7 - Mercredi 1er Janvier - 00h00



Le décompte se fit entendre alors que Naëlle prenait une bouffée de son mélange. Elle souffla doucement la fumée avant de reposer ses lèvres contre celles de son samurai, l'embrassant longuement avant de se reculer de quelques centimètres.


- Bonne année mon samurai. Souffla-t-elle en sicilien.


- Felice anno nuovo amore mio. Lui sourit John en posant sa main tendrement sur sa joue. Très bonne année mon amour.


Elle l'embrassa longuement avant de se lever, se retournant pour attraper ses enfants, deux fusées fonçant vers elle en hurlant « Maman ». Encore une scène que notre samurai appréciait, les observant avec tendresse alors qu'elle les embrassait en leur souhaitant une bonne année. Elle se redressa ensuite pour embrasser Luc qui venait la prendre dans ses bras. John se leva aussi et sorti de la pergola pour trouver sa sœur, ouvrant ses bras en la voyant alors qu'elle s'élançait sur lui.


- Bonne année John.


- Bonne année Carla. J'adore te voir heureuse. Je suis content pour toi. Lui répond John avant de la serrer contre lui.


John leva la tête, entendant Marco arriver rapidement avec Vincent, qui hurlaient « Bonne Année ». Notre samurai ouvrit alors plus grand ses bras et un câlin familial se lança. C'était le premier jour de l'an qu'ils passaient ensemble depuis bien des années. Le futur s'annonçait beaucoup plus joyeux que tout ce qu'ils avaient pu connaitre et en tant que chef de famille, John était bien décidé à ce que cela continu.


Il se fit ensuite attraper par Naëlle, qui venait de finir son tour des membres et invités de la demeure, et arriva avec elle dans le bureau informatique juste à côté de la salle à manger. Une cabine de photomaton avait été installé à la place des ordinateurs pour la soirée.


- Une cabine ? Ria John. Excellent !


- Ça te dit ? Lui proposa Naëlle.


- Tu veux rire ? Bien sûr que ça me dit ! Sourit John totalement emballé par l'idée.


Elle l'entraîna dans la cabine, prenant le temps de régler le siège avant qu'ils ne s'installent dessus puis déclencha la séance. Pour la première pose, John pencha sa tête contre la sienne, un sourire tendre sur le visage puis varia différentes expressions et poses au fur et à mesure que le flash se lançait, finissant par quelques grimaces et autres délires transpirant de leur capacité à faire les enfants. Encore un moment unique avec elle.


Lorsqu'ils ressortirent de la cabine, Naëlle eut le temps de fumer une cigarette avant que les tirages n'apparaissent, prenant l'un des tirages avant de tendre la copie à son samurai en ricanant.


- J'adore. On est super sur celle-là. Éclata de rire John en pointant celle où tous les deux s'étaient mis à loucher. Tout est dans le regard. Tu trouves pas ? Ria John.


- On devrait l'utiliser pour nos sites pro... On en jette dessus ! Ria Naëlle. On sent notre sérieux là.


- Je vois bien le titre pour nos sites... Genre... Un regard d'expert ! Éclata de rire John.


- Ou... Un nouveau regard sur le monde des affaires ?


John se cala contre la cabine, les mains sur le ventre, plié de rire et les larmes aux yeux, riant à cœur joie de leurs conneries alors que Naëlle continuait les titres d'articles pour chacune de leurs photos, riant de plus belle en imaginant la tête du public. Leurs rires se propagèrent très vite dans la demeure, faisant arriver pas mal de monde voulant voir ce qu'il se passait. Carla fut dans les premières et bien entendu, sautilla sur place en voyant la cabine, appelant aussi vite son beau brun puis Vincent pour marquer cette soirée d'une touche d'humour, se créant par la même occasion ses premiers souvenirs joyeux pour cette nouvelle année.


Une fois la photo de famille faite, un peu compliquée vu l'espace de la cabine et le monde s'y trouvant dedans, John repartit rejoindre Naëlle dans le hall.


- Au fait, je suis allé voir Brown tout à l'heure et me suis excusé.


- Oh. Il a dit quoi ?


- Pas grand-chose. Juste qu'il avait connu pire en termes de première impression et qu'il n'y avait pas de soucis.


Elle ne retint pas son rire, hochant la tête avant d'attraper la main de John pour l'emmener à l'étage, l'entrainant ensuite dans son appartement pour finir dans sa chambre, fermant la porte à clé avant de s'appuyer sur la porte avec un sourire en coin.


- Tu me fais un strip et je t'en fais un. Argua Naëlle.


- Ça m'a l'air d'être un très bon deal. Sourit John.


John commença par sortir ses talons un à un de ses chaussures, les faisant voler ensuite en lançant ses jambes alternativement de chaque côté alors que ses mains commençaient à défaire les boutons de sa chemise tout en fixant Naëlle toujours adossée contre la porte. Il continua en ouvrant sa chemise, ouvrant et rabattant chaque côté avant de la faire glisser le long de ses bras, l'attrapant par la main avant qu'elle ne tombe au sol et la fit tourner au-dessus de sa tête en remuant ses hanches. Il jeta ensuite sa chemise vers Naëlle qui l'attrapa aussi vite en ricanant. Il s'occupa ensuite de sa ceinture en retirant la boucle avant de la tirer lentement autour de sa taille, tendant le bras qui la tenait, devant lui avant de la laisser tomber au sol.


Ce fut au tour de son pantalon et là encore, il prit le temps de faire le show, retirant d'abord le bouton et dézippant lentement sa fermeture éclair tout en fixant Naëlle, un sourcil levé et le sourire en coin. Il commença à placer ses mains pour le faire descendre puis se tourna avant de le faire glisser doucement le long de ses fesses, les faisant onduler en même temps.


Naëlle ne retint pas son rire, plaquant sa main aussi vite sur sa bouche en s'excusant, donnant l'occasion à notre samurai joueur de laisser tomber son pantalon, tournant ensuite sa tête vers elle, un doigt sur la lèvre en simulant un « oups ». Sa tête ne calma pas les rires de Naëlle sachant que lui-même se retenait. Il continua, dos à elle le temps de retirer ses chaussettes une à une en les faisant voler aussi puis se remit face à elle, marchant lentement les mains sur son boxer, s'amusant à le descendre et remonter alternativement à chaque pas qu'il faisait vers elle.


Arrivé devant Naëlle, il se tourna lentement, se collant contre elle alors qu'il lui attrapait les mains pour les placer sur son corps, le caressant doucement alors qu'il remuait ses fesses contre elle. Il relâcha ensuite les mains de Naëlle et baissa lentement son boxer tout en se pliant vers l'avant, amenant aussi vite une claque de Naëlle sur ses fesses avant de s'écarter de la porte et de passer devant lui.


Elle arqua un sourcil en défaisant une par une les agrafes de sa veste, finissant par l'ouvrir avant de la laisser glisser le long de ses épaules, la rattrapant pour la lancer sur le tabouret. S'occupant ensuite de son pantalon, défaisant lentement le bouton et la fermeture, faisant la moue en hésitant à le laisser tomber, jouant quelques secondes en dodelinant de la tête, semblant peser le pour et le contre. John souriait en la voyant faire, se disant qu'il l'avait bien cherché.


Elle laissa finalement tomber son pantalon d'un coup, levant une par une ses jambes en faisant un pas en avant alors que John découvrait l'ensemble qu'elle portait en dessous, lui retirant aussi vite le sourire pour le remplacer par un regard gourmand. Elle fit ensuite courir ses doigts sur sa première jambe afin d'attraper l'attache de son bas, secouant la tête en relâchant l'attache, reculant de quelques pas en ricanant alors qu'un sourire en coin chez John faisait son apparition.


Elle s'approcha ensuite d'un tabouret, ôtant une de ses chaussures afin d'y poser son pied puis retira lentement les attaches de son bas avant de le faire rouler avec ses doigts le long de sa jambe. Recommençant les mêmes gestes pour l'autre jambe. Elle se redressa finalement, lui tournant le dos en ondulant des hanches, ses doigts venant défaire une par une les attaches de son corset. Elle fit ensuite glisser les bretelles en faisant un mouvement de balancier avec son bassin tout en venant poser son regard dans celui de John pour le narguer alors qu'il penchait la tête en suivant le mouvement des bretelles en levant un sourcil.


Lorsque le bustier tomba au sol, elle se retourna vers lui, s'approchant d'une allure féline pour s'arrêter devant lui, collant son dos contre son torse en attrapant ses mains pour les poser sur son shorty avec les siennes alors que son bassin venait onduler contre lui, s'amusant à le narguer avant d'amorcer la chute du shorty en le laissant glisser à ses pieds en lui lançant un regard provocant.


La torture avait été intense, ayant dû se retenir à plusieurs reprises de ne pas céder à la tentation de lui sauter dessus, mais sa maîtrise avait atteint ses limites et il l'attrapa par les hanches afin de la retourner contre lui et l'embrassa passionnément, clairement bien excité.


Ce n'est que vers 5h du matin que Naëlle et John retournèrent en bas, se dirigeant ensuite à la salle de musique pour qu'elle y prenne son violon. Elle alla directement à l'extérieur de la demeure et commença à jouer. John l'avait accompagné et s'était assis par terre pour l'écouter. Les yeux fermés et la respiration lente, il savourait les mélodies et les émotions qu'elles dégageaient, ne se sentant jamais aussi bien que lorsqu'il était avec elle.


Luc la rejoignit rapidement, le frère et la sœur jouant ensemble, mêlant leurs émotions sans se soucier de ce qu'il pouvait se passer autour d'eux, un lien et un amour fort et unique se dégageait d'eux lorsqu'ils jouaient ensemble. Lorsqu'ils arrêtèrent, John rouvrit les yeux, un sourire tendre aux lèvres, voyant Naëlle serrer quelques minutes son frère dans ses bras. Elle le laissa ensuite rejoindre Ashkara et alla rejoindre son samurai et l'embrassa doucement dans le cou. John plongea alors un regard tendre vers elle, une main douce posée sur sa joue et lui sourit. Les deux heures de violon étaient passées sans qu'il s'en rende compte, le temps s'arrêtant chaque fois qu'il l'écoutait.


- Ta musique a le pouvoir de m'apaiser. Je ne me lasse pas de t'entendre jouer. Lui souffla John tendrement.


- Merci beaucoup, ça me touche. Lui sourit Naëlle. Et si nous allions prendre un petit-déjeuner ?


Il hocha la tête après l'avoir embrassé et la suivit vers le salon, rejoignant d'autres membres de la demeure déjà installés à la table. Vincent, Carla et son beau brun étaient aussi présents, Luc était aux côtés d'Ashkara, Ritchi avec Micky ainsi que Nino et Santana.


Naëlle fit le tour, saluant tout le monde avant de prendre place avec son samurai, savourant un café en discutant avec les autres du programme de la journée. Quelques minutes, plus tard, Peter et Vincenzo entrèrent dans la salle. La tête basse et le regard fuyant, Vincenzo s'approcha de John en lui tendant une tablette. John s'en saisie tout en fixant Vincenzo, les sourcils froncés.


- Un problème ? Lança John d'une voix grave.


Vincenzo se contenta de déverrouiller l'écran et se recula d'un pas, les mains croisés derrière son dos. John posa alors son regard sur l'écran et ce qu'il y vit, changea immédiatement son attitude. Il se leva tellement vite que sa chaise fut projetée en arrière alors qu'il attrapait Vincenzo par le col, le soulevant avec rage, ne lui laissant que la pointe des pieds sur le sol. Il l'entraîna vers le hall, hermétiquement fermé à tout ce qui pouvait se passer ou se dire autour de lui. Carla, qui avait suivi la scène, avait reconnu cette expression sur le visage de son frère et se leva rapidement.


- Putain ! Il va le buter ! Cria Carla.


Elle tourna la tête aussi vite vers Ritchi.


- Ritchi seringues !! Cria Carla en pointant du doigt le Hall.


Naëlle, qui n'avait pas suivit ce qu'il venait de se passer, absorbée par ce que Peter lui montrait sur sa tablette, leva la tête en entendant les cris et croisa le regard de Ritchi qui lui demandait l'autorisation de lancer ses seringues. Sans trop savoir pourquoi Naëlle l'y autorisa et très rapidement, deux seringues furent lancées sur notre samurai à deux doigts de tuer Vincenzo. Il eut juste le temps de tourner la tête vers les seringues lorsqu'il sentit l'impact et tomba aussi vite au sol.


Naëlle reporta son attention sur la tablette de Vincenzo, tombée au sol et encore allumée, voyant un gros plan de caméra où Stana Miller y faisait un doigt d'honneur après avoir trouvée la caméra dans sa chambre. Cette vue fit grincer des dents Naëlle qui avait déjà une oreillette à l'oreille et était en communication avec les hommes qui l'avait pris en chasse sur place. C'était de ça que Peter était venu lui parler.


- Putain de Stana Miller de merde ! Elle est où la poufiasse ? Lança Naëlle à l'oreillette.


À la réponse de ses hommes, elle se frotta les yeux, se levant pour poser la tablette afin de gueuler après son samurai, le retrouvant dans le hall, au sol, endormi par deux seringues.


- Bon Carla Napoli ! On a Stana Miller qui s'est barré de la maison où elle était mise en quarantaine. Mes hommes la suivent de près, on fait quoi ?


- Elle va où ? Demanda Carla en fronçant les sourcils.


- Bah, je sais pas, j'ai oublié de lui demander son programme lors de notre dernière prise de thé !


Naëlle souffla bruyamment en levant la main, étirant son cou.


- Pardon Carla. Si je me fie à son profil, elle peut aller à différents endroits. Tout dépend si elle va se planquer, chercher des complices... La zone d'action est large vu le personnage. Répondit finalement Naëlle.


Elle tapota sur son oreillette, demandant à ses hommes où ils étaient. Elle tourna ensuite le regard vers ses hommes, claquant des doigts.


- Réveillez New York. Y a une poufiasse qui s'y amène. Peter tu leur envoie sa photo. Nino, Santana, réveillez-moi ce beau monde. Carla, on fait quoi ?


- Je veux savoir où elle se dirige. Il est hors de question de laisser encore une seule personne nous faire chier. On voit où elle va d'abord. J'aurais dû la buter en Sicile, putain.


Naëlle hocha la tête, donnant l'ordre à ses hommes de continuer à la suivre. Elle rendit l'oreillette à Peter, se penchant pour caresser le visage de son samurai.


- Vincenzo, tu bosses avec Peter. Tu donnes toutes les adresses où Miller peut se rendre quand elle arrive sur New York. N'oublie pas d'y inclure les affaires sur lesquelles elle a bossé, les différentes planques possibles. Je veux que quand elle pose le pied dans ma ville, mes hommes soient déjà aux différents endroits en question. Manquez une seule planque, et je vous bute moi-même. Suis-je claire ?


- Limpide patronne. On inclut l'affaire Panetti ?


- Pose pas des questions quand t'as déjà les réponses putain ! Grinça Naëlle. Au boulot ! Ash, Micky, venez porter Monsieur Napoli, on le monte à l'infirmerie. Micky, tu le gardes endormis jusqu'à ce que je te donne l'ordre inverse. Au boulot.


- À part Kyle Taylor, il reste son ancien commissariat et quelques amis à elle au F.B.I. Précisa Vincent en regardant John au sol.


- Peter.


- Je vais les inclure. Merci Vincent. Vince' suis moi. Ordonna Peter.


Ashkara et Micky vinrent porter notre samurai et Naëlle remercia Vincent pour la précision avant de suivre les deux jusqu'à l'infirmerie, Ritchi venant s'assurer que les doses suffiront, donnant deux seringues à Micky au cas où. Elle les laissa à l'infirmerie, redescendant pour s'allumer une cigarette. Attrapant ensuite des lames, allant s'exercer dehors afin de réfléchir, réfléchissant au cas Miller, cherchant à suivre sa logique d'après les recherches qu'elle avait fait sur son cas.


Carla faisait les cent pas dans le hall, les yeux remplis de colère, n'arrivant pas à se calmer. Elle réfléchissait aux possibilités que Stana pourrait avoir à New York. Ses parents étaient en Oregon, les Panetti dans le Dakota du Nord, il n'y avait personne à part ce Kyle à New York. Il fallait pouvoir anticiper ses déplacements. Vincent était resté dans le hall, silencieux, observant Carla bouillir toujours plus à chaque tour de hall qu'elle faisait, entendant de nouvelles informations sur les déplacements de Stana.


Naëlle revint et alla se poser dans la salle à manger en s'allumant une cigarette alors que Nino et Aaron venait se caler derrière elle, en contact avec New York, tout comme John Gomora et Luc. Vincent et Carla l'avaient suivi et s'étaient placés autour de la table, attendant les prochaines informations. Peter redescendit avec Vincenzo, et tous suivirent la trace de Stana, des hommes du clan étant venus récupérer ceux de l'avion.


Naëlle observait les signaux se déplacer, grognant en se rallumant finalement un mélange. Elle se mit à jouer avec sa lame alors qu'elle continuait d'observer les signaux de ses hommes sur la tablette, traversant la ville. Faisant craquer son cou en voyant la zone dont Stana s'approchait, laissant un rire froid s'échapper de ses lèvres alors que ses doigts se resserraient sur sa lame. Soudain, on lui redonna de nouvelles informations à l'oreillette.


- Attendez de voir la maison devant laquelle elle se stoppe. Ordonna Naëlle.


Elle prit une profonde inspiration, se retenant de fermer les yeux en fixant l'écran alors qu'une nouvelle indication arrivait.


- Arrêtez moi cette sale poufiasse de merde ! Hurla Naëlle.


Une flopée d'insulte en russes s'échappa de ses lèvres alors que son bras venait balayer violemment la table. Peter lui confirmant qu'elle avait été arrêtée et endormie avant d'approcher de la maison réellement. Naëlle prit alors de profonde inspiration, observant John Gomora ramasser ma tablette en fronçant les sourcils.


- C'est quoi cette maison ? Questionna-t-il. Numéro 110 de la 64eme ?


- NON !! Hurla Vincent après avoir frappé des deux poings sur la table.


- Vincent ? Lança Carla, surprise de cette perte de contrôle.


- Elle ne peut pas... Laissa échapper Vincent en retirant lentement ses poings de la table.


- Elle n'as même pas eu le temps de s'approcher de la porte. Vincenzo, Peter ! Faites-moi le nécessaire pour que plus jamais cette adresse ne soit connue ! Plus jamais ! Vous m'entendez !


Elle les observa repartir aussi vite, ordonnant à ses hommes de lui amener le colis à la demeure alors que Luc faisait partir l'avion de Los Angeles.


- C'était la maison des parents d'Angelina. Expliqua finalement Naëlle à Carla. Vincent, je voudrais vous parler en privé.


Elle sortit de la salle à manger dans la foulée, se rallumant un mélange tout en se dirigeant vers la salle au piano, y entrant pour se stopper devant la fenêtre.


- Je suis désolé de m'être emporté. Je ne savais pas que vous connaissiez l'adresse. Lance aussitôt Vincent la tête baissée.


Naëlle se retourna, observant Vincent et se contenta de retraverser la pièce, venant ensuite fermer la porte à clé.


- Vous n'avez pas à vous excuser de cela. Jamais. Asseyez-vous.


Vincent alla s'asseoir sur l'un des fauteuils de la pièce, mêlant les doigts de ses mains posées sur ses genoux. Naëlle se frotta le visage nerveusement avant d'inspirer une bouffée de son mélange.


- Vincent, je m'excuse d'avance d'avoir à vous faire connaître cette facette de moi, mais je crains que mon état émotionnel ne me permette pas d'user de mensonge pour ce coup-là. J'ai la manie de vouloir toujours comprendre tout, même les gens. Il est donc évident que dès le moment où vous avez titillé ma curiosité, j'ai cherché à comprendre qui était réellement Vincent Amaro derrière ce masque si impeccable de majordome dévoué des Napoli. Forcément, j'ai trouvé. Passif vraiment très intéressant, étonnant pour quelqu'un qui s'est reconverti dans ce domaine non ? Oh c'est pas une vraie question, vous devez avoir des tas de raisons bien jolies et très utiles. Cette simple question m'a amené à réfléchir pourtant, pas eu besoin de beaucoup de recherche, juste à recouper ce que je savais avec que je pouvais apprendre... Et on devine que cette reconversion était la seule solution à vos yeux probablement pour rester proches de certaines personnes. Les Salvatore par exemple. Pourquoi ? Peut-être parce que Sophia Napoli était votre grand amour, et qu'elle a eu un fils, de l'âge de John. Francesco. Francesco et John passant vraiment beaucoup de temps avec vous. Je pourrais passer un moment à énumérer ce que j'en ait déduit, mais ça m'emmerde vraiment de remuer les blessures que vous avez. D'avoir à remuer tout ça juste pour justifier le fait que je sais à quel point cette maison dans l'Upper East Side est importante à vos yeux. Et c'est dans cette maison que voulait se cacher Stana Miller. Elle est actuellement en route pour qu'on me l'amène. Voulez-vous que je vous la laisse ?


Vincent fixait Naëlle, les yeux grands ouverts. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle connaisse ce secret qu'il avait gardé pour lui si longtemps. Garde personnel des Napoli et tireur d'élite, Vincent et la mère d'Angélina était tombés amoureux et avaient gardés leur relation secrète. Antonio Napoli, père de Sofia, avait déjà arrangé l'union de sa fille avec le fils des Salvatore, famille importante de la Cosa Nostra et à l'époque, les femmes n'avaient pas vraiment leurs mots à dire. La date de leur union fut avancée lorsque que le père de Sofia avait compris la relation avec Vincent, mais cela avait été trop tard, Sofia était tombée enceinte peu de temps après le mariage. Et il ne fallut pas longtemps à Vincent pour comprendre que l'enfant était de lui. C'est à ce moment que Vincent prit la décision de se reconvertir en majordome, c'était pour lui le seul moyen de rester près d'elle et de pouvoir s'occuper de son fils.


Le jour où les parents d'Angélina furent assassinés avec Francesco, Vincent perdit son seul fils et la femme qu'il aimait plus que tout sans pouvoir exprimer une seule fois la dévastation qu'il ressentait. Les mots de Naëlle le firent remonter tout à la surface et c'est avec des larmes coulant sur son visage qu'il se releva du fauteuil en regardant Naëlle et lui donna sa réponse.


- J'apprécie que vous me le demandiez, mais John aura plus de patience que moi. Il voudra qu'elle ressente la douleur qu'elle aurait pu nous causer. Alors, laissez le s'en occuper. Termina Vincent en essuyant ses larmes.


Naëlle hocha doucement la tête, s'avançant finalement vers lui afin de le prendre dans ses bras.


- Je suis sincèrement désolé. De votre passif aussi douloureux, d'avoir dû le dire, d'avoir cherché... J'ai vraiment beaucoup d'affections pour vous, et je déteste vraiment de vous avoir fait mal. Vous êtes vraiment un homme remarquable. Souffla Naëlle.


- Vous êtes une femme tout aussi remarquable. Surprenante. Ria timidement Vincent. Je vous aime énormément et je comprends ce qui vous a poussé à me parler. J'aurai très certainement trouvé de nombreuses échappatoires pour vous répondre. Je sais que mon secret sera bien gardé. Merci Naëlle. Finit Vincent en la serrant tendrement dans ses bras.


- Je vais vous laisser un peu seul, j'ai besoin de me calmer avant qu'on me l'amène et que je réveille John. S'excusa Naëlle.


- Oui, je ne veux pas, que Carla me voit ainsi. Je vous rejoindrais plus tard.


Naëlle embrassa Vincent sur la joue avant de sortir de la salle de piano, demandant au garde de ne laisser entrer personne. Elle passa ensuite au sous-sol pour se chercher d'autres mélanges avant de remonter et d'aller boire un verre de vodka à la cuisine. Alors que l'on essayait de lui parler, elle fit un signe de main et sortit sur la terrasse pour finalement se diriger vers les arbres, marchant un peu avant de se poser contre l'un d'eux, s'allumant ensuite un mélange tout en posant sa tête contre l'arbre en fermant les yeux.

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