🎵 MARK RONSON, MILEY CIRUS — NOTHING BREAKS LIKE A HEART

La première chose qui m'était venu à l'esprit tout à l'heure, c'est qu'il s'agissait d'une mauvaise blague.

De très mauvais goûts.

Que le destinataire devait être une autre personne, que ce papier avait atterrit dans mon sac à dos par le plus grand des hasards, ne m'étant pas destiné.

Attends, depuis quand il est dans mon sac ?

Seulement... au fond de moi, je savais pertinemment que ce n'était pas le cas, et que l'on me visait moi, malheureusement. Il était facile de deviner que ce message faisait référence à la poursuite en voiture avec les enfants, et que visiblement, j'avais contrecarré leur plan.

En la relisant, je relevai plein de choses. Notamment le fait qu'ils me mettaient en garde, laissant clairement sous-entendre que s'il y aurait une prochaine fois, ils n'hésiteraient pas à s'en prendre à moi. Je n'avais pas oublié la dernière fois, quand ils m'avaient délibérément foncée dessus et que Jones avait surgi pile à ce moment précis pour débarquer, faisant barrage entre eux et moi.

D'ailleurs, comment est-ce qu'il a pu savoir où j'habite ?

Rien qu'en me remémorant sa froideur, je frissonnai.

En poursuivant le reste de ma lecture, le plus terrifiant était la précision de la description quant à ma tenue de pyjama qui était exactement de cette couleur précise, mais... Le problème, c'était qu'il avait décrit celui que je portais cette soirée-là, lorsque je m'étais réveillée suite à mon cauchemar.

Celle nuit où cette silhouette, portable à la main, se trouvait précisément dans le coin de la chambre de Lenny.

Cela ne voulait dire qu'une chose : que je n'avais pas rêvé, contrairement à ce que mon père voulait me faire croire, et que ces gens-là pouvaient entrer dès le départ dans notre maison, à leur guise.

Que nous n'étions réellement pas en sécurité.

Seulement, dans cette lettre, ils mentionnaient clairement le jour où les enfants étaient avec moi.

Alors pourquoi étaient-ils présents chez nous, cette nuit-là ?

Assise sur la banquette arrière, je regardai le taxi augmenter le son de la musique et je fronçai les sourcils.

Je me rappelais quand j'avais terminé de lire le mot, les visages d'Amélia et de celui qui m'avait aidée à la cafétéria, puis à leurs œillades concernées. Surtout celui de mon voisin de table, Harris, où ses sourcils s'étaient froncés et son regard de plus en plus noir qui jonglait entre le papier et moi. J'aurais juré que secrètement, il devait avoir envie de me l'arracher des mains et de la lire.

Que peut bien signifier V.Z  𝒮  ?

Hormis les initiales du ou des prénoms de la personne, je ne voyais pas ce que cela pouvait être. Néanmoins, la lettre qui me marquait le plus fut le « 𝒮 » écrit en gras, de manière totalement différente des autres. Dans la logique des choses, je pensais alors à un nom de famille.

Je poussai un profond soupir de frustration mêlé avec de l'angoisse.

Comme si je n'avais pas déjà assez de problèmes...

Je me promis de repenser à essayer de déchiffrer le contenu de ce mot plus tard. En attendant, j'allais devoir faire face à mon père et à la discussion qui m'attendait dès que je rentrerais. Pour être honnête, je devais avouer que j'avais tout sauf hâte. Je redoutais ce qu'il voulait absolument me dire, puisque ça me paraissait important. Sans omettre l'agacement perceptible lors de son SMS.

— Nous sommes arrivés, m'annonça le chauffeur.

Je payai la somme de $21,60 puis sortis du véhicule en me dirigeant vers le portail de la maison, pressant le pas malgré moi. 

À l'instant même ou j'ouvris la porte d'entrée de la maison, je me figeai en voyant mon père assis sur l'un des tabourets de bar de la cuisine. Habillé élégamment d'une chemise à longues manches blanche et d'un pantalon noir, les bras préalablement croisés, il tapota sur sa montre, visiblement agacé. Il ne me fallut que quelques secondes pour comprendre qu'il m'ordonnait de regarder l'heure.

— Tu as quinze minutes de retard. Je t'avais pourtant prévenue que je n'ai pas que ça à faire que de t'attendre, et que-

— Je suis désolée, il y a eu un peu d'embouteillage sur le retour.

— Ne m'interromps pas, me prévint-il en me lançant un regard noir. Et ferme cette porte enfin, tu comptes la laisser ouverte jusqu'à quand ?

Je m'exécutai à la hâte, bien que je ne souhaitais que de ressortir, préférant également retourner en cours plutôt que de rester ici une seconde de plus. Hélas, ce n'était pas comme si j'avais le choix. Déposant mon sac par terre, je croisai son regard furieux.

Oh non...

— Tu peux me dire pourquoi tu n'as pas répondu à mon SMS ? Tu vas me sortir un mensonge du style que tu n'avais plus de batterie ?

J'attendis quelques secondes afin d'être certaine qu'il avait terminé pour ne pas l'interrompre, et répliquai :

— Non. J'ai... oublié. Je suis désolée.

Un rire sarcastique franchit ses lèvres et il fronça les sourcils.

— C'est sûr que comparé à mon travail et le fait de partir à l'université, mademoiselle a tellement plus de choses à faire, qu'elle n'as pas le temps de répondre à son père. Par contre, pour dépenser son argent dans des donuts pour un total de $102,96 avec les différentes courses de taxi... Ne t'avise plus à gaspiller ton argent dans ce genre de cochonneries, de payer ce genre de sommes pour les autres, ou je te confisque ta carte.

J'ouvris la bouche et la refermai, abasourdie. Je ne comprenais même pas pourquoi cela m'étonnait encore depuis tout ce temps, lui qui en permanence trouvait ce besoin de tout contrôler - y compris les gens - et de ne rien laisser passer. Depuis que ma mère était partie, mon père l'avait très mal vécu, si bien que la moindre chose qui le contrariait, il partait dans une colère noire avant même d'essayer de comprendre, les nerfs à vif.

— J'attends toujours le remboursement pour mon vase. Laisse-moi deviner, ça aussi tu l'as oublié ?

Prise sur le fait, je me pinçai les lèvres face à cette vérité.

— C'est bien ce que je pensais.

Il poussa un profond soupir, se pinça l'arête du nez, et remonta ses yeux vers moi.

— Passons au sujet suivant, qui concerne ton petit frère. Il a une chambre et un lit à ce que je sache, cesse de le traiter comme un bébé en dormant avec lui.

— Mais enfin-

— Je ne crois pas avoir demandé ton avis, contra-t-il. Cette discussion est close.

Je serrai les dents et mon poing gauche de manière discrète, ne comprenant pas pourquoi il réagissait de la sorte pour des sujets aussi peu importants, comparé à tout ce qui se déroulait jusqu'à maintenant. Si je devais penser à Lenny, le voir afficher cette mine triste en lui disant « non », parce que notre père ne voulait pas alors qu'il en avait besoin et que ça le rassurait...

— Si c'est uniquement pour le vase que tu t'inquiètes, sache que je te rembourserai comme je l'ai dit. D'ailleurs, les donuts n'étaient pas pour moi, j'ai dû les rembourser auprès de la personne suite à un petit incident.

— Auprès de la personne ou auprès de ce garçon aux cheveux roux ?

Je me dirigeai vers l'escalier mais m'arrêtai dans mon élan en battant rapidement des cils, persuadée d'avoir mal entendu.

— Comment est-ce que... ?

— J'ai appris qu'un certain groupe de motards partageaient des cours en commun à l'université, avec toi. Je compte sur toi pour rester loin d'eux, ils pourraient t'attirer des ennuis. Contente-toi de rester uniquement avec cette fille.

— Tu me fais surveiller ? m'étranglai-je presque.

— Tu m'as l'air bien étonnée. Pourquoi, ne me dis pas que parmi tous ces étudiants, tu avais prévu de faire amie-amis avec ces cinq garçons ? 

— Mais... alors c'est ça qui te préoccupe ? De savoir qui je fréquente ou non ? Comment tu peux te permettre de juger alors que tu n'en sais rien ?

— Que je ne sais pas quoi ? Tu veux que tout le monde pense que tu n'es rien d'autre qu'une traînée en les fréquentants ? poursuivit-il en se mettant debout. Si le moindre bruit de ce genre parviens jusqu'à mes oreilles, je peux t'assurer que tu le regretteras. Est-ce que c'est clair ?

— Je pensais que tu me connaissais mieux que ça avant de croire ce qu'un inconnu pourrait raconter sur moi...

De me dire qu'il venait de confirmer ses propos avec son silence sans me quitter les yeux, me provoqua une douleur dans la poitrine, même si je m'y attendais. 

Alors pourquoi est-ce que ça m'atteint encore ?

Je fermai un court instant les paupières, jugeant si je devais réellement dire à voix haute ce que je pensais depuis longtemps, tout en me demandant bien si je pourrais ou non le regretter plus tard. Alors, je décidai de tenter le tout pour le tout :

— Si tu t'intéressais aussi un minimum à Lenny, tu devrais savoir qu'il souffre de votre absence et que le seul réconfort qu'il a toujours eu et trouvé depuis, c'est moi. 

J'attrapai la rambarde de l'escalier tandis que mon père se dirigea vers moi. 

— C'est la raison pour laquelle il passe ses nuits à dormir à mes côtés parce qu'il a peur, et qu'il est dans un nouvel Etat qu'il ne connaît pas, repris-je. Il a besoin de repère et le minimum, d'un parent qui soit là pour lui et qui s'occupe de lui. Tu devrais te soucier de ça plutôt que de regarder ou de choisir à ma place mes fréquentations. 

Soudain, ma tête bascula sur le côté droit. La bouche entrouverte, je remontai ma main sur ma joue, là où je sentis progressivement une douleur apparaître, me faisant réaliser par la même occasion qu'il venait de me gifler. 

— Je te conseille de baisser d'un ton avec moi. Et depuis quand tu oses ne serait-ce que de me répondre et t'adresser à moi comme bon te semble ? 

Lentement, je me tournai vers mon père, d'où les traits étaient tirés dans une profonde rage. Par réflexe, je me figeai. 

—  Je t'interdis de rester près d'eux quand ils sont dans les parages. Il en va de ta réputation après tout et surtout de la mienne également, donc cesse de te comporter comme une gamine. Je ne me répéterais pas, alors pour la dernière fois, est-ce que c'est clair ? 

— Oui, c'est bien clair.

— Oui, qui ? reprit-il sans me lâcher de son regard d'un bleu glacial désormais.

— Oui, Papa. 

Heyy, vous allez bien ? ～ 

Personnellement moi ça va ! Vous retrouver par ici après tout ce temps & publier un nouveau chapitre m'avait trop manquééé ! J'espère que malgré cette "courte" absence forcée vous êtes toujours là ? (Parce que je vous assure que la suite de l'histoire va être pépite, enfin je l'espère, haha x) )

➣   Alors sinon, vos avis concernant ce nouveau chapitre en général ? ♥

Prenez soin de vous & à bientôt, 

kiss *: ,

𓄿 𓄿 𓄿 𓄿 𓄿

➣   𝐏𝐎𝐔𝐑  𝐂𝐎𝐍𝐍𝐀Î𝐓𝐑𝐄  𝐋'𝐀𝐕𝐀𝐍𝐂𝐄𝐄   𝐃𝐄  𝐋'𝐇𝐈𝐒𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄,

(𝐎𝐔  𝐃𝐈𝐒𝐂𝐔𝐓𝐄𝐑  𝐄𝐓𝐂...♥)

𝐑𝐄𝐉𝐎𝐈𝐍𝐒-𝐌𝐎𝐈  𝐒𝐔𝐑

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