« part 2 »
10 juin 1985 « to see your sad and teary eyes »
Un petit « clac » accompagna la pièce qui se posait sur le plateau brutalement et un fin sourire étira le coin de ses lèvres, il secoua la tête de droite à gauche, doucement et le grognement qui s'échappa des lèvres de la jeune femme ne fit qu'agrandir ce sourire. Dans un geste habile, il esquiva la pièce qui volait droit sur son visage et lui jeta un regard légèrement furieux.
« eh, tu t'es cru chez ta mère ? » s'exclama-t-il, les sourcils froncés « ne jettes pas mes pièces n'importe où »
« ton jeu débile, là » répliqua-t-elle, une pointe de colère dans la gorge « tu triches, j'en suis sûr »
« tu dis ça seulement parce que tu ne parviens pas à obtenir une seule victoire » souffla-t-il, amusé de son comportement enfantin
Oui, Yoshino n'était pas réellement une bonne perdante et après quelques parties, il l'avait très bien comprit. Depuis leurs ruptures respectives, ils tentaient tant bien que mal, inconsciemment sûrement, d'être un pilier pour l'autre ils se disputaient encore très souvent, se boudaient et se lançaient des choses au visage mais ils étaient là, ils se rejoignaient tous les samedi, sur le perron de la demeure du brun et enchaînaient quelques parties de shôji, qu'elle perdait constamment.
La moue boudeuse sur le visage de la jeune femme lui arracha un énième sourire et il attrapa doucement l'une de ses pièces, la positionnant correctement sous le regard perdu de la brune.
« regardes bien » lâcha-t-il, au bout de quelques secondes « je rejoue la partie mais en bougeant tes pièces différemment, pour que tu puisses avoir une victoire prends note, d'accord ? »
Soudainement captivé par les gestes du garçon, elle acquiesça, ses prunelles d'un bel ébène effleurant le plateau de jeu un sourire au coin des lèvres, le brun s'empressa de lui faire quelques démonstrations et au bout de la cinquième, elle semblait avoir comprit. Un petit cri de joie s'échappa de ses lèvres, à l'instant où la porte coulissante s'ouvrit dans un léger fracas elle étouffa tant bien que mal un hoquet de surprise entre ses lèvres et salua poliment le nouvel arrivant.
Du haut de ses 1m87, l'homme arrachait un frisson à n'importe quelle personne quelques cicatrices traînaient sur sa peau légèrement hâlée et ses prunelles brunes étaient d'une telle froideur. Un soupir s'échappa des lèvres de Shikaku, qui ne bougea pas de sa place, sur le perron, n'accordant pas même un seul regard à cet homme.
« Shikaku » appela-t-il, les sourcils froncés « tiens toi droit, ce n'est pas digne du fils héritier du clan Nara »
La voix forte de l'homme arracha un sursaut à la jeune femme et elle se positionna droite, face au plateau, intimidée par l'échange sous ses yeux mais Shikaku ne bougea pas, étouffant un bâillement entre ses lèvres.
« qu'est-ce que tu veux, doyen ? » grogna le brun
« changes de ton, sois digne un peu » répliqua l'homme
« est-ce que tu as fais tout ce chemin, uniquement pour me dire ça ? »
Sûrement que le ton agacé du jeune homme, ne fit qu'accroître la colère du doyen, puisque dans un mouvement agile, il attrapa le brun par le col et le souleva brutalement, une pointe de colère dans les prunelles ; un soupir s'échappa des lèvres de Shikaku.
« tu fais honte au clan, avec toutes ces histoires sur tes fiançailles le village ne parle que de ça, de la façon dont tu as été violent avec elle, de la façon dont tu l'as trompé avec une autre femme, comment oses-tu faire toutes ces choses en portant notre nom de famille ? » cracha l'individu, d'une voix forte
Les mains du brun se posèrent brutalement sur celles de l'homme, qui le maintenant brutalement et il l'éloigna, lisant les quelques plis sur le tee-shirt qu'il portait ; sa nuque craqua et il croisa les bras sur son torse, un air sévère sur le visage.
« je suis le fils héritier du clan Nara, si je souhaite être violent avec une femme, je le ferais, si je souhaite m'en faire plusieurs, je le ferais, et si je souhaite que tu perds ta place et ton job dans nos rangs, ça arrivera alors la prochaine fois, que tu te penseras malin, en venant me faire des reproches dans ma demeure, devant mon invité, je ferais de ta vie un enfer »
Une lueur étrange claqua dans les prunelles du doyen et l'instant d'après, il disparaissait au détour d'un couloir, claquant la porte de l'entrée brutalement ; un soupir s'échappa des lèvres du brun et il reprit sa place, dans un élan épuisé, sûrement à cause de l'altercation.
« qui était-ce ? » demanda-t-elle, curieusement
« le doyen du clan Nara, il s'occupe de nous, de notre réputation et surtout celle de la branche héritière »
« il y a des soucis entre ton clan et toi ? » souffla-t-elle, d'une petite voix
« un peu, c'est compliqué, tu sais en tant que fils unique de la branche héritière, j'ai énormément de contraintes, surtout à mon âge »
« explique-moi, s'il-te-plaît »
Pendant une demi-seconde, ils se perdirent dans les prunelles de l'autre puis, il acquiesça.
« dans trois jours, j'entamerai ma dix-neuvième année j'ai survécu à une guerre mais mon père n'a pas eu cette chance, heureusement pour le clan, il a laissé un fils derrière lui mais par rapport à lui, si j'étais mort, personne n'aurait été là pour reprendre le flambeau, tu comprends ? »
« mais, et ce que tu as dis à Inoichi ? » interrogea-t-elle, les sourcils froncés
« c'est vrai, si il m'arrive quelque chose, il reprendra les rennes du clan mais les Nara ont leurs techniques secrètes et si la branche héritière se transforme soudainement en Yamanaka, nous perdrons notre héritage »
« techniques secrètes ? tu veux dire comme celle que tu as utilisé pendant la guerre, avec ton ombre ? »
« oui, nous maîtrisons les ombres mais ça va un peu plus loin, nous communiquons avec les cerfs ; notre clan est étroitement lié aux cerfs, nous sommes capable de voir à travers leurs yeux »
L'expression surprise sur le visage de la brune lui arracha un doux sourire et il acquiesça ; son clan n'était peut-être pas le plus connu, le plus fort, mais il cachait d'innombrables secrets. Il pointa doucement du doigt les arbres qui débutaient la fameuse forêt du clan Nara.
« les animaux se cachent là-bas, dans la forêt interdite aux étrangers » souffla-t-il, fièrement
« que se passe-t-il, si un étranger entre ? » demanda-t-elle, pendue à ses lèvres
« figure-toi que la dernière personne qui a tenté de faire cette bêtise était Fugaku Uchiha » lâcha-t-il, dans un petit rire « cet idiot ne m'a pas cru et a bien failli y rester, littéralement ; une minute plus tard, et il serait mort. heureusement que Minato est rapide, il a prévenu des membres du clan et moi-même, avant que quelque chose de fâcheux arrive »
« a-attends, tu es sérieux ? » s'exclama-t-elle, une pointe de frayeur dans les prunelles
« oui, mais ne t'en fais pas personne ne te fera quoi que ce soit sur le perron »
Les traits de la jeune femme se détendirent légèrement et elle acquiesça, elle n'aurait jamais cru entendre un jour toutes ces choses sur le clan Nara après tout, elle en avait apprit l'existence seulement parce que Mina était tombée follement amoureuse de Shikaku, alors qu'ils entraient à l'Académie. Une pointe de tristesse naquit dans ses entrailles, au souvenir des larmes qui coulaient sur les joues de la blonde, lorsqu'elle l'avait suppliée de ne pas la haïr, en apprenant la vérité ; elles ne s'étaient pas revus, depuis.
« et donc, ils veulent de toi, un enfant ? » demanda-t-elle, au bout de quelques minutes, baignée dans le silence
« exact, ils ont besoin d'être sûr que si il m'arrive quelque chose, mon héritage sera transmit ils comptaient un peu sur mes fiançailles avec Mina pour ça »
Une pointe de souffrance creusa la voix du brun, lorsque le prénom de son ex petite-amie s'extirpa de ses lèvres là où Yoshino ne ressentait qu'une pointe de tristesse, lui souffrait terriblement. Et elle savait de source sûr que la bague de fiançailles traînait encore au fond de la poche de son pantalon mais elle n'était pas capable de dire quoi que ce soit.
« qu'est-ce que tu as l'intention de faire pour ton anniversaire, d'ailleurs ? »
« je ne sais pas, plus rien n'est pareil je n'ai même pas envie de le faire «
Les prunelles perdus sur cet amas de pièces en bois sur le plateau, le brun repensait tristement au dernier anniversaire qu'il avait fêté avec ses amis qu'étaient-ils, maintenant ? Une main délicate se déposa sur la sienne et les sourcils légèrement froncés, il déposa son regard d'un bel ébène sur la jeune femme.
« fais le, souviens-toi de tout ce que tu as dis l'année dernière nous sommes en vie, tous, profitons-en, non ? » lâcha-t-elle, d'une voix douce « je sais que c'est compliqué, tu n'as sûrement pas envie de les voir, tous les deux, ensemble, et moi non plus, au fond mais ce sont nos amis, Inoichi est ton meilleur ami et nous ne savons pas de quoi est fait demain, profitons-en »
Les mots de la jeune femme flottèrent un instant, dans l'air, sur ce perron ancien et un fin sourire glissa au coin des lèvres du brun, il acquiesça doucement et mélangea les pièces sur le plateau, lançant une nouvelle partie, qu'elle perdrait sûrement mais au moins, elle était toujours là.
13 juin 1985 « do you feel damaged just like i do »
Dans une maladresse presque touchante, le verre lui échappa des mains et une légère grimace glissa sur ses lèvres, lorsque le bruit du verre en mille éclats résonna un instant un bruit de pas s'éleva et une tignasse rousse se glissa dans la pièce, les sourcils froncés. Minato se gratta l'arrière du crâne, un peu gêné et se pencha doucement, ramassant les quelques morceaux qui traînaient sur le sol la rousse ne tarda pas à se joindre à lui, lui offrant une aide supplémentaire.
« c'est le troisième, Minato » fit-elle remarquer, un sourire au coin des lèvres
« je suis un peu stressé » avoua-t-il « ils ne se sont pas vus, depuis qu'Inoichi et Mina ont.. » un soupir s'échappa de ses lèvres et il jeta les morceaux dans une poubelle « je les aime tous les deux, je n'ai pas envie de les perdre à cause de tout ça »
Une pointe de tristesse brilla au fond des prunelles bleutés du blond et dans un élan doux, elle le tira contre elle, entourant sa taille de ses bras frêles ; elle le trouvait si touchant, à cet instant, qu'elle déposa délicatement ses lèvres sur sa joue. Un sourire naquit sur ses lèvres, lorsqu'elle remarqua les quelques nuances de rose sur les joues du jeune homme.
A l'instant où elle se glissa dans la pièce, Yoshino étouffa un rire discret entre ses lèvres, le gâteau dans les mains ; ça lui avait terriblement manqué, cette ambiance. Elle déposa doucement l'assiette sur la table, prévue à cet effet et esquissa un sourire, en croisant le regard d'un bel ébène du Nara ; le brun se glissa doucement derrière les deux tourtereaux et donna une grande tape dans le dos du blond, amusé.
« si vous pouviez nous pondre un gosse juste avec un regard, il y en aurait déjà une belle poignée dans la maison » s'exclama-t-il, d'une voix forte, un sourcil arqué « vous allez attendre encore longtemps avant de vous mettre ensemble ? »
« S-shikaku » le réprimanda le blond, le visage cramoisi
« dis-moi, là, tout de suite, que tu n'en pinces pas carrément pour Kushina et je m'en vais »
La brune fut tenté de ne rien faire, de ne pas bouger et d'observer ses deux amis, en proie à des rougissements incessants mais lorsqu'elle croisa le regard suppliant de la rousse, elle s'approcha doucement et tira le brun par le bras, jusqu'au buffet. Elle lui fourra une coupe de champagne dans les mains et esquissa un sourire.
« tu es méchant, sérieux » lâcha-t-elle, amusée
« arrêtes, ils sont dingue l'un de l'autre, depuis qu'ils sont haut comme trois pommes mais n'ont même pas encore échangés un seul baiser c'est épuisant » s'exclama-t-il
« sois gentil un peu, ils prennent leurs temps »
« ah bah ça, je n'en doute pas, crois-moi »
Un doux rire s'échappa des lèvres de la brune et elle attrapa une deuxième coupe de champagne, qu'elle hissa à ses lèvres après plusieurs essais, elle était parvenue à convaincre le brun de faire une fête pour ses dix-neuf ans, sûrement que l'un comme l'autre avaient besoin de revoir leurs camarades. La porte de l'entrée claqua doucement et pendant une demi-seconde, elle sentit le brun se tendre près d'elle quelques pas flottèrent un instant dans le corridor, Mina et Inoichi ne tardèrent pas à apparaître dans la lumière du salon.
Ses prunelles d'un bel ébène se perdirent pendant un instant sur le visage du blond, son ex petit-ami et elle tenta maladroitement de lui offrir un doux sourire, il lui rendit, un peu gêné et tourna la tête vers le brun, qui ne bougeait pas ; le regard de Shikaku ne parvenait pas à se détacher de la blonde, ce bout de femme dont il était tombé amoureux, qu'il avait demandé en mariage, ce bout de femme qui lui avait brisé le cœur. Dans un geste maladroit, il déposa la coupe à moitié vide sur le bois de la table.
« excusez-moi » lâcha-t-il, dans un murmure douloureux
Et il disparût au détour d'un couloir, fuyant le plus vite possible.
Un soupir s'échappa des lèvres de la brune, malgré elle et elle déposa à son tour, la coupe sur la table elle s'approcha doucement des deux nouveaux-venus et attrapa les mains de Mina dans les siennes, elle semblait sur le point de fondre sous la culpabilité. Un doux sourire au coin des lèvres, elle déposa un baiser au coin de sa joue.
« ne t'en fais pas, il s'en remettra » souffla-t-elle, d'une voix douce « j'y vais »
Yoshino s'engouffra dans le corridor, à sa suite, et n'eût aucun mal à comprendre où le brun se cachait après deux mois, elle commençait à connaître par cœur ses habitudes, ses mimiques, ses idioties. La brise légère qui soufflait sur le village caché de la feuille lui arracha un frisson et elle se hissa doucement dans la clairière, les sourcils froncés il était là, allongé dans l'herbe fraîche, les yeux fermés.
« eh debout, idiot » s'exclama-t-elle
La pointe de sa chaussure tapa brutalement dans les côtes du brun et il étouffa un gémissement douloureux entre ses lèvres, le regard furieux qu'est-ce qui lui prenait à cette folle, encore ? Dans un bond agile, il se hissa sur ses deux pieds et arqua un sourcil.
« tu m'as frappé » grogna-t-il
« tu m'as abandonné » répliqua-t-elle
« tu m'as fais mal » souffla-t-il, une moue boudeuse entre les lèvres
« dit-il, alors qu'il a survécu à une entaille profonde sur le visage, pour sauver la vie d'une fille qu'il n'aimait pas et d'une autre, qu'il ne connaissait pas »
Un soupir s'échappa des lèvres du brun, et il fourra ses mains dans les poches de son pantalon.
« rentrons » souffla-t-elle
Elle lui tourna le dos et s'avança doucement, le brun sur les talons, les mains dans les poches.
« tu sais, ce n'est pas que je ne t'aimais pas » lâcha-t-il, au bout de quelques minutes « c'est que tu me rappelles ma mère, en fait »
Les mots du jeune homme s'accrochèrent à elle, dans la nuit noire et elle stoppa sa marche, silencieusement alors qu'il la dépassait et se hissa sur le perron, doucement. Un sourire au coin des lèvres, il tendit une main vers elle.
18 septembre 1985 « we are still kids »
Elle était là, emmitouflé dans une couverture pourpre, le regard dans le vide ses prunelles d'un bel ébène refusaient de se poser autre part, peut-être parce que chaque fois qu'elle effleurait les silhouettes entrelacées de Minato et Kushina, ou celles de Mina et Inoichi, elle se sentait terriblement seule, et sûrement qu'elle allait perdre la vie, toute seule. Une telle tristesse émanait de la pièce, qu'elle se sentait fondre à l'intérieur le troisième hokage s'était exprimé, quelques heures en arrière, déclarant d'une guerre se préparait. Encore une fois, dans quelques jours, ils seraient séparés ; peut-être que l'un d'eux périrait, mais ils ne l'apprendraient que plus tard, lorsque tout serait fini.
Un doux parfum de cerise l'enveloppa et elle déposa doucement ses prunelles sur le visage de Shikaku, qui se posait près d'elle, le visage fermé ; à peine l'annonce avait-elle été faite, que le doyen s'était empressé de le faire venir, de lui remettre quelques trucs en tête et cette fois, le brun n'avait pas pu prendre la fuite.
« qu'est-ce qu'il t'a dit ? » demanda-t-elle, doucement
Le son de sa voix arracha un léger sursaut à Kushina, qui caressait les mèches blondes de Minato, tendrement ; ils s'étaient enfin trouvés tous les deux, et la guerre menaçait de reprendre leur bonheur.
Un soupir s'échappa des lèvres du brun.
« si je survis à la guerre, ils me donneront une épouse » lâcha-t-il, las « et si je refuse, ils donneront le titre de branche héritière à une autre famille du clan »
Un juron s'échappa des lèvres de la brune, ce qui arracha un doux sourire au garçon ; il haussa simplement les épaules et tira un morceau de couverture sur lui, s'emmitouflant tant bien que mal à l'intérieur.
« ce n'est pas grave, parce qu'il y a quatre-vingt dix pour cents de chance que je crève »
La main de Yoshino claqua brutalement contre sa joue et il posa un regard colérique sur elle, la joue à la teinte pourpre ; leurs amis observaient l'échange, silencieusement, même Minato s'était redressé, prêt à se mettre au milieu. Ils étaient tous sur les nerfs, perdus dans une réalité hideuse.
« tu te prends pour qui, putain ? » s'exclama le brun, les sourcils froncés
« et toi ? qu'est-ce qui te prends te dire ça ? » grogna-t-elle, en colère
Dans un bond agile, il se hissa sur ses deux pieds, repoussant la couverture, le regard empreint de colère.
« parce que ce n'est pas vrai, peut-être ? est-ce que tu peux me dire, là, maintenant, si l'un de nous s'en tirera vivant de cette fichue merde ? » cracha-t-il « c'est injuste, d'accord ? c'est injuste parce que nous nous sommes battus, une fois, nous avons survécus et putain, certains d'entre nous sont sur le point de construire quelque chose ; Minato et Kushina se sont enfin trouvés, Mina et Inoichi sont enfin heureux, alors pourquoi cette putain de guerre arrive maintenant ? les hommes sont des idiots, avide de sang, de pouvoir et de toutes ces merdes ; mon père est mort à cause de ça, il s'est battu pour que son fils et pour que la génération suivante puisse vivre, dans la paix, il est mort pour des gens qui ne savaient même pas qui il était, il a dévoué son existence entière à une paix qui n'existe pas mais là, tout de suite, si nous mourrons dans cette guerre, qui prendra le relais ? personne de notre génération n'a eu d'enfant, et si nous mourrons, qui est-ce qu'ils enverront, dis-moi ? ils enverront le petit Kakashi, ce gamin qui a perdu son père à cause de tout ça, ils enverront Obito ou Rin, Gaï ou encore Asuma ils enverront tous ces enfants qui n'ont rien demandés parce que c'est ça notre putain d'univers »
Ses mots se heurtèrent aux parois de la pièce, accompagné du son de sa respiration saccadée il détestait ça, cette guerre, l'univers dans lequel les hommes perdaient la vie d'un claquement de doigt.
« je respecte le troisième hokage, plus que tout, je suis fier d'être l'un de ses shinobis et je suis prêt à perdre la vie pour lui mais je n'accepte pas les méthodes que les hommes puissants utilisent ; je n'accepte pas le fait que des enfants soient utilisés, dans tout ça, je n'accepte pas que certains hommes meurent dans d'atroces souffrances et que leurs noms ne soient nul part, je n'accepte pas que des personnes soient brisées et qu'aucun pardon ne soit demandé »
Une telle souffrance émanait de ses mots que ça coupa le souffle de plus d'une personne dans la pièce, il était là, au bord des larmes, à bout de souffle ; épuisé par la dureté de l'univers, épuisé par cette peur qui le tiraillait. Dans un geste lent, Minato se hissa sur ses deux pieds et se posta, face à son ami, une lueur de détermination dans les prunelles.
« survis à cette fichue guerre et deviens mon conseiller » lâcha le blond, d'une voix forte
« Minato » souffla le brun, les sourcils froncés
« je deviendrai hokage, c'est une promesse et je changerai toutes ces choses, je protégerai mon village, mes amis, ma famille, mais pour ça, j'ai besoin d'un homme fort, intelligent, droit, un homme qui saura être présent à mes côtés, qui saura prendre des décisions avec moi, j'ai besoin de toi, Shikaku »
Un fin sourire glissa au coin des lèvres du brun et il attrapa la main que le blond lui tendait, dans une poignée forte et acquiesça ; ils allaient survivre à cette fichue guerre et faire quelques changements dans ce monde, tous les deux.
2 octobre 1985 « and in the bad times, i fear myself »
Un craquement d'os désagréable.
Le poing du brun s'écrasa brutalement une dernière fois sur la joue de l'homme, qui traînait sous lui et il se hissa tant bien que mal sur ses deux pieds, une pointe de souffrance dans les tripes ; ses prunelles d'un bel ébène s'accrochèrent une dernière fois au corps inerte d'un enfant, à quelques mètres de lui et à la silhouette, légèrement penchée au dessus de lui, d'une jeune femme. Leurs regards se croisèrent, une demi-seconde et il n'eût aucun mal à comprendre qu'ils étaient arrivés trop tard, que cet enfant ne se relèverait jamais. Un tremblement le prit et il se plia en deux, recrachant le peu de choses qui séjournaient dans son estomac.
La guerre lui prenait son humanité, si lentement, qu'il se sentait fondre sous cet amas d'atrocités un genou sur le sol humide, à bout de souffle, il était là, totalement en proie aux doutes. Peut-être devrait-il perdre la vie, peut-être devrait-il mettre fin à ce cauchemar lui-même la guerre changeait les hommes, rarement en bon. Il tendit doucement la main vers le kunaï qui traînait sur le sol mais un poids dans son dos l'en empêcha, une poitrine s'écrasa contre son dos et son cœur rata un battement.
« ne fais pas ça, Shikaku » supplia-t-elle, un sanglot au bord des lèvres
Ils s'étaient trouvés, par hasard, au détour d'un coin de forêt et avaient prit la décision d'être là, l'un pour l'autre ; Kushina resserra doucement sa prise, autour du torse du brun.
« il est mort » lâcha-t-il, dans un murmure douloureux « l'enfant, il est.. il est mort »
Quelques larmes s'échappèrent des paupières du brun et roulèrent sur ses joues rugueuses, elle glissa délicatement le bout de ses doigts sur la joue du garçon et essuya les preuves de sa faiblesse, elle le comprenait. Ils se battaient férocement, tous les jours mais ça les tuait, intérieurement ; sûrement que le fait de voir cet enfant, couvert de sang, alors qu'il venait de perdre la vie sous les coups d'un homme devenu fou, ajoutait un peu plus de profondeur à leurs brisures.
9 octobre 1985 « no escape from reality »
Des torrents de larmes s'abattaient sur eux, les semelles de ses chaussures effleuraient le sol humide, presque pourpre, baigné dans une rivière du sang des innombrables victimes ; il resserra sa prise sur le manche de son katana et prit une inspiration douloureuse.
« prends la fuite » ordonna-t-il, d'une voix forte
« p-pardon ? » souffla-t-elle, tremblante
Ils se trouvaient là, dans ce bout de forêt et faisaient face, tous les deux, à une vingtaine d'ennemis, armés jusqu'aux dents et une aura si machiavélique s'échappait d'eux, qu'elle se retenait de ne pas prendre le brun par la main et de l'emmener loin de ça, loin de ces hommes, quelque chose dans ses entrailles lui hurlait de le faire, pourtant.
« Kushina » grogna-t-il, sévèrement « fais ce que je te dis, fuis »
« non, si je t'abandonne ici, tu-.. » commença-t-elle, au bord des larmes
« je sais » la coupa-t-il, d'une voix douce « mais tu es la femme dont l'un de mes meilleurs amis est raide dingue, je ne peux pas me permettre de te perdre ; tu es un vrai rayon de soleil, tu sais, tu m'as aidé pendant ces quelques jours, tu m'as épaulé et tu m'as fais comprendre tant de choses, tu as de la chance, tu as trouvé ton âme-sœur, alors je t'en supplie, fuis, ne laisses rien ni personne te prendre ce bout de bonheur »
Les larmes qu'elle retenait tant bien que mal s'échappèrent de ses paupières et elle fondit en larmes, là.
« soyez heureux, d'accord ? » ajouta-t-il, doucement « soyez heureux, mariez-vous, ayez des enfants et ne m'oubliez pas, jamais, s'il-vous-plaît ; moi, je ne vous oublierai pas »
Elle aurait aimé ne pas le faire, être là, lui prêter main forte mais elle le savait, tout le monde le savait, si ils restaient là, tous les deux, ils perdraient la vie mais Shikaku, du haut de ses 1m81, refusait ça, il perdrait la vie, pour elle, pour qu'elle puisse vivre, encore une centaine d'années, auprès de son blond. Kushina étouffa un sanglot entre ses lèvres et fit volte-face, disparaissant au détour d'un arbre à l'allure centenaire ; un sourire naquit au coin des lèvres du brun et un soupir empreint de soulagement s'échappa de ses lèvres, il était temps pour lui d'être un homme, digne de son père, digne de l'ombre de Konoha.
9 octobre 1985 « please, help me »
Le bruit de ses pas se répercutait entre les arbres, presque à la même allure que les battements douloureux de son cœur dans sa cage thoracique une branche craqua sur sa droite et dans un bond agile, elle se hissa sur une branche, un kunaï dans la main. Elle n'avait passée que peu de jours, toute seule, pendant la guerre toujours accompagné, et dans le cas présent, de Shikaku, qui se battait sûrement férocement contre les ennemis, ou peut-être était-il déjà mort. Elle étouffa un énième sanglot entre ses lèvres, essuya les larmes sur ses joues d'un revers de manche maladroit et esquiva le shuriken qui manqua de lui faire mal ; ses prunelles d'un beau bleu rencontrèrent les iris brunes du shinobi, caché dans un buisson et elle manqua de perdre l'équilibre en reconnaissant son amie.
Dans un même mouvement, elles s'élancèrent l'une à l'autre et partagèrent une douce étreinte. Yoshino claqua des doux baisers sur sa joue et au bout de quelques secondes, deux autres shinobis se tirèrent du buisson, un petit sourire au coin des lèvres. Fugaku et Mikoto saluèrent poliment l'Uzumaki.
« mon dieu » lâcha la brune, dans un soulagement indiscret « je suis tellement heureuse »
Le doux visage de Shikaku traîna une demi-seconde dans l'esprit de la rousse et elle secoua la tête de droite à gauche, attrapant brutalement son amie par les épaules.
« Shikaku est en danger » s'exclama-t-elle, tremblante « ils le tueront, d'une minute à l'autre »
Un éclat passa dans les prunelles de la brune et ça lui coupa le souffle, parce que pendant une minute, elle aurait juré que la brune considérait le garçon, plus que comme un ami. Elles échangèrent un hochement de tête silencieux et se tournèrent vers les deux shinobis, qui attendaient patiemment.
« hors de question » s'exclama le brun, les bras croisés sur son torse « il est peut-être déjà mort et nous sommes vivants »
« Fugaku » souffla Mikoto, d'une voix douce « s'il te plaît »
« non, il n'a rien fait pour moi ce garçon, je ne le connais pas »
« mais il a fait quelque chose pour ta fiancée » lâcha Yoshino, déterminée
Une moue interrogative se glissa sur le visage de la dite Mikoto et elle arqua un sourcil.
« Shikaku, c'est ce garçon qui t'a sauvé la vie lors de l'attaque et qui t'a porté jusqu'au campement malgré l'état grave de ses blessures » rappela-t-elle
« je viens avec vous, tant pis pour toi Fugaku » s'exclama la brune
Elles firent volte-face, prête à se lancer à la poursuite du Nara qui se battait dans un bond agile, l'Uchiha se posta devant elle et ouvrit la course, prêt à défendre l'homme qui avait sauvé la vie de la future mère de ses enfants.
9 octobre 1985 « lovers in the night »
La lame entailla profondément son visage et un filet de sang s'échappa de ses lèvres, ses genoux le lâchèrent et il tomba au sol les mains tremblantes. Les yeux fermés, il prit une inspiration il n'était pas effrayé à l'idée de perdre la vie, il s'était battu férocement, se sacrifiait pour le bien-être de Kushina, et rejoindrait son père, bientôt. Les Ombres de Konoha, père et fils, bientôt réunis.
Ses forces le quittaient doucement, à l'instant où il sombra en arrière, il grimaça à l'idée que son dos ne rencontre le sol sans une once de délicatesse mais se heurta à une poitrine et à une douce chaleur, qui l'enveloppa, bien vite une main caressa doucement sa joue et douloureusement, il entrouvrit les paupières.
« ma-man ? » lâcha-t-il, dans un murmure
Mais, plus les secondes s'échappaient, plus il reconnaissait les traits penchés au dessus de lui ; ses prunelles d'un bel ébène effleurèrent le doux visage de la jeune femme et un sourire glissa au coin de ses lèvres.
« tu es là » souffla-t-il, douloureusement
« tu es un idiot » grogna-t-elle, dans un sanglot
Une quinte de toux le prit, lorsqu'il tenta de rire, du sang s'échappa de ses lèvres et il prit une inspiration, douloureusement ; alors, ça se passerait ainsi, il perdrait la vie dans les bras d'une fille qui ne l'avait jamais réellement apprécié. La voix lointaine de Kushina lui vint aux oreilles et une pointe de soulagement glissa dans ses entrailles, elle était en vie et entourée.
« r-raconte-moi » demanda-t-il, d'une voix faible
Et bien qu'elle aurait aimé fondre en larmes, elle acquiesça, caressant du bout des doigts ses mèches brunes d'un ton bordélique ; elle se haïssait à cet instant pour ne pas être capable de faire quoi que ce soit.
« Minato, Inoichi et Mina vont bien » souffla-t-elle, doucement « mais Minato a perdu l'un de ses élèves »
« l-lequel ? » interrogea-t-il, douloureusement
« Obito n'a pas survécu, les rumeurs disent qu'il se serait sacrifié pour ses camarades ; il a transféré son œil à Kakashi, avant » expliqua-t-elle
Les rumeurs traînaient dans les rangs, alors qu'ils approchaient doucement de la fin de cette fichue guerre ; Minato s'était fait un nom, Obito s'était sacrifié et Kakashi vivrait avec le poids de cette perte sur les épaules, jusqu'à la fin de son existence. Shikaku grimaça douloureusement ; un enfant s'était sacrifié, pour ses camarades, un enfant avait offert son existence pour la survie des autres et ça lui faisait mal, au fond.
« Yoshino » appela la rousse
La brune attrapa le morceau de tissu que lui tendait Kushina et le plaqua doucement sur la blessure du brun, appuyant fortement, priant pour qu'il reste, pour qu'il ne l'abandonne pas ; elle repoussa tant bien que mal les larmes qui menaçaient de prendre la fuite, loin de ses paupières et caressa délicatement le torse du garçon, qui semblait sur le point de faire une sieste, dans les bras de Morphée.
« e-eh » murmura-t-il « Minato doit se battre, d'accord ? »
« a-attends » bégaya la brune, les sourcils froncés
« n-non qu'il devienne hokage et qu'il change le monde, ils ont besoin de lui » ajouta le brun, à bout de souffle « qu'ils protègent les autres Obito de ce monde »
Dans un geste doux mais douloureux, le brun étira son bras et effleura du bout des doigts la joue de la jeune femme, penchée au dessus de lui ; un sourire fin au coin des lèvres, au moins, il ne mourrait pas seul, dans ce coin de forêt, elle était là, près de lui. Elle enfouit doucement sa joue dans la paume de la main du brun et chercha sa chaleur, alors que les larmes dévalaient ses joues, dans une once de délicatesse les battements de son cœur lui faisaient si mal, à cet instant, qu'elle aurait aimé ne rien ressentir.
« tu es belle » lâcha-t-il, d'une voix faible
« ne dis pas ça, s'il te plaît » grogna-t-elle, douloureusement
« j-je suis désolé » s'excusa-t-il, à bout de souffle
La force qu'il mettait dans son bras, pour pouvoir le tendre et toucher la joue de la jeune femme, le quitta brutalement et il se sentit fondre, dans les tréfonds du néant ; Yoshino garda sa main sur sa joue, un cri silencieux au bord des lèvres.
« a-attends, je ne suis pas prête, Shikaku » s'exclama-t-elle, entre deux sanglots
Les yeux fermés, il acquiesça, agonisant.
« ne me laisses pas, je t'en supplie » lâcha-t-elle « ne fais pas ça, reste ; j'ai besoin de toi »
Et dans un élan souffrant, elle déposa ses lèvres sur les siennes, se maudissant pour ne pas l'avoir fait plus tôt parce qu'il était là, depuis le début, lui et son sourire idiot, lui et ses manières misogyne, lui et sa voix rauque, lui entièrement. Il était là et elle ne s'était rendu compte de rien.
11 octobre 1985 « taste the poison from your lips »
Un amer parfum de désinfectant et une sensation de vulnérabilité le « bip bip » incessant qui se heurtait aux murs de la pièce lui arracha un grognement et dans un élan presque douloureux, il entrouvrit les paupières. La lumière l'agressa et il fut dans l'obligation de le refaire, plusieurs fois des murs blancs, des draps blancs, des machines. Il enfouit sa tête dans le coussin, derrière lui et prit une inspiration ; il était dans un lit d'hôpital, pourtant, le dernier souvenir qu'il avait, était ces arbres d'une beauté époustouflante, ses hommes armés et la tignasse écarlate de Kushina qui prenait la fuite. Avait-il rêvé ? Il tenta de se mettre en position assise mais ce geste réveilla une pointe de douleur dans son visage, du bout des doigts, il effleura le bandage qui recouvrait son front, que s'était-il fait encore ?
La porte d'un beau blanc s'ouvrit délicatement et une tignasse brune se glissa dans la pièce, les pieds traînants, d'énormes cernes sous les paupières un sourcil arqué, la tête légèrement penchée sur le côté, il la salua, un petit sourire au coin des lèvres.
« salut » lâcha-t-il, d'une voix forte
Le son de sa voix arracha un sursaut à la jeune femme et le café qu'elle tenait dans ses mains, s'écrasa sur le sol dans un bruit étouffé ; les sourcils froncés, les larmes au bord des paupières, elle posa un regard surpris, presque effrayé, sur lui.
« eh oh » s'exclama-t-il, en faisant quelques gestes de la main « ça va, Yoshino ? »
Les gestes semblèrent sortirent la brune de son état, puisqu'elle s'élança soudainement sur le lit et s'écrasa brutalement contre le corps du brun ; il étouffa tant bien que mal un gémissement douloureux entre ses lèvres, alors qu'elle fondait en larmes, le visage enfouit dans la blouse blanche qui recouvrait son torse. Dans un geste doux, bien qu'il ne comprenait pas grand-chose, il entoura sa taille frêle de ses bras forts et la berça doucement contre lui.
« ça va » souffla-t-il, d'une voix douce « chut, ça va, je suis là »
Au bout de quelques minutes, elle posa ses prunelles d'un bel ébène, rougies par les pleurs, sur lui et caressa du bout des doigts ses joues ; il s'apprêtait à dire quelque chose lorsqu'elle captura ses lèvres contre les siennes, l'embrassant avec une telle délicatesse qu'il se sentit littéralement fondre, contre elle.
« ne refais plus jamais ça » lâcha-t-elle, au bout de quelques secondes, contre ses lèvres « plus jamais »
« Yoshino » murmura-t-il, doucement
« non » le coupa-t-elle, sévèrement « est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fais, bordel tu m'aurais abandonné, putain »
Sans une once de tendresse, elle écrasa son poing sur le torse du brun, plusieurs fois ; elle s'était senti mourir avec lui, elle avait cru le perdre, là-bas, au détour de cet arbre.
« aïe » gémit-il, douloureusement
« tu repenseras à cette douleur, la prochaine fois que tu te décides à crever pour le bien de quelqu'un d'autre » s'exclama-t-elle, en colère
« mais Yoshino je-.. » commença-t-il
« non, fermes-la » grogna-t-elle
Il repoussa tant bien que mal la pointe douloureuse dans son torse et tira la jeune femme, contre lui caressant du bout des doigts son dos, il effleura son front tremblant d'un baiser, un sourire au coin des lèvres. Il n'était plus seul.
12 octobre 1985 « do you ever wonder if the stars shine out for you »
Un bouquet de roses.
Un léger rire s'échappa de ses lèvres et il attrapa, un grand sourire sur les lippes, le bouquet entre ses mains la mine légèrement gênée, les quelques nuances de roses sur les joues, Minato se pencha en avant, exclamant un « merci » qui se répercuta entre les murs de la pièce.
« qu'est-ce que tu fais, Minato » s'exclama le brun, sévèrement « relèves-toi ou je me lève »
« pardon ? » souffla Yoshino, d'un air menaçant
« je ne me lève pas, d'accord mais je te balance les fleurs au visage et je t'assure, c'est humiliant »
Quelques rires flottèrent et le blond se releva, en se grattant l'arrière du crâne, gêné ; il avait cherché des heures et des heures, une façon de dire merci au brun, après tout, il s'était sacrifié sans penser aux conséquences pour la rousse.
« comment tu sais que c'est humiliant, Shikaku ? » demanda la rousse, un sourire au coin des lèvres
« rien du tout » répondit le brun, très rapidement
Inoichi esquissa un sourire et s'installa un peu plus confortablement dans un fauteuil, attirant sa petite-amie sur ses genoux lui, il la connaissait l'histoire.
« vous ne connaissez pas cette histoire ? » souffla-t-il, amusé
« Inoichi » menaça le brun, quelques nuances pourpres sur les joues
« monsieur Nara, ici présent, avait six ans il était amoureux comme un enfant et a fait une déclaration à Tsunade Senju, l'un des trois ninjas légendaires, la suite vous la connaissez, bien sûr »
« je te déteste, Yamanaka » grogna le concerné, en s'enfonçant dans les draps de son lit
Il tenta de tirer les draps sur son visage, honteux de ce petit passage de son enfance mais les lèvres de la brune sur les siennes l'en empêchèrent un sourire au coin des lèvres, il se rendit compte qu'il était bien, là, entouré de tous ces idiots.
6 août 1986 « billions of beautiful hearts »
D'un geste indiscret, elle étouffa un bâillement entre ses lèvres et fourra ses mains dans ses poches, épuisée un coude s'écrasa doucement dans ses côtés et elle jeta un regard à ses meilleures amies, près d'elle.
« courte nuit ? » demanda la blonde, un sourire au coin des lèvres
« je suis sûre qu'elle s'est envoyée en l'air, la chanceuse » ajouta la rousse, un sourcil arqué
« ça, c'est sûr les garçons qui paraissent les plus flemmards, froid ou doux sont les meilleurs coups » continua une tête brune
« Mikoto » réprimanda Yoshino, les joues rouges
Deux fois, Shikaku lui avait sauvé la vie et ça tissait des liens ; la douce Mikoto était devenue un membre important de leur petite bande et bien que Fugaku restait un peu plus en retrait, les garçons traînaient souvent avec lui, lui arrachant quelques sourires parfois.
« j'ai du faire chambre à part, avec Minato » avoua Kushina, une moue boudeuse sur les lèvres « monsieur ne pouvait pas se permettre d'être épuisé, aujourd'hui »
« c'est un grand jour, après tout » souffla fièrement Inoichi, en s'ajoutant
Il passa délicatement un bras possessif autour des épaules de Mina et salua tout le monde, poliment alors que Fugaku claqua doucement un baiser sur la joue de sa fiancée. Yoshino trouvait qu'ils étaient mignon, bien que leur amour était né d'un mariage arrangé. Les clans et leurs fichues règles.
D'un geste de la main, le troisième hokage fit taire les rangs, le regard sévère.
« bien, que commence la cérémonie d'intronisation du quatrième hokage » s'exclama-t-il, d'une voix forte
Une pointe d'excitation dans les traits de son visage, Kushina claqua brutalement sa main sur l'épaule du jeune Yamanaka, qui grimaça sous les regards amusés de leurs amis.
« tout ça est organisé par le troisième hokage, moi-même, Hiruzen Sarutobi, merci de votre présence je suis particulièrement fier du jeune homme auquel je donne le flambeau » ajouta-t-il, un grand sourire sur les lèvres « à présent qu'il se présente à la vue de tous, voici l'homme qui sera le quatrième hokage »
« chut, silence » souffla sévèrement Kushina, à Fugaku qui plaisantait
« Minato Namizake, l'éclair jaune de Konoha » déclara fièrement le troisième hokage
Vêtu d'une belle tunique blanche, aux flammes pourpres, le blond se hissa près de la rambarde du bâtiment, échangeant un sourire poli et intimidé avec le troisième hokage ; d'un geste doux, Hiruzen ébouriffa les mèches blondes du garçon et applaudit, bientôt suivit de tous les villageois du village caché de la feuille. Un cri de joie s'éleva dans les rangs.
« bravo mon cœur, tu es le meilleur » s'écria la jeune Uzumaki, sur les épaules d'Inoichi
Les joues du nouvel hokage se teintèrent de pourpres, sous les rires de la majorité des villageois ; une pointe de fierté et un bonheur immense dans les tripes, Minato esquissa un sourire.
« en tant que nouvel hokage, je nomme un ami cher à mon cœur en tant que conseiller » clama haut et fort le blond, dans sa belle tenue « Shikaku Nara »
Les prunelles d'un beau bleu du jeune Namizake se perdirent un instant dans les iris brunes du garçon et d'un hochement de tête, il lui ordonna de se poster près de lui dans une allure digne et intimidante, le brun se posta face à la rambarde, droit comme un pic, les mains dans le dos. Des tonnerres d'applaudissement flottaient dans les rues, ils accueillaient leurs nouveaux dirigeants fièrement et pendant une demi-seconde, Shikaku cru apercevoir la silhouette de son paternel, un grand sourire sur les lèvres, derrière ses amis. Un sourire se glissa au coin de ses lèvres et il échangea un regard avec Yoshino, qui le fixait fièrement.
Il était exactement là où il devait être.
28 février 1987 « what about us »
Ses lèvres effleurèrent les siennes, une caresse presque inexistante il jouait de son charme, de cette emprise qu'il avait sur elle et elle détestait ça. Elle déposa ses mains sur sa nuque et colla brutalement leurs lèvres, un baiser empreint d'un amour débordant ; qui aurait cru, qu'ils se trouveraient, tous les deux ? Leurs corps s'embrasaient l'un contre l'autre, avec une timidité passionnée ses doigts fins glissèrent dans les mèches brunes du garçon et elle colla son corps contre le sien, avide de sa chaleur, de sa présence. Les yeux fermés, ils savouraient cet instant ; le soudain empressement de la demoiselle, qui tentait tant bien que mal, de déboutonner le pantalon du brun, lui rappela qu'il n'était pas là pour ça, normalement. Les mains de la jeune femme passèrent sous son haut et un frisson le prit, il la repoussa doucement, un sourire amusé sur les lèvres si elle continuait, il ne parviendrait pas à se retenir et il avait quelque chose de si important à lui dire.
« qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-elle, les sourcils froncés
« euh, je.. » commença-t-il « j'ai quelque chose d'important à te dire »
Du bout des doigts, elle effleura la mâchoire carrée du garçon, une moue boudeuse sur les lèvres.
« et ça ne peut vraiment pas attendre, tu bosses constamment, je ne t'ai pas vu assez longtemps ces derniers temps ça me manque » souffla-t-elle, d'une voix presque suppliante
« non, ça ne peut pas attendre j'aimerais que tu m'accompagnes dans la forêt » avoua-t-il
« pardon ? » s'exclama-t-elle, une expression tout sauf confiante
Un sourire amusé au coin des lèvres, une légère expression gênée sur le visage, il se gratta l'arrière du crâne tandis qu'elle remettait son haut.
« tu ne m'as pas dis que la dernière fois, quelque chose là-dedans a manqué de tuer Fugaku ? pourtant, il est quand même sacrément badass comme gars » souffla-t-elle
« comment ça, badass ? » grogna-t-il, une pointe de jalouse dans la gorge « il n'est pas badass, du tout »
Elle étouffa tant bien que mal un rire entre ses lèvres et acquiesça, elle aimait ce côté possessif et jaloux du brun il la surprenait tous les jours et elle se surprenait à vraiment apprécier être quelqu'un, tout en ayant une personne à ses côtés.
« et pour la forêt, tu es accompagné du chef du clan » rappela-t-il, les bras croisés sur son torse « tout se passera bien, du moins en théorie »
« en théorie ? » répéta-t-elle, méfiante
« allez, fais moi confiance, un peu »
Une moue méfiante sur les lèvres, elle attrapa doucement la main qu'il tendait vers elle et le suivit à travers les corridors de la demeure, s'engouffrant dans la clairière qui menait à la forêt interdite du clan Nara ; elle appréciait la vue, de loin, à vrai dire, depuis qu'elle connaissait l'histoire de l'Uchiha. Sans un mot, ils s'engouffrèrent sur un petit chemin, à travers les arbres tous plus beaux les uns que les autres et soudain, elle fut submergé par tant de beautés de la nature à l'état pur. Le souffle coupé, elle s'accrocha doucement au bras du garçon et le suivit silencieusement, bercé par les bruits de la forêt, par les murmures des arbres.
« approche, Fuyuka, n'aie pas peur » lâcha le brun, d'une voix douce
Les sourcils froncés, la brune claqua doucement sa main sur l'épaule du brun.
« à qui est-ce que tu parles ? » grogna-t-elle, légèrement peureuse
« chut, tais-toi » souffla-t-il, sévèrement
Elle s'apprêtait à lui regretter ses mots lorsqu'il la lâcha et s'accroupit sans un mot, Shikaku s'installa dans l'herbe et ferma les yeux. Le bruit d'une branche qui craque s'éleva et la jeune femme fondit dans le dos du garçon, entourant son torse de ses bras et ses jambes, peu sereine.
Et ce qu'elle vu lui coupa le souffle.
Un cerf presque majestueux se tira des buissons, si beau, si fort, qu'elle se retrouva prise au pièce dans un amas de sentiments contradictoires une partie d'elle était totalement effrayée mais une autre mourrait d'envie d'effleurer son pelage si doux. L'animal la fixa un instant et elle se rappela soudain ce que le brun lui avait dit sur ce lien entre les hommes du clan Nara et les cerfs ; sans un bruit, l'animal se rapprocha et un sourire se glissa sur le coin de ses lèvres, lorsqu'elle remarqua le faon, qui suivait, d'une démarche maladroite.
« assis toi, à côté de moi » ordonna le brun, doucement
Elle acquiesça et s'installa près de lui, silencieusement les animaux se rapprochaient toujours un peu plus et elle était si intimidée. Dans un bond agile, le brun se hissa sur ses deux pieds et s'approcha à son tour, il déposa un genou à terre et déposa la paume de sa main sur le front de l'animal, comme si il se prosternait face à son roi. L'échange dura quelques minutes, les minutes les plus longues de l'existence de la brune.
Shikaku fit volte-face et retourna près d'elle, un fin sourire sur les lèvres il attrapa doucement le bras de la jeune femme et le tendit, droit devant elle, la main ouverte.
« fais moi confiance » lâcha-t-il, d'une voix douce
L'instant d'après, alors qu'elle se perdait dans les prunelles d'un bel ébène de son petit-ami, elle sentit le pelage doux de l'animal contre la paume de sa main ; les yeux écarquillés, les joues rouges, elle déposa son regard sur le faon qui frottait son front à sa peau, dans une vision si adorable, qu'elle se retint de le prendre contre elle. Shikaku relâcha son bras et elle se rapprocha de l'animal, tendrement, claquant quelques baisers sur son front si doux.
Combien de temps resta-t-elle à jouer avec le petit faon ? Elle ne savait pas réellement mais lorsqu'elle se reconnecta à la réalité, le cerf avait disparu et Shikaku l'observait tendrement, un sourire au coin des lèvres. Elle s'éloigna doucement du faon, qui la suivait joyeusement et se rapprocha de son petit-ami, lui volant un baiser doux elle caressa ses joues du bout des doigts.
« pourquoi rien ni personne ne m'a fait de mal ? » demanda-t-elle, curieusement
« parce qu'ils ont cherchés au plus profond de mon âme et de la tienne »
« qu'est-ce que tu veux dire ? » souffla-t-elle, les sourcils froncés
« tu es presque un membre du clan Nara, Yoshino »
Les sourcils froncés, elle chercha tant bien que mal la signification de ses mots, lorsque le brun mit un genou à terre, un petit écrin brun dans les mains un sourire sur les lèvres, il entrouvrit les lèvres, sûrement dans le but de lui faire sa demande, mais la main de la jeune femme se déposa brutalement contre sa bouche.
« non » lâcha-t-elle, au gré du vent « ne fais pas ça, s'il te plaît »
« p-pourquoi ? » demanda-t-il, les sourcils froncés
« je ne peux pas, je suis désolé, Shikaku »
« a-attends, je ne t'ai pas encore demandé »
Toute la joie, la tendresse, l'amour qui s'était glissé dans les prunelles du garçon disparaissaient doucement, cédant à une tristesse immense ; elle eût presque l'impression de voir les brisures de son cœur dans sa cage thoracique, à travers ses beaux yeux bruns.
« tu allais me faire ta demande et je.. » elle prit une inspiration douloureuse « je t'aurais dis non, je suis désolée »
Et sans un mot de plus, elle s'élança vers la sortie de la forêt, avec les morceaux du cœur brisé du brun.
23 avril 1987 « hello, goodbye »
Une légère grimace sur les lèvres, il repoussa la coupe de champagne et prit une inspiration, ses prunelles d'un bel ébène se perdirent dans la foule de gens qui traînaient dans la demeure Nara ; vingt ans d'existence et demain, il serait condamné à vivre avec une femme qu'il n'aimait pas, d'un amour pur. Il étouffa un bâillement entre ses lèvres et attrapa la bouteille de saké qui traînait sur le comptoir, portant le goulot à ses lèvres une tignasse blonde se tira jusqu'à lui, un sourire désolé sur les lèvres et il adressa un grand sourire au couple, sous ses yeux.
« Kushina, tu es ravissante » lâcha-t-il, d'une voix douce « et toi, Minato, quel bel homme »
« tu es plutôt pas mal, toi aussi, Shikaku » répliqua la rousse, un doux sourire sur les lèvres
Les iris bleutées de la jeune femme scannèrent un instant la foule et il esquissa un sourire triste, sur le coin de ses lèvres, renversant un peu de saké dans un verre.
« elle n'est pas là, désolée » souffla-t-il, une pointe de souffrance dans la gorge
« c'est moi qui suis désolée » murmura la rousse, tristement
D'un geste doux, il déposa sa main sur le sommet du crâne de la jeune femme et lui adressa un doux sourire ce n'était pas de sa faute à elle, il s'était cru malin, à l'abri des brisures, et il s'était brûlé les ailes. Mina et Inoichi se joignirent doucement à eux, presque tristement et un soupir s'échappa des lèvres du brun ; Yoshino avait disparu de la circulation, depuis qu'il s'était prit un non après sa demande bancale, et demain, il dirait oui à une autre femme. Le doyen s'était empressé, en apprenant la nouvelle, de le remettre face au fait, face à l'héritage du clan, et Shikaku avait accepté il épouserait une autre femme, une femme que les anciens auraient choisis pour lui.
Une jeune femme, aux mèches d'un beau châtain clair, se glissa près de Shikaku, un sourire doux mais brisé sur les lèvres sûrement parce qu'elle non plus ne désirait pas ce mariage.
« ah, c'est vrai » souffla le brun, en la remarquant « Karura, approche toi, s'il te plaît »
La dite Karura se posta près de lui et il passa un bras autour de sa taille, un faux sourire sur les lèvres. Fugaku et Mikoto se joignirent à leurs amis, silencieusement, les sourcils froncés.
« les amis, voici Karura, du village caché du sable ; demain, elle sera mon épouse » avoua-t-il, d'une voix dure, sûrement pour camoufler sa souffrance
« Shikaku, non » s'exclama la rousse, les sourcils froncés
« a-attends, Shikaku, tu-.. » commença Inoichi, maladroitement
« je compte sur vous pour prendre soin d'elle » le coupa le brun, durement
La jeune femme ne semblait pas à l'aise et Minato n'eût aucun mal à comprendre qu'elle n'aimait pas cette idée de mariage arrangé, après tout, ce n'était pas parce que Mikoto et Fugaku avaient fini par tomber amoureux, que ce serait leurs cas. Dans un élan doux, Mikoto passa un bras autour des épaules de la jeune femme et la tira contre elle, un tendre sourire sur les lèvres.
« ne t'en fais pas, on s'en occupe vous venez les filles ? » proposa-t-elle « si vous nous cherchez, nous sommes sur le perron »
« bien, allez-y » lâcha le brun, indifférent
Elles disparurent au détour d'une porte coulissante et le brun approcha son verre de saké de ses lèvres, sous l'œil inquiet de ses camarades il souffrait silencieusement.
« tu ne m'as rien dis » souffla le jeune Yamanaka, tristement
« en quoi ça aurait changé quelque chose ? je suis le fils héritier du clan Nara et c'est mon devoir d'être sûr que quelqu'un pourra reprendre la succession ; Karura est très belle et elle est parfaite pour le rôle »
« pour le rôle ? » grogna l'Uchiha, les sourcils froncés « ce n'est pas un jeu, surtout pas pour elle »
« c'est l'hôpital qui se fout de la charité, ton mariage avec Mikoto est arrangé depuis vos sept ans pourtant, tu ne te gênes pas pour la sauter, à ce que je sa-.. »
Le poing du brun cogna brutalement contre la joue du jeune homme et la bouteille de saké s'écrasa sur le sol, dans un bruit de verre brisé ; l'incident capta les regards des invités et un grognement s'échappa des lèvres du Nara, lorsqu'il le remarqua, il essuya d'un revers de manche maladroit le filet de sang qui s'échappait de sa lèvre et jeta un regard mauvais aux autres.
« sortez de chez moi » s'exclama-t-il, d'une voix colérique « putain, barrez-vous »
Les uns après les autres, les invités, majoritairement du clan Nara, s'échappèrent par la porte coulissante ; très vite, il ne resta que la bande. Délicatement, Karura appuya une petite poche de glace sur la lèvre de son futur époux tandis que Mikoto jetait des regards sévères à son époux.
« sérieusement, Fugaku » s'énerva-t-elle « tu l'as frappé, bon sang »
« attends, Mikoto » souffla le Nara « c'est de ma faute, j'ai trop bu et.. et j'ai dis des bêtises, le coup était une réaction tout à fait normal, je t'ai manqué de respect »
« je n'aurais pas du te faire mal, non plus je comprends ce que tu ressens » lâcha l'Uchiha, d'une voix calme
Ils échangèrent un rapide regard, avant que la porte coulissante ne s'ouvre de nouveau dans un crissement désagréable. Une tignasse brune se tira dans la pièce, d'une démarche timide et lorsque le brun croisa le regard de la nouvelle arrivante, son cœur rata un battement dans sa cage thoracique.
« ma.. man ? » appela-t-il, douloureusement
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