Détention 1/8
Mais les cités d'Atréikyos et d'Argène appelèrent à l'union pansystagénoise et entrèrent en guerre pour porter assistance aux quatres soeurs. Le conflit dura six ans et la supériorité des alliages nordiques donna la victoire à Sathos. Sargonne n'était qu'un royaume naissant, mais trahissait déjà les indices d'une grande puissance en devenir. Il fallait à Claudion une Othryst stable, alors il organisa une rencontre entre les quatres reines et leur frère dans la ville de Palitra. Un taureau blanc fut abattu et sur sa peau montèrent les souveraines othrystines ainsi que leur frère. Il se promirent non agression et assistance. Les reines d'Érodia, de Miléia, de Kantréia et de Palitra, promirent obéissance au roi d'Aranéos en échange de leur maintien à la gouvernance des cités états et d'une certaine autonomie. Cet épisode s'appelle le serment de Palitra et les souverains Othrystins y sont toujours soumis dans le plus grand intérêt de Sargonne. Le roi d'Aranéos règne par extension sur L'Othryst, mais n'a que peu de pouvoir sur les autres cités états. Elles lui doivent obéissance mais reste tout de même plus proche de la Systagène. Seul l'ombre de Sargonne maintien la famille royale d'Aranéos à la tête du pays. D'un autre côté, les rois d'Aranéos apportent depuis des siècles la stabilité sur la frontière sud de Sargonne. Une stabilité vitale pour un royaume entouré d'ennemis. Leur soutien fut essentiel lors de la guerre des trois rois où encore lors de l'invasion des Boréens. C'est une relation complexe où se mêlent lignage et interdépendance qui lie l'Othryst à Sargonne. Un équilibre fragile qui élève un roi peu puissant au rang de pièce maîtresse de la stratégie Sargonnaise.
Gaïl le Vénérable, Mémoires du Monde d'Omne
***
Escortés par six gardes qui ne les quittaient pas des yeux, Méneryl et ses deux compagnons furent conduits dans un bâtiment réservé aux prisonniers. Leurs armes leurs avaient été ôtées, il fallait se rendre à l'évidence, il n'avaient aucun échappatoires. Cette certitude avait insufflé au jeune homme la sérénité qu'exige l'attente du moment propice. Néanmoins il ne pouvait faire taire les prémices d'une crainte qui le tenaillait. Comment allait réagir Chunsène lorsqu'elle verrait qu'ils ne rentraient pas ? Quels dangers risquait-elle d'affronter seul. L'un des soldats s'arrêta devant une porte, fit jouer d'une clef dans la serrure et l'ouvrit. À peine furent-ils introduits dans la pièce que Ménéryl reçu en plein visage une bouffée d'air empestant la charogne et l'huile brûlée. C'était un lieu sombre, tout en longueur, où s'alignait une rangée de cellules miteuses. L'atmosphère était rendu encore plus étouffante par la lumière faiblarde et orangée d'une série de lampes à huile qui, disposées de manière régulière, avaient zébré le mur d'une suie épaissie par les années. Au dessus de ces traces obscures brillait de petites ouvertures dédiées à l'aération. Malgré le désespoir de leur situation, Ménéryl y vit un signe de bon augure. Il aurait une indication du temps qui passe et il ne fallait pas perde ses repères pour conserver la raison.
— Ils se deshabillent ! aboya un garde à tête de fouine, cette vermine doit bien cacher d'autres armes. Et ils font attention ! Ils doivent infaire des gestes brusques.
Le ton était emplit d'un mépris et d'une condescendance abjectes. Probablement le plus gradé, c'était un homme malingre avec cet aspect vicelard inhérent aux natures fragiles qui cherchent à en imposer. Un être que l'avidité de reconnaissance devait rendre particulièrement dangereux lorsqu'il était en position de force.
— Les valeureux gardes de l'Éblouissant commettent une regrettable inexactitude, objecta Brankas, cela inest une manière...
— Il se tait et il obéit ! le coupa l'homme à tête de fouine. Si le jour n'était pas à la fête, l'Éblouissant aurait pris la vie de l'archer plutôt que de lui offrir la prison !
Il s'arrêta. Ses yeux fourbes fixèrent Brankas et il ajouta avec une délectation mal contenue :
— Le commandant de la garde peu très vite changer cet état de fait.
Les trois compagnons ne dirent plus un mot et commencèrent à ôter leurs vêtements. Le gradé se tourna vers l'une des cellules, elle était encombrée de rats que la présence humaine n'effrayait même plus et qui se nourrissait des reste d'un cadavre laissé sur le sol.
— Le geôlier l'a oublié celui-là, ça leur fera de la compagnie, ironisa-t-il sans préciser s'il faisait allusion au mort ou à la vermine.
Un sourire en coin, il se tourna vers les prisonniers et perdit brusquement son agressif aplomb. Complètement nu, Ménéryl venait de se redresser. Le jeune constata ce spectaculaire changement dans l'expression du commandant et les cinq soldats soldats qui l'accompagnait étaient eux aussi pris par ce mal étrange. Leurs visages étaient blêmes et il y avait dans leurs yeux une sorte de surprise affolée. Non c'était bien plus que ça, il y lisait de l'effroi.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda le jeune homme en écartant les bras.
L'un des garde fit instinctivement un pas en arrière.
— Il preserve son calme et il reprend sa place ! s'emporta le gradé.
Le soldat obéit, mais tous affichait un manque de sérénité qui pouvait dégénérer. Ménéryl leva les mains en signe d'apaisement :
— Calmez vous les gars, je ne sais pas ce qu'il vous arrive, mais il n'y a aucun danger. Nous ne voulons aucun mal, tout ceci est juste une erreur.
Loin d'atténuer leur trouble, les mots du jeune homme firent monter la confusion d'un cran parmi la troupe.
— Il se personnifie ! bégaya l'un des gardes, l'homme aux cheveux noirs parle de lui comme s'il était un dieu.
Le commandant orienta la pointe tremblante de sa lance en direction du pendentif de Ménéryl.
— Il est qui celui au vers autour du cou ?
Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent d'étonnement. Peut-être que par un rapport plus proche avec le passé, ces sauvages connaissait l'histoire de ce vestige familial. Oubliant le péril il voulut en savoir plus, mais un soldat pénétra brusquement dans la salle avec un air passablement excité.
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