4 | IL EST GRAND TEMPS QUE TU TE RÉVEILLES
🎵 LIBIANCA — PEOPLE
Il ne suffit que l'une de mes mains ne se mette à trembler que le vase glissa, provoquant un bruit aigüe, perçant ce silence intense et pesant. À présent, de nombreux morceaux de verre jonchaient le sol, craquants sous mes pieds dès que je me redressai correctement.
Oh non...
Je laissai mon regard parcourir les escaliers ainsi que la mezzanine où Lenny se trouvait dans ma chambre, en possession de mon portable. Sans trop vouloir lui faire peur, je lui avais déjà expliqué ce qu'il se passait généralement dans ce genre de situation, et il savait parfaitement quoi faire si jamais je ne serais pas à ses côtés dans les minutes qui allaient suivre.
Voilà que maintenant, il devait être terrorisé de tous ces bruits, sans compter le vacarme que je venais de causer. Je me concentrai au maximum sur le moindre son, notamment la porte du côté de la cuisine qui émit un petit grincement. D'un coup, je réalisai que je m'étais peut-être trompée.
Et si c'était une fausse alerte et qu'il venait d'entrer que maintenant ?
Mon cœur rata un battement, surtout quand un bruit de pas lourd me parvint.
Et s'il étaient plusieurs dans la maison ?
— Grande soeur, j'ai peur ! cria mon petit frère.
Attrapant un morceau du vase triangulaire et pointu, j'accourus dans les escaliers sans réfléchir comme si ma vie en dépendait - ce qui était le cas - si ce que j'imaginais s'avérait être vrai. Je me retrouvai nez à nez devant la porte de ma chambre, actionnai la poignée, qui était bel et bien fermée à clef. Je soufflai de soulagement.
— Ça va aller, mon ange, je suis là.
— Est-ce que je peux sortir maintenant ? murmura-t-il, effrayé, au bord des larmes.
Je m'apprêtai à dire oui, pour que je puisse entrer avec lui, tandis que j'entendis quelque chose vibrer dans la chambre de Lenny, puis s'éclairer dans un coin près de la porte. Ça ressemblait à un portable, mais il ne pouvait pas être suspendu dans le vide, or plus je relevai mon regard, plus ma respiration s'accélérait en découvrant qu'il s'agissait d'une silhouette éclairée par les lueurs de la lune, appuyée contre le mur.
Seuls les yeux qui n'étaient pas cachés apparaissaient et étaient braqués sur moi. La gorge sèche, je ne savais plus quoi faire tant mon corps se retrouvait paralysé par la peur. De nombreux scénarios me traversaient l'esprit, tous se soldaient par un échec, car ils finiraient par mettre Lenny ou moi en danger.
J'étais certaine qu'il n'y avait personne avec lui, étant donné que j'avais fermé mes fenêtres, que pour entrer la seule solution aurait été de briser celles-ci, et évidemment je l'aurais entendu. Bien qu'en danger je l'étais déjà, mais je m'en fichais, si ça permettait de le protéger lui.
— Non, tu restes à l'intérieur, répondis-je fermement. (Puis je repris plus bas pour m'adresser à l'individu). La police arrive dans une minute.
J'ignorais si Lenny avait vraiment appelé, sinon j'espérai que le coup du bluff marcherait. Il ne fallut pas attendre longtemps, pour que, comme par hasard le moteur d'une voiture ne s'entende et que les phares éclairèrent le rez-de-chaussée, ce qui captiva mon attention. Quelqu'un venait d'arriver. Ensuite, en observant la chambre de Lenny, je fus surprise de constater qu'il n'y avait plus personne.
Volatilisé.
Je clignai des paupières, pour en être sûre, ce qui confirma que j'avais bel et bien raison. Aucune trace de l'individu, en espérant qu'il était le seul à s'être aventuré dans notre maison.
Ça a marché.
Prenant sur moi, avec le peu de courage qu'il me restait, je m'en allais vérifier dans chaque pièce, la boule au ventre.
Personne.
— Lenny ! Viens, tu peux descendre.
Après quelques minutes, ma porte se déverrouilla. Avec hésitation, je déposai le morceau de vase pour le prendre rapidement dans mes bras. Par la suite, nous descendîmes les marches, menant à la cuisine et à la salle à manger. Occupée et traversée par un mélange d'émotions contradictoires, je faillis ne pas entendre le bruit de la serrure de la porte d'entrée qui s'ouvrait.
— Daddy ! s'exclama mon petit-frère.
À l'entente de ce mot, je me figeai, n'osant pas me retourner. Je ne les regardai pas, cette fois-ci. Comme un rituel, à chaque fois qu'il revenait du travail, je savais que Lenny lui sauterait dans les bras, tout content de le retrouver.
— Tu ne me dis pas bonsoir ? Je ne vous ai pas vu depuis un moment, pourtant.
Je déglutis mais me repris en me retournant progressivement vers Frank Collins, mon père. Réajustant correctement sa cravate et son costume polo en sergé de laine noir, il releva sa tête afin de plonger ses iris bleues dans les miennes. Malgré le fait qu'il avait coupé ses cheveux blonds, le dessus était moins court et une barbe de plus ou moins trois jours était présente. Dans sa main droite - où des chevalières ainsi qu'une montre - il tenait fermement une mallette en cuir de la même couleur que son costume qu'il déposa.
— Dad, souris-je. Tu as passé une bonne journée ?
— Oui, enfin mouvementée. Et vous ça a été ?
Voyant là l'occasion rêvée de passer du temps avec notre père, Lenny lui raconta sa journée, comme il l'avait fait avec moi. La plupart du temps il acquiesçait, sauf que j'avais remarqué qu'au moment où le nom de famille Jones fut prononcé, il fronça légèrement les sourcils. Une pointe de curiosité m'envahit face à sa réaction.
— Daddy, Daddy ! Il y avait un inconnu qui est entré dans la maison avec grande soeur !
Le visage de mon père se crispa à l'entente de ce qu'il venait de dire.
— Avec qui étais-tu ?
— Je... ce n'est pas ce que tu crois, une personne ou peut-être plusieurs sont entrés chez nous par effraction.
Il se mit à soupirer bruyamment en fronçant les sourcils dans ma direction, puis en une fraction de seconde, il sourit en reportant son attention sur Lenny.
— Tu veux bien aller prendre ta douche, mon loulou ? Je dois parler à ta grande sœur.
— J'y vais !
Nous le contemplâmes monter à l'étage et c'est ce genre de moments que je craignais le plus.
Tout va bien se passer.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— J'ai entendu des bruits provenant de la cuisine, je suis descendue et je me suis cachée au cas où l'individu posséderait une arme. Seulement, je n'ai vu personne et j'ai réalisé qu'ils seraient peut-être plusieurs, alors dans le doute, je suis partie vérifier si tout était OK à l'étage. C'est là que j'ai vu une silhouette dans l'ombre, près de la porte de Lenny, qui m'épiait.
— Tu as vu son visage ? De qui il s'agissait ?
— Non, mais je lui ai dit que la police arrivait, et il est parti. Enfin, bien que j'ignore s'ils étaient plusieurs à s'être introduits chez nous.
Il resta là, à me dévisager plusieurs minutes, complètement impassible. Dans son regard, je ne trouvais l'ombre d'une étincelle qui pouvait me dire qu'il me croyait. Est-ce qu'il pesait le pour ou le contre, ou bien...
— Tu n'es pas certaine de tes propos, ou si ça s'est réellement passé. Tu crois avoir entendu des bruits, aperçut une personne à l'étage, mais tu n'es pas en mesure de l'identifier ni prouver qu'il était bien là et peut-être dire s'ils étaient plusieurs, c'est bien ça ? répéta-t-il.
— Non, je suis certaine de ce que j'ai vu, il me regardait et il a dû avoir peur de se faire prendre, ça expliquerait pourquoi il s'est volatilisé aussi vite.
— Le vase en est une preuve ?
— Non, je l'ai pris dans l'intention de l'abattre sur l'intru mais il m'a malencontreusement glissé des mains avec la peur.
— Donc, je résume : tu as cassé un vase, l'un de mes préférés, à cause de ta maladresse éternelle. Ensuite, tu es montée à l'étage, laissé ton petit frère tout seul complètement effrayé par ta faute, alors qu'il n'y avait personne.
— Lenny était sain et sauf, jamais je n'aurais permis qu'il soit en danger par ma faute. Dans le doute, j'avais préféré opter pour sa sécurité et m'assurer que personne ne lui ferait de mal.
— Tu as intérêt, puisqu'il est sous ta responsabilité. C'est ton devoir de t'assurer qu'il va bien et qu'il ne manque de rien. En parlant de ça, où est le repas de ce soir ? me demanda-t-il en mettant ses lunettes accrochées à son haut.
— Je...
— Je rentre tard du travail après une dure journée et tu n'es même pas fichue de préparer à manger. Tu crois que ça va se faire tout seul, comme par magie ?
— Non, bien sûr que non, mais étant donné ce qu'il s'est passé...
— Tu avais largement le temps. De plus, tu sais parfaitement où se trouve ta place dans cette maison et celle de toutes les femmes : dans la cuisine. Dépêche-toi, j'ai faim et ton petit frère aussi. Tu me ramèneras mon plat dans mon bureau à l'étage.
— D'accord.
Il acquiesça et se dirigea vers les escaliers. Il attrapa la rambarde excepté qu'il se retourna une énième fois dans ma direction.
— Ah, j'oubliais. Bien évidemment, tu me rembourseras le prix du vase. Et d'ailleurs, ramasse tous les morceaux au sol, c'est dangereux, quelqu'un pourrait se couper.
— Très bien, murmurai-je.
— Tu sais ce que je pense de tout ça ? fit-il en me faisant face, en croisant mon regard. Ce sont tes cauchemars qui te jouent des tours. Tu imagines, vois des choses qui ne se sont pas déroulées. Il est grand temps que tu te réveilles une bonne fois pour toutes et sans tarder, sinon tu sais ce qu'il se passera, Lucy.
Heyy, vous allez bien ? ~
➣ J'espère que malgré l'attente - encore navrée -, ce chapitre vous aura plu ! (Ce n'était pas la tournure que j'avais imaginée, j'en ai profité pour changer de plan à la dernière minute, car ce que je voulais faire comme scène c'était trop tôt pour l'histoire !)
➣ Je ne sais pas vous, mais pour ce début de chapitre, je me mettais totalement à la place de Lucy et je flippais pour elle... Qu'en avez-vous pensé, d'ailleurs ? 🌚
➣ Un nouveau perso' débarque, le père de Lucy & Lenny : Frank Collins. Quelles sont vos impressions sur lui ? (bien que je m'en doute déjà.....)
Prenez soin de vous, kiss,
𓄿 𓄿 𓄿 𓄿 𓄿
➣ 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐂𝐎𝐍𝐍𝐀Î𝐓𝐑𝐄 𝐋'𝐀𝐕𝐀𝐍𝐂𝐄𝐄 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐒𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄
(𝐎𝐔 𝐃𝐈𝐒𝐂𝐔𝐓𝐄𝐑 𝐄𝐓𝐂...♥),
𝐑𝐄𝐉𝐎𝐈𝐍𝐒-𝐌𝐎𝐈 𝐒𝐔𝐑
⤵
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