23 - Lundi 30 Mars - 9h10


Temps de vol ajouté au décalage horaire, Naëlle arriva à la demeure des Dragons peu après 9h, descendant de la voiture avec Diego alors que Jo, Luc et son samurai l'attendaient sur le perron. John s'avança aussi vite pour la rejoindre et la prit dans ses bras.

- C'que tu m'a manqué. Souffla John, avant de l'embrasser.


Elle enroula ses bras autour de son cou, lui rendant son baiser longuement avant de poser sa tête dans le creux de son cou.

- Bonjour mon samurai. Pardon, j'ai du retard.

- L'important, c'est que tu sois rentrée. Répondit John en posant sa tête sur la sienne.


Il releva ensuite sa tête, la regardant avec un large sourire et lui prit la main, l'emmenant aussi vite vers le côté de la maison, promettant à ses frères de leur rendre leur sœur juste après. Ils arrivèrent vers les arbres et John se plaça derrière elle, enroulant ses bras autour de sa taille, la tête posée sur son épaule.


- Regarde. Murmura John en lui montrant Vincent et Angélina assis au pied d'un arbre. Ils sont comme ça depuis deux heures. Vincent est en train de lui montrer ses albums et lui parle de sa mère. C'est grâce à toi tout ça... Finit John en l'embrassant tendrement dans le cou.


-Tu lui as parlé ?


- J'ai estimé que cela regardait toute la famille. Et nous nous sommes réunis tous ensemble pour écouter Vincent.


- Et... Il a raconté toute sa vie ?


- Et bien si tu fais référence à Sofia et Franco, oui. Mon grand-père n'avait pas le droit de la marier ainsi. Tout le monde devrait choisir de vivre avec l'homme ou la femme qu'il ou elle aime et je ne peux qu'être triste de savoir tout ce que Vincent à dû vivre à cause de ce choix injuste. Franco restera toujours mon cousin, mon frère tout comme Vincent sera toujours un père pour moi. Cette réunion a fait du bien à tout le monde et je t'avoue qu'un large câlin accompagné de larmes s'en est suivi... Mais nous sommes encore plus fort et plus soudé maintenant... Merci mon amour.


- Je suis heureuse que vous ayez eu cette conversation. Sourit-elle en se retournant vers lui. Il avait tellement peur de vos réactions que ça a vraiment dû le soulager. Je suis contente qu'il ait enfin pu partager tout ça, je n'imagine pas la douleur qu'il a dû cacher tant de temps. Il est vraiment incroyable.


- Je suis heureux d'avoir été élevé par un homme comme lui et encore plus maintenant... Tu sais qu'il t'adore vraiment. Je sais pas ce qu'il y a entre vous, mais je ne l'ai jamais vu aussi libre de parole avant.


- J'ai juste été honnête avec lui. Et c'est quelqu'un que j'adore énormément aussi.


- Tu pourrais me réserver ta soirée demain ? Pas de boulot, pas de dossier, pas de décollage pour je ne sais où... Juste toi et moi.


- Pas de souci, je te réserve ça. Sourit-elle. Niveau voyage imprévu, c'est une affaire réglée, je ne devrais plus avoir à me déplacer, je pense. Petit-déjeuner ?


- Petit-déjeuner ! Sourit John. En plus, Salomon et Vincent t'ont préparé plein de viennoiseries... On a eu interdiction d'y toucher tant que tu n'étais pas là. Ria John. Tes frères grincent un peu des dents, mais ils attendront que tu ais fini de déjeuner. Ria John avant de l'embrasser, lui prenant la main pour retourner vers la demeure.


- Ils ont dû attraper Diego. Grimaça Naëlle.


Ils entrèrent dans la demeure, observant tout le monde devant la salle à manger.

- Ah ouais... Vous déconnez pas quand on vous promet des viennoiseries les mecs ! Ria Naëlle. Faut prévenir Vincent et le chaton quand même.


Elle embrassa John sur la joue, repartant d'où ils venaient, s'approchant tout en s'allumant une cigarette.

- Pardon de vous déranger, je crois que nous sommes attendus par des affamés devant la salle à manger. Prévins Naëlle qui s'était arrêtée à quelques mètres.


Vincent leva la tête vers Naëlle un sourire large sur le visage puis se remit debout avec Angélina avant d'aller l'embrasser.

- Bon retour chez vous. Lui sourit, Vincent.

- Bonjour Naëlle,

- Bonjour Chaton, Bonjour Vincent comment va ?

- C'est une très belle journée qui commence. Sourit Vincent.

- Vincent me montre des photos de mes parents et de mon frère. Je vais enfin pouvoir les connaître mieux... Je vous laisse, on m'a promis des croissants et un bon café. À toute de suite... Lança Angélina, le sourire aux lèvres avant de repartir vers la demeure.


Naëlle l'observa partir en souriant, fumant sa cigarette tout en reposant son regard sur Vincent.

- Comment vous sentez vous ?


- Léger... Soulagé et heureux. Je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu autant de temps pour leur parler.


- La peur était légitime, vous ne pouvez pas vous en vouloir. Je suis heureuse que vous ayez pu partager cela avec eux.


- Et c'est encore grâce à vous. Lui sourit Vincent avant de l'embrasser sur le front. Et pour John ? Vous avez vu son père ?


Naëlle l'enlaça tendrement, posant sa joue contre son torse.

- J'ai même eu la chance de croiser Monsieur et Madame Napoli. Je dois vous avouer que j'ai clairement vidé mon sac. Bon, j'ai peut-être aussi menacé de mort Luciano s'il s'approchait de mon territoire et s'il se permettait encore d'intervenir dans la vie de Carla ou John. J'aurais dû préciser Marco aussi... Je lui enverrais un mail pour le rajouter, on sait jamais. Pour cette histoire de mariage, j'ai été voir le parrain de la Cosa Nostra, sa fille est une amie à Carla tiens. Je vous raconte pas les bonds qu'il a faits quand j'ai expliqué le souci. Souci qu'il a super vite réglé du coup. Au final, super rapide à régler. Il doit juste y avoir que les géniteurs Napoli en PLS. Pas grand-chose quoi.


- Dino est un homme bien, j'ai travaillé pour lui à mes débuts et j'avoue avoir traîné un peu avec Carla chez lui fût un temps. Ricana Vincent. Pour Luciano... Va falloir quand même en parler à John... Je ne veux pas qu'il l'apprenne en pensant qu'on lui a caché quelque chose... Faut juste que je trouve quand et comment lui dire. Souffla Vincent.


- Je vais m'en charger. Vu le bordel que j'ai foutu... Ça va être comique à expliquer bordel...


- J'espère juste qu'il ne fera pas de bêtises après... S'inquiéta Vincent.


- Je crois qu'il peut difficilement faire pire que moi. Grimaça Naëlle.


- Et si nous allions déjeuner... C'est pas mon ventre qui gargouille. Ria Vincent.


- J'ai oublié de manger avec tout ça, j'avoue. Mais j'ai tué personne, c'est déjà beau. Mais j'étais super tenté quand j'ai vu la génitrice se tenir fièrement dans le hall. Allons-y avant qu'on vienne me chercher de force.


Elle se détacha finalement de Vincent, rejoignant tout le monde dans la salle à manger afin de prendre place. Tout le monde se jeta sur les viennoiserie encore chaudes et l'humeur était très joyeuse autour de la table, ne parlant que de chose agréable et de connerie en tout genre comme en avait l'habitude les membres du clan. C'était un moment familial et agréable rassemblant une grande famille sous les rires de chacun. Chacun reprendrait ses activités et boulot juste après, mais pour le moment l'heure était à la détente.


À la fin du petit déjeuner tout le monde se remirent au travail, Carla et Angélina montèrent travailler sur l'affaire et John alla dans son bureau pour passer des appels. Luc et Jo restèrent à table et demandèrent de voir Naëlle.


Naëlle grimaça, demandant à Salomon de refermer la porte alors qu'elle s'allumait un mélange. Attendant que la porte ne soit fermée avant d'expliquer le souci amenant à son départ précipité le samedi, et la raison pour laquelle Diego l'avait accompagné. Elle continua son explication sur son entrevue avec les parents Napoli, expliquant ensuite l'entretien avec la Cosa Nostra afin de régler ce souci.


- Tu y a pas été trop fort ? Questionna Luc en fronçant les sourcils.


- Si je me faisais assassiner, tu confierais mes enfants à des inconnus ? Demanda Naëlle aussi vite.


- Jamais de la vie ! Tu es dingue ou quoi ! Jamais je ne me.... Oh... Ouais. Ok, je vois.


Ils continuèrent un peu leurs conversations avant de sortir de la salle à manger, Jo se demandant comment il allait annoncer tout ça à Carla. Naëlle se resservit un café, s'allumant finalement un mélange avant d'aller taper à la porte du bureau du samurai.


- Entrez. Répondit John encore au téléphone. Non... Pour demain... Merci. Bonne journée.


Naëlle entra, refermant la porte avant de terminer son café, posant la tasse sur la table basse avant de s'asseoir sur l'un des sièges devant le bureau. Tirant une longue bouffée avant d'ouvrir la bouche.


- Je dois te parler de la raison de mon absence depuis samedi. Cela te concernait en fait. J'ai sûrement dépassé les bornes sans le vouloir, j'ai pas réfléchit à ça avant... Souffla-t-elle.


- Me concerne ? Explique-moi. Répondit John en lui souriant. On dirait une enfant qui a peur de se faire gronder.


- Hier, ton père a appelé Vincent. Il a appris que tu étais marié. Vincent m'en a parlé alors que nous faisions l'entraînement. Avec tout ce qui arrives déjà, il ne voulait pas te rajouter ça en plus. Du coup, j'ai demandé ce qu'il se passait. Et j'ai pas été déçue.... Comment dire ça... Hm. Ton père a appelé Vincent parce que cette histoire de mariage ne l'arrangeait pas, lui, il avait prévu déjà ton mariage. Depuis... Quand t'es parti au Japon en fait... Avec une fille dont la famille appartient à la Cosa Nostra. Il avait promis à cette famille que le mariage se ferait après votre vengeance avec les Ganterah... Du coup, vu le bordel actuel déjà, et comme ça faisait un bon moment déjà que les parents Napoli me couraient sur le haricot... J'ai été voir Diego, pour m'assurer que j'avais bien tout saisis l'histoire hein. Dans son ensemble, tu vois. Histoire que je n'oublie rien dans la connerie aberrante de Monsieur Luciano. Amenant Diego à me suivre, parce qu'il avait peur que je fasse cramer la Sicile. Bon, j'y ait pensé, j'avoue. Donc j'ai été chez vous, en Sicile donc. J'ai même vu ta génitrice dis donc. Bon du coup, j'ai commencé par elle parce que j'étais vraiment super en rage. Donc elle a eu ma façon de penser en une fois. Puis, je suis passé à ton père. Et j'ai franchement pété le score dans le vidage de sac en bonne et due forme. Je crois même que je l'ai menacé de mort. Trois ou quatre fois. Et... Bon... Je lui ai aussi annoncé qu'il était sur la liste noire des Dragons, lui et sa femme... Et que la prochaine fois qu'il tenterait de se mêler de vos vies, je le tuerais... Ah et... J'ai peut-être dit à ton père qu'on était marié. Du coup. Pour t'éviter une nouvelle surprise de ce genre...


John plaça alors sa main sur son visage, le frottant au fur et à mesure que Naëlle lui expliquait l'histoire tout en fronçant les sourcils. Elle souffla ensuite longuement reprenant une longue bouffée en levant la main.


- Du coup, on a enchaîné par la Cosa Nostra. Le parrain nous a accueillis sans problème, et j'ai expliqué le souci m'amenant. Comme quoi on était marié, et que ce mariage arrangé, on était pas au courant. J'ai proposé de dédommager la famille en question. M'en foutait de signer un chèque, mais hors de question de céder mon homme oh. Bon... Étonnement... Le parrain, il n'a pas aimé du tout apprendre cette histoire de mariage arrangé. Il a réglé ça super vite. Le père de la fille est venu, et le parrain lui a fait comprendre de se foutre son accord où il pensait. Sa fille est une amie de Carla, alors le parrain n'imaginait même pas la crise de sa fille s'il lui faisait le coup. Il était désolé du souci, surtout qu'il a beaucoup d'estime pour toi. Par contre, avec cette histoire, ton père a perdu la protection de la Cosa Nostra... Voilà...


John prit alors une grande inspiration, contractant aussi vite les muscles de sa mâchoire et se cala au fond de son fauteuil.


- Bon... On va refaire le point... Je ne voudrais pas tout comprendre de travers... Si j'ai bien tout compris, mon père avait... Promis... Arrangé... Mon mariage avec une femme que je ne connais même pas, et ce, pendant mon absence au Japon. C'est bien ça ? Tu m'arrêtes si je me trompe... Et se trouvant coincé à la découverte de mon statut de marié, il a appelé Vincent pour lancer les... Festivités ? La date ou je ne sais quoi... C'est ça ?


- Ouais. Sa conversation avec Vincent était corsée déjà. Vincent s'est engueulé avec lui, pour l'avoir subi ce n'était clairement pas quelque chose qu'il souhaitait pour vous. Souffla Naëlle. Vincent voulait pas te rajouter un énième problème sur le dos, surtout une connerie de ton père.


- Une connerie ? S'énerva John. Mais on est à des lieux d'une connerie... Putain mais à quel moment il a pu croire que j'accepterai une telle chose ? Il n'était pas au courant que je... Que c'était toi et toi seul que je voulais ? Putain de merde... Mais putain d'abruti ! Hurla John en Sicilien. Bon, ok. Je vais m'occuper de ça... Ça tombe très bien, j'avais une chose à lui demander... Il ne pourra pas refuser... Continua John en écrivant sur un bloc note. Je te remercie d'être parti le voir mais tu aurais dû m'en parler, je serais venu avec toi. Tu n'as pas à gérer les merdes que mon père peut faire... Deux choses à régler et nous n'entendrons plus parler de lui... Désolé pour Diego.


- Je me suis emportée. L'idée même m'a rendu dingue. Je suis désolée.


Il se leva de son fauteuil et se mit à genoux devant Naëlle, posant sa main sur son visage tendrement.

- Ne sois pas désolée mon amour. Je ne suis pas en colère contre toi... Je suis heureux que tu l'ais fait, ça me montre à quel point je compte pour toi. Qui pourrait être en colère pour ça ? Tu as tellement à gérer déjà que j'ai dû mal à accepter que tu es à subir les conneries de mon père.


Il l'embrassa tendrement, reculant ensuite sa tête pour plonger son regard dans le sien.

- Rien ne me séparera de toi.


Elle enroula ses bras autour de son cou, plongeant son visage dans celui-ci en le serrant contre elle.


- Je n'arrivais déjà pas à comprendre comment votre mère avait pu faire ce qu'elle avait fait sans en avoir honte, alors la voir là, la tête haute dans votre maison comme si de rien n'était... J'ai lâché ce que je pensais d'elle, comme pour ton père. Mais ce que j'avais à leur dire, je n'avais pas envie que tu le prennes mal. Je n'étais pas certaine de pouvoir arranger les choses avec la Cosa Nostra en plus, je ne connais pas ce genre de code. J'ai eu de la chance que le parrain n'ait pas cette mentalité et une fille qui a le même caractère que Carla. Diego était choqué en fait que Luciano ait pu faire un tel accord dans ton dos, sa famille l'avait fait aussi par le passé, mais lui, il refuse ce genre de chose. Il m'a dit quand on est reparti qu'il était d'accord avec ce que j'avais dit, il savait bien que je n'allais pas faire de cadeau à ton père. Diego est juste venu parce qu'il avait peur que ça dérape avec la Cosa Nostra. J'étais prête à tout brûler si ça se passait pas bien alors forcément, il n'était pas très détendu avant que le parrain ne règle le souci. Mais ce qui me rendait le plus dingue, c'est le constat qu'une fois de plus tes parents étaient à des kilomètres de vous connaître. Ils ne savent rien de vous, et ils se prétendent parents. J'aurais honte d'être une mère pareille.


- Tu comprends pourquoi vous voir tous, participer à vos fêtes de famille nous font plaisir et nous montre ce qu'est réellement une famille... On s'en est pas mal sorti, je trouve. Ricana John. Et ils ne garderont pas la tête haute très longtemps. Mon père a voulu que je prenne les rênes... Il va comprendre à quel point, je les ai prises... Je m'occupe de Marco ensuite... Ils devront se trouvaient un autre endroit pour vivre. C'est notre maison familiale, ils viennent de perdre le droit d'y vivre.


- Je peux rester un peu comme ça ? J'ai eu peur tout le vol retour que tu prennes mal mon intervention... Murmura-t-elle.


- Reste comme ça autant que tu veux mon amour. Murmura John en resserrant son étreinte. Ca fait parti du rôle d'un époux non. Ricana John. Et j'adore ce rôle.


Au bout de quelques minutes, Naëlle s'endormit dans les bras de John. Il la souleva alors doucement, la portant jusqu'à sa chambre et le déposa délicatement sur son lit, caressant tendrement son visage avant de l'embrasser. Il alla voir Cole et lui demanda si les enfants pouvaient dormir avec leur mère.


- Elle est tombée de fatigue. Elle a besoin de se reposer. Vous pensez que c'est possible ?


- Les trésors, y'a maman qui fait dodo. Une sieste avec elle, ça vous dit ? Demanda Cole aussi vite.


Les deux enfants arrivèrent aussi vite, allant ouvrir la porte de la chambre de leur mère avant de se déchausser pour sauter dans le lit.


- Ils diront jamais non à un dodo avec leur mère. Ricana Cole. Elle n'a pas dû dormir depuis un moment encore elle...


- Non, elle s'impose beaucoup de choses pour les autres et oublie trop souvent de penser à elle... Elle est comme ça. Et c'est une chose de plus qui la rend si unique... Sourit tendrement John en la regardant dormir.


- Ouais. C'est une mère formidable aussi. Souffla Cole en caressant les cheveux d'Aylan. Un vrai modèle que j'admire.


- C'est le seul véritable exemple que je connaisse qui mérite le nom de mère... J'adore la voir avec ses enfants... J'aurais adoré qu'elle soit la mère des miens. Finit John en repartant de l'appartement.


Il sortit ensuite de l'appartement puis ferma doucement la porte, repartant directement dans son bureau régler cette histoire. Il s'installa derrière son bureau et appela Vincenzo.


- Vincenzo. Lancez l'envoie des papiers pour Marco à mon père. Je veux un retour, signé avant la fin de la semaine.


- Ok. Ils sont prêts. Je les fais partir à l'instant.


- Bien. Quand vous recevrait les papiers, vous lancerez l'expulsion des propriétés Napoli... Hamptons et Sicile.


- Expulsions ?


- Expulsions. Vous avez besoin des noms ?


- Non, non. Luciano et Elena Napoli. C'est noté. Un délai ?


- Un mois à compter du retour signé des papiers pour Marco.


- Ok. Je vous fais ça patron.


- Merci. Tenez-moi au courant.


Carla terminait sa conversation avec Jo qui venait de lui raconter la cause du départ précipité de Naëlle. Après plusieurs minutes d'injures en sicilien toutes plus virulentes les uns que les autres, Carla appela son père et lui donna sa façon de penser à la manière « Carla Napoli ». La conversation ressembla plus à un monologue qu'à une discussion et elle la termina en le reniant lui et sa mère, leur annonçant qu'ils n'auraient jamais l'occasion d'assister à son propre mariage ni à celle de connaître un jour ses enfants. Elle raccrocha aussi vite, hurlant de rage tout en tournant autour du salon de l'appartement.


Jo finit par l'attraper au vol, la serrant dans ses bras en lui embrassant le crâne.


- Tu veux descendre te défouler un peu mon amour ? Souffla-t-il. Une bonne bagarre entre nous.


- Putain oui. S'il te plaît... Répondit Carla tout en serrant les poings.


Il la porta sur son épaule, sortant de son appartement avant de descendre aussi vite. Allant dans la salle d'entraînement en demandant aux hommes de sortir. Attendant qu'ils sortent, avant de poser Carla. Elle recommença à marcher tout en jurant, regardant en coin Jo qui se mettait en position puis se plaça face à lui, le regard noir et les yeux dilatés.


- Mon cœur, je vais vraiment me défouler... N'oublie surtout pas que ce n'est pas contre toi. Lança Carla en serrant fermement ses poings.


- Pas de souci mon amour. On est là pour ça.


- Fais-moi plaisir... Rends les coups... J'ai besoin d'avoir mal... Répondit Carla, avant de lancer ses premières attaques.


- Oh bah si y'a que ça pour te faire plaisir.


Elle multiplia ses attaques, hurlant de rage et insultant ses parents en sicilien, tombant sous les ripostes de Jo et se relevant aussi vite pour relancer de nouvelles attaques tout en esquivant certains assauts de son homme. Elle chargea sans relâche pendant plus de deux heures, commençant enfin à ralentir ses coups puis finit dans les bras de Jo.


- Tu m'as bien fait voler. Sourit Carla en se blottissant contre lui. Ça m'a fait du bien. Merci mon cœur.


Il resserra son étreinte, l'embrassant sur le crâne tout en restant appuyé contre celui-ci.

- Ça va mieux ? Tu veux en parler ?


- Je ne comprends pas comment on peut faire ça. De nous deux, c'est John qui n'a pas eu d'enfance... Pourquoi vouloir lui voler sa vie d'adulte... Ca me dépasse... Il s'est jamais plaint, il a toujours tout encaissé. Je ne sais même pas ce qu'il serait devenu sans Vincent.


Elle sortit alors une photo de sa poche et la montra à Jo.

- C'est la seule qui existe... Regarde son regard... Il n'a que 9 ans et il veut déjà tout brûler... Comment peut-on faire ça à son propre enfant.


- Nous ne comprenons déjà pas pourquoi il a séparé Angelina de vous mon amour. Quand mon père a recueilli Luc, on l'a tout de suite intégré à la famille alors la façon de faire de l'âge de la préhistoire de ton père...


- Je ne veux même plus en entendre parler. Je ne serais jamais comme eux et je ferais tout pour mes enfants et ma famille. Quand cette affaire sera finie, je reprendrais les entraînements encore plus intensément. J'ai un objectif et j'y parviendrais.


Il lui caressa le dos avant de se pencher pour la porter contre lui, posant ses lèvres dans son cou.

- Ce n'est pas tout ça, mais on a besoin d'une douche non ? Une douche que je vais mettre à profit pour réviser. Au cas où j'aurais oublié des trucs sur ce corps que je tiens là. On sait jamais... Vaux mieux vérifier.


- J'aime ce côté perfectionniste mon amour. Répondit Carla en enroulant ses bras autour de son cou. J'adore quand tu révises.


Pendant que Jo et Carla s'appliquaient à réviser, John continua de travailler dans son bureau vérifiant tous les comptes de la société tout en notant ceux auxquels il retirerait l'accès à ses parents. Son père avait voulu un chef d'entreprise et se fut en tant que chef d'entreprise que John géra la situation, ne cassant aucun meuble et restant le plus calme possible. Les papiers de Marco ne tardèrent pas à revenir et ce fut vers 14h que Vincenzo vint le rejoindre dans son bureau et lui donna les papiers signés.


- J'ai vérifié... Tout a était signé. Lança Vincenzo en lui tendant les papiers.


- Bien. Ça nous fait gagner du temps sur le reste. Répondit John en regardant les documents.


- Je lance l'ex...


- L'expulsion ? Oui. Un mois à compter d'aujourd'hui.


Vincenzo acquiesça de la tête en ressortit aussi vite du bureau. John prit les documents en main et sorti à son tour de son bureau, allant directement frapper à la porte de l'appartement de Jo. John Gomora vint lui ouvrir, le laissant entrer en appelant Carla.


- Je ne vais pas vous déranger trop longtemps. Rejoins-nous à la salle de réunion que tu seras dispo. Je vais chercher les autres. Réunion de famille.


- Tu vas bien ?


- Très bien. Ne t'en fais pas. On fait le point quand tu seras là.


Il s'excusa de les avoir dérangés et repartis prévenir Vincent, Marco et Angélina. Ils montèrent alors rapidement dans la salle et Carla le rejoint quelques minutes plus tard. Chacun prit place autour de la table et John commença la réunion.


- Bien. Je pense que tout le monde est au courant des derniers événements... Donc, tout va bien, je vais bien et le problème est réglé. Maintenant, je vais vous faire part de deux choses... La première... Marco... Pas besoin de te dire que tu es mon frère, c'est un fait et personne ne reviendra dessus. J'ai pris la liberté d'officialiser cela. Et si mon père n'a jamais jugé utile de le faire, moi, j'estime que ce droit t'ai acquis depuis très longtemps.


Il tendit les papiers à Marco, le laissant les regarder puis continua.

- Comme tu peux le voir, tout est signé et totalement légal. En les signant à ton tour, tu porteras officiellement le nom de Napoli.


- John... Je... Lança Marco confus.


- Si tu le veux bien sûr. Continua John en lui tendant un stylo, le sourire aux lèvres.


Marco prit aussi vite le stylo et signa tous les documents, le sourire large et les yeux humides. Tout le monde se leva pour l'étreindre et poussa des cris de joie.


- Je n'ai plus qu'à transmettre les documents à l'administration et ce sera définitif. Sourit John. Excusez-moi. Lança John en penchant la tête vers Marco. Vous vous appelez ?


- Marco... Marco Napoli. Putain ça fait bizarre.


- On s'y fait vite. Ria Carla. C'est super d'avoir fait ça John.


- Non, c'est normal... Maintenant parlons de chose plus grave... Ce que je vais vous annoncer est ma décision... Vous pouvez très bien être contre, mais ça ne changera pas les événements à suivre.


Il prit alors une grande inspiration et les regarda tous un à un.

- À compter d'aujourd'hui, Luciano et Elena Napoli ont un mois pour quitter les demeures familiales définitivement. Les comptes de sociétés vont être bloqués pour eux et je me fous royalement d'où ils vont aller et comment ils vont s'en sortir.


- Tu les expulses ? Lança Carla.


- Ils se sont expulsés tout seul. Et je t'assure que c'est la solution la plus douce que j'ai pu trouver... Aucun commentaire ? Non ? Donc je peux vous laisser reprendre vos activités. Je tenais juste à vous tenir au courant.


John alla ensuite déposer les documents à Vincenzo, lui demandant de les envoyer au plus vite, puis descendit au salon se servir un verre avant d'aller se poser dans un fauteuil. Salomon arriva dans le salon, et posa un plateau repas sur la table basse en face de John.


- Salomon ? S'étonna John.


Salomon croisa les bras, un sourire s'étirant sur ses lèvres.


- Il est 15h Monsieur et vous n'avez pas mangé ce midi. Voici donc votre repas.


- Je peux tenir jusqu'à ce soir ne vous inquiétez pas. Mais c'est gentil.


- Je dispose de tout un panel de possibilité afin de vous faire manger Monsieur. Et je suis bien plus têtu qu'un Sicilien ou qu'une Russe. Donc si vous voulez bien vous donner la peine.


- Plus têtu qu'une Russe ? S'étonna John. Ok, ok. Je vais manger. Je ne lutterai pas. Ricana John.


- Oui, et c'est un vrai sport de compétition. Je me suis même mis au lancé de couteau.


- Ah oui... Ria John. Je pense qu'on va éviter ça alors. Sourit John en commençant de manger.


John continua de manger doucement, guettant Salomon qui restait devant lui, surveillant qu'il mangeait bien son repas. Il finit par poser son verre tout en grognant, prenant alors ses couverts, accélérant son repas tout en faisant la moue.


- Vous remercierez Naëlle, elle m'a déjà feinté comme un gosse alors je me méfie maintenant.


Il se remplit la bouche rapidement, regardant aussi vite Salomon avec des joues de hamster tout en souriant.


- Ne pensez même pas à recracher sinon je vous emmène dans la piscine. Promit Salomon d'une voix calme.


John se mit alors à mâcher en grognant toujours plus, mastiquant frénétiquement ses aliments avant de les avaler.


- Faut que je garde de la place pour ce soir. Lança John en regardant son assiette à moitié vide.


- Elle est jolie cette excuse-là. Mais allez, je vous la passe. Ricana Salomon en reprenant le plateau avant de sortir.


John surveilla la sortie de Salomon et reprit son verre pour boire tranquillement sa vodka. Naëlle passa alors devant le salon, ses deux enfants accrochés sur elle alors qu'elle se frottait les yeux, se dirigeant visiblement vers la cuisine. La voyant passer, John ria et la laissa profiter de ses enfants, la laissant se réveiller doucement. La musique du piano s'éleva finalement au bout de plusieurs minutes, venant résonner doucement dans le hall et le fit se lever. Il se dirigea tranquillement vers la salle de musique et passa la tête pour observer. Les enfants avaient posé la tête sur les jambes de Naëlle alors qu'elle jouait du piano, tournant finalement le regard vers la porte pour croiser le regard du samurai qui lui sourit. John entra ensuite doucement, se calant tranquillement contre le mur et l'écouta jouer, fermant aussi vite les yeux alors qu'un sourire se dessinait sur son visage. Elle joua un moment, finissant par caresser le crâne de ses enfants.


- Vous allez voir Salomon pour le goûter mes aliens ?


Les deux se levèrent aussi vite, sortant de la pièce dans la foulée en criant après Salomon. Naëlle se leva, s'approchant du samurai afin de l'enlacer, l'embrassant tendrement.


- Pardon, je crois que je me suis endormie.


- C'est que tu en avais vraiment besoin. Je me suis permis de demander à Cole pour les enfants.


- Tu as bien fait, ça m'a fait du bien.


Il resserra ses bras autour d'elle, la calant contre lui tout en posant sa tête sur la sienne.


- Mon père a signé les papiers pour Marco. Dans quelques jours, il sera officiellement un Napoli.


- Oh félicitations. Il doit être heureux !


- Vu la vitesse à laquelle il les a signés, je pense qu'il attendait ça avec impatience. Il mérite ce nom plus que mon père lui-même. D'ailleurs, j'ai lancé leurs expulsions... Effective dans un mois à compter d'aujourd'hui, sans compter non plus la fermeture des accès aux comptes entreprise. Aucune casse, aucun pétage de câble. Je suis assez fier de moi. Ricana John.


Elle fit glisser ses doigts le long de ses épaules, haussant un sourcil.


- C'est qu'il grandit mon samurai dis donc. T'as réussi à rien casser ?


- Oui, t'as vu. Ria John. Et tu n'oublies pas... Demain tu n'es rien qu'à moi à partir de 19h.


- Ok, je préviendrais tout le monde alors.


- J'ai déjà vu ça avec Jo. Ricana John. Toi, tu as juste à être disponible.

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