui qu'il attendait impatiemment depuis ce qui lui semblait être une éternité. Si un jour on lui avait dit qu'apercevoir cette silhouette élancée dans l'entrée de son bureau lui procurerait un immense soulagement, il aurait ri jaune. Mais à présent, c'était différent, même si cela le tuait de se l'avouer.
Soobin aussi était différent, remarqua-t-il. Lorsqu'il entra dans la pièce, il n'avait plus rien de cet insupportable jeune homme désagréablement souriant et hautain. Non, Soobin avait les yeux brillants, il n'avait pas ce sourire étrange qu'il abordait dans chaque situation sérieuse. Il était entré tout doucement, comme s'il avait peur de déranger.
C'est idiot pourtant, vous savez très bien que je n'attends que vous !
— Alors ? préféra-t-il simplement lancer au plus jeune, tentant vainement de cacher son inquiétude prononcée quant au déroulement de la course qu'il lui avait confié. Comment se sont passées les enchères ?
Les yeux accrochés à son visage, Yeonjun attendait. Une réponse, une expression faciale, quelque chose, n'importe quoi qui puisse chasser cet affreux sentiment de suspens et d'angoisse. Mais rien ne vint. Soobin était silencieux. Et cela manqua de le faire frémir. Soobin, silencieux, c'était une première ; il n'aimait pas ça.
— Bon sang Soobin dîtes quelque chose, finit-il par dire en haussant légèrement le ton.
Ses yeux brillants lui faisaient peur. Il voyait déjà l'horrible scène : son assistant qui fondait en larme, lui annonçant piteusement qu'il avait échoué, que le tableau était venu à un ou une autre qui avait plus de moyens. Le cauchemar. Il priait pour que ce terrible scénario n'ait pas lieu.
Bon sang, pourquoi ne disait-il rien ? Il se rendait compte que, finalement un Soobin silencieux était bien plus effrayant et désagréable qu'un Soobin arrogant.
— Je... Je m'y suis rendu, je suis arrivé à l'heure, j'ai su m'y retrouver et...
Le plus grand se mit à lui raconter en détail le déroulement des enchères. Et lui, comme un imbécile, l'écouta sans piper un mot. Encore une fois, il avait l'impression de redécouvrir Soobin. C'était étrangement hypnotisant de le voir raconter son aventure comme un enfant qui racontait sa première journée d'école. Le parallèle le fit sourire, contre sa volonté. Bizarrement, il n'y avait rien d'agaçant à écouter Soobin. Pour la première fois, il ne put s'empêcher de lui trouver quelque chose... d'attachant. Le terme le fit frissonner.
— Et voilà. J'ai déposé le chèque et ai fait envoyer la pièce à l'adresse de madame Seo.
Donc, tout s'était très bien passé. Sûrement le châtain avait-il été dérouté par cette soudaine mission, à vrai dire, Yeonjun lui-même n'avait aucunement prévu de la lui confier. Il avait été débordé, paniqué et cette solution lui avait parut être la plus sensée. Et, ce fut avec une grande satisfaction qu'une petite voix lui souffla qu'il avait bien fait. Tout était rentré dans l'ordre et c'était tout ce qui comptait.
— Monsieur ?
Il se reconnecta à la réalité. Il s'était perdu dans ses pensées. C'était l'adrénaline qui redescendait, le stress qui commençait doucement à s'évaporer, ses épaules qui se détendaient alors qu'il pouvait reprendre son rôle de patron avec confiance.
— Oui ?
Soobin avait l'air moins anxieux lui aussi, mais il avait toujours cette moue un peu trop sage, cet air enfantin qui ne lui allait étrangement pas selon lui. Il fallait dire que le contraste avec le jeune homme confiant qu'il avait côtoyé ces huit derniers mois était quelque peu déroutant.
— Je... je voulais vous remercier.
Il le vit commencer à triturer ses doigts qu'il s'empressa de cacher derrière son dos.
— Je suis pleinement conscient que cet achat était on ne peut plus important pour l'émancipation vers la Chine, et puis, habituellement, c'est vous qui vous occupez de ces courses...
Il avait du mal à voir là où il voulait en venir. Un Soobin silencieux et maintenant un Soobin reconnaissant ? C'était sa journée. Assis dans son fauteuil en cuir dans une posture impeccable, Yeonjun attendait. Il voyait bien que le châtain voulait dire quelque chose, qu'il tournait autour du pot. Il avait horreur de ce genre de comportement, mais il fit preuve d'indulgence pour aujourd'hui : tous deux avaient vécu une journée plus mouvementée que prévue. Pendu à ses lèvres, il se fit la réflexion que ces dernières étaient relevées, et leur donnait un saisissant air de rongeur. L'espace d'un instant, Soobin le fit penser à Capucine, et il retint un nouveau rictus de force.
Allons bon, il fallait qu'il se reprenne.
— Merci pour votre confiance.
Ah. L'envie de sourire s'envola aussitôt. Il était donc question de ça. Cette fameuse confiance qu'il lui avait accidentellement confiée. Bien sûr, maintenant que l'achat s'était effectué sans accro, il n'avait plus aucune raison de regretter ce choix de parole. En voyant la bouche tordue de son assistant, il se rendit compte qu'une réponse était nécessaire. Il l'imaginait sans mal torturer ses doigts, à l'abris de son regard.
— C'est normal, fit-il en forçant un rictus.
Bien sûr que non ! s'écriait une petite voix, cela ne devait pas se passer comme ça ! Il n'avait jamais été question de faire confiance à qui que ce soit !
— À vrai dire, je n'avais pas d'autre solution..., crut-il bon de préciser. Mais je me doutais que vous aviez les compétences nécessaires pour mener cette mission à bien. Et je suis ravi de constater que je ne m'étais pas trompé. Vous avez bien fait Soobin.
À l'instant où ces – étonnantes – paroles quittèrent sa bouche, il vit quelque chose changer dans son regard. Ses yeux semblaient briller d'une lueur nouvelle, un sourire fit son chemin sur ses lèvres roses et fit doucement disparaître ses yeux. Et quelque chose se passa en Yeonjun. Il ne put s'empêcher de trouver Soobin...
Adorable.
— Merci encore monsieur, fit-il en se courbant à quatre-vingt-dix degrés.
Et Yeonjun le regarda faire demi-tour, encore horrifié des pensées qui venaient de traverser son esprit. Soobin ? Adorable ? Et puis quoi encore ? Il était définitivement bien retourné par cette après-midi haute en couleur.
Soobin s'apprêtait à quitter son bureau lorsqu'il l'arrêta.
— Au fait, Soobin.
L'appelé se retourna, incrédule.
— Préparez votre valise. Nous partons pour Paris dans trois jours.
⌨️SUISEI...
hello !
wouah, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne vous ai pas posté de chapitre ! alors que ça ne fait que deux semaines -_-
j'espère que vous vous portez bien !
personnellement je suis un peu fatiguée à cause de la reprise, mais je tiens le coup !
j'espère que ce chapitre vous aura plu !j'en profite pour vous suggérer d'aller lire mon os "Comme un air d'été" qui est la raison pour laquelle je n'ai pas posté ce chapitre la semaine dernière ! j'ai beaucoup aimé l'écrire ~
sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne semaine !
bisous mes chocolats ~
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