Détention 5/8


— Lui ! L'homme à la peau bleue, reprit le souverain encore enjoué, il vient bien de Dacéana c'est ça ?

— Oui, répondit simplement Izba qui cherchait manifestement encore à comprendre ce qu'il venait de se passer.

— Il doit terminer ses phrases par "Éblouissant" lorsqu'il s'adresse à l'empereur ! hurla le commandant des gardes.

— Du calme cancrelat ! lui ordonna Sardan avec dédain, on méconnaît leur nature. Azarknoth n'était pas un minable petit personnage, le commandant a-t-il bien vu la sienne réaction ?

— Il demande pardon à l'Éblouissant, s'excusa le gradé en se raidissant.

L'empereur ne lui portait déjà plus aucune attention et il revint à Izba.

— Que fait le Dacéanien avec de pareilles lames sur lui ?

— Je suis l'actuel champion du tournoi de l'île de l'est et cela m'a été donné en récompense.

L'empereur le regarda un moment avec un petit sourire en coin, comme amusé par autant de naïveté.

— Cela doit être une histoire bien étrange la façon dont ces lames ont pu se retrouver pour servir ensembles. Au-delà de la leur qualité exceptionnelle, elles représentent une œuvre particulièrement précieuse. C'est du jamais vu de mémoire d'homme. Pourtant, homme bleu, j'ai à ce jour jamais entendu parler de pareille récompense pour un simple champion de Dacéana !

Izba haussa les épaules.

— À toute chose il y a une première fois. Maul me les a offertes en personne, disant qu'il avait vu un signe.

Sardan éclata d'un rire franc. Une fois de plus, les hommes présents lui firent écho.

— Et c'est tout ? Ce coquin de Maul a remis au Dacéanien ce trésor à cause d'un signe ? L'homme bleu peut me croire, le sien patriarche fait partie de ces rusés qui aiment à tromper le monde. Il voit ce qui adviendra et ne cesse de tout manipuler pour que les choses se passent de la manière qu'il souhaite. Le naïf Dacéanien semble sincère dans la sienne réponse, mais il s'est fait abuser. S'il les a obtenues c'est qu'il a un rôle à jouer dans les desseins de cette vieille canaille.

Il s'arrêta. Son visage se plissa et ses traits se figèrent en une expression féroce accentuée par la pénombre. Il posa sur Izba un regard dans lequel brillait une lueur de jubilation cruelle.

— Peut-être même, articula-t-il lentement, que ce précieux cadeau a un rapport direct avec cette soigneuse envoyée s'occuper de Kéleuce ! Au mépris de mes ordres !

Les deux jeunes guerriers échangèrent un regard inquiet, Chunsène était identifiée, la situation était en train de leur échapper. L'empereur émit un petit rire suffisant puis déclara fièrement :

— Et voilà que l'empereur dieu de Sargad risque de tout remettre en question.

Il recommença à faire tourner les Guéminis dans ses mains. Le souverain effectua une série d'enchaînement en frôlant un de ses gardes qui avait blêmit.

— Ces épée sont vraiment merveilleuses, déclara-t-il avec une excitation croissante, je pourrais les manier toute la journée.

Chacune de ses bottes frôlait son pantin vivant et les lames accéléraient. Brusquement il s'immobilisa et se tourna vers Ménéryl.

— Et toi ! l'homme au vers, où as-tu eu ton pendentif ?

Dans l'esprit du jeune homme, tout se bousculait. Le danger se rapprochait. Chunsène ! Que lui était-il arrivé ? Agir ! Il fallait agir. Pas la moindre brèche dans laquelle s'engouffrer. Répondre à Sardan ! Il nous prend pour des dieux. Calme, il faut avoir l'air calme. Obtenir des informations plutôt qu'en donner.

— Il m'a été légué par mes parents, finit par déclarer Ménéryl avec un flegme parfaitement maîtrisé.

— Voilà un héritage hors norme, comment se nommaient les siens parents ?

— Je l'ignore.

L'empereur paru troublé par cette réponse et il devint soudain méfiant.

— Étonnant, parfaitement étonnant ! Un tel artefact n'a été vu depuis la nuit des temps, de fameuses personnes devaient le posséder ! Ce qui m'ennuie, c'est que je me demande s'il faut que je considère son porteur comme mon égal. Il pourrait être un dieu et pourtant, il a été arrêté plutôt facilement.

— Vous savez ce que c'est ?

— J'espérais en fait que l'homme au vers pourrait m'en dire plus.

— Alors pourquoi la vue de mon pendentif remplit-il le regard de vos soldats d'effroi et le votre d'intérêt ?

Septique Sardan plissa les yeux et fixa Méneryl comme s'il eût été capable de voir au travers de ses déclarations.

— Je n'arrive toujours pas à définir si j'ai à faire à un parfait ignorant ou s'il sait manier le mensonge avec une absolue conviction, admit-il à l'adresse de ses bras droits.

— Ce sont des malverités ! trancha le sombre Shumuk, le Légat impeut s'être défenestré pour un simple idiot égaré.

Les bras croisés, Arnipal portait sur les deux prisonniers un regard froid et critique. Après ce qui ressembla à une analyse en profondeur il déclara :

— Quand bien même il croirait réellement à ce qu'il dit, il est impossible que son apparition avec le sien vers le jour de la vôtre résurrection soit le simple fruit du hasard.

Le visage du souverain s'éclaira :

— C'est une excellente remarque ! La seule chose à définir est s'ils ont été envoyés à des fins malamicales ou bienveillantes. Ce vers pourrait être une offrande faite par les dieux.

Sardan se tourna vers les deux jeunes guerriers. Son regard avait changé, il en émanait maintenant une convivialité comme il en existe entre personnes de même rang.

— Je consens à vous traiter en êtres proches de la mienne essence. Souhaitons pour vous que je ne me sois pas abuser sur votre nature. Vous voulez en savoir plus sur ce vers, je vais vous montrer, suivez moi !

Les gardes se mirent en marche pour les accompagner, mais l'empereur les stoppa d'un geste de la main.

— Laissez-nous seul, leur ordonna-t-il.

— Mais... tenta d'intervenir le commandant.

Sardan lui jeta un regard noir. Dans ses mains, recommencèrent à tournoyer les Guéminis.

— Je lui ai dit de se calmer, est-ce inexact ?

Le gradé resta interdit. Le visage marqué par une colère contenu, le souverain se rapprochait lentement.

— Je suis maintenant un dieu ! Le petit cancrelat aurait-il l'outrecuidance de prétendre pouvoir me protéger de forces que je ne pourrais vaincre moi même ?

Le commandant se décomposa. Il tenta bien de bégayer quelques justifications, mais avant qu'un mot intelligible ne sorte de sa bouche, sa tête de fouine roulait sur le sol.

Les scramasaxes s'étaient croisés en un geste de cisaillement franc et rapide. Alors que le corps du malheureux s'écroulait, le souverain s'exclama d'émerveillement :

— Que ces lames sont fantastiques, je n'ai senti aucune résistance !

Tout autour de lui, les soldats et ses bras droits s'étaient mis à applaudir. Le roi se tourna vers le grand général.

— Je descends à la crypte, en attendant, vous prenez le commandement et vous ne bougez pas d'ici.

L'homme à l'armure d'or s'inclina :

— Il en sera fait selon les mots de l'Éblouissant.

Le souverain fit signe aux deux jeunes guerriers de le suivre.

— Je vous emmène sous Sydruck, la descente va prendre du temps.


***


Izba et Ménéryl suvirent Sardan jusqu'à un escalier bâti au cœur même de la ville pyramide. Armés de torches, une dizaine d'esclaves les avait devancés à toute vitesse afin d'allumer les lampes qui allaient éclairé leur trajet. Ils cheminèrent dans un couloir bas de plafond qui les fit déboucher sur un immense précipice rectangulaire. Les larges marches accolées aux murs descendaient vers l'abîme sans qu'une paroi ne protège le visiteur d'une chute. En contrebas ne régnait qu'une vertigineuse noirceurs et seules les courses folles des torches étaient visibles. Lentement les pallier s'allumaient, toujours plus reculés, toujours plus lointains, sans jamais que ne se dessine le fond du gouffre.

— C'est un excellent exercice, mais la descente va prendre du temps il faudrait s'y mettre, annonça Sardan aux deux jeunes guerriers pétrifiés par l'immensité.

Izba et Ménéryl sortirent de leur contemplation et suivirent le souverain qui avait commencé à avancer tranquillement. Probablement animé par cette amabilité instinctive que l'on porte à l'autre lorsqu'il nous est similaire, l'empereur se mit à leur parler avec une amicale insouciance :

— Regardez ces briques, dit-il en pointant un Guémini en direction de la paroi, elles ont été posées il y a plus de trois mille ans. Le Monde d'Omne baignait encore dans les âges sombres. Celles qui se trouvent plus bas sont encore plus vieilles.

L'instant n'était pas à l'émerveillement, mais par une sorte de fascination pour le temps, Ménéryl les contempla avec l'impression qu'elles étaient un lien entre cet instant de son histoire et un lointain passé. L'air renfrogné, Izba paraissait quant à lui particulièrement irrité de voir ses précieuses armes dans les mains d'un autre. Son regard allait et venait entre le sol et son compagnon comme pour l'inciter à agir. Mais il ne fallait pas céder à la précipitation. Ils ne savaient rien de la puissance de cet empereur dieu qui plus est, était armé. Il leur fallait également apprendre si Chunsène était captive et, dans une moindre mesure, Ménéryl voulait connaître les réponses qui étaient tapies au fond de ce gouffre. Il parla avec détachement pour signaler que le moment n'était pas encore venu.

— Je suis étonné que de telles constructions puissent dater d'aussi longtemps, l'homme n'était-il pas trop arriéré ?

L'empereur gloussa. Le son qu'il émit était détestable, un mélange de condescendance et de mépris. Si dans sa vision il y avait bien en eux une part de divinité, ils étaient pour lui des dieux inférieurs.

— Oui il l'était, mais Sydruck est depuis bien longtemps en avance sur le reste du monde. Ce qui est plus surprenant, c'est qu'elle fût érigée sur les ruines d'une ville beaucoup plus ancienne. La légende raconte qu'elle avait été désertée des siècles, peut-être même des millénaires auparavant. On ne sait pas pourquoi. Nous descendons vers les fondations de cette cité ancienne et il y a plus étrange encore, elle était entièrement construite en pierres.

— Pourquoi étrange ?

— Mais parce qu'il n'y a aucune pierre de construction sur cette île, alors d'où peuvent-elles venir ?

Izba se contenta de jeter vers l'empereur un regard insolent. Peut-être atténué par la pénombre ou par l'inférence que portait le souverain aux autres, il passa inaperçu. Ménéryl regarda son ami, il sentit une colère qui couvrait, mais ne parvint pas à discerner l'origine de son manque de maîtrise. Leur descente fut rythmée par les explications élogieuses que fit Sardan sur la supériorité des Sargadéens. L'enchevêtrement des briques défilait sous leurs yeux, lisse et monotone. À chaque paliers les murs avaient même aspect comme s'ils faisaient du surplace. Par endroits étaient gravés des représentations simplistes de l'anatomie masculine. Un choix d'une étrange vulgarité que probablement des bâtisseurs illettrés avaient dû faire pour exposer à la postérité une trace de leur passage. Ménéryl était absorbé par l'atmosphère étrange du lieu. Curieuse sensation que de se retrouver dans cet espace ignoré de tous. Leurs présences troublaient sa quiétude millénaire, elles étaient pour ainsi dire inconvenantes. La fraîcheur augmentait à mesure que les ténèbres s'épaissisaient, l'air humide et poisseux dégageait des odeurs de vieilles moisissures. C'était comme si Sydruck avait caché son ombre en son sein et qu'elle était pourvu d'une âme que leur compagnie courrouçait. Mais le brouillard de noirceur qui l'entourait était pour lui comme un mystère souriant et muet qui lui faisait signe d'approcher. Les coins sombres avaient toujours éveillés en lui un sentiment de puissance rassurante. Il détailla du regard Sardan qui affichait continuellement un air amusé. Ses bijoux délicats, son pagne soyeux et même sa démarche attenaient à la féminité. Ménéryl songea à son professeur. C'était un très vieil homme et pourtant il émanait de son être comme un brasier ardent qui imposait à quiconque l'affabilité d'un respect prudent. Il se rememora le récit de Kadar. Les hommes dieux, le synarchéin, Frigg, Vénéris. Des êtres qui mirent le monde à feu et à sang et n'hésitèrent à aucun sacrifices pour accroître leurs pouvoirs et leur domination. Mais leurs histoires étaient des quêtes épiques et flamboyantes dans lesquelles ils se jetaient en tête dans la bataille. Ils maniaient le glaive aussi bien que la stratégie et leurs puissants idéaux rassemblèrent des armées et firent d'eux des meneurs d'hommes.

Violence, égocentrisme, recherche perpétuelle de la jouissance, l'empereur était tout le contraire. Toute son existence était fausse, seul le privilège de sa naissance lui avait assuré de nourrir l'avidité d'un esprit sot et sans pitié. Dans ses yeux, il n'y avait que la lueur flasque d'un homme n'ayant fait couler le sang que par les sacrifices que réclamait sa concupiscence. Comment pouvait-il s'être octroyé l'immortalité des dieux ? Comment pouvait-il être aujourd'hui leur égal ? Quelle était l'étendue de sa force ?

Autour d'eux, les murs étaient maintenant faits de briques qui avaient changé de taille. Comme si leur plongée eût été faite dans le temps et qu'elles servaient de datation, elles ne cessèrent de grossir à mesure qu'ils se rapprochaient des origines de la ville. À une certaine limite, les briques devenues énormes reposaient sur un mur de pierre. Les blocs étaient imposants et grossiers, comme s'ils eût été taillés à coup de poing, mais leurs enchevêtrements était parfait. La nature même des escaliers changea, les marches rétrécirent, elles devinrent plus glissantes, plus usées. Ce lieu, abandonné depuis des siècles, avait pourtant quelque chose de vivant. Une énergie colossale s'était déversée entre ces murs et il en restait quelque chose, comme une aura fantomatique imprimée dans la pierre. Ménéryl en était convaincu, il y avait là le bruit d'une respiration rauque et distante. Un renaclement éloigné non pas dans l'espace, mais dans le temps. Il tenta de fixer son attention mais elle fut troublée par l'empereur.

— Je vois bien l'air qu'à l'homme bleu de me regarder du coin des siens yeux, affirma-t-il, cela me donne envie de les lui arracher.

Ces mots furent prononcés sans courtoisie ni menace et ponctués par son inébranlable sourire. Ses lèvres à demi écartées étaient comme une porte ouverte sur l'abîme où sommeillait sa toute puissance. Il surpassait tout le monde, eux y compris, tel était le reflet de son absolue conviction.

Il y avait effectivement un problème. Comme en état de manque face à ses scramasaxes, Izba était devenu sombre et agité.

— Nous ne vous ferons pas de difficultés, le rassura Ménéryl, vous nous avez épargnés et nous ne voulons pas gâcher ce privilège en nous mesurant à vous.

Ce jour là, Ménéryl appris qu'il pouvait penser une chose et en dire une autre. Après tout, s'ils furent domestiqués en leur temps, les instincts dacéaniens de son compagnon refaisaient étrangement surface aujourd'hui. Il fallait bien qu'une personne garde discernement et veille au bon déroulement de leur périple. Il sentit s'abattre sur ses épaules le poid d'une responsabilité écrasante et lança à son ami un regard emplit d'une détermination apaisante.

— C'est mon air naturel, expliqua le Nohyxois, nous naissons tous avec ce genre de tête en Dacéana. Je regrette qu'elle vous déplaise.

Par ce qui semblait être un brûlant effort, Izba se contraint par la suite à ne dévisager que le sol. Sardan en parut satisfait et avec enthousiasme recommença à expliquer tout le bien qu'il pensait de lui-même. Il était passionné par sa personne, elle le transportait.

Son âge était pourtant avancé et il possédait une certaine intelligence, mais il y avait une immaturité flagrante dans son comportement. Ménéryl ne l'écouta plus que d'une oreille distraite, les parois de pierres s'étaient rapprochées comme celles d'un entonnoir, ils arrivaient au fond du gouffre. Les esclaves les avaient attendus là et entreprirent de remonter l'escalier dès que Sardan eût posé le pied sur le sol. Le lieu dans lequel ils se trouvaient formait une grande salle ronde. Pas tout à fait une salle en fait, il n'y avait pas de délicatesse, pas de raffinement, c'était juste une construction usuelle qui avait davantage l'aspect d'une caverne. De hautes entrées étaient disposées tout autour, certaines d'entre elles, plus de la moitié, étaient bouchées par des éboulements anciens. Les autres s'ouvraient, sinistres et sombres, comme des portes donnant sur des mondes de perdition. Une seule avait été éclairée. Une lumière faiblarde et orangée y vacillait nerveusement comme en proie à une terrible lutte avec les ténèbres. Ils empruntèrent et suivirent une galerie formée par une succession d'arches constituées de pierres imposantes. Ses dimensions laissaient à penser qu'elle avait été bâtie pour des êtres deux à trois fois plus grands qu'un homme. Ce sentiment ne fut pas démenti lorsqu'ils débouchèrent sur une vaste pièce aux murs si éloignés les un des autres que mille hommes auraient pu s'y tenir à cheval. De nombreuses torches y avaient été allumées et pourtant, leurs lumières ne parvenaient pas jusqu'au plafond. Tout juste étaient éclairées une succession désordonnée de monolithes qui se dressaient en colonnes corpulentes et grossières.

Ils longèrent une longue paroi couverte de bas reliefs représentant une procession d'être humains. Les gravures étaient simplistes, mais on y voyait clairement des visages aux traits tordus par des grimaces de panique incontrôlable. Certains levaient les mains au ciel en détournant le regard, d'autres fuyaient. Des hommes, des femmes, des pauvres, des marchands, des seigneurs, des guerriers, pas un n'avait été oublié et tous manquaient de courage.

Dans la cohue, mères et enfants étaient poussés sans ménagements, des personnes tombées à terre se faisaient piétiner, il n'y avait plus que des regards vides, des doigts crispés comme des griffes, ce n'étaient plus qu'un troupeau de bêtes terrorisés. Le danger était à l'autre bout du mur.

Il remontèrent la fresque et, comme une histoire qui s'animait sous leurs yeux, il virent graduellement les comportements se modifier. Un ou deux d'abord, regardaient à la fois émerveillés et horrifiés vers ce que les autres fuyaient. En suivit d'autres, puis tous ! Les corps n'étaient plus lancés dans une fuite désespérée, ils se tournaient vers la menace, s'inclianaient, se courbaient peu à peu jusqu'à se prosterner. Arrivés au bout du mur, la soumission était totale et les deux jeunes guerriers aperçurent la cause de cette terrible fascination : un être trois fois plus grand que les autres personnages. D'aspect hominidé, il avait la tête d'un bouc à longue barbe, mais avec un crâne ovoïde et extrêmement développé. Le corps était charpenté, la musculature massive, dans son dos se déployaient de grandes ailes de feux. Il levait un bras vers le ciel et, dans son poing fermé, tenait un riche collier au bout duquel pendait un vers poilu. L'exact réplique de celui que portait Ménéryl, mais son œil globuleux était grand ouvert et rayonnait comme un soleil.

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