Partie IV

Pris de sueurs froides, Colin se réveilla en sursaut dans un lit qu’il ne connaissait pas. Dans une chambre qu’il ne connaissait pas. Les Memory Games faisaient leur effet.

Ne possédant aucun indice lui permettant de déduire de l’heure de la journée, il pris rapidement la décision de sortir de sa petite chambre blanche. Inconsciemment, il redécouvrait comme la veille le couloir du dortoir, et remarqua avec crainte que toutes les portes étaient déjà ouvertes. Un speaker se déclencha alors dans le bâtiment :

- Nouvelle règle : Obligation de ne se nourrir qu'une seule fois par jour.

Colin tressaillit. Voilà une règle bien vicieuse : il allait falloir jouer contre son estomac. Alors qu’il pensait à une tactique afin de se souvenir aisément de cette règle, des cris retentirent à l’extérieur.

Colin se précipita vers la porte blindée noire, qui lui évoquait toujours un goût de victoire, et lui insuffla une excitation supplémentaire avant de s’engager au dehors.

Entrouverte, la lourde masse de métal laissait s’échapper quelques rayons du soleil de la matinée, ainsi que certains bruits sourds de discussion. Colin en découvrit la source quelques secondes plus tard : le groupe de participants s'était massé autour de deux individus qui évoquaient quelque chose de vague à Colin : l’un grand et bien constitué, l’autre bien plus petit et portant des lunettes.

- Mais arrêtez de me harceler, toi et tous les autres ! protesta ce dernier. Tu vois bien que je ne sais rien des dernières règles, comme toi ! Pourquoi me faire parler, moi ?

L’agresseur lança en riant :

- Les petits à lunette sont toujours les plus malins. Je suis certain que tu as trouvé quelque chose de discret pour te souvenir de ce qui s’est passé, fait et dit... Et j’utilise un principe simple, celui de la sélection naturelle ! Comme ça je peux exercer tout mon pouvoir sur une victime comme toi…

Il jeta un rapide coup d’oeil aux autres.

- Et révéler les règles à tous ceux qui le méritent bien sûr! Et je ne vais pas me gêner de le faire à chaque fois, puisque tu ne te souviendras plus de moi ! Alors qu’est ce que tu en penses ? Même au cas où il y aurait une petite révolte, j’aurai de quoi me défendre !

Il saisit alors une petit pistolet dans sa poche arrière gauche.

- Je suis le seul à avoir constaté la présence d’armes on dirait bien ! Et si tu ne me dis rien dans les secondes qui suivent, je crois que je vais devoir en faire usage...

Colin attendait de voir si la situation allait se désamorcer. Pendant ce temps le petit à lunettes semblait avoir eu le temps d’élaborer une stratégie.

- D’accord, je vais te dire, mais alors ne pointe pas cette arme sur moi !

L'homme haussa un sourcil, puis, après une légère exclamation de son rire, baissa son nouveau jouet.

- T'as intérêt à être rapide et précis parce que sinon ...

Il laissa sa phrase en suspens.

- Oh et puis tu sais quoi ? Tu m'ennuies et j'ai terriblement envie de me servir de ce machin, dit-il en dégainant de nouveau le pistolet.

L’homme remis en joue le chétif, l'index fermement posé sur la gâchette.

- Je vais te tirer dessus, mais pas pour te tuer. Simplement pour le plaisir de te voir souffrir...

Colin décida en un éclair de s'interposer. La situation dégénérait et il n'avait jamais supporté la violence. Seuls les idiots utilisaient la force.
Il s'avança d'un pas en protestant :

- Ne fais pas ça ! Il ne t’as rien fait !

Le détenteur de l’arme toisa Colin. Il y eut un temps de doute pendant lequel tous se turent. Puis l’homme eut un rictus et lui cracha :

“-J’aime pas ta gueule.”

Le doigt pressa la détente.

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