Chapitre 8

Drago.

Le matin du départ, une pluie poisseuse et froide donne le ton à la grisaille londonienne habituelle. Au point de rendez-vous convenu, j'avise la grosse horloge de la gare : sans surprise, Potter est en retard.

Dans le grand hall de St Pancras, les moldus détrempés referment leurs parapluies criards, se bousculent, se précipitent, se hissent sur la pointe des pieds en scrutant la foule. Je m'adosse à un pilier pour poursuivre mes observations sans être importuné.

Plusieurs longues minutes après l'heure convenue, un type au teint pâlot, sorti de nulle part, s'approche, me tend un billet de train avant de me faire signe de le suivre. Je tente d'en savoir plus, mais l'inconnu tourne les talons, délaisse les quais bondés du grand hall et nous guide vers des salles moins fréquentées de la gare.

Au bout d'un moment, le type daigne se retourner pour vérifier que je le suis. Il a les yeux noirs renfoncés sous d'épais sourcils en broussaille, une barbe négligée et des cheveux ternes, une mine affreuse, absolument pas la prestance d'un Auror. Je le suis sans un mot tout en échafaudant des hypothèses sur cette mystérieuse mission qui demande tant de précautions.

C'est de St Pancras que les grandes lignes de train magiques partent pour quadriller toute l'Europe. Vu les dispositions prises, je m'attends sans surprise à ce que nous quittions l'Angleterre pour une destination où le transplanage n'est pas envisageable.

Nous traversons plusieurs halls où moldus et sorciers se côtoient en s'ignorant, et bientôt nous atteignons une salle tellement reculée que je m'étonne que des trains puissent encore partir d'ici. Certaines des locomotives à vapeur n'ont hélas pas la superbe du Poudlard Express, certains wagons en gare ressemblent à des pièces de collections qui devraient rester dans des musées.

Soudain, le type s'arrête devant l'une des arches qui sépare les quais.

— On va passer la douane séparément.

Ce n'est que quand il s'adresse enfin à moi, que j'identifie la voix de Potter sous un charme de camouflage.

Je le détaille un moment pour essayer de le reconnaître sous sa barbe hirsute, mais il se contente de me foudroyer du regard en me tendant le reste des papiers, ma dérogation de sortie du territoire signée et l'ordre de mission.

— On se retrouve juste après, sur le quai.

Les dispositions de Potter me semblent disproportionnées, mais ce n'est pas le moment de me moquer de sa paranoïa coriace. J'avance jusqu'au poste de douane, tends les papiers sans un mot et après un coup d'œil insistant de l'officier, je passe le portique magique sans encombre.

Sur le quai étroit, il y a peu de monde ce qui n'est guère étonnant en pleine semaine, au milieu de la journée, pour l'un des trains les moins utilisés de la gare. Seuls quelques sorciers de l'Europe de l'Est patientent devant le train, certains avec des enfants dans les bras, d'autres semblent voyager seuls. La plupart sont vêtus à la mode sorcière et s'affairent à chercher leur voiture, tout en s'assurant que leurs bagages les suivent bien sur les chariots magiques.

Le type au teint blafard me rejoint et j'oublie pendant une seconde encore que c'est Potter qui me montre du menton la voiture qui nous est assignée.

Le vieux train à vapeur ne semble pas très long sur le quai, mais quand nous grimpons à l'intérieur, le couloir interminable qui le traverse laisse soupçonner un brin de magie dans la disposition des compartiments.

Les voitures sont aussi vieilles que leur aspect extérieur le laisse supposer, la tapisserie et le lambris sont vieillissants, les luminaires accrochés au mur d'un autre temps, mais je me contente de remonter sans un mot le long couloir jusqu'à ce que Potter me fasse signe devant un compartiment privé de la seconde classe.

Malgré la vibration magique perçue dans le couloir d'aspect défraîchi, le compartiment n'est pas si grand : deux banquettes en vieux cuir se font face, une simple tablette les sépare à côté de la grande fenêtre. Spartiate.

Je fais léviter ma seule valise dans le porte-bagage et cale mon coffret de potionniste à mes pieds. Potter a été clair au moment des préparatifs, nous voyagerons léger. Ce rustre a-t-il seulement idée du matériel nécessaire pour concocter une potion digne de ce nom ? Heureusement, tout mon nécessaire de potionniste tient dans cette petite malle de voyage magique.

Potter dépose sa besace de baroudeur sur la banquette et se glisse contre la fenêtre.

Je récupère dans ma valise une écharpe pour me prémunir des courants d'air, et plonge le bras dans le fond sans fin pour en sortir quelques livres, emmenés pour m'occuper le temps du voyage.

En m'installant sur la banquette, je jette un œil au quai par delà la fenêtre puis à mon ticket de train.

— Munich, alors ?

Le type quelconque hausse un sourcil broussailleux.

— Ce n'est qu'une étape.

— Maintenant qu'on y est, tu peux me dire en quoi consiste la mission ?

Potter ajuste sa cape de voyage pour la resserrer autour de lui et se cale contre la paroi.

— Tu n'as rien à savoir dans l'immédiat.

Je vois. Monsieur a décidé d'être exécrable jusqu'au bout.

Je ne sais pas pourquoi j'avais imaginé qu'il ferait un effort.

J'ignore comment Potter s'y prend pour charmer tout le monde sorcier encore quinze ans après, mais avec moi, il se révèle sec et distant, comme le petit con arrogant qu'il a toujours été.

Dès que le train quitte Londres, les maisons de banlieue sont rapidement remplacées par des champs à perte de vue puis, assez vite, le train plonge dans le tunnel sous la mer. Même s'ils suivent généralement les tracés des lignes de train existantes, les transports magiques sont toujours plus rapides que leurs équivalents moldus.

Le nez plongé dans les paysages qui défilent au-delà de la fenêtre, j'oublie rapidement la mauvaise humeur de ce crétin.

Les tableaux qui se succèdent sont apaisants. Même si j'ai conscience d'être dans une cage dorée pour cette mission, tant pis. Ça faisait une éternité que je n'avais pas quitté Londres, ni même l'Angleterre. L'impression de liberté est grisante.

Au bout d'une heure à contempler les paysages qui changent et se succèdent, je me rends compte que le trajet va être long, mais je m'en accommode. J'ai de la patience à revendre. On ne survit pas au Manoir des Malefoy, ni à Azkaban, sans une once de patience.

J'enchante le petit pupitre pour qu'il flotte devant moi, et avise la lecture que j'ai préparée avant de partir. Il y a bien trop de travaux de recherche passionnants que je n'ai pas le temps d'étudier au quotidien, autant profiter de ce temps libre pour se mettre à niveau.

Potter, lui, étudie un carnet rempli de feuilles volantes. Son sort de charme a commencé à s'estomper, sa barbe est redevenue noire et drue, quelques boucles sauvages parsèment à nouveau sa tignasse terne, ses traits redeviennent familiers. Il parcourt ses parchemins, le poing serré sous le menton, incapable de contrôler sa jambe qui tressaute de façon agaçante.

A Munich, le train s'arrête quelques minutes à quai mais Potter fait signe qu'on ne descend pas.

Je déballe le sandwich que j'ai préparé en notant mentalement que j'aurais dû être plus prévoyant. Qui sait combien de temps va durer ce voyage ?

Quand la nuit pose son voile sombre sur les paysages au-delà de la fenêtre, un groom toque à la porte, nous fait sortir dans le couloir, puis d'un geste de baguette, transforme les banquettes en lits.

Je jauge les banquettes étroites et je regrette soudain de ne pas avoir exigé une cabine privée dans les conditions de cette mission.

Potter retire ses bottes et s'installe tout habillé sur la banquette.

Au bout d'un moment, toujours sans un mot, il éteint la petite lampe au-dessus de sa tête et s'enroule dans sa cape de voyage.

Je m'allonge tant bien que mal, fait de même et me retourne contre la paroi en essayant de l'ignorer aussi bien que lui a décidé de m'ignorer.

Au milieu de la nuit, réveillé par l'oreiller inconfortable et la dureté du matelas, je me redresse pour ajuster le tout et changer de position, et je réalise que Potter ne dort pas. Il a tiré sa cape au-dessus de lui, allumé sa baguette qu'il pense discrète et potasse les même parchemins que la veille. Pas étonnant qu'il ait une gueule de déterré s'il veille toute la nuit !

Au petit matin, pendant que Potter est encore assoupi, je quitte le compartiment pour aller me laver sommairement dans les toilettes au fond du couloir. La plupart des compartiments semblent inoccupés, dans d'autres pourtant la lumière vacillante atteste d'une présence. Des pleurs d'enfant émanent de celui du bout, mais le train semble globalement vide, ce qui n'est pas étonnant, il existe d'autres moyens bien plus rapides pour se déplacer magiquement de nos jours.

Seuls les sorciers ne pouvant pas transplaner ou trop pauvres pour se payer un portoloin choisissent encore ce mode de transport. Certaines familles avec des sorciers mineurs ou pire des nourrissons sont contraints de voyager à l'ancienne. Certains sont des cracmols qui n'ont jamais vraiment maîtrisé le transplanage, d'autres ne supportent pas la sensation, ou apprécient de perdre leur temps à traverser des pays entiers. D'autres encore s'avèrent juste démesurément paranoïaques...

En remontant le couloir, j'avise un modeste coin cuisine où une bouilloire est mise à disposition des voyageurs. Quand je reviens dans notre compartiment avec une tasse de thé, Potter s'est levé et a transformé de nouveau les maudits lits inconfortables en banquettes.

Je laisse la boisson chaude me réveiller en douceur, puis j'entame une tentative de conversation.

— Je peux savoir où est-ce qu'on va maintenant ?

— Istanbul, lance-t-il sans me regarder.

— Istanbul ? C'est encore à plusieurs jours de train ! C'était pas plus simple de réquisitionner un portoloin ?

Potter me fusille du regard mais ne daigne pas me répondre.

Je me mords la langue pour ne pas le traiter de crétin. Inutile d'envenimer la situation dès le premier jour !

J'attire vers moi le petit pupitre et décide de me réfugier dans les traités sur les dernières avancées de recherches magiques tout en buvant mon thé.

Quand, plusieurs heures plus tard, le train fait un nouvel arrêt en gare, les pancartes affichent un alphabet cyrillique que je ne sais pas déchiffrer. Sur l'un d'eux, un nom occidental attire mon attention : Budapest.

Potter se lève et m'intime de rester dans le compartiment. Sur le quai, je le vois se diriger vers le poste de douane magique. Il pense être discret en déposant quelques gallions sur le comptoir en échange d'informations. Les flics dans son genre se pensent toujours au-dessus des lois.

Il y a peu de voyageurs sur le quai de la gare, quelques marchands itinérants alpaguent le chaland avec des produits locaux. J'ajuste ma cape de voyage, me saisis de ma bourse et soupire de soulagement quand je peux enfin respirer de l'air frais et dégourdir mes jambes hors de ce train.

Derrière son modeste étal, une vieille sorcière ridée me tend des paniers repas tout faits. J'avise les pâtes farcies accompagnées de viande séchée, et hoche la tête pour lui en prendre. Je lui indique quelques fruits secs dont elle me sert une large poignée, et un gâteau roulé aux noix. Elle esquisse un large sourire édenté, me rajoute quelques biscuits qui me sont inconnus avant de me souhaiter un semblant de bon voyage dans une langue slave que je ne comprends pas.

C'est toujours déroutant de découvrir la cuisine d'un autre pays. C'est troublant de sortir de sa zone de confort, d'aller au-delà de ce que l'on connaît et de ce que l'on a toujours appris, mais c'est une façon simple et accessible de s'ouvrir au monde. C'est mauvais de rester sur ses acquis, embourbé dans des croyances et un carcan imposé, je l'ai appris au fil des années. Réfléchir par soi-même et questionner tout ce que l'on croit savoir est long et douloureux, mais c'est ce qui fait grandir. Oser aller vers l'autre, et découvrir sa cuisine inconnue est un premier pas accessible quand on s'aventure à l'étranger.

De retour dans le compartiment du train, Potter est déjà installé.

— Je t'avais dit de rester ici.

Je retire ma cape avant de m'asseoir face à lui, prêt à encaisser son humeur massacrante mais satisfait d'avoir de quoi me nourrir pour les prochaines heures de ce trajet interminable.

Le train siffle plusieurs fois pour annoncer le départ. Sur le quai, quelques sorciers se pressent pour ne pas rater le départ, puis doucement la vieille locomotive se remet péniblement en marche.

Potter n'en a visiblement pas fini.

— Que ce soit clair : sur le terrain, je veux que tu suives mes ordres.

Je veux bien supporter sa mauvaise humeur mais pas quand elle est injustifiée et encore moins le ventre vide.

— Ce n'est pas dans le contrat que j'ai signé.

Potter croise les bras, surpris que je lui réponde.

— Genre, tu l'as lu ?

— Evidemment...

Je dépose sur la petite table les portions des repas méticuleusement emballés dans des paniers en osier.

— Je t'accompagne en tant que potionniste. Je ne suis pas ton subordonné, Potter.

Il remonte ses binocles, l'air encore plus agacé que je daigne lui tenir tête.

— Rien à foutre de leur contrat à la con. C'est moi l'Auror. Sur un terrain inconnu, c'est moi qui prend les décisions, compris ? Pour notre sécurité, tu dois suivre mes directives. Si je te dis de rester planqué, tu m'écoutes, ok ?

Je me mords la joue pour ne pas lui répondre d'aller se faire foutre, et je me concentre fort pour prendre sur moi. Inutile de se prendre le chou avec ce petit con alors qu'on est perdus en plein milieu de la campagne slovène.

— Ok, entendu. Est-ce que par hasard le grand Auror que tu es avait prévu de quoi se sustenter pendant ce trajet interminable ?

Potter garde le silence en jetant un œil à la viande séchée et aux pâtes farcies entre nous deux, avant de détourner le regard agacé.

Puis, parce qu'il faut bien que l'un d'entre nous se comporte en adulte raisonnable, je pousse l'un des deux paniers-repas vers lui.

— Ça a été acheté avec l'argent du Ministère. Prends ta part.

Potter récupère de mauvaise grâce son repas puis commence à se détendre.

La nourriture s'avère bonne et nous finissons par manger en silence.

Je note mentalement que cette tête de nœud s'emballe beaucoup trop vite. Je mesure ma zone de manœuvre et l'énergie économisée si je ne renchéris pas. Je peux bien le laisser s'énerver quelques minutes, s'il redescend dans les tours rapidement. Pas la force d'aller à l'affrontement à chaque conversation. Je secoue la tête en prenant conscience de mes tactiques d'évitement. Pire qu'un gosse à gérer, et même Scorpius n'est pas aussi gamin !

Une fois le panier fini et raclé, je déballe les fruits secs et les petits gâteaux. Quand je me lève pour aller chercher de l'eau chaude pour les accompagner d'un thé, Potter se crispe à nouveau.

— Tu vas où cette fois ?

Je lève les yeux au ciel en l'ignorant royalement. La campagne s'étend au-delà de la fenêtre du wagon, qu'est-ce qu'il croit ? que je vais sauter du train en marche ou conspirer dans son dos avec les grooms ?

Je reviens dans le compartiment avec la bouilloire d'eau chaude et nous sers deux tasses de thé.

Il me lance un regard noir quand je pousse une tasse vers lui.

Est-il toujours aussi tendu lors d'une mission ?

Je suis là volontairement. Pourquoi croit-il que je cherche à me défiler à chaque fois que je bouge le petit doigt ?

Je n'ai aucune envie de le provoquer, plutôt envie de l'assommer pour avoir la paix. Alors je me concentre sur les petits gâteaux qui s'avèrent parfumés à la fleur d'oranger tout en sirotant mon thé Earl Grey.

Au bout d'un moment, Potter range les emballages de son repas et sort un carnet sur sa tablette. Il y griffonne plusieurs lignes que j'essaie de décrypter, mais son écriture ressemble à des pattes de mouche. Quand il a terminé, il ensorcèle le carnet pour qu'il devienne illisible et le fait disparaître dans la poche intérieure de sa cape.

Il me jette un regard méfiant et je détourne le regard. Le Sauveur est devenu complètement parano, ma parole...

Les jours qui suivent se ressemblent sensiblement. La campagne slovène laisse place aux forêts denses de Roumanie et nos échanges se limitent aux repas et au thé anglais que je nous sers.

J'ai beau être patient et avoir de la lecture, trois jours et trois nuits dans un vieux train brinquebalant, c'est long. Très long.

Le silence n'est pourtant pas désagréable, j'ai l'habitude du silence, je l'apprécie habituellement.

J'aime le silence de la grande serre au Département de Potions, ponctué du bruissement des feuilles et des insectes peu discrets. J'aime le silence des bibliothèques seulement froissé par le bruit des pages tournées et des chuchotements respectueux. J'aime le silence quand Scorpius lit, les genoux remontés contre moi, enfouis ensemble sous une couverture devant la grande cheminée. J'aime le silence confortable quand je l'observe s'endormir repu et en sécurité dans son lit à baldaquin. Et puis, ses silences si sérieux quand il s'attelle à recenser les étoiles depuis l'observatoire du Manoir.

Le manque me grignote soudain quand je pense à mon fils. Je me demande ce qu'il fait au même moment, si tout se passe bien à Poudlard, s'il s'est fait des amis. Mais je dois apprendre à le laisser vivre sa vie. Il est sécurité à l'École des Jeunes Sorciers, bien occupé à grandir et à découvrir le reste du monde par lui-même.

Oui, j'ai l'habitude du silence. Mais dans ce wagon le silence de Potter est agressif, étouffant, presque oppressant.

Quand j'ai terminé de prendre des notes en potassant un nouvel essai sur la volatilité des essences dans la préparation des concoctions, je lève un regard discret vers lui.

Il a changé en dix ans. Il a perdu de sa superbe, quelques cheveux gris commencent à parsemer ses boucles indomptables. Sa barbe a beau lui bouffer une partie du visage, il a des traits tirés et des cernes sous ses binocles, comme s'il avait vieilli plus vite que tous les autres.

Je me retiens de l'analyser mais sous ces éclats d'instabilité dont parlent certains tabloïds, il a surtout un air constamment épuisé derrière son masque de brave héros. Les rumeurs des gazettes sont-elles vraies, le Sauveur du Monde Sorcier serait-il au bord du burn-out ?

Je reviens à mes notes que je finis par ranger avec précaution et éloigne mon pupitre enchanté. Je colle ma tête contre la fenêtre pour laisser mon regard vagabonder sur les forêts des Carpates qui défilent.

Je n'ai qu'à me concentrer sur ma part du marché. Il me suffit de rester disponible pour concocter la Memoriae Captiva et de sceller les témoignages quand Potter le décidera. Rien de plus. Inutile de chercher l'affrontement, inutile de s'interroger sur sa santé mentale, ni sur ce qu'il a vécu ces dix dernières années pour le retrouver dans cet état...

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