Premier choc 3/6

Par leur stratégie, les Grandvalais avaient fait de la supériorité numérique de l'ost un risque de désavantage. Aux vues de la situation, mille huit cent hommes étaient resté à l'arrière en renforts éventuels. Darkolès avait pris leur commandement. Il s'était placé en hauteur avec avec le petit groupe d'archers et le sonneur de cor pour superviser la bataille.

Les soldats lancés à l'assaut avaient été répartis en rectangle de cinquante hommes sur soixante-quatre. Sur les bords et au centre de la colonne, avaient été placés des Noromions qui, avec leurs énormes boucliers, représentaient une protection extrêmement efficace contre les projectiles. Noriker marchait en seconde ligne, juste à côté de Bernard. Abrités sous leurs écus, serrés les uns contre les autres, leur avancée fut longue, mais ce coup-ci, les sauvages ne fuyaient pas. De premières flèches commencèrent à tomber, d'abord éparses. Puis les boucliers tintèrent de toute part comme sous l'effet d'un déluge.

— Je ne voudrais pas paraître nerveux, dit le prince exinien, mais on nous avait prédit des batailles à un contre quatre et là c'est nous qui sommes les plus nombreux.

Noriker s'esclaffa si fort qu'il couvrit un instant le bruit des flèches.

— Ha ! Ha ! Nous aurons des certitudes lorsque nous serons en train de combâttre. Nous sommes le sâcrifice auquel le commodore consent pour découvrir le piège. Gârdez votre bouclier bien droit si vous voulez tenir jusque là !

Un homme hurla derrière eux, une flèche venait de le transpercer. Le rectangle s'écarta légèrement à son niveau pour le faire sortir et il repartit en arrière pour se faire soigner. Un guerrier de moins !

— Celui-là, il tenait mâl son bouclier, analysa Noriker. Un Sârgornnais ! Ce sont eux qui ont l'air nerveux, on dirait un ramâssi de bleu-bites.

Des cailloux commencèrent également à tomber sur les écus et une flèche de ficha à côté d'un pied de Bernard.

— C'est pas passé loin, dit-il soulagé.

— La chance du débutant, s'écria la bête de l'Othe amusée.

Puis il ajouta plus sérieusement :

— Vous entendez les pierres qui nous ârrivent dessus.

— Comment pourrait-il en être autrement ? s'insurgea Bernard.

— Çâ veut dire qu'on est plus très loin, prépârez vous ! Mais en tout cas, si jâmais on doit revenir les pieds devant, je tiens quand même à vous féliciter. Nous allons directement prendre part à la collision des armées et il n'est pâs de coutume d'y voir un prince.

Il se trouna vers Bernard et demanda intrigué :

— Vous seriez pâs suicidaire vous ?

L'Exinien se contenta de soupirer. Les flèches cessèrent de tomber, ils étaient maintenant trop proches, mais les pierres redoublèrent. Les soldats orientèrent leurs boucliers pour l'assaut, les lignes impaires s'écartèrent et les paires avancèrent d'un rang. Cela recommença une seconde fois puis une troisième. Une dizaine d'hommes tombèrent pendant le déploiement. Le rectangle avait changé d'orientation. Quatre cent hommes répartis sur huit rangés avançaient sur l'ennemis. Leurs écus formaient à nouveau une protection hermétique et le choc eut lieu.

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