Chapitre 21

Potter tire un parchemin vierge de mes dossiers, emprunte ma plume et mon encrier sans même me demander, avant de s'installer à mon bureau. C'est peut-être bien la première fois depuis des semaines qu'il daigne s'installer correctement sur un siège.

Il parcourt les preuves fournies par Nigaud, les inventorie, les numérote. Il ouvre son carnet et recopie certaines de ses notes avec frénésie pour résumer le fil de notre enquête.

— Tu penses que ça suffira ? demande-t-il sans lever le nez de son parchemin.

J'ai envie de l'ignorer après sa remarque absurde à propos du Nigaud. Je devrais le laisser finir sa foutue enquête en solo, ne pas m'immiscer et rentrer fissa à Londres avant qu'il ne me piétine le cœur définitivement.

Rester à ses côtés devient trop difficile et plus je m'attache, plus je vais souffrir quand cette étrange parenthèse prendra fin.

Je hausse les épaules, l'air de m'en fiche.

— Tu auras bientôt la localisation du campement des sorciers-nomades et on saura quelles sont leurs intentions. D'ici-là, tu as des preuves directes que des reliques de magie noire sont sorties illégalement d'Angleterre par des aurors, acheminées jusqu'à Istanbul puis transférées au Caire pour être revendues sur des marchés clandestins. Tu as tout l'itinéraire du trafic, des preuves solides, des témoignages certifiés recevables, le nom des aurors impliqués, celui qui finance ces magouilles et celui du type au Magenmagot qui est probablement corrompu... Si ça ne suffit pas, c'est que la Reine d'Angleterre elle-même couvre tout leur petit trafic et vos services sont alors irrémédiablement pourris jusqu'à l'os !

Potter se met soudain à rire et j'aurais préféré qu'il s'abstienne. Je pourrais m'y habituer à cette nouvelle complicité entre lui et moi.

— Il faut faire parvenir toutes ces preuves directement à Ron.

Tandis qu'il liste les différentes preuves rassemblées depuis notre départ, leurs différents liens et connexions, je sors de mon coffret les précieuses fioles scellées qui emprisonnent les témoignages. Chacune d'elles est étiquetée soigneusement avec une date et une phrase de contexte. Je les dispose sur le lit puis les range une à une dans une pochette de voyage en cuir de dragon pour les protéger. Quand je jette un œil par dessus l'épaule de Potter, concentré sur son parchemin, je ne peux m'empêcher de secouer la tête.

— Applique-toi bordel, il ne va rien comprendre avec tes pattes de mouche...

— Tu m'emmerdes, Malefoy !

Il râle pour la forme, mais s'applique sur le reste de son parchemin. Ses lettres se font plus rondes et ses mots plus lisibles sur quelques phrases avant qu'il n'abandonne l'effort. Il finit par le rouler, le joint aux autres documents et scelle le tout d'un geste magique.

— Tu pourras lui déchiffrer...

Je me redresse sans comprendre, en abandonnant la besace aux potions sur le lit.

— Comment ça ?

Il me tend l'étui cylindrique dans lequel il a glissé la liasse de parchemins.

— Je veux que tu les remettes en mains propres à Ron et uniquement à lui.

Je refuse d'un geste l'étui en cuir qui tombe au sol.

— Envoie-le par la malle postale, comme n'importe quel sorcier !

Il grimace et se penche patiemment pour le ramasser.

— Je doute que la malle sorcière soit fiable. Encore moins si le Magenmagot ou certains Aurors savent que quelqu'un fouille leurs affaires louches. J'ignore ce qu'ils savent à ce stade, s'ils ont été prévenus, ni ce qu'ils ont pu déduire... mais je veux que tu rentres à Londres et que tu ne t'adresses à Ron et rien qu'à lui...

— Tu n'es pas sérieux ? Je ne peux pas transplaner sur une aussi grande distance, tu le sais ! Même par portoloin fractionné, c'est à plusieurs jours de route ! C'est quoi ton plan, te débarrasser de moi ?

Potter ouvre la sacoche de potions, vérifie que les fioles sont correctement étiquetées alors que je m'en suis déjà assuré mille fois. Il y accroche l'étui en cuir à sa sangle et me tend le tout.

— C'est un ordre, Drago. Et sur le terrain, c'est moi qui décide. On était d'accord sur ce point, non ?

— Trouve quelqu'un d'autre pour jouer les messagers !

Soudain, je n'ai plus envie de rentrer à Londres. Pas comme ça. Pas aussi vite.

Je cherche une autre solution, plus pratique.

Pas moyen que je le laisse partir seul au milieu du désert sur les traces de sorciers-nomades qui pratiqueraient un obscur rituel.

Il finit par déposer la besace lourde sur le bureau, se frotte la tempe, réajuste ses binocles, et sa voix se fait plus basse.

— Je ne fais confiance qu'à toi. Tu peux le comprendre, oui ou merde ?

Son regard est fuyant mais quelque chose remue au fond de moi. Je mesure doucement l'étendue de sa confiance qu'il a tant de peine à accorder. Je sais qu'il a raison, mais je ne veux pas l'entendre.

— Je vais me débrouiller de mon côté, insiste-t-il, mais le plus important ce sont ces preuves. Je ne veux pas donner plus de temps au Magenmagot pour brouiller les pistes. M'assurer des intentions des disciples de Nectanebo n'est qu'un dernier détail...

Il pourrait rentrer avec moi, présenter lui-même les résultats de son enquête insensée, faire tomber Rowland et les Aurors véreux, s'occuper de nettoyer le Magenmagot, quitte à revenir plus tard s'occuper de ce maudit rituel de pacotille dont on ne sait rien. Sauf qu'étant donné la lenteur de la justice magique, ça laisserait aux sorciers-nomades des semaines voire des mois de marge, ce qui voudrait dire autant de nouvelles reliques récupérées à des fins obscures, et sa curiosité jamais satisfaite. Il ne peut pas gagner sur les deux tableaux si nous restons ensemble. En nous séparant, si. Il a pensé à tout.

Je finis par accepter l'idée à contrecœur, me penche pour récupérer la sacoche de potions et l'étui scellé, mais la peur s'immisce dans ma poitrine. Je me racle la gorge pour faire passer mon malaise : j'ai soudain le pressentiment que je ne vais jamais le revoir.

— Il va bien falloir que tu rentres un jour à Londres...

Au lieu de démentir mes allusions absurdes, il reste silencieux en réarrangeant la plume et l'encrier sur mon bureau.

L'idée grandit, impossible à ignorer. Ça serait bien son genre de tout plaquer, de filer à l'autre bout du monde sans rien dire et de ne jamais rentrer pour éviter tout le gratin sorcier. Et je ne veux pas que ça se termine comme ça.

— C'est toi qui es venu me chercher, je te rappelle. Ne me fais pas faux bond, Potter...

— Je vois que la confiance règne...

— Je te connais par cœur. Tu te régales peut-être à foncer tête baissée dans une enquête clandestine et dans des filatures foireuses, mais les formalités administratives ce n'est pas ton truc... Pourtant, tu devras être là pour témoigner et présenter ces preuves au tribunal.

Il se contente de me regarder, en retenant maladroitement un sourire.

Je suis certain de l'avoir bien cerné et ce crétin continue de ne rien prendre au sérieux.

— Juste... essaie de ne pas crever au milieu du désert.

Contre toute attente, il lève exagérément les yeux au ciel en souriant.

— Je suis sérieux, Harry. Essaie de prendre un peu soin de toi, bon sang !

Il soutient alors mon regard sans un mot.

Il y a un moment de flottement qui semble durer des plombes. On reste là à se détailler, à profiter de ces dernières secondes ensemble, puis soudain il tend la main pour se saisir de ma chemise et m'attire vers lui.

Ses lèvres s'accrochent aux miennes, affamées et impatientes, pressées et déterminées. Comme des aimants pas foutus de rester à distance trop longtemps l'un de l'autre. Sa main se faufile dans ma nuque pour me rapprocher un peu plus, ses lèvres s'entrouvrent, sa langue vient caresser la mienne. La sensation est surréaliste et délicieuse et puis, trop vite, il s'écarte. Je laisse échapper un soupir de frustration. Il évite mon regard, le souffle court, les joues rougies et les lèvres humides.

Puis, il ouvre en grand la porte de la chambre et me pousse dans le dos.

— Je vais faire au mieux... et toi, Ron, rien que Ron, souviens-toi !

Sur ce, il me fout dehors, littéralement, en refermant la porte de la petite chambre derrière moi.

J'ai envie de tambouriner contre le battant qui nous sépare, mais l'urgence de la situation et le temps qui presse me mettent en route. Ce crétin a sérieusement intérêt à ne pas crever juste pour qu'on puisse parler de ce foutu baiser sorti de nulle part !

*

Le voyage retour s'avère beaucoup moins long qu'à l'aller.

Les portoloins de contrefaçon se vendent très bien sous le manteau et, plutôt que d'enchaîner des heures de bateau et de train interminables, j'accepte les propositions malhonnêtes comme un vulgaire sorcier de contrebande.

Aux abords des gares sorcières, les propositions ne manquent pas. Il ne faut pas longtemps pour qu'un sorcier louche me siffle et propose un portoloin plus ou moins trafiqué vers diverses destinations.

Le risque évidemment, c'est qu'une fois l'or échangé, on se retrouve dans une destination qui n'a rien à voir avec celle achetée, sans moyen de venir régler ses comptes avec le sorcier en question.

Mais, au fil de mon retour clandestin, j'ai plutôt de la chance.

Impossible de trouver un trajet direct vers Londres, mais mes sauts de portoloin, de Beyrouth à Ankara, puis de Bucarest jusqu'à Berlin me prennent moins de deux jours, le temps nécessaire pour trouver et négocier chaque portoloin, puis de s'accorder un temps de repos entre chaque saut pour ne pas pousser trop loin son intégrité physique.

Plus on se rapproche de l'Angleterre, plus ma destination finale est revendue facilement sous le manteau. À Berlin, les portoloins pour Londres sont légion et je m'accorde rien que le temps d'une pause déjeuner avant de disparaître une dernière fois.

Quand j'arrive à Londres, j'ai à peine dormi quelques heures sur un banc de gare routière à Berlin et j'ai plus que tout envie d'une douche et d'une bonne nuit de sommeil.

La grisaille de la ville, sa pluie froide, les gens pressés, la circulation bruyante me font l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Le contraste est difficile à supporter : le ciel à perte de vue d'Istanbul et le jardin-oasis de la petite pension du Caire me semblent bien loin.

J'ignore si ce sont les paysages de ce voyage ou autre chose qui me manquent soudainement. Je chasse les regrets absurdes et les questions inutiles qui se bousculent et mets directement le cap vers le Ministère de la Magie.

Aux abords du bâtiment, je remonte ma capuche sur mes longs cheveux blancs pour rester discret. Autant je me fichais d'être remarqué dans les pays du sud, autant ici je préfère éviter les remarques sur mon nom de famille et mon passé.

La petite sorcière au comptoir du Grand Hall ne bronche pas quand je fais enregistrer ma baguette et je me rends directement au service des Aurors.

Dans l'ascenseur, j'en viens à penser que c'était peut être plus prudent d'aller directement toquer à la chaumière des Weasley. C'est une chose de collaborer ponctuellement avec des Aurors de confiance depuis le Département des Potionnistes, c'en est une autre de traverser tout un service sur le qui-vive sans savoir lesquels d'entre eux sont corrompus, ni lesquels ont encore du ressentiment pour les anciens mangemorts. C'est un coup à finir en garde à vue à cause d'un délit de faciès ou d'un regard mal interprété, et je n'ai pas traversé le continent sans dormir pour prendre le risque.

Alors, au dernier moment, je change d'ascenseur et me dirige vers les étages de la Justice Magique que je connais bien. L'assistant d'Hermione Grange fait un geste pour me faire patienter arguant qu'elle ne veut pas être dérangée, mais je toque à peine avant de m'engouffrer dans son bureau.

Granger lève des yeux agacés de sa pile de dossiers, mais ses yeux s'écarquillent quand elle me reconnaît.

Elle se redresse d'un bond et s'approche pour me donner une accolade avant de me faire signe de m'asseoir.

Sur le pas de la porte, je l'entends murmurer à l'assistant qu'elle n'est pas disponible pour la prochaine heure.

Tandis que je dégrafe ma cape de voyage, la plie sur le dossier du fauteuil et fais basculer l'étui sur mes genoux, Granger vient s'appuyer sur le rebord de son bureau et me détaille un moment, l'air soulagé.

— Est-ce que ça va ? Vous venez de rentrer ? Est-ce que Harry va bien ?

Je réalise que ça fait plus d'un mois qu'on a du disparaitre de la circulation et que sans nouvelles, le pire pouvait être envisagé. Je pose une main sur la sacoche dont je ne me suis pas séparé ces derniers jours.

— Je dois voir ton mec, mais c'était trop risqué de se pointer à l'étage des Aurors ou d'envoyer une note qui aurait pu être interceptée. Est-ce que tu peux le faire venir ?

Elle hausse un sourcil amusé.

— Je vois que la paranoïa de Harry est contagieuse.

— Il n'a pas tort parfois et, sur cette affaire en particulier, je préfère être prudent.

Elle contourne son bureau pour décrocher un vieux combiné et demande à Weasley de venir au plus vite.

— Je te sers à boire ? Un verre d'eau, du thé ?

Je hoche la tête avec reconnaissance et m'autorise enfin à me détendre : j'ai fait le plus gros en revenant jusqu'ici.

Pendant que nous buvons nos thés en silence, je ne lâche pas la sacoche que j'ai sur les genoux.

Granger n'essaie pas de faire la conversation. Elle se doute que Weasley va poser les mêmes questions qu'elle et que je n'ai pas la force ni l'envie de me répéter.

Quand le grand rouquin toque et rentre dans le grand bureau, il écarquille à son tour de grands yeux et applique un sort de silence sur la porte déjà protégée.

— Qu'est-ce que...

J'ouvre l'étui scellé magiquement, en sors la note d'Harry qui accompagne la liasse de parchemins, puis dépose la sacoche de potionniste sur le bureau de Granger.

Je sors une à une les fioles de Memoriae Captiva et résume dans les grandes lignes, le parchemin que Weasley est en train de décrypter.

— Tout est consigné : les noms, les lieux, les procédures, les témoignages recueillis... Tous ceux qui sont impliqués dans ce trafic de reliques que soupçonnait Harry. Vous avez les noms des Aurors, les membres du Mangenmagot et leurs soutiens financiers.

Granger se penche sur les fioles, décrypte les étiquettes, prend le parchemin des mains de son mari et hoche la tête d'un air satisfait.

— Vous avez fait un boulot de dingue sous le radar, et maintenant ça va payer ! Tout est dans les clous, il n'y a plus qu'à constituer des dossiers et taper juste...

Weasley est visiblement impressionné lui aussi. Il grimace en lisant le nom des Aurors, de Tiberius Ogden et d'Aidan Rowland.

— C'est du très gros, faut pas qu'on se rate !

Granger lui prend la fiole de potion qu'il tenait en main et range le tout dans un coffre dissimulé derrière un tableau.

— Je prends la relève et je vais m'assurer qu'on ne se ratera pas...

Weasley s'appuie contre le bureau, passe une main sur son bouc soigneusement taillé. Il a les traits tirés, mais la stature d'un directeur de section. Le grand rouquin est devenu un homme posé à la carrure respectable. Lui aussi prend le temps de me détailler, je dois être dans un état lamentable.

— Harry est rentré directement chez lui ?

Je secoue la tête.

— Il pensait que les preuves pour dénoncer le Magenmagot étaient prioritaires, mais il a voulu rester sur place pour boucler l'enquête.

— Sur place ? En Egypte ?

— Les reliques revendues sont récupérées par des sorciers du désert, des rumeurs parlent d'un rituel de magie noire pour manipuler un voile de la mort. Harry pensait pouvoir s'assurer de leurs intentions et boucler cette affaire seul.

Weasley serre son poing et le cogne légèrement sur le bureau.

— Mais quel idiot !

— Je pensais que t'allais dire qu'il sait se débrouiller comme un grand garçon...

Il garde le silence quelques secondes, me jauge, jette un œil à Hermione.

— Harry... a la fâcheuse tendance à se mettre en danger pour un rien. Comme s'il testait ses limtes, comme si... comme s'il aimait flirter avec la mort. Et ce Voile, c'est pas la première fois qu'il y a affaire...

— Je sais, il m'en a parlé.

Granger hausse les sourcils, surprise.

— Vraiment ?

J'ai une boule douloureuse dans la gorge. J'aurai pas du le laisser seul, au bout du monde, c'était une idée stupide !

Granger essaie de tempérer les propos de Weasley.

— Je ne pense pas qu'il veuille vraiment mourir bien sûr, mais j'ai peur qu'un jour, il ne tire trop sur la corde. Et cette histoire de Voile l'a longtemps obsédé... Il pourrait tenter un truc stupide, c'est Harry après tout !

Elle jette un œil à Weasley pour chercher de l'aide, mais il se contente de grimacer en secouant la tête. Elle se tourne de nouveau vers moi.

— Est-ce que... est-ce qu'il allait bien quand tu l'as laissé ?

On ne peut pas dire qu'il allait bien, il était pétri de traumas et de colères, mais de là à flirter avec la mort, qu'est-ce que j'en sais !

Des semaines à vivre ensemble comme des colocs peuvent-elles suffire à connaître quelqu'un ?

Je repense à ses lèvres sur les miennes, est-ce que c'était un baiser d'adieu ?

Un frisson glacé me court le long du dos. Je n'aurais pas du le laisser seul !

Je me lève d'un bond et repose ma tasse de thé un peu plus brusquement que prévu dans sa coupelle.

— Est-ce que vous avez besoin de moi ici ou cette liasse de preuves vous suffit ? Est-ce que je peux transplaner sans crainte jusqu'au Caire ?

Granger m'arrête d'un geste.

— Je vais me débrouiller avec ces preuves, mais pour le transplanage, non. Oublie ça. Même si tu n'es pas sous surveillance, ça te demanderait une quantité d'énergie démesurée... Tu dois fractionner ton voyage pour une destination aussi lointaine.

Elle attire d'un geste de baguette un globe juché sur une étagère dans son dos, puis le fait tourner sous ses doigts. Sur un parchemin, elle griffonne Londres > Paris > Budapest > Bucarest > Istanbul > Beyrouth > Le Caire.

— Ça te prendra quelques heures en allant de zone de transplanage collective en zone de transplanage, mais c'est toujours mieux que devoir récupérer deux jours entiers une fois arrivé à destination parce que tu seras sur les rotules et vidé de ta magie.

Weasley fait tourner le globe pour arrêter l'Egypte sous ses doigts.

— Il se situe où ce clan de sorciers ?

— Aucune idée. Au milieu du désert, à l'ouest du Caire, à plusieurs jours de marche. Harry voulait se joindre à une caravane de marchands nomades pour se rapprocher un maximum de leur camp, puis improviser sur place, j'imagine.

Weasley soupire.

— Il aurait pas du y aller seul...

J'ignore si le reproche m'est adressé, mais je le prends pour moi.

— Tu as déjà essayé de faire changer d'avis cette Tête de Nœud ?

Granger esquisse un sourire et Weasley marmonne dans sa barbe.

— Je vais prévenir la Garde de la Citadelle par miroirs magiques, qu'ils se tiennent à disposition si tu as besoin de renforts sur place...

Granger tire un parchemin qu'elle griffonne.

— Je peux te mettre à disposition un portoloin vers Berlin pour accélérer ton trajet, mais après ça, tu devras transplaner sur des petites distances depuis des zones autorisées.

Elle enchante la note qui vient se ranger toute seule dans ma poche.

— Tu pourras retirer le portoloin dans le grand hall, il partira dans les quinze minutes après que tu l'aies récupéré.

Quelques heures de transplanage seront toujours plus rapides que de devoir trouver des portoloins de contrefaçon et d'attendre leur instant d'activation. Et rien à voir avec des journées interminables dans un train-sorcier.

Quand j'arriverais au Caire, cela fera presque quatre jours qu'Harry est seul et, même si la caravane des sorciers berbères devait mettre plusieurs jours pour atteindre le cœur du désert, il a déjà pu se passer mille choses de travers avec ce crétin.

Tandis que je quitte le bureau et l'étage de la Justice Magique pour aller récupérer mon portoloin, Weasley accélère le pas pour venir à mon niveau.

— C'est bien que tu sois là pour lui...

Je hausse un sourcil pour comprendre de quoi il parle.

— Harry. Il est exécrable en ce moment, mais ne te laisse pas impressionner.

C'est le moins que l'on puisse dire...

Weasley continue malgré mon silence buté.

— Il a besoin que quelqu'un lui tienne tête, et qu'on s'accroche malgré son caractère de merde. Hermione pense qu'il veut tenir le monde entier à distance, même ses amis...

Il me retient par la manche pour que je m'arrête un instant.

— Je sais qu'on a eu des différends par le passé, mais Hermione assure que t'es devenu un type bien, alors je la crois sur parole. Elle pense aussi que vu votre passif, vous pouvez vous entraider sur certains points. Je ne sais pas ce que ça veut dire mais, comme c'est Hermione, elle a sûrement raison...

Je jette un regard noir vers le bureau de la Justice Magique.

Granger devrait vraiment garder pour elle ce que je lui raconte pendant nos sessions de travail.

Je ne sais pas comment mettre fin à cette conversation sans queue ni tête, sans compter que j'ai un portoloin qui m'attend. C'est finalement Weasley qui pose une main sur mon épaule et la tapote maladroitement.

— Ramène-le en un seul morceau, s'il te plaît !

***

Et c'est la fin de l'arc 2, du côté de Drago !

J'espère que ça vous plait toujours, n'hésitez pas à me le dire si c'est le cas :)
Pour les prochains chapitres, on repasse du côté d'Harry !

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