8 - Lundi 18 Avril - 7h25
Cela faisait une semaine, jour pour jour, que l'assistante de Carla avait été prendre la déposition de Vincent, assistante soigneusement choisie par Naëlle qui ne fut autre que Sophia Sazonov, cette même Sophia qui fut celle qui mit Vincent en séance de soumission. Évidemment cela mit Vincent dans un état de colère assez intense et l'entretien s'alterna entre insultes et silences comblés par l'invocation du 5e Amendement de l'avocate choisi pour sa défense, mademoiselle Livia Bariani.
La semaine avait aussi servi à faire venir les témoins ainsi que les Salvatore, accueilli et protégé par la ruche et les hommes de Carlos. Bien sûr, les Castello allaient devoir aussi répondre à leur tour des accusations à leur encontre et furent livrés par Silvio à la demande d'Elena. Sept juges allaient présider le procès, chacun représentant le pays d'une mafia, trouvant alors, la Sicile, la Russie, le Japon, la Chine, l'Italie, l'Écosse/Irlande et les États-Unis. Tout était à ce jour, fin prêt, et ce fut à New York que tous se retrouvèrent.
Aujourd'hui était le grand jour et après avoir constaté que le sommeil ne viendrait pas, Naëlle avait fini par aller méditer sur le toit dans la bulle de végétation fait par Jo, se faisant rejoindre par Carla très tôt dans la matinée. John s'était mis à part, un peu plus loin sur le toit et se vidait totalement la tête en faisant descendre au plus bas sa respiration. Du côté de Carlos, l'organisation de la sécurité des lieux prenait fin après y avoir passé la nuit avec ses hommes, finalisant les moindres petits détails et ils se préparaient tous à accueillir un à un, les juges qui avaient eux aussi étaient mis sous bonne garde.
Naëlle finit par ouvrir les yeux au son d'une alarme, prenant le temps de s'étirer avant de se pencher vers Carla, l'enlaçant tendrement en caressant ses cheveux.
- Ça va aller ?
- C'est l'heure du combat. souffla Carla en restant blottie contre Naëlle. Je suis prête.
- Tu as pu apprendre des choses avec Aaron ? Demanda-t-elle en continuant de lui caresser les cheveux.
- Oui. Énormément. Plutôt bon comme prof. Ricana-t-elle doucement. Ça va beaucoup m'aider.
- N'oublie pas que c'est un manipulateur hors pair et un très bon menteur. Toute ta formation de ces dernières années va t'être utile. Et si tu sens que tu vas t'énerver, fais des exercices de respiration comme ton frère t'a appris, ok ?
- Si j'en ressens le besoin, je demanderais une pause aux juges pour pouvoir faire les exercices. Je sais qu'il va essayer de jouer la carte du père. Je me suis préparée aussi à ça. Pour le reste... et bien nous verrons quel spectacle il nous réserve.
- Un numéro version Amaro sans aucun doute. Soupira-t-elle. Allez, allons nous préparer. Sourit-elle en l'embrassant sur le front.
- Oui. Sourit Carla avant de se relever.
Naëlle sortit de la bulle avec Carla, allant embrasser John dans le cou.
- Mon amour, allons nous préparer.
John inspira avant d'ouvrir les yeux puis fit quelques mouvements de nuque avant de tourner la tête vers elle en lui souriant.
- Allons-y. souffla-t-il avant de se relever.
- Allez beau cul. Sourit-elle en lui fouettant les fesses de la main.
- Tu sais que je vais devoir te rendre cette fessée. Ricana doucement John.
- Faut que j'y mette plus de force alors. Rétorqua-t-elle en haussant un sourcil.
- C'est toujours plus sympa quand c'est fait avec force. Rétorqua John, un sourire en coin. Et j'ai eu un très bon prof pour ça.
- Et si je mords les fesses alors ? Ricana-t-elle en rejoignant la penderie.
- Ça à l'air très excitant comme proposition. Et ça me donne envie d'en faire autant. Ricana-t-il en retirant son haut pour se changer.
- On règle ça ce soir alors ? Répondit-elle avec un sourire en coin en se déshabillant.
- On règle ça ce soir. Sourit John en attrapant ses vêtements.
Il les garda en main tout en regardant Naëlle se changer puis secoua la tête avant d'inspirer et commença à se déshabiller à son tour. Elle alla se prendre une douche rapide, revenant dans la penderie pour enfiler un tailleur, allant ensuite se coiffer et se maquiller. Elle s'alluma finalement un mélange en préparant deux cafés, tendant le sien à John.
- Ça va aller, tu as eu assez de temps ?
- Merci. Souffla-t-il en prenant le café. J'espère. Je ne peux pas en être totalement sûr, mais j'ai scindé les choses et ce sera plus simple en venant en tant que Samurai plutôt que John, ça va au moins limiter le côté trop émotionnel. Et toi ? Tu vas tenir ?
- Il va falloir. J'y vais en tant patronne des Dragons aussi alors mon attitude sera autant disséquée que celle d'Elena. Et je refuse de montrer quoi que ce soit à Amaro, même si son petit numéro avec son avocate va très certainement m'agacer si cette abrutie s'est fait avoir. Ahh... Les Castello parents aussi. Une forte envie de meurtre, mais rien d'inhabituel quoi. Gérable.
- Il vaut mieux s'attendre à tout. C'est clair. Souffla John. Shiro a promis de rester à l'écart à condition que je ne craque pas. Alors, je vais devoir garder mon plus grand sang-froid pour éviter un carnage aussi.
- Je peux t'administrer un calmant, tu sais ? Le même genre que tu as vu sur Hakane et Cole pour l'histoire d'Arno.
- Je veux être en pleine possession de mon corps. Au pire, je te piquerais une ou deux tafs de tes mélanges si j'en ressens le besoin. Je préfère procéder comme ça.
- Ce serait le cas. Tu seras juste très calme. Si jamais tu changes d'avis tu fais signe à Ritchi. Il nous accompagne.
- D'accord.
- Au pire, applique le conseil que tu as donné à ta sœur. Fais des exercices de respirations. Et si jamais tu sens que tu vas craquer, tu sors pour prendre l'air et te reprendre. N'oublie pas l'ennemi face à toi, et il va user très certainement de tous les stratagèmes.
- L'art de la guerre prépare tout guerrier à vaincre. Et je connais l'ennemi plus qu'il ne me connaît. Je pars avantagé.
- En effet. Sourit-elle avant de finir son café.
Elle se pencha pour l'embrasser, embrassant les marques de morsure dans son cou, allant finalement enfiler sa veste longue en cuir.
- Allez, en route.
- C'est parti. Souffla-t-il en attrapant sa veste de costume.
- Ça me fait penser qu'on a jamais fait ça encore dans le bureau de Monsieur Moore. Tilta-t-elle en refermant derrière eux.
- Oh ! Je suis sûr qu'il en serait ravi. Sourit John en levant un sourcil.
- Faudra faire ça alors. Souffla-t-elle en s'approchant de son visage.
- Y a aussi une grande salle de réunion, avec une grande table et de grandes vitres... sourit-il en venant caresser ses lèvres des siennes.
- Et beaucoup d'employés, petit pervers.
- Le bureau ce sera très bien. ricana-t-il.
Le trajet jusqu'au lieu où se tenait le procès leur servit principalement à échafauder toute sorte de plans sur les lieux encore à faire, parvenant un peu trop vite sur place. L'immeuble avait été choisi pour son emplacement entre le territoire des Dragons et celui de la Cosa. Officiellement un terrain neutre, officieusement, cela permettait aux Dragons et à la Cosa d'y assurer la sécurité. Lieu tenu secret pour tout le monde forcément. Naëlle observa les gardes de la Cosa, s'allumant une cigarette.
- Bon bah... Youhou.
- Youhou. Souffla John.
Lorsqu'ils arrivèrent devant les portes, se fut Carlos et Shal qui les accueillirent, ouvrant aussi vite pour les faire entrer en inclinant leur tête pour les saluer.
- Monsieur et Madame Napoli, bonjour. Souffla Carlos. La porte juste en face.
- Minute. Souffla Ritchi. Ma douce...
Elle pencha la tête en arrière, faisant la moue avant de hausser les épaules, tendant sa cigarette à John pour qu'il lui tienne avant de passer ses mains dans son tailleur pour ôter ses lames, les tendant au fur et à mesure à Shal.
- T'as pris l'armurerie encore... Soupira Ritchi.
- Non. Marmonna-t-elle en continuant d'en ôter.
Shal se retint de rire, récupérant les lames une à une en se demandant s'il y allait y avoir une fin puis remercia Naëlle avant de placer les lames dans une mallette qu'il étiqueta aussi vite. Carlos observa John quelques secondes puis tendit sa main vers lui.
- Vous serez plus léger après. Sourit-il.
John soupira en autant sa veste puis la tendit à Carlos qui fut surpris par son poids.
- Qu'est-ce que... souffla Carlos en retournant la veste pour observer l'intérieur. Oh merde. Ok... Est-ce que votre pantalon fait le même poids, monsieur Napoli ?
- Je... Non. Juste... souffla-t-il en sortant des lames de son dos.
Carlos les prit en secouant la tête puis plaça le tout dans une autre mallette que Shal étiqueta.
- Vous pouvez entrer maintenant.
- Je peux faire la fouille si tu veux. Lança-t-elle à Carlos avec un grand sourire.
- Intenable ces deux-là. Vraiment pas marié pour rien. Soupira Ritchi.
- C'est ce qu'on appelle sortir toujours couvert. Sourit Carlos. Je m'abstiendrais de venir chercher les autres, que ce soit les vôtres ou ceux de votre mari.
- Comme si j'en avais gardé. Sourit-elle. Mon amour par contre toi, finis d'ôter. On sait jamais. T'en fais pas, ta sœur aura le droit à la même.
- Hey, c'est pas juste. S'offusqua John avant de se pencher à son oreille. Nous savons tous les deux que ton soutien-gorge peut contenir encore plus de lames de ma veste mon amour. Murmura-t-il.
- Parce que j'ai ôté toutes les lames à ma portée en cas de réflexe. Et que je te connais. S'il se prend une lame, ce sera trop facile. Souffla-t-elle en japonais.
John soupira en se redressant puis se baissa vers ses chevilles avant de défaire les deux rangées de lames placées autour de ses mollets puis les tendit à Carlos en se redressant.
- Vraiment pas ton mari pour rien. Soupira Ritchi.
- Je sais. Sourit Naëlle. Alors il m'en reste bien, mais la bienséance m'oblige à ne pas les ôter en public. C'est des places assignées ?
- Évite de sortir le jouet dans ta poche ou je t'endors. Souffla Ritchi en japonais.
- Juste un côté défense et un côté plaignant. Vous pouvez vous asseoir où vous voulez. De derrière les avocates jusqu'au fond de la salle. Répondit Carlos en levant un sourcil tout en observant John.
- Toi aussi tu veux voir son gros bâton ? Sourit Naëlle en haussant un sourcil.
- Bordel tu m'épuises déjà. Grogna Ritchi. Allez en route. T'as beau traîner, ça n'empêchera pas qu'on doit y aller.
- Mouais. Marmonna-t-elle en se rallumant une cigarette alors que son visage redevenait impassible. Allons-y. Bon courage messieurs.
- À vous aussi. Souffla Carlos.
Ils entrèrent alors à l'intérieur et passèrent les portes de la salle sous la surveillance de Karel et d'un autre garde.
- Bonjour monsieur et madame Napoli. Côté gauche pour les plaignants. Sourit Karel en inclinant sa tête.
- Bonjour Karel. Bon courage. Souffla-t-elle en s'arrêtant à côté de lui.
- Oh une simple mission de surveillance. On devrait pouvoir s'en sortir. Sourit-il. Bon courage à vous pour tenir là-dedans.
- Ouais. Ça va être gerbant. Souffla-t-elle avant de lui tapoter le bras.
Elle observa la salle, se retenant de soupirer en rouvrant la porte.
- John, va rejoindre le premier rang s'il te plaît, je reviens. Souffla-t-elle avant de l'embrasser.
Elle siffla après Nino, lui faisant signe de la rejoindre alors qu'elle ressortait, le laissant avec Shal en embarquant Carlos avec elle.
- C'est le moment de ramener le Fantôme. Le prévint-elle en écossais. Nous allons devoir aller saluer les juges avec Elena en tant que dirigeantes.
- Très bien. répondit en écossais Carlos en hochant la tête tout en se redressant dans un air beaucoup plus sérieux. On peut y aller quand vous voulez. On récupère Elena au passage.
Elle hocha la tête en s'étirant, faisant craquer sa nuque avant de soupirer, se stoppant devant la double porte, venant bloquer tout sentiment et ressentie, arborant un masque de froideur.
- En piste alors.
Elle ouvrit la porte, rejoignant le premier rang pour s'arrêter devant Elena.
- Il est l'heure de la politesse. Allons-y avant que l'abruti arrive.
- Et bien, débarrassons-nous de cette corvée alors. Répondit Elena en se levant.
Naëlle hocha la tête, l'entraînant avec elle vers le couloir qui menait à la salle où se trouvaient les juges, traversant le couloir avant d'entrer dans ladite salle.
- Madame, messieurs, bonjour. Les salua-t-elle en entrant.
- Oh. Bonjour Mesdames et monsieur. Voici la patronne de la Cosa, je présume. Sourit la femme en premier. Enchanté.
Les hommes suivirent pour les salutations, observant la patronne de la Cosa et Carlos.
- Nous espérons que tout se passe pour le mieux et qu'un jugement impartial soit prononcé. Souffla Elena après avoir répondu aux salutations.
- Bien sûr. Répondit le représentant du Japon.
Naëlle tourna le regard vers la femme présente, l'observant ouvertement.
- Est-ce utile de préciser qu'en qu'à de doute sur votre neutralité, je n'hésiterais pas à vous tuer ?
- Non. Souffla la femme en secouant la tête.
- Pourquoi auriez-vous un doute ? demanda le représentant russe.
- Parce que l'accusé est un grand amateur de la manipulation. Surtout avec les femmes. Le sexe faible, tout ça tout ça. Alors ça m'agacerait vraiment qu'un des juges lui donne raison. Mais il n'y a pas de raison. Sourit-elle finalement. Bon jugement à vous.
- Pourquoi ne pas avoir été dans les juges ? demanda la femme.
- Ça ne vous regarde pas.
Naëlle lança un regard glacial à la curieuse, se dirigeant vers la sortie avec les deux autres, claquant de la langue tout en marchant dans le couloir.
- Je déteste ce genre de gonzesse.
- J'ai hâte de voir si elle ose poser des questions directes à Carla. sourit Elena.
- Elle ne prendra pas le risque. Pas après cette discussion. Souffla Carlos.
- Espérons pour elle. Je déteste vraiment les femmes qui pensent avec leurs petites culottes.
Carlos ricana doucement en trouvant l'expression de Naëlle bien plus polie qu'à son habitude et l'accompagna avec Elena jusqu'au premier rang. Naëlle prit place à côté de John, posant sa main sur la sienne en se rallumant une cigarette. Carlos demanda ensuite un rapport concernant les entrées puis ordonna les fermetures de toutes les portes lorsqu'il reçut la confirmation de tous les présents. Il alla ensuite vers les gardes se trouvant devant la porte de l'accusé.
- Vous pourrez le faire entrer quand tous les juges seront en place.
- Oui patron.
Il fit signe ensuite aux gardes de l'autre porte pour donner l'autorisation de faire entrer les juges puis se positionna non loin de leur table. Naëlle croisa le regard de Silvio qui fut placé du côté défense et le salua d'un signe de tête, Silvio lui répondant aussi vite de la même manière. John serra la main de Naëlle en prenant une profonde inspiration puis observa les juges entrer. Naëlle lui serra sa main, la caressant du pouce alors qu'Angelo posait sa main l'air de rien sur l'épaule de John.
Une fois les juges installés, les gardes ouvrirent la porte pour laisser entrer Vincent et son avocate. En entrant dans la salle, Vincent leva les sourcils en apercevant Carla et se pencha aussi vite vers son avocate pour lui parler à l'oreille. Elle hocha la tête avant de tourner la tête vers la table des avocats plaignants et leva aussi vite les sourcils en reconnaissant Carla, lançant plusieurs inspirations en allant s'asseoir côté défense.
- On dirait qu'elle vient de vous reconnaître. Souffla doucement Sophia à Carla.
- J'ai vu. Oui. Répondit Carla en continuant de consulter son dossier l'air de rien.
- Oh vôtre...
- Regarde encore mon frère et je te jure que tu n'auras même pas le temps d'un procès.
- Oh je... Oui. Excusez-moi. Répondit Sophia en ramenant son regard face à elle.
Naëlle haussa un sourcil, plantant ses ongles dans la main de John en énumérant mentalement toutes les façons de la tuer, gardant un masque neutre, finissant par observer l'avocate d'Amaro. Elle retint de peu une grimace de dédain, continuant de fumer l'air de rien en reposant le regard devant elle.
- Bien, si toutes les parties sont présentes, nous allons pouvoir commencer. Lança l'un des juges.
- Avant de commencer ce procès, j'aimerais pointer du doigt le côté personnel et émotionnel pour l'avocate de la partie plaignante. Je pense qu'il serait préférable que Maître Gomora se récuse.
- Messieurs et Madame les Juges. En temps normal, j'encourage ce genre de démarche lorsque je me retrouve face à une débutante et j'espère pour monsieur Amaro que Maître Bariani n'en est pas une. Sourit Carla. Je n'ai aucun lien personnel, émotionnel ou même, soyons fou, affectif, envers l'accusé et je suis en pleine capacité de mes moyens pour procédé à son jugement.
- Vous dites n'avoir aucun...
- Excusez-moi. Nous sommes là pour un procès ou pour une étude psychologique ? Parce que je serais ravie de pouvoir en discuter avec vous, mais je vous avoue que cela fait plusieurs mois que je travaille ce dossier et même si votre tentative est... presque intéressante, en tout cas à l'époque où j'étudiais à l'université, il me semble que messieurs et madame les juges ont autres choses à faire. Alors à moins que vous ayez d'autres arguments pour nous faire perdre notre temps... Pouvons-nous commencer maintenant ?
- Surtout que si on doit parler du côté personnel et émotionnel, écarter les cuisses pour son client c'est pas super éthique. Lâcha Naëlle en haussant un sourcil avec un visage neutre.
Les juges et l'avocate de la défense posèrent leurs regards sur Naëlle en levant les sourcils puis revinrent sur la discussion.
- Maître Gomora n'a pas l'air affecté par la présence de l'accusé.
- Affectée non. Mais concernée étant donné le nombre de chefs d'accusation. Et il me tarde de pouvoir mettre au grand jour tout cela, vos honneurs.
- Très bien. Commençons alors. Répondit l'un des juges.
- Bien pouvez-vous présenter les chefs d'accusation avant de lancer votre présentation.
- Avec plaisir votre honneur. Sourit Carla en se levant.
Elle s'avança devant les juges puis se tourna vers l'assemblée.
- Pour commencer, je vais énumérer chacun d'eux et vous comprendrez à la fin, j'en suis sûr, de la gravité des accusations et de l'importance d'un verdict juste et sans appel.
- Nous vous écoutons Maître Gomora.
- L'accusé ici présent est accusé de torture et meurtre sur des civils non impliqués dans un clan et sans autorisation de son supérieur qui en passant se trouvait être la patronne de la Cosa. Ensuite nous ajoutons à cela, complot, incitation aux meurtres, trahison, dissimulation de preuves, subornation de témoins, calomnie et fabrication de preuves.
- Vous venez de nous citer pratiquement tous les crimes possibles et imaginables. Intervint l'avocate de Vincent.
- Ce n'est pas ma faute si votre client voulait battre un record. Et je vous rappelle que vous n'avez pas à intervenir lors de ma présentation. Avez-vous vraiment votre diplôme Maître Bariani ?
- Continuez Maître Gomora. Et Maître Bariani, j'espère que votre présentation se déroulera dans les règles.
- Oui. Excusez-moi votre honneur.
- Bordel, elle a laissé son cerveau avec sa culotte ou quoi celle-là. Marmonna Naëlle en russe.
- Je crois surtout qu'elle est complètement déstabilisée par Carla. Murmura Elena en russe. Elle semble la connaître et elle sent la panique à plein nez.
Carla se déplaça alors pour se positionner face à Vincent et ramena à nouveau son regard vers l'assemblée.
- Tous les chefs d'accusation seront présentés un à un et je présenterais les preuves nécessaires pour appuyer les faits. Vous aurez des noms, des dates et des pièces à conviction pour avérer tout cela.
Carla s'avança en souriant vers la table de Vincent, l'ignorant totalement en fixant son avocate puis se pencha vers elle.
- Alors normalement, c'est à vous. Je vais retourner m'asseoir et vous, vous allez pouvoir vous lever. Ça vous semble faisable ? sourit Carla avant de se redresser pour aller s'asseoir.
Naëlle fit des exercices de respirations, se rallumant une cigarette alors que l'avocate observait Carla repartir. Elle ramena son regard vers son dossier, relisant rapidement les points que lui montrait Vincent et se leva à son tour pour sa présentation.
- Maître Gomora vient de vous présenter, non pas un homme accusé de crimes, mais plutôt un monstre les ayant pratiquement tous faits. C'est un peu comme acheter tous les tickets de tombola pour être sûr d'en avoir un gagnant. Commença l'avocate. Pour ma part, j'aurais aussi à présenter, certains chefs d'accusation. Maltraitance, détention, violation de droits fondamentaux devant garantir la sécurité d'un citoyen et je m'arrêterais là. Mon client est aujourd'hui présenté comme les douze plaies de l'Égypte, mais c'est une victime que vous entendrez lorsqu'il devra témoigner. J'attends que ce jugement rétablisse les droits de mon client et nous demanderons aussi réparation.
Naëlle haussa les sourcils, complètement estomaquée, comme les juges, tapotant la cuisse de John avant de se lever, se dirigeant vers la sortie et quitta de la salle avant de lâcher son fou rire.
- Pardon, mais vous avez conscience d'être présente devant un tribunal de la mafia mondiale ? demanda le juge russe.
- Euh oui. Bien sûr. Mais tout prisonnier doit pouvoir répondre de ses accusations avant subir une quelconque punition ou sentence. N'est-ce pas pour cela que nous sommes ici aujourd'hui ?
- Votre client est entier et a priori en pleine possession de ses moyens vu qu'il semble vous aider à faire votre travail Maître Bariani. Nous sommes ici pour juger des faits qui sont reprochés à l'ancien nettoyeur de la Cosa Nostra dont la réputation m'empêche de prendre ce monsieur pour un agneau martyrisé comme vous le dépeignez. Mais soit, si les chefs d'accusation s'avèrent être de la calomnie, votre client sera indemnisé à hauteur de la loi mafieuse. Répondit la femme d'un ton neutre. Est-ce tout ?
- Oui. J'ai fini ma présentation votre honneur. Souffla l'avocate avant de repartir s'asseoir.
- Bien. Maître Gomora. Il est temps de développer maintenant.
- Encore avec plaisir votre honneur. Sourit Carla en se levant. Je vais devoir commencer par un point essentiel duquel tout le reste décollera automatiquement. Je vais vous citer une date, celle du 2 mars 1992. C'est une date marquante et douloureuse pour énormément de personnes présentent aujourd'hui, mais je ne peux pas en faire abstraction.
Elle posa son regard sur son frère qui hocha la tête lentement et inspira avant de continuer. Naëlle termina son mélange avant de l'écraser, secouant la tête avant d'entrer de nouveau, reprenant place à côté de John en prenant sa main, la caressant doucement en la serrant tendrement. Carla continuait de développer le déroulé de ce fameux soir et John finit par fermer les yeux en se tendant, voyant défiler des images dans sa tête faisant s'agiter aussi vite le Démon. Angelo se pencha pour enlacer John, lui parlant à l'oreille du japon, le forçant à l'écouter en caressant doucement son torse et notre samurai hocha lentement la tête en reprenant doucement sa respiration, se focalisant sur la voix d'Angelo pour ne pas entendre le développer de Carla. Naëlle continua d'écouter le déroulé de Carla en gardant un visage neutre, caressant la main de John.
- Maintenant, je vais vous présenter la première preuve. Continua Carla en s'approchant de sa table. L'arme. Voici l'arme ayant été utilisé pour ces meurtres et les analyses balistiques, intérieures, extérieures et terminales nous ont aussi permis de relier ce crime horrible à celui de... à ceux de Luciano et Selena Napoli, couple civil n'ayant aucun lien avec la mafia. Et avant que Maître Bariani ne se lance dans une objection quelconque, je préciserais que c'est en retrouvant leur corps que nous avons pu faire le lien avec l'arme. Pour appuyer tout cela, je vais faire appel à mon premier témoin. Madame Naëlle Napoli.
- Oh god. J'avais zappé. Souffla Naëlle en russe. Ça va aller mon amour ?
- Je sortirais, si je sens que je frôle les limites. Souffla John en russe.
- P'pa, sors avec lui. Souffla Naëlle en ôtant sa veste avant de se lever.
Elle embrassa John, rejoignant la porte séparant la zone du public, passant à côté de la table d'accusation sans les regarder afin de rejoindre le box des témoins où elle prit place. Carla observa son frère sortir avec Angelo puis se tourna vers Naëlle.
- Madame Napoli. Pouvez-vous nous dire qui était le couple Napoli pour vous.
- D'un point de vue privé, les parents de mon époux et de sa sœur. D'un point de vue business rien. Répondit-elle d'un ton neutre.
- Et maintenant pouvez-vous nous dire qui était l'accusé pour vous.
- Le majordome ayant élevé les enfants Napoli et qui a suivi mon mari quand il est venu aux États-Unis.
- Donc aucun lien avec vous concernant le business ou la mafia. C'est bien ça ?
- Amaro n'a jamais appartenu au Dragon de près ou de loin. C'est à la Cosa Nostra qu'il a toujours été lié.
- Donc uniquement un lien découlant de sa relation avec votre mari sans lequel, aucune interaction n'aurait été faite dans le cas contraire.
- En effet. Confirma Naëlle.
- Que s'est-il passé le lundi 23 août 2021 ?
- Nous avions nos derniers invités qui venaient d'arriver à l'aéroport de Castelvetrano afin d'assister au mariage de mon frère et au nôtre qui arrivait quelques jours plus tard. J'ai croisé Monsieur Amaro qui se dirigeait vers le garage en ayant l'air pressé et comme je préférais éviter tout problème avant le premier mariage, je suis monté avec Monsieur. Un avion venait d'atterrir à Castelvetrano et ce n'était absolument pas des invités. Les parents Napoli ayant été déclarés persona non grata aux deux mariages. N'étant pas sur mon territoire contrairement à Monsieur Amaro qui avait signé son retour à la Cosa, je l'ai laissé gérer comme il le souhaitait. Il a donc embarqué le couple dans son coffre...
Naëlle souffla en se frottant la nuque, clairement pas à l'aise de raconter ce qui allait suivre pour Carla et John.
- Pardon. Il nous a conduits à une planque qu'il avait, me faisant accrocher Madame Napoli à un crochet alors qu'il accrochait Monsieur. Il leur a ensuite passé un diaporama de photo sur les Salvatore ainsi que l'enfance des enfants Napoli, enchaînant sur une conversation qui ne fut agréable pour personne. Il a ensuite découpé les vêtements de Monsieur Napoli avant de s'occuper de sa peau... passant après à Madame. Ça a dû durer une heure je dirais, avant qu'il n'aille chercher une arme dans son armoire et qu'il les achève d'une balle dans la tête. Il est revenu vers moi en me disant que c'était terminé à présent et qu'ils étaient morts avec l'arme qui lui avait pris Sofia et Francesco, et qu'il allait pouvoir s'en débarrasser. Il reprochait au couple de ne pas avoir vengé la mort de Sofia et d'avoir laissé John porter ce fardeau... Et comme il nous avait dit entretenir une relation secrète avec Sofia... J'ai pensé qu'il avait ses raisons d'agir ainsi, et qu'il serait capable de justifier son choix auprès de John et de sa sœur.
Naëlle se frotta la nuque, soufflant doucement.
- Nous avons repris le chemin de la villa, rencontrant dès notre arrivée sur la terrasse John, et comme il l'avait dit, il a annoncé à John ce qui était arrivé succinctement. Je me suis donc dit qu'il en parlerait avec la sœur après les mariages afin de ne pas lui gâcher tout ça.
Carla inspira après avoir fermé les yeux puis les rouvrit avant de s'approcher pour faire face à Vincent et à son avocat.
- Donc torturés et tués parce qu'en tant que civil, les Napoli ne sont pas partis en guerre contre un clan mafieux. Et pour avoir atterri sur leur île où ils n'étaient en aucun cas persona non grata. C'est bien ce qui a été énoncé comme justificatif madame Napoli ? Parce que si je reviens sur les dires de ma consœur tout à l'heure, il me semble que là, nous pouvons parler de maltraitance et de détention non justifiée avec un homme qui s'est désigné juge et bourreau. Cingla Carla en fixant l'avocate.
Elle tourna légèrement la tête vers Vincent, le fixant à son tour quelques secondes.
- Il est clair que cet homme, aux vues de son parcours, se trouve bien chanceux de se retrouver devant ce tribunal aujourd'hui. Vous ne trouvez pas Maître Bariani ? finit-elle en ramenant son regard vers l'avocate. Quant à votre tentative concernant mon implication personnelle et émotionnelle, je vous préciserai que nous venons d'entendre le déroulé du meurtre de mes parents. Vous semblais-je perturbée ou incapable de procédés à ce procès maître ?
L'avocate fixa Carla avant de baisser les yeux, ne trouvant rien à répondre.
- C'est bien ce que je pensais. Finit Carla en revenant vers Naëlle. Merci madame Napoli. Je laisse Maître Bariani, si elle le souhaite, interroger mon témoin.
Carla retourna s'asseoir avant d'inspirer profondément alors que Vincent s'était penché pour parler à l'oreille de son avocate.
- Maître Bariani ? Souhaitez-vous interroger le témoin ? demanda un juge.
- Juste quelques questions votre honneur. Répondit l'avocate en se levant.
Elle s'avança vers Naëlle, un timide et poli sourire sur les lèvres puis se lança.
- Bonjour madame Napoli. commença-t-elle avant de toussoter. Y avait-il d'autres témoins ce jour-là qui pourraient avérer votre récit ?
- Objection vos honneurs ! se leva Carla. Maître Bariani va vraiment tenter le « c'est votre parole contre celle de mon témoin » ?
- Et bien, si n'était présent que mon client et madame Napoli, comment savoir si ce n'est pas elle qui les a torturés et tués ? Comment pouvons-nous être sûrs qu'elle n'a pas participé ? répondit l'avocate.
- Je vais me faire un plaisir de laisser Madame Napoli vous répondre maître. Souffla Carla, la voix et le regard menaçant. Je retire mon objection. Finit-elle en se rasseyant.
- Juste une chose. Savez-vous à qui vous posez cette question ou même ça, vous êtes incapable de réfléchir par vous-même ? Lâcha Naëlle d'un ton froid. Les torturer et les tuer ? Comme votre prétendue victime dit l'avoir fait ? Oh...Vous voulez savoir ce que ça donne quand moi je torture ? Demandez à votre client d'ôter ses vêtements. Rétorqua-t-elle dans un sourire carnassier.
- Vous avouez donc avoir torturé mon client, et vous affirmez donc n'avoir pas participé. Vous ne portiez pourtant pas les Napoli dans votre cœur. Monsieur Amaro n'aurait-il pas été simplement utilisé pour exécuter ce couple ?
- Madame Napoli est là comme témoin, pas comme accusé. Rétorqua Carla en se levant. Et si vous aviez vraiment étudié votre dossier, vous seriez que madame Napoli, n'a besoin de personne pour régler ses comptes.
- Pardon, mais vous demandez à la patronne du clan dirigeant les États-Unis si elle a besoin d'un vieil abruti incapable de faire du corps à corps pour exécuter des gens ? La menace fait au couple Napoli, devant témoin et en présence de Diego Gomora, concernait mon territoire. Et le couple Napoli n'a plus remis les pieds aux États-Unis comme convenu. Vous êtes vraiment en train d'essayer de me faire croire que le grand manipulateur s'est fait manipuler ? Il a pas besoin d'aide pour faire ses conneries. Son collier de chien en est la preuve. Moi je n'ai pas besoin de me cacher ou de faire mes coups en douce. T'es la seule parfaite idiote de tout ce tribunal à ignorer à qui tu t'adresses, et t'es assez inconsciente pour essayer de me mettre ça sur le dos. Vraiment ? Avec l'arme qui aurait en plus tué les Salvatore ? Pardon, mais... À quel point souhaites-tu que je t'éviscère devant tout le monde ? J'ai éradiqué les Ganterah avec mon clan et mon mari ! J'ai nettoyé le monde de leurs présences avec mes associés parce que ton client n'avait que de la gueule et ne voulait pas y participer à sa grande vendetta ! Si j'avais voulu les buter moi-même, je les aurais butés moi-même ! Même si ma décision aurait été respectée par mon mari, ça n'en restait pas moins que la situation n'était pas à ce point dégradée entre la sœur et les parents. C'était des abrutis complètement incapables d'aimer leurs enfants ouais, mais si je devais tuer tous les gens que je trouve incapables, sombre idiote, il n'y aurait plus grand monde sur cette terre depuis très longtemps.
- Excusez-moi. Intervint le juge Italien. Si vous pouviez éviter d'insulter le clan détenant une partie du monde, nous ne sommes pas ici pour déclencher une nouvelle guerre.
- Je... souffla l'avocate avant de ramener son regard sur Naëlle. Je n'ai plus de question votre honneur.
Elle repartit s'asseoir en contenant les tremblements de sa main sous le soupire discret de Vincent.
- Maître Gomora. Souhaitez-vous réinterroger votre témoin ?
- Je crois que mon témoin a très bien répondu. Répondit Carla. Je souhaiterais appeler maintenant Mademoiselle Castello.
- Très bien. Madame Napoli. Vous pouvez retourner vous asseoir. Sourit timidement l'un des juges.
Naëlle hocha la tête, se redressant pour sortir du box des témoins, s'arrêtant à côté de l'avocate de Vincent sans le regarder, posant son regard sur elle.
- J'ai brûlé le monde, j'ai dévasté des pays, et j'ai tellement de morts à mon actif que ton client est un petit puceau incapable. Ce n'est rien qu'un misérable cloporte qui s'est pris pour un prédateur. Maintenant, vous êtes prié de vous rappeler dans quel tribunal vous vous trouvez, et en présence de qui. Sinon il paraît évident pour le monde du crime que nous n'allons pas supporter longtemps votre incapacité et vos insultes, et que votre collègue va prendre votre place. Je suis claire petite conne ?
La femme resta figée en regardant Naëlle, n'arrivant pas à sortir un seul mot. Vincent finit par poser les mains sur la table et se leva lentement en regardant les juges.
- Il semble que je ne sois pas représenté au mieux et j'aimerais pouvoir obtenir un nouvel avocat ou pouvoir me représenter moi-même.
- Il semble que c'est votre choix Monsieur Amaro. Alors quand on ne sait pas correctement choisir ses jouets, on assume ses conneries. Mais suis-je bête, j'oublie parfois que vous n'assumez justement rien. Veuillez m'excuser Messieurs et Madame les Juges. répondit Naëlle.
Elle posa un regard glacial sur Amaro, empruntant la petite porte avant de se diriger vers la porte pour sortir de la salle, s'allumant un mélange en sortant une lame avec laquelle elle joua tout en marchant.
- Vous demandez un changement en plein milieu du jugement ?
- Cela me paraît impératif si je veux pouvoir être défendu au mieux, votre honneur.
Les juges tournèrent leurs regards vers Carla.
- Acceptez-vous ce changement de dernière minute, Maître Gomora ?
- Et bien... C'est un imprévu... Je... répondit Carla en simulant un air déstabilisé. Pourrions-nous avoir une interruption de séance vos honneurs ? Il me faut réorganiser mon dossier.
- Très bien. Pause de 20 minutes. Lança l'un des juges en frappant son marteau.
- On va retrouver Nani. Souffla Angelo à John. Allez viens.
John hocha la tête tout en fixant Vincent d'un regard noir puis se leva pour quitter la salle avec Angelo, le reste de la salle en faisant autant. Carla attrapa son dossier et se dirigea vers la sortie à son tour, rejoignant tout le monde dans le hall.
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