22 - Samedi 28 Mars - 12h30
Après une nuit plutôt agitée et plus qu'agréable, Naëlle et son samurai, qui se trouvait alors très détendu et de bonne humeur, descendaient rejoindre tout le monde dans la salle à manger, retrouvant ainsi Angélina et Marco qui avaient aussi profité pour se reposer toute la matinée. A leur entrée dans la salle, Angélina les salua, le sourire aux lèvres et d'un commun accord avec les autres attendit la faim du repas pour aborder le sujet de leur opération.
Ils mangèrent alors tranquillement dans une humeur détendue puis Salomon servit les cafés, laissant place alors aux discussions plus sérieuses.
- Carla m'a dit qu'on avait tenté d'attaquer les entreprises Napoli... Vous en êtes où ? Lança Angélina en regardant vers Naëlle et John.
- On a nettoyé les problèmes. Le reste était propre. John va juste devoir patienter avant de s'occuper de ses partenaires lui-même mais bon...
- J'avais pensé à un truc qui pourrait stopper toutes autres tentatives du même genre, mais il me faut vos accords à tous et préparer ça au mieux avec toi Naëlle, si tu es d'accord. Répondit Angélina.
- Expliques.
- De mon métier... Afin mon ancien métier, beaucoup ont eu recours à cette stratégie, surtout quand cela concerne de gros poissons et des hommes dangereux... Faire éclater l'affaire au grand jour... voilà mon idée. En travaillant intelligemment sur les questions et sans révéler les choses qui empêcheraient les poursuites, j'avais pensé à un interview de Carla. La caméra serait placée derrière moi, on ne verrait pas mon visage et on pourrait même modifier un peu ma voix. Si les gens prennent connaissance de l'affaire, ils ne pourront plus attaquer les Napoli sans que ça les pointe du doigt.
- On en est où pour les recherches ? Lança Naëlle.
- On a recoupé les derniers trajets des victimes retrouvés avec la dérive des corps en fonction des courants. On soupçonne le départ du port de Newport. C'est un port très prisé par la haute, ils passeraient incognito pour leurs saloperies. Expliqua Cole.
- J'ai lancé les piratages pour David Sampson, ordinateur, téléphone et ce genre de chose. La fouille est en cours, on attend que tes bêbêtes aient finis de se propager. Termina Peter.
Naëlle prit le temps de s'allumer un mélange, le fumant tout en réfléchissant.
- Luc, t'en dis quoi ? Demanda-t-elle finalement.
- Risqué mais ça permettrait d'avancer les pions en premier et de les griller. Faut juste pas se louper sur les questions, les conditions de tournages, les réponses... Sur l'ensemble de la scène qu'on va tourner. Faudrait choisir des réseaux de télévision sérieux... John, vous avez bossé dedans non ? On pourrait regarder ça ?
- Oui, j'ai toujours mes contacts là-bas. J'en connais pas mal qui pourraient être intéressé par ce genre de scoop. On peut voir ça tout à l'heure. Répondit John à Luc.
- Ça nous permettrait de pas lâcher ça n'importe où. Si on se plante sur un seul détail, ils s'en empareront. En soit, Carla reste capable de jouer une parfaite comédie s'il le faut... Je te laisse voir avec Carla chaton pour ce que vous pouvez dire ou non.
- Hakane doit avoir sa toile de fond vert encore, je lui demande de le ramener. Rajouta Jo en s'étirant.
- Bien on passe un peu à l'offensive et on arrête de recevoir les coups sans en rendre un peu. Lança John en fronçant les sourcils.
Naëlle passa sa main sur la nuque de John, le gratouillant tout en fumant.
- Faut toujours se préparer avant de passer à l'attaque mon samurai. Tu devrais le savoir.
- Oui... Lui sourit John. J'ai juste hâte de les avoir entre les mains...
- Je sais. Mais on va devoir accumuler les preuves de façon à priori légales pour que ta sœur puisse les porter devant les tribunaux et le FBI. Tiens d'ailleurs Carla, j'ai deux noms d'agents qui n'auront pas peur de ton affaire quand tu auras tout ce qu'il faut.
- Pas ceux que je pense quand même ? Ricana Nino.
- Hé, tu peux pas nier que même des dragons ils ont pas eu peur. Rétorqua Naëlle. C'est de très bons agents, intègre. Calvin Benett et Attkins Wilsons. Bureaux de New-York. Certains corps ont été retrouvés là-bas donc ça va les intéresser. Bon évites juste de dire que tu viens de ma part.
- Ils avaient une drôle de tête quand je les ai vu. Ricana Carla. Mais ok, je note leur nom. L'affaire ne sera que plus remarquée si le F.B.I s'en mêle... Ça me va.
- Parce qu'ils l'avaient convoqués sous son identité de New-York. Ricana Aaron. Crois-moi que la tête de ce Calvin ce jour-là déjà, ça valait son prix. Ils ont pas dû comprendre ce qu'elle foutait dans cette prison là... Oh, y'a eu le gala en plus ! Et la presse... Oh putain il doit tellement te détester ce mec ! Ria-t-il finalement.
- En prison ? S'étonna John.
- Elle est entrée et sortie... Ricana Carla. Rien de bien méchant... Bon, éviter de mentionner Naëlle... C'est noté. Ria Carla.
- Madame s'est fait arrêter ouais. D'abord la prison de Rikers, puis elle s'est fait transférer dans une autre prison, haute sécurité, introuvable, tout ça tout ça... Pas non plus comme si tous les ordres de transferts et compagnie venait d'elle. Expliqua Peter. Ça a dû être un sacré bordel quand ils ont compris.
- C'était ça le travail que devais faire Carla ? Qu'est ce que... Non... J'veux pas savoir. Se reprit John.
Naëlle sifflota, se concentrant sur son mélange alors que John la regardait le sourcil levé.
- Bien. Je crois que tout le monde à du travail. Je vais aller m'occuper à la salle de tir. Lança Vincent en se levant de table.
- Un vrai accro Vincent. Ricana Carla.
- Je viens jouer aussi ! Ça fait un moment que j'ai pas fait d'entrainement au tir. Tiens... Sniper ?
Naëlle sortit étrangement rapidement de la salle avec Vincent, esquivant de ce fait les questions que pourrait lui poser John sur son escapade en prison. Ils se dirigèrent tous deux jusqu'à la salle et Vincent attrapa aussitôt son fusil, commençant à le préparer pendant que Naëlle choisissait le sien.
- Vous avez décidément énormément de cordes à votre arc. Sourit Vincent. Sniper... Je ne m'y attendais pas.
- Noz m'a forcée à toute les apprendre et à les maitriser. Ça m'a déjà servi en mission.
- Oh oui... C'est certain... Ça sert un jour ou l'autre, même si j'en connais un qui n'est pas d'accord avec ça. Ricana Vincent.
- Non, mais il apprend quand même. Répondit Naëlle tout en choisissant son arme. Va pour celui-là. Vu le poids, et sa conception... Je dirais qu'il est à Nino. Allons sur le toit, je demande à Noz de faire préparer les cibles.
Ils arrivèrent sur le toit et prirent place aux cibles. Vincent, commença à charger les balles dans son fusil tout en regardant Naëlle faire de même avec le plus grand sérieux.
- De ce que j'ai pu voir. Il progresse bien... Je suis heureux que vous ayez pu le convaincre. Sourit Vincent en commençant à s'allonger. Il pourrait être un très bon sniper... Vous saviez qu'il avait l'œil parfait ? C'est ce qui lui donne l'avantage sur ses adversaires. 20/10 d'acuité visuelle... Son ophtalmologue avait conseillé à son père de l'orienter dans un métier où il pourrait le mettre en pratique, mais bon... Il se fait plaisir sur la conduite de sa voiture. Ricana Vincent avant de tirer sa première balle.
Naëlle se mit en position, observant avant de tirer.
- Il est encore jeune dans le métier, il finira par en venir à devoir les utiliser. Pour l'instant, il commence juste à les apprivoiser. Il prend ses marques et veut grandir. Il ressemble à un chien fou à qui on a appris qu'une méthode pour se battre. Mais il a vite compris qu'il doit avoir de multiples cartes pour être un parfait chef de famille. Il écoute et entends les conseils qu'on lui donne. Noz trouve que c'est un très bon élève, il apprend très vite alors qu'il n'aime pas ça. Il déteste les armes mais il sera un parfait tireur quand Noz en aura fini avec lui. Ensuite je passerais à la chimie.
Elle se mit à tirer avant de se relever, changeant de position avant de se rallonger, un sourire s'étirant sur ses lèvres.
- Petit enfoiré, je te reconnais bien là. Ricana-t-elle avant de se mettre à tirer. Attention Vinvin, il a planqué des cibles.
- Il me fait souvent le coup. Ria Vincent tout en se remettant en joue. Je dois trouver le moment idéal pour lui parler et ce n'est malheureusement pas le cas en ce moment avec cette affaire... A droite ! Lança Vincent avant de tirer. Son père m'a appelé ce matin... Il est tombé sur son... nouveau statut civique... John va être fou de rage... Sud-Est ! Touché ! Lança Vincent.
- Alors parler de Luciano... On va éviter ouais. Par contre lui parler... Commença-t-elle avant de se mettre à tirer. Il m'a posé des questions sur votre réaction vis à vis d'Angélina. J'ai dit que Sofia était une amie à vous, mais la véritable histoire... C'est à vous de leurs dire. Carla aussi se pose des questions, son regard ne trompe pas Vinvin. Elle continua de tirer, ricanant entre chaque tir sur les cibles trouvées.
- Oh... Très joli tir. Sourit Vincent en se remettant en joue. Je ne sais vraiment pas comment il réagirait si je lui racontais toute l'histoire. Je ne pourrais pas supporter de les perdre.
- Alors j'ai fourni cette excuse de votre part en avant-première et devinez quoi ? Rien de ce que vous pourrez leurs dire ne changera la place que vous avez pour eux. Vous les avez élevés Vincent, et ils vous voient comme un père. Moi je trouve ça important, parce qu'ils ont pas conscience de ce que vous avez traversés vous.
- Je vais devoir prendre mon courage à deux mains hein. Ricana Vincent avant de tirer. Loupé ! Je crois qu'il nous a mis des cibles mouvantes le vicieux. Ria Vincent.
Elle tira, ricanant ensuite.
- Oui il aime bien faire ça. Sinon c'est trop facile et ça m'ennuie vite. Et donc, le souci avec Luciano ? Vu votre tête, ça a l'air d'être une bonne merde qui va m'énerver. Demanda-t-elle avec calme.
- Luciano... C'est la première fois que j'hausse le ton avec lui... Notre échange n'a pas été de plus cordial... De toutes les réactions que John peut avoir concernant son père... Mon dieu... Celle-ci va toutes les dépasser.
Il s'arrêta de viser et se redressa pour s'asseoir.
- Luciano est de l'ancienne école... Vous vous souvenez de ce que son père a fait pour Sofia... Les intérêts de la famille avant tout. Ricana nerveusement Vincent. John n'est pas au courant, mais son père a eu la mauvaise idée de le promettre à l'une des filles d'une des cinq familles. Consolider les liens avec la Cosa a-t-il dit. Il a attendu que l'histoire avec les Ganterah se finisse mais aujourd'hui la famille le relance et il se trouve coincé maintenant qu'il a vu le statut de John... Je n'ai aucune idée de la réaction qu'il va avoir...
Naëlle continua de tirer, grimaçant en relevant son arme.
- Merde j'ai tiré sur un de mes gardes du coup. Donc. Si je résume bien. Histoire d'être sûre de bien saisir. Luciano Napoli, qui est venu chez moi donc. Qui a régulièrement Diego Gomora au téléphone. Ce même Luciano, s'est permis de décider de l'avenir marital de son fils sans même lui demander son avis ? Et là, il appelle pour... Demander des comptes. J'ai bien saisi ? Demanda-t-elle dans un sourire en se redressant.
- La famille en question lui a demandé « la data del matrimonio" et il se trouve coincé avec le statut de son fils.
- Bien, bien, bien. On va régler ça alors. Pardon. Je vais régler ça. Vous, vous parlez à John. Mais pas de ça.
Elle sortit son téléphone, lançant un appel avant de plaquer le téléphone contre son oreille, attrapant son arme.
- Bonjour ! Tu peux faire le plein, et tout préparer pour un vol en urgence ? Destination ? Sicile. À tout à l'heure. Elle raccrocha, souriant à Vincent.
- Ne pas le tuer et ne pas trahir votre secret. Gérable. Promit-elle avant de descendre du toit.
Vincent regarda descendre Naëlle, se frottant l'arrière de la tête puis descendit à son tour et rangea son arme avec les autres. John était resté avec Luc dans la salle à manger et discutait média avec lui, faisant la liste des chaines susceptibles de diffuser l'interview. Naëlle passa par la salle à manger, embrassant le samurai dans le cou avant de ressortir de la salle sous le regard de Luc. Elle monta voir Diego, faisant le point avec lui pour s'assurer d'avoir bien tout saisi avant de ressortir du bureau.
- Naëlle ! Tu peux pas...
- Tu crois ça ? Ricana-t-elle dans le couloir. Putain c'est ce qu'on va voir.
- Je viens avec toi ! Laisse-moi venir avec toi. J'interviens pas pour la première partie mais le reste, je préfère venir.
- Alors prépare toi parce qu'on part dans une heure.
Elle passa embrasser ses enfants, allant finalement voir dans le bureau de Peter, les informant qu'elle avait un voyage urgent à faire, et qu'elle reviendrait dans la nuit. Elle alla se faire un sac de changes, redescendant pour passer par la salle de Suri et de Noz, prenant ses armes avant d'aller prendre des mélanges. Elle demanda à Salomon de faire préparer une voiture, lui tendant son sac avant de revenir vers la salle à manger, se penchant pour embrasser le cou de John tout en l'enlaçant.
- J'ai un souci qui vient de surgir mon samurai, je dois aller le régler. Je serais de retour dans la nuit.
- Tu as tes armes... Un souci mon amour ? Tu veux que je vienne ? S'inquiéta John en posant tendrement sa main sur la joue de Naëlle.
- Rien de bien grave qui ne sera pas arrangée. C'est juste une précaution. Le rassura-t-elle avant de l'embrasser sur le front. Occupe donc de cette interview, je te laisse gérer, tu as bien plus l'habitude que moi dans ce domaine-là.
- Bon... Ok. Fait attention s'il te plait. Répondit John sans comprendre ce qu'il se passait.
- Promis. Lui sourit-elle avant de l'embrasser.
Elle se redressa sortant de la salle à manger, sortant directement de la demeure avant que Diego ne sorte à son tour pour la rejoindre. Luc les observa passer, fronçant les sourcils tout en tapant sur la table avec son stylo.
- On finira bien par apprendre de toute façon. Souffla-t-il finalement.
- De toute évidence rien à voir avec notre affaire. Répondit John tout en réfléchissant. Qui l'accompagne ? Putain, je lui ai pas demandé...
- Diego....
- Diego ? Putain... J'aime pas ça...
Naëlle monta alors avec Diego dans la voiture et partis aussi vite vers l'aéroport.
- Moi c'est son regard que j'aime pas. Je sais pas qu'elle est le crétin qui la mise dans cet état... Mais ça va faire mal. Je la trouve encore plus flippante quand elle est aussi calme. Ajouta Luc.
N'ayant pas forcément regarder le temps de vol lorsqu'elle avait annoncé son retour dans la nuit, Naëlle se trouvait encore à bord de son avion lorsque John l'appela sur son téléphone. Il était déjà minuit passé et il commençait à s'inquiéter.
- Izanami ? Tu es sur le retour ?
- J'ai peut-être merdé sur le temps de vol. Je suis encore dans l'avion, on ne va pas tarder à arriver à destination en vérité. Je reviens au plus vite, désolé mon samurai.
- Ok. Pas de soucis... Tu vas me manquer ce soir. Tu rentres demain du coup ?
- Le temps de régler les soucis sur place, je devrais repartir de là début d'après-midi, avec le décalage horaire, je pense que j'arriverais dans la nuit de dimanche à Lundi. Tu vas me manquer aussi, je me rattraperais.
- Je me raccroche à cette idée. Sourit John. Je t'aime. Fais attention à toi.
- Je t'aime aussi. T'en fait pas, c'est plus ceux que je vais voir qui risquent des choses...
Elle raccrocha puis rangea son téléphone alors que l'avion amorçait son atterrissage. Il était un peu plus de neuf heures, lorsqu'elle descendit de l'avion avec Diego, se mettant aussi vite en route pour la maison familiale des Napoli. Forcément la conduite ne fut pas calme, Naëlle ayant eu tout le vol pour bien monter en pression sur tous les éléments la choquant vis-à-vis du père Napoli. Elle arriva à Castelvetrano en un temps records, laissant Diego les annoncer aux gardes à l'entrée de la demeure Napoli. Le temps pour le garde d'annoncer les visiteurs et le portail s'ouvrit, laissant le nouveau majordome les accueillir comme il se doit.
L'homme les invita alors à entrer à l'intérieur, laissant ensuite Luciano les accueillir alors qu'il venait de sortir de son bureau.
- Mon ami ! S'exclama Luciano. Je ne savais pas que tu venais...
Naëlle laissa Diego saluer Luciano, attendant de voir si la femme Napoli se trouvait aussi dans les parages, le visage complétement neutre.
- Oh chérie... Tu te souviens de Diego. Lança Luciano en voyant son épouse arriver. Voici sa fille, elle nous a aidé avec les Ganterah.
La femme s'avança et tendit la main à Diego avant de la tendre à nouveau à Naëlle.
- La grande absente. Ricana Naëlle. Je connais un bon nombre de pourriture, mais vous êtes la pire de toute Madame Napoli. Je me demande comment prendre le fait de vous voir enfin là maintenant que Carla et John sont aux États-Unis. C'est pire qu'un abandon en fait, vous faites seulement comme si ça n'existait pas c'est ça ? Incroyable. Parce que même moi, qui suis quand même la reine des salopes, je serais incapable de me comporter avec mes enfants comme vous l'avez fait. Oh mais vous faites la paire avec votre mari, je le reconnais. En termes de pire père possible... Ils ont vraiment été gâtés hein putain. Du coup, nan, j'ai pas envie de vous saluer. J'ai plein d'envies qui me passent en tête là oui... Mais pas celle de vous serrer la main. Finit-elle dans un sourire.
- Je ne comprends pas ? Diego ? S'étonna alors Luciano.
Elle se tourna vers Luciano, étirant son cou.
- Luciano Napoli. Par où commencer... En tant qu'homme d'affaire, vous aviez déjà des défauts à mes yeux. Mais l'homme derrière ça... C'est un florilège qui ne cesse de m'étonner par sa splendide connerie. Déjà, en tant que frère, vous êtes la pire des pourritures à mes yeux. Vous vous êtes contentés de courber le dos alors que votre sœur s'était faite assassinée, vous avez confié Angelina, votre nièce à une famille inconnue, le plus loin possible de vous en vous cachant derrière un grand plan de prétendue vengeance que vous n'auriez jamais monté si on vous ne l'avez pas soufflé. Vous avez passé votre vie à ignorer vos enfants, à ne vous occuper d'eux que pour en faire de parfaits petits pions qui suivrait vos plans, des investissements à longs termes, voilà ce que ce sont à vos yeux. Tous. Pas un seul n'échappe à cela non ? Marco, John, Carla à la limite parce qu'elle vous a envoyé chier mais vous gardez ça sous la main aussi non ? La seule chose qui compte pour vous, c'est votre entreprise, vos affaires, vos relations. Vous êtes là, à avoir le culot de venir pleurer sur l'épaule de Diego, à avoir ce putain de manque de respect de venir sous mon toit alors que vous vous permettez de vendre vos enfants pour une relation d'affaire ? Vous êtes pitoyable. Putain mais c'est tellement gerbant que la seule chose qui m'empêche de ne pas vous fracasser le crâne à cet instant précis, c'est l'idée que vous allez pourrir seul tous les deux. Vous ne savez rien de vos enfants, strictement rien. Vous ne les connaissez pas, vous n'avez aucune idée de ce qu'ils ont vécus, de comment ils l'ont vécu, de ce qu'ils peuvent vivre en ce moment même. Vous n'êtes pas des parents, juste des géniteurs égoïstes et pitoyables. Vous êtes une putain de trouillarde pour venger votre sœur mais profiter du voyage au japon de votre fils pour le vendre à la Cosa Nostra ne vous a posé aucun souci hein ? Merde vous êtes tellement à gerber... Vendre son gosse parce que son cher papa avait sacrifié ses enfants avant lui. Je ne vous laisserais jamais vous immiscer dans la vie de John. Jamais. Je préfère vous égorger moi-même que de vous laisser une fois de plus le blesser. Je suis sa femme. Je suis celle avec qui il est depuis qu'il a vingt ans. Et jamais vous m'entendez, jamais aucun Napoli ne viendra imposer ses décisions à MON mari. Ne vous approchez plus jamais de mon territoire, de ma demeure. N'osez même plus penser à nous joindre. Vous êtes à daté de ce jour, sur la liste noire des Dragons.
- Je ne comprends rien... Votre mari ? Vingt ans ? c'est quoi cette histoire... ? Je n'ai pas vendu John... Il est l'héritier des Napoli et ce n'est que pour son avenir que nous avons arrangé tout ça... Je... C'est avec vous qu'il... Et puis c'est quoi cette histoire de vingt ans ? John était au Japon mademoiselle... Je...
- Juste... Nan vraiment fermes ta gueule en fait. Tout ça, il est trop tard pour se renseigner. T'as trente ans de retard pour jouer au père. Pour te justifier avec ton... C'est l'héritier des Napoli. Non. C'est John Napoli. Frère de Carla Napoli. Et les deux, ce n'est aucun de vous deux qui les avaient élevés. Ne venez pas vous cacher derrière la mafia, derrière votre boulot devant moi. Je gère les deux, je suis la Patronne de la plus grande famille criminelle au monde, d'un empire surpuissant dans les affaires, et vous savez quoi ? Mes enfants connaissent leur mère. Elle joue avec eux. Elle s'occupe d'eux parce qu'elle prend du temps pour eux. Je ne décide rien pour eux, j'anticipe au cas où mais jamais je ne les forcerais à s'engager dans quoi que ce soit si ce n'est pas leurs décisions. Jamais je ne penserais à arranger de mariage à mes propres enfants. Je connais mes enfants, je connais leurs goûts, je connais chaque chose de mes enfants. Vous, vous ne savez rien d'eux. Rien. Maintenant si vous permettez, je vais voir la Cosa Nostra et régler les conneries que vous avez faites. Mais gardez bien mon avertissement en mémoire Monsieur Napoli, ne vous permettez plus jamais d'interférer dans la vie de Carla ou John, sinon je vous réglerais votre cas. C'est une promesse de Dragon. Elle tourna les talons, Diego la suivant pour remonter en voiture, prenant le volant alors qu'elle s'allumait un mélange en montant du côté passager. Ressortant de la demeure Napoli.
- Sans tuer personne. J'aurais pas cru. Ria nerveusement Diego.
Naëlle se contenta de hausser les épaules, fumant en regardant la route.
- J'ai été trop loin ?
- Peut-être. Mais tu m'as fait penser à ton père. Ricana Diego. Puis en soit... Rien de ce que tu n'as dit n'était faux.... Tu as déjà tenu un moment avant de lui dire ses quatre vérités. Surtout que tu as l'air d'avoir bien plus d'affection pour Vincent pour que pour ces deux-là donc bon... Je m'y attendais. Même si je n'aurais jamais pensé qu'il arrangerait un mariage à son fils dans son dos.
Ils arrivèrent peu de temps après à la Cosa Nostra, Naëlle déposant ses armes à l'entrée, avec ses lames avant de demander à parler au Chef de la Cosa Nostra, s'excusant de venir sans avoir prévenu. Un homme d'une cinquantaine d'année vint les accueillir, le sourire aux lèvres.
- Madame Gomora ! Entrez, je vous en prie. Lança l'homme en Sicilien. Ne vous en faites pas, c'est un plaisir de vous accueillir chez nous. Continua l'homme en les invitant d'un geste de la main à le suivre.
Ils arrivèrent devant un grand bureau et l'homme ouvrit la porte.
- Entrez. Je vous en prie. Vous désirez boire quelque chose ?
- Quelque chose de fort je vous prie. La nuit fut longue. Comment vont les affaires ? Répondit-elle en sicilien.
- Paulo... Vodka pour nos invités. Demanda l'homme à son employé.
Il s'assit à son bureau, les invitant à en faire de même et répondit à Naëlle.
- J'apprécie énormément que vous vous donniez l'effort de parler dans ma langue... C'est une marque de respect que j'affectionne. Pour les affaires, je dois dire que les choses vont à merveille, surtout depuis votre intervention contre cette pourriture de famille de Ganterah... Mais dites-moi, que me vaut le plaisir de vous recevoir ? J'espère que nous n'avons pas de problème avec vous.
- En fait, j'ai appris hier que John Napoli avait été promis à l'une des familles de la Cosa Nostra. Arrangement conclus par Luciano Napoli il y a de nombreuses années. Le souci étant que John Napoli est en relation avec moi depuis ses vingt-ans, que nous sommes mariés depuis peu, et que nous n'étions absolument pas au courant de cette promesse insultante de la part de Luciano Napoli. Nous n'avons rien ébruité pour éviter les soucis, mais je ne m'attendais pas à découvrir ça je vous l'avoue. Je ne connais pas bien les traditions et le code vis-à-vis de tel engagement, mais il est évident que je ne céderais mon mari à personne. Je comprends cependant que la famille en question est lésée alors qu'elle était de bonne foi. Pensez-vous qu'un arrangement financier soit réalisable pour réparer l'affront ?
L'homme fronça les sourcils et prit immédiatement son téléphone, ordonnant la venue d'un homme.
- Presto ! Hurla l'homme avant de raccrocher. Je crois que le problème va se régler très vite. Beaucoup aime les traditions chez nous et certaines sont importantes. En revanche... mon dieu si je faisais ça à ma fille, je crois qu'elle me tuerait de ses propres mains. Il n'y aura aucun accord financier, la vie d'une personne ne s'achète pas mon dieu...
On frappa aussi vite à la porte du bureau.
- Entre abruti ! Râla l'homme. Madame Napoli, je vous présente, André Basini l'abruti qui a dû faire cet arrangement. Il faut savoir que c'est encore le seul ici qui pense encore comme ça... Alors André ? Luciano Napoli ?
- Dino ! Il était d'accord... Ma fille attends depuis des années pour...
- Pour quoi ? Hein... Elle est pas capable de ce trouver un mari ? Tu vois cette femme ? C'est Madame Gomora de l'empire Gomora et ce qui va t'intéresser plus que tout... C'est la femme de John Napoli. Elle est tellement respectueuse qu'elle vient de se déplacer pour réparer un... préjudice. Y a-t-il un préjudice André ?
- Je... Non, non. Bien sûr que non Dino.
- Faut -il te dédommager financièrement pour ta fille ou elle va s'en sortir toute seule ?
- Je... Non. Aucun problème... Je... Toutes mes excuses madame Gomora... Luciano m'avait dit...
- On s'en bat tes putains de couilles ! Hurla Dino. Fou le camp maintenant.
L'homme parti aussi vite et le chef de famille revint vers Naëlle.
- Je suis vraiment désolé de toute cette histoire, et croyais moi, la Cosa ne s'occupera plus de Napoli. Nous garderons contacte avec John, c'est un homme d'honneur mais à partir d'aujourd'hui la Cosa n'aura plus rien avoir avec Luciano. Je passerai un appel tout à l'heure pour retirer nos hommes de là-bas.
- Merci infiniment. Je suis contente que cela ait pus s'arranger ainsi. Je vais prendre congé, je suis parti assez vite de chez moi hier, ils vont se demander ce qu'il se passe. Merci encore pour votre aide, c'était un plaisir de vous voir.
- La plaisir a été pour moi et c'est à moi de vous remercier de vous être déplacée et d'avoir eu cette démarche. Répondit l'homme en lui tendant la main. Entre nous... J'aurais certainement tout brûler si on m'avait fait le même coup. Ricana l'homme. J'apprécie que vous ayez laissé nos maisons intactes... Je vous raccompagne.
- Oh c'est juste la Sicile qu'elle voulait bruler ouais. Marmonna Diego. Bon courage avec votre fille, j'espère qu'elle est pas comme elle. Dit-il en lui serrant la main.
- C'est une amie de Carla, si vous voyez ce que je veux dire. Ria L'homme en serrant la main à Diego.
- Outch. Ricana Naëlle. Vous avez du courage alors.
- Mon fils est justement en couple avec elle. Sacré phénomène mais très attachante.
- Séparées c'est encore gérable quand les connait. Elles sont adorables. Mais ensemble... Mama mia ! Votre fils doit avoir des sacrés atouts pour avoir eu Carla. La mienne les fait fuir.
- C'est elle qui a fait les premiers pas sinon on y serait encore. Ria Diego. Vous en faites pas, elle finira par en trouver un à sa hauteur. S'ils fuient, c'est qu'il ne la mérite pas.
- C'est ce que je lui dis. Ria Dino. Je vais vous faire ouvrir la route jusqu'à l'aéroport, vous avez été suffisamment loin des votre. La route sera déserte, ça sera toujours ça de gagner... N'hésitez pas si vous avez besoin d'autre chose. Finit Dino en les accompagnant à la porte de la demeure.
- Merci beaucoup, je saluerais John et Carla de votre part. Bonne journée.
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