11 - Lundi 18 Avril - 15h10


Vincent regarda le juge avant de tourner la tête vers Carla qui levait un sourcil puis ramena son regard vers les juges.

- Pandora n'est pas une preuve que ces documents n'ont pas été fabriqués de toute pièce. Je suis Sicilien de naissance et j'ai toujours vécu sur l'île. Ce lien de parenté ne veut absolument rien dire. Un enfant n'est pas forcément au courant des liens que ses parents peuvent avoir votre honneur.

- Si je peux être tout à fait honnête en réalité, les plus grands de ce monde savent que quand Pandora affirme des choses, c'est que les preuves sont solides. Et cela depuis vingt ans. Répondit le juge japonais. Aucun puissant ne peut se permettre de dire ce que vous affirmez avec nonchalance, mais ce n'est pas à moi de vous prévenir, après tout, nous ne sommes que les juges ici. Alors, on laissera Pandora venir se justifier quand il sera temps.

- Merci votre honneur. Et j'en ai fini avec le témoin. Si monsieur Amaro veut procéder au contre-interrogatoire... sourit Carla en retournant s'asseoir.


Vincent sortit de derrière sa table avant de s'approcher de la barre des témoins puis s'arrêta devant Dino.

- Monsieur Castello. Ai-je eu un comportement pendant mon long service à vos côtés qui aurait pu vous faire douter de ma loyauté envers le clan ?

- Et bien... Non. Jamais.

- N'êtes-vous pas l'un des parrains à qui la vie n'a jamais été mise en danger et qui n'a jamais été blessé lors de son règne ?

- Je suis l'un des rares à être encore en vie pour profiter de sa retraite.

- Aucun complot non traité ni aucune raison de douter de mon engagement ?

- Non. Aucun.

- Je n'ai plus de question vos honneurs. Souffla Vincent en repartant s'asseoir.

- Excusez-moi. Vous êtes le fameux parrain dont nous avons entendu parler plus tôt ? Demanda la juge.

- Plus tôt ? Euh, j'imagine que oui. Répondit Dino en se grattant la joue.

- Vous êtes effectivement un homme chanceux et en vie, monsieur Castello. Nous ne pouvons pas en dire autant des victimes de votre ancien homme de main et bras droit. Lâcha Carla en prenant des notes.

- Depuis combien de temps entretenez-vous un trio avec Monsieur Amaro et votre épouse ? Continua la juge en notant.

- Un trio ? Vous voulez dire... souffla Dino en se redressant aussi vite. Je... Nous... Nous nous connaissons depuis... depuis notre adolescence votre honneur et... Nous étions souvent de sortie à trois. Aucun de nous... Nous n'étions pas marié et... euh.. combien de temps... Quelques années je dirais.

- Vous vous rappelez que vous ne devez pas mentir Monsieur Castello ? Répondit la femme en relevant le regard de ses notes. Comment travaillait Monsieur Amaro sous votre règne ?

- Comment ? Et bien, avec sérieux et intransigeance. Un homme d'initiative et d'une efficacité indiscutable. Monsieur Amaro gérait l'ensemble des hommes et affaires interne comme externe au clan. Nul ne connait sa réputation votre honneur.

- Je ne vous demandes pas de vanter ses louanges. Je vous demande comment travaillait-il pour vous ? Ses rapports, sa façon de répondre à vos ordres. Je demande l'avis du dirigeant dans ce tribunal je vous rappelle. Cingla la femme.

- Oh je... Oui. Excusez-moi. Souffla Dino. Monsieur Amaro est un homme... disons qu'il a toujours été autonome et me faisait ses rapports après avoir géré un problème et pour mes ordres... disons que notre entente et confiance mutuelle amenait surtout à des discussions où Monsieur Amaro partageait son avis et me conseillait.

- Monsieur Amaro est rentré à l'âge de 17 ans à la Cosa Nostra, sous le règne de votre père c'est bien cela ?

- Oui. C'est bien ça. En tant que nettoyeur.

- Est ce qu'il y avait un souci avec votre père pour que Monsieur Amaro devienne majordome en quittant son rôle à la Cosa ? S'étonna le juge Russe.

- Je n'ai jamais vraiment su votre honneur. Mais suite à une lettre qu'il a reçue, mon père a retiré Monsieur Amaro de son poste. Quitter la Cosa n'a été que la décision de Monsieur Amaro. Raison... personnelle.

- Et donc quand vous avez pris le poste, vous lui avez rendu son poste en raison de votre amitié je présume ? Devina la juge.

- Et bien... Il avait besoin de... de reprendre ses fonctions et je n'avais aucune raison aux vues de ses états de service, de refuser cette demande. Amitié mise à part, monsieur Amaro a toujours été un bon élément et très efficace. Le reprendre dans le clan nous été profitable.

- De votre point de vue en effet vu que tout ce que vous me racontez, c'est que c'était plutôt monsieur Amaro qui gérait la Cosa dans l'ombre. Sourit la femme. Parlez-moi de l'histoire des Salvatore du point de vue du parrain qui régnait à ce moment-là, je vous prie.

- L'histoire des Salvatore ? Je... Et bien Franco Salvatore faisait partie tout comme sa famille de la Cosa depuis sa naissance. Jeune, dynamique et brillant homme d'affaires. Sa famille était très proche de celle des Napoli, les deux pères travaillant dans le même domaine ont fait de leur rapprochement. Et le mariage de Sofia Napoli et de Franco Salvatore fut décidé tout naturellement.

- Et leurs morts ?

- Leurs morts a été un choc pour tout le monde. Nous n'avions aucune idée du pourquoi ni qui avait pu faire cela. Ce fut une réelle tragédie. Et je devais m'entretenir avec Franco Salvatore. Entretien que nous n'avons jamais pu avoir.

- À quel propos ?

- C'était pour discuter avec lui de photos et contacts avec les Ganterah. J'ai eu en ma possession des documents qui demandaient une explication. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de l'avoir.

- Comment avez-vous obtenu ces informations ?

- Et bien par monsieur Amaro qui était chargé comme je vous l'ai dit de surveiller l'ensemble du clan.

- Aucune relation entre les accusés et l'accusateur ? Demanda le juge Américain.

- Relation ? Et bien, monsieur Amaro avait été chargé de... Il était le chef de la sécurité de la famille Napoli et avez rejoint les gardes de monsieur Salvatore. Et...


Elena redressa sa tête en levant un sourcil tout en fixant son père et il continua son récit en faisant attention à ce qu'il disait.

- Monsieur Amaro connaissait Sofia Napoli avant son mariage.

- Bien. Nous allons rajouter aux chefs d'accusation obstructions à la justice pour Monsieur Castello, j'ai perdu patience. Mais il est clair que sur un dossier amené par Monsieur Amaro, sans même avoir consulté la personne accusée, vous avez tout de même décidé de jeter le déshonneur sur la famille entière, parce que Monsieur Amaro vous avez dit que c'était des traîtres. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi la Cosa Nostra n'a jamais enquêté sur le meurtre de cette famille ou vous allez encore détourner la vérité ? S'impatienta la juge.

- C'est une demande faites par... Luciano Napoli. Son fils réclamait vengeance et... Monsieur Amaro qui travaillait pour eux à ce moment-là, nous a demandé d'attendre que le fils soit en âge de l'avoir.

- Monsieur Napoli faisait partie de la Cosa ?

- Par le mariage de sa soeur avec Franco Salvatore, oui. Pas directement, mais il avait droit à notre protection, et a traiter des affaires avec nous.

- Donc, un enfant de... même pas dix ans si je compte bien, a obtenu le poids d'une vengeance et la Cosa s'en est lavé les mains ? Je résume bien la situation ? Demanda le juge Écossais.

- La demande a été appuyée par monsieur Amaro et même à... 8 ans pour être exact, je vous assure que l'enfant était déterminé dans sa demande. Nous respectons cela. Les vendettas sont très souvent réclamées par les enfants ou les femmes chez nous.

- Monsieur Amaro, encore et toujours. Ricana le juge Russe. Beaucoup de Monsieur Amaro dis donc décidément. Monsieur Amaro a été viré de son poste sous votre père sans même que vous n'en connaissiez les raisons, mais comme vous étiez amis, il a pu le récupérer. Monsieur Amaro pouvez faire ce qu'il voulait, de la façon dont il le voulait puisque Monsieur Amaro était votre ami. Monsieur Amaro vous a dit que Monsieur Franco Salvatore était un traitre alors vous avez radié la famille Salvatore. Monsieur Amaro a appuyé la vengeance d'un enfant de huit ans alors vous vous en avez lavé les mains. Et il a fallu à ce même enfant de trouver l'aide du clan des Dragons, pas de la Cosa non, des Dragons, aux États-Unis, pour obtenir sa vengeance sur les Ganterah. C'est amusant non ? Parce que pour un parrain... Je me demande ce que vous avez foutu de votre règne dont vous pouvez être fier. Parce qu'apparemment, même respecter votre propre code d'honneur vous n'en êtes pas capable. J'ai hâte de vous revoir Monsieur Castello. Nous en avons terminé avec vous.


Carla se concentra sur ses notes pour ne pas rire ouvertement et laissa Carlos récupérer Dino pour le faire sortir de la salle avant d'appeler le témoin suivant.

- Monsieur Silvio Tosetti. Annonça Carla en se levant.


Silvio se leva pour rejoindre la barre des témoins, accompagné par deux hommes de la Cosa puis prit place en saluant les juges. Nino massa doucement la nuque d'Elena, l'embrassant sur la tempe et elle lui prit la main. Après avoir discuté un peu plus d'une demi-heure avec John, Naëlle et lui se décidèrent à retourner dans le tribunal, et elle s'alluma une cigarette tout en rejoignant leur place alors que Silvio s'asseyait dans le box des témoins.

- Monsieur Tosetti. Pouvez-vous nous dire votre lien avec monsieur Amaro s'il vous plaît. Demanda Carla.

- C'est le frère de ma femme.

- Et vous le connaissez depuis longtemps ?

- Depuis l'enfance. Nos deux familles vivaient dans la même rue.

- Excusez-moi du terme, mais on peut dire dans ce cas que vous étiez un ami. Des amis d'enfance.

- Je vous excuse et oui. Nous étions. Répondit Silvio en fixant Vincent.

- Faites-vous partie de la Cosa monsieur Tosetti ?

- Je ne fais partie d'aucun clan si ce n'est celui que ma femme et mes enfants représentent.

- Et vous est-il arrivé de travailler pour la Cosa ?

- Je travaille avec. Ma femme dirige une compagnie de transport aérien pour client privé et nous avons des contrats avec le clan oui.

- Jamais en tant qu'homme de main, de garde ou autre poste ?

- Pas officiellement non. J'ai couvert et protégé le cul de l'enfoiré derrière vous, mais ce n'était qu'en tant que beau-frère et «ami ».

- Couvert et protégé ?

- C'est un stratège et un sniper. Mais une grosse merde quand il est question de face-à-face, de corps à corps... La confrontation directe n'est pas son fort.

- Il est à chier ouais. Marmonna Naëlle.

- Donc vous étiez en mission pour la Cosa... officieusement ?

- Non, je couvrais juste son cul et faisait en sorte de le ramener sain et sauf. Rien à voir avec une mission.

- Donc encore une chose que monsieur Amaro faisait sans que le parrain ne soit au courant.

- C'est ce qu'il a toujours fait. Monsieur Amaro ne faisait des rapports que lorsqu'il estimait devoir le faire.

- Que pouvez-vous nous dire sur monsieur Amaro ? De toute évidence vous le connaissez très bien.

- Pas assez pour me rendre compte de la merde qu'il est, mais oui. Je peux vous dire certaines choses.

- On vous écoute monsieur Tosetti.

- Amaro est un homme à l'égo démesuré, calculateur, froid, manipulateur qui n'a pas hésité à mettre sa marque sur son propre neveu pour signaler son retour aux autres.

- Qu'entendez-vous par marque ?

- Il a tiré dans la jambe et l'épaule de mon fils lorsqu'il était hospitalisé.

- Ouais il est encore bien énervé forcément. Souffla Naëlle en russe en se grattant la tempe.

- C'est pas avec ce qu'il continu d'apprendre qu'il va se calmer. Souffla doucement John en venant masser doucement la nuque de Naëlle.

- Surtout que je lui ai raconté la vraie version pour Sofia. Murmura-t-elle en russe. Et il ne s'attendait pas du tout à ça.

- Difficile de s'y attendre en même temps. Souffla John en russe.

- Que pouvez-vous nous dire sur sa relation avec Sofia Napoli et Franco Salvatore ? demanda ensuite Carla.

- Vous avez la journée ? Parce qu'il y en a beaucoup à dire sur ce sujet.

- Et bien commencez par le début. Sourit Carla.

- Amaro est un... comment dire ça. Disons que c'est un homme à femmes. Le genre à, aller baiser une femme mariée pour prouver à son mari qu'elle le trompe.

- Mais Sofia Napoli n'était pas mariée lorsqu'ils se sont connus.

- Oh non. Elle c'était le défi. Une femme qui ne tombait pas sous son charme et qu'il ne lui prêtait aucune attention.

- Laissez-moi deviner, l'infidélité faisait partie de son boulot auprès du parrain ? Lança le juge russe.

- Le parrain ? Il n'en savait rien. Sauf quand la femme avait été infidèle et donnait la sentence en faveur du mari trompé. Là oui. Il y avait rapport. Répondit Silvio en tournant la tête vers le juge.


Naëlle haussa un sourcil alors que la juge avait un rire nerveux, les autres soupirant ouvertement.

- Oula, c'était à ce point-là l'interrogatoire d'avant ?

- C'était... À ce point oui. Sourit Elena en sicilien.

- Vu ta tête ça veut tout dire. Souffla Naëlle.

- Un grand moment oui. Sourit Elena en ramenant son regard vers Carla.

- Continuez monsieur Tosetti. Sourit Carla.

- Et bien comme je le disais, le défi étant à la hauteur de ce qu'il aimait, Amaro a pris en chasse Sofia Napoli. Et n'a rien lâché pendant un an avant qu'elle n'accepte de lui parler vraiment. C'était une très belle femme et très intelligente que beaucoup d'hommes regardaient, mais quand nous connaissions la façon de penser d'Amaro, nous avions été surprit.

- Que voulez-vous dire par là ?

- Il détestait les Napoli. Surtout Luciano, allant jusqu'à...

- Jusqu'à ?

- Je ne peux pas finir... c'était vos parents. Je...

- Nous sommes là pour mettre en lumière toute la vérité, monsieur Tosetti. Continuez, s'il vous plaît.

- Et bien... Pour prouver que Selena n'était intéressé que par l'argent et pour le plaisir de rabaisser monsieur Napoli, Amaro a couché avec elle. Ils étaient fiancés à l'époque.

- Tu veux que je t'endorme ? Souffla Naëlle en regardant John.

- Donne-moi un de tes mélanges les plus costaud s'il te plaît. Souffla John alors que tous les muscles de son corps venaient de se contracter.


Ritchi tendit un mélange à John, se penchant à son oreille.

- Fais gaffe c'est les plus forts qu'on ait, même pour ta femme. Murmura Ritchi en japonais.

- Merci Ritchi. Souffla John en japonais avant de l'allumer aussi vite.

- Ça semble être un comportement obsessionnel, la façon dont vous le décrivez.

- Il ne respecte rien ni personne. Les femmes ne sont qu'une distraction et des proies avec chacune leur difficulté ou pas à céder. Plus il vous dira qu'il est respectueux des règles ou des femmes plus vous devrez comprendre le contraire.

- Donc son intérêt pour la Femme au Dragon ne vous a pas surpris.

- J'aurais aimé me tromper. Mais non, le défi de posséder une telle femme était bien trop fort.

- Objection ! Pure analyse personnelle. Lâcha Vincent après que son avocate lui ait soufflé à l'oreille.

- Rejeté. Votre intérêt pour ladite femme a déjà été ajouté aux chefs d'accusation. Elle peut pas suivre correctement votre assistante ? Cingla le juge japonais. Continuez monsieur Tosetti.


Silvio hocha la tête en regardant le juge puis ramena son regard vers Carla.

- Comment... Ou plutôt dans quel état se trouvait monsieur Amaro quand il a appris que les Salvatore allaient déménager ? demanda Carla.

- Je dirai, agité, nerveux... En colère même. Il en voulait vraiment à Franco qui pour lui faisait tout pour éloigner Sofia de lui. Et il voulait absolument prouver que c'était un homme mauvais. Il nous disait que Sofia n'était pas heureuse avec lui et qu'il lui fallait la faire le quitter.


Naëlle piqua le mélange de John, en prenant trois longues bouffées avant de lui rendre.

- Qu'en pensiez-vous à l'époque ?

- À l'époque ? Et bien on le croyait. Nous n'avions que son retour et après avoir entendu madame Rossi ce matin, il est clair que c'était le parfait opposé.

- Monsieur Salvatore était donc une gêne.

- Monsieur Salvatore était comme toute personne se mettant au travers de sa route. Un ennemi ou un obstacle à se débarrasser.

- Avec votre connaissance de l'homme dans ses grandes largeurs. Pensez-vous qu'il aurait été capable de commanditer son assassinat ?

- Oui. Tout comme monsieur Napoli pouvait en être un pour avoir le Dragon.

- Oh..


Naëlle sentit ses pupilles se dilater aussi vite, sentant se redresser tous ses hommes, attrapant le mélange que lui tendait Ritchi pour le fumer aussi vite.

- Merci monsieur Tosetti. Je pense que nous avons maintenant un meilleur profil de l'accusé. Sourit Carla. Je n'ai plus de question.


Vincent se leva lentement de sa chaise pour venir prendre le relais alors que Silvio inspirait en le fixant.

- Monsieur Tosetti. Vos connaissances dans les grandes largeurs comme l'a formulé Maître Gomora, devraient pouvoir vous permettent de répondre aussi à mes questions... Dites-moi. Comment c'est passé mon enfance ?

- Tu veux sortir les violons ? Parfait. Sortons les violons alors ! rétorqua Silvio. Père violent, frappant sa femme et ses enfants, jouant d'humiliations en humiliations, marques de tortures et brûlures sur le corps pour les trois. Et viols répétés de sa femme et de sa fille.

- Un cadre loin d'être un idéal familial. N'est pas ce pas ?

- Je n'étais pas mieux logé et je n'ai tué ni écrasé personne pour devenir qui je suis aujourd'hui. N'essaie pas de justifier tes actes avec ça. Pas avec moi.

- Ton père était violent aussi, mais très loin d'être comme le mien. Rien n'est comparable.

- Parce que tu crois que ton père se contentait de ta mère pauvre connard ? Ma mère subissait la même chose avec ton père en plus ! Ils s'en prenaient à elle à deux, espèce de connard narcissique ! Ton père était un putain d'enfoiré, une vraie pourriture, mais tu es bien pire que lui. Le fils a largement dépassé son père. Tu as fait tuer un gosse ! Une famille ! Et tu cherches à justifier ça avec ton enfance ? Tu me donnes envie de gerber !

- Je n'ai jamais fait tuer.... S'énerva Vincent avant de se stopper. Comment peux-tu croire que je pourrais faire tuer mon fils ?

- Pardon, mais, j'aimerais comprendre. Interrompit Carla en se levant. De quel fils nous parlons ? Sûrement pas de John Napoli. Donc ?

- Tu sais très bien de qui je parle ! Je parle de Francesco ! Et j'aurais pu éviter cela si j'étais resté en poste pour protéger les Salvatore. Ma fille n'aurait pas été placée non plus !

- Ce n'est pas ta fille ! Hurla Naëlle. Et ce n'était pas ton fils ! Je t'interdis de dire ça, sombre merde ! Tu as commandité la mort des Salvatore ! Tu as fait tuer Francesco !

- Tu m'interdis ? Il était pourtant mon fils tout comme Angélina est ma fille. Même si cela te dérange ! hurla Vincent.

- C'est intéressant parce que si je consulte les documents qui... Pardon vos honneurs. Souffla Carla en venant leur déposer les documents. Voici les actes de naissances des deux enfants. Reconnu et déclaré à l'hôpital où ils sont nés et les enregistrements civiques de la Cosa.


Naëlle dégagea les mains d'Angelo, se relevant en se dressant, affrontant du regard Amaro.

- Rien ne prouve tes dires. Absolument rien. Nada. Que du vent et ta parole.

- Il y a un test ADN ! Tu l'as lu, Angélina l'a lu et je l'ai lu aussi !

- Tu subiras mille morts avant que j'en finisse avec toi. souffla froidement John en se levant.

- Va prendre l'air. Je m'en occupe.

- Une preuve que tout n'est que manipulation ! Ta femme te ferait avaler tout et n'importe quoi ! Tu préfères la croire plutôt que moi qui t'ai élevé et protégé, John Napoli !


John fit demi-tour lentement alors qu'il se dirigeait vers la sortie et commença une marche plus prédatrice vers Vincent.

- Je vais te faire tellement souffrir Amaro. Souffla froidement John en faisant craquer sa nuque.


Naëlle stoppa d'un geste de la main John, passant par la porte pour s'avancer vers Amaro, laissant ses pupilles se dilater.

- Tu l'a élevé ? Tu l'as protégé ? Tu oses dire ça ? Tout comme tu as protégé Francesco ? Tout comme tu as protégé Angélina ? Tout comme tu as su protéger soi-disant les personnes importantes pour toi ? Regarde-toi. Tu as le sang de Sofia et de Francesco sur les mains. Tu as trahi ta sœur, tu es pire que ton géniteur, digne fils hein. Sourit-elle froidement en continuant de s'avancer vers lui. Regarde-toi, à te prendre pour le grand patron, tellement paumé dans tes mensonges que tu ne sais même plus ce qui est vrai.


Elle l'attrapa par la gorge, serrant pour le faire plier, lui faisant mettre genoux à terre sans quitter son regard.

- Tu n'es rien. Une sombre pourriture. Un monstre. Tu es la pire honte possible pour tous ceux qui ont pu te connaître. Tu veux savoir qui a donné les documents ?


Elle se pencha pour s'approcher de son visage, un sourire carnassier sur les lèvres.

- Sofia Napoli en personne. Dans sa maison, une cache dans sa bibliothèque. Adorable maison, avec une pièce secrète pour le couple. Adorable maison, et une femme que tu ne connaissais tellement pas pauvre abruti. Tu veux savoir le meilleur ? Elle. T'a. Baisé. Comme. Une. Reine.


Carlos tourna son regard vers Elena qui hocha la tête et vint se rapprocher de Naëlle, lui tendant une laisse qu'il sortit de sa poche avant de se pencher à son oreille.

- Pouvez-vous l'amener à la barre ? Je pense qu'il est temps d'en finir avec ça. proposa Carlos.


Naëlle serra sa prise, détournant le regard pour le poser sur Carlos avant d'inspirer en se redressant, observant le box des témoins.

- Attrape Tosetti.


Elle banda ses muscles, faisant un sourire carnassier à Amaro.

- À la niche.


Elle l'envoya voler sur Silvio, s'allumant une cigarette en regardant la laisse de Carlos.

- J'ai trop de respect pour mes soumis pour balader ça en laisse.

- Désolé. Totalement ignorant de ce genre de pratique. S'excusa Carlos. Mais votre technique est tout aussi efficace.

- Transport plus rapide. Lâcha-t-elle en repartant vers le côté public.


Elle attrapa la main de John en passant, l'entraînant avec elle pour sortir s'aérer un peu. Et Silvio retourna s'asseoir après avoir rattrapé Vincent au vol pour le placer brutalement sur la chaise.

- C'est à vous maître Gomora. Souffla l'un des juges.


Carla hocha la tête en se levant puis prit plusieurs documents qu'elle amena aux juges.

- Voici une copie pour chacun de vous des pièces à conviction pour la suite et pour avérer ce qui va suivre. Prenez le temps de les consulter et n'hésitez pas à poser vos questions.

- Très bien merci. Sourit la juge.

- Bien. Commençons. Ou devrais-je plutôt dire, finissons. Sourit Carla en venant se placer devant Vincent. Après avoir entendu tous ces témoignages, je pense inutile de continuer sur votre profil et votre parcours monsieur Amaro. Nous allons donc nous concentrer sur les événements du 2 mars 1992. Passons le fait pour votre défense que vous ayez été aux Hamptons ce soir-là et non présent sur les lieux car nous savons tous qu'il n'est nul besoin de ça pour faire tuer quelqu'un. Ce n'est pas à vous que je vais apprendre cela.


Il la regarda en se massant le cou puis s'installa un peu mieux sur sa chaise.

- Bien pour commencer, nous avons fait le lien avec les Ganterah, prouvé que vous avez éloigné la Cosa des représailles avec la complicité de l'ancien parrain, manipulé Luciano Napoli pour éloigner Angélina Salvatore de sa famille, menacé la nourrice pour la passer sous silence et torturé et assassiné le couple Napoli sous de fausses excuses et sans autorisation de votre parrain. Je pense n'avoir rien oublié concernant ces chefs d'accusation.


Elle alla chercher l'arme se trouvant sous celé sur sa table puis vint le poser devant les juges.

- L'arme. Voici l'arme qui fut utilisée pour ce meurtre et vous trouverez dans les documents fournir, les rapports balistiques faisant le lien avec celui des Napoli. Aucun doute sur le résultat, l'arme et les balles utilisées correspondent à 100 %. Première question monsieur Amaro. Comment vous êtes-vous trouvé en possession de cette arme ?

- Pendant que John était encore au Japon, j'ai retrouvé la trace des exécutants et je m'en suis occupé. Tout simplement.

- Très bien. Dans ce cas, pourquoi est-ce les Dragons qui ont annoncé à John Napoli que c'était les Ganterah ? Vous deviez déjà avoir l'information non ?

- Je... John était... Je n'ai pas passé l'info car John Napoli devait rester concentré sur sa formation et il s'est ensuite consacré pendant 7 ans à New York à protéger sa cousine.

- N'aurait-il pas été plus sûr de l'informer de quel ennemi il devait se méfier ? Ou peut-être que vous aviez d'autres projets en cours ?

- Je devais retrouver la trace de... J'avais un autre projet en même temps. Et je vous rappelle que je n'étais que majordome à ce moment. Mon champ d'action était limité.

- Limité ? Vraiment ? Vous aviez toujours contact avec la Cosa pourtant.

- Vous deviez retrouver la trace de quoi d'autre ? Demanda le juge écossais l'air de rien.

- De la femme au Dragon. Répondit Vincent en tournant la tête vers lui. Ou en tout cas une femme portant un tatouage de Dragon dans le dos. C'était une demande de John Napoli.

- Et c'est au final Luciano Napoli, simple homme d'affaires qui la contacta pour les représailles. Ce n'est pas très valorisant pour vous, vu votre réputation. Sourit Carla.

- C'est moi qui lui ai dit de la contacter.

- Donc vous saviez qui elle était et ce depuis longtemps. Pourquoi dans ce cas avoir présenté d'autres femmes à John Napoli en les faisant passer pour la femme au Dragon ?

- Il n'y avait aucune certitude quant au fait que ce soit bien elle qu'il cherchait.

- Le japon. Intervint Hakane. Nous avons une trace d'une conversation entre Naëlle et vous où elle parle de sa mort au Japon. Vous avez dit à Naëlle que vous aviez préféré attendre de voir avant d'en informer John. Et pourtant, c'était il y a des années. Bien avant l'appel de Luciano Napoli.

- Ce n'était pas la priorité à ce moment-là. John Napoli voulait s'y consacrer après la vengeance. L'information était là, mais n'avait pas d'utilité à ce moment-là.

- Le profil de cette femme devait être sûrement bien trop intéressant pour partager cette info. Commenta Carla. Femme très belle, puissante, et un pouvoir certain sur notre monde... De quoi réveiller votre intérêt.

- C'est vous qui le dites.

- Et comment vit-on avec le fait d'avoir fait tuer une famille. Un enfant de 8 ans à peine.

- Je ne suis pas... Il ne devait pas...

- Oh, l'enfant devait être épargné ? C'est ça ?

- Dans le cas où Franco Salvatore s'était créer des problèmes avec les Ganterah, aucuns enfants n'auraient dû être tué. C'est une règle.

- Et c'est parce qu'ils ont enfreint cette règle que vous les avez tués. C'est effectivement logique.

- Oui. Bien sûr. On ne... Non c'est pas ce que je voulais dire...

- Mais c'est pourtant ce que vous venez de dire. Franco devait mourir, Sofia sûrement parce qu'elle vous a rejeté, mais l'enfant... Non. Lui n'était pas prévu.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit ! s'énerva Vincent.

- Messieurs et Madame les juges. Soupira Carla. Il me semble que nous en avons assez entendu et que cela devrait suffire à vous permettre de donner votre verdict.

- Bien. C'est donc le moment de faire appel à notre chère Pandora. Sourit le juge japonais.

- Moment idéal oui. Sourit Carla en faisant signe à Carlos de la tête.


Carlos activa son oreillette, prévenant Karel de passer le message à Naëlle puis alla vers les portes pour l'attendre alors que Vincent été raccompagné à sa place.

- Oui ? demanda Naëlle en tournant son regard Vers Karel qui venait vers elle.

- Excusez-moi, monsieur et madame Napoli. Mais... Pandora est demandée. Souffla Karel en se grattant la nuque.

- Oh. Tu restes là mon amour ou tu viens ?

- Et manquer ta prestation ? Non. Je viens avec toi. sourit-il en l'embrassant dans le cou.


Naëlle hocha la tête, l'embrassant avant de s'étirer, se frottant le visage en se concentrant, coupant tout lien émotionnel en les bloquant dans un coin de son esprit, se redressant finalement quand ce fut bon et que son cerveau fut prêt. Elle passa à côté de Karel pour entrer dans la salle, se dirigeant directement vers les juges pour se stopper devant eux en continuant de fumer.

- Pandora, enchanté de vous rencontrer en personne tout d'abord. Commença le juge chinois. Nous venons de finir l'interrogatoire de monsieur Amaro. J'ai bien compris que vos liens avec certaines personnes touchées par cette affaire avaient dû rendre tout cela plus compliqué. Depuis combien de temps enquêtez-vous sur cette histoire ?

- Dix-neuf ans. Répondit-elle honnêtement.

- C'est très long, même pour vous. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous être penchée sur cette histoire interne d'un clan mafieux lambda ?

- Je suis connu au Japon sous le nom de Tõhime Tatsuka depuis maintenant vingt ans car j'ai effectué à mes vingt ans une formation au sein de l'école Asashin no gakkhõ. À l'occasion de cette formation j'y ai rencontré un jeune homme qui était venu se former dans sa quête de vengeance. À l'écoute de son récit, je lui ai promis de l'aider à assouvir sa vengeance.

- Pourquoi avoir mis autant de temps à recoller les morceaux ? Demanda le juge russe.

- Parce que les preuves et les témoignages étaient difficiles à obtenir sans éveiller les soupçons. J'ai disposé d'aide au fil des années, mais je ne voulais pas éveiller l'attention et mettre en danger mes informateurs. J'avais trop de questions, trop d'incohérences pour ne pas agir avec prudence. De plus je devais respecter le fait que la maison des Salvatore était interdit d'accès sous décision de John. Alors j'ai tout fait pour trouver les réponses ailleurs, mais on était passé avant moi.

- Vous connaissant, et avant même que vous ne commenciez votre récit, pouvez nous fournir vos éléments je vous prie, qui viennent appuyer vos propos ? Demanda le juge Américain.


Naëlle passa sa main dans son soutien-gorge, en retirant une clé USB qu'elle tendit à McKinnon pour qu'il la branche.

- Les originaux sont déjà à l'heure actuelle dans la salle où vous allez délibérer et ne font qu'expliquer l'origine des preuves de maître Gomora.

- Bien. Si vous voulez bien nous donner le récit de tout cela du point de vue de Pandora, nous vous écoutons.


Naëlle hocha la tête, commençant par l'histoire d'Amaro et ce qui avait amené son entrée dans la Cosa, expliquant ses nombreuses conquêtes, parlant de Paola puis du moment où Sofia avait été dans sa ligne de mire, développant le fil de l'histoire d'un point de vue neutre, regroupant dans son esprit tous les témoignages qu'elle avait pu obtenir. Elle expliqua ensuite le « trio » formé, et la manipulation de Sofia afin de changer Amaro qui s'était retourné contre elle quand elle avait compris l'obsession maladive d'Amaro pour elle. Elle raconta les nombreuses années d'harcèlement de Amaro auprès du couple Salvatore, détaillant la façon de procéder totalement libre d'Amaro au sein de la Cosa en même temps. En venant finalement aux tensions de plus en plus vives sur les derniers récits entre le couple et Amaro, et surtout ce fameux soir du meurtre. Donnant les raisons qui avait poussé Amaro à tenter le tout pour le tout.

Elle se ralluma une cigarette, se frottant la tempe tout en continuant le récit, déballant la façon de procéder d'Amaro pour se couvrir, racontant les différentes étapes qu'il avait mis en place, de la mise en place d'un enfant dans une école d'assassin en demandant au maître d'en faire une machine à tuer, à la manipulation de toutes les personnes l'entourant au fil des années. Elle continua son récit même jusqu'à la vengeance des dragons sur les Ganterah, déroulant le fil de ce qui avait eu lieu par la suite. Terminant par la visite dans la maison des Salvatore où ils avaient découvert les preuves manquantes, la discussion avec les Castello, et le plan qu'ils avaient monté afin de vérifier les vues d'Amaro sur la Femme au Dragon. Concluant enfin par la soirée où il avait été emmené en cage. Et dans tout ce long récit, elle évita soigneusement de parler de la stérilité de Franco, et des deux fois où il avait cru obtenir Sofia.


Naëlle se tourna vers Amaro, l'expression clairement narquoise alors qu'il était blême.

- Voilà Monsieur Amaro ce que j'entendais par la phrase « je sais tout de toi ». Ce n'était pas une expression. De nombreuses chances de justifier votre passif en toute honnêteté vous ont été données. Nous avons aussi laissé le bénéfice du doute sur votre attachement aux enfants Napoli, à Mademoiselle Salvatore, et à Mademoiselle Castello. Je suis au regret de vous informer que vous avez choisi de chasser le mauvais prédateur et que vous auriez vraiment dû écouter et vous informer sur ce qu'il pouvait se raconter de la Femme au Dragon. Il est complètement absurde et d'une naïveté sans fin de tenter de jouer aux échecs contre une personne disposant d'une intelligence de 250 de Q.I, de multiples personnalités, et surtout, qui a déjà croisé, subit et connu toute sorte d'hommes de votre style. Vous n'êtes pas unique, vous n'avez d'exceptionnel que le dégoût que vous me provoquez. Vous auriez mieux fait de rester avec des jouets à votre niveau. Par le passé ou aujourd'hui, vous n'avez jamais été de taille à convoiter la patronne du clan qui fait trembler le monde. Vous vous pensiez plus adéquate pour moi que John ou Shiro, pourtant Monsieur Amaro, sur les milliers d'amants que j'ai pu connaître, vous n'en faites même pas partie, et vous n'en ferez jamais partie. Qui est l'agneau qui vient de se faire dévorer à présent ?


Elle se tourna vers les juges, leur faisant un signe de main avant de se diriger vers la sortie, se sortant un mélange pour aller le fumer tranquillement dans le couloir et se fit aussi vite agrippée par Shiro qui l'embrassa avec passion avant de la plaquer contre lui. Naëlle lâcha un gémissement en l'agrippant, plantant ses ongles dans son crâne.

- Tu sais vraiment comment me reconnecter toi. Souffla-t-elle avant de l'embrasser avec passion.

- Tu es tellement excitante quand tu es froide et tranchante... souffla Shiro en plongeant ses lèvres dans son cou avec fougue.


Karel et Shal se regardèrent aussi vite puis allèrent rapidement à l'intérieur de la salle d'audience, se postant devant la porte afin de diriger les gens vers une autre sortie, signalant par oreillette à Carlos l'inaccessibilité du hall pour le moment.

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